LA POLITIQUE EXTERIEURE

LA POLITIQUE EXTERIEURE

LA PRESENCE EFFECTIVE DU NIGER AU SEIN DE L’UNION AFRICAINE

La présence effective du Niger au sein de l’Union Africaine (UA) est indiquée par sa participation régulière aux Sommets de cette Institution panafricaine, mais aussi par le versement plus ou moins régulier de ses contributions statutaires. Autrement dit, le Niger a toujours participé aux Sommets de l’Union Africaine depuis sa création à Durban (Afrique du Sud) en 2002. Cependant, ce pays n’a pu participer aux instances continentales en 2010267 . L’Union Africaine fut « le projet du Président libyen le colonel Mammar Khadafi qu’il a d’ailleurs conduit jusqu’à sa réalisation »268. Au fil des années, l’OUA était devenue une organisation sclérosée, ses actions n’étaient entreprises que de manière symbolique. Cette organisation n’avait plus réellement d’influence au niveau continental, les pays membres euxmêmes étant empêtrés dans des difficultés économiques et financières. Les répercussions sur le fonctionnement de l’organisation continentale se devinèrent aisément. L’inaction de l’OUA devant la répétition des conflits armés sur le continent a fortement contribué à forger sa mauvaise image au niveau international. Une réforme était donc nécessaire. Il a été procédé à « la disparition de l’OUA et à la création d’une autre organisation que les Etats espèrent plus dynamique »269. Cette nouvelle organisation (Union Africaine) est, selon Saidou Nourou TALL, « le fruit d’une longue évolution. Elle est née d’une volonté des Chefs d’Etat africains de dépasser le cadre étroit de l’OUA pour arrimer leur Organisation au contexte sociopolitique du continent africain confronté aux défis de la paix, de l’intégration et de la lutte contre les fléaux qui gangrènent le continent »0 . Elle est une organisation intergouvernementale à vocation régionale. L’Union Africaine a pour vision de bâtir « une Afrique intégrée, prospère et en paix, dirigée par ses citoyens et constituant une force dynamique sur la scène mondiale ». En vertu de l’article trois (3) de son Acte constitutif et du Protocole y relatif, l’UA a pour objectifs, entre autres de : – réaliser une plus grande unité et solidarité entre les pays africains et entre les peuples d’Afrique ; – accélérer l’intégration politique et socioéconomique du continent ; – favoriser la coopération internationale ; – promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité sur le continent ; – promouvoir l’intégration des économies africaines ; – inviter et encourager la participation effective des Africains de la diaspora, en tant que partie importante du continent, à la construction de l’UA1, etc. Au regard de sa vison et de ses objectifs, l’Union Africaine apparait comme une institution conforme aux attentes des dirigeants nigériens. La présence effective du Niger au sein de cette organisation est très importante pour ce pays. Le Président Issoufou Mahamadou, fut chargé en janvier 2017, par ses pairs pour piloter le processus de la Zone de Libre –Echange Continentale Africaine (ZLECA)2. Mieux, lors du 32ème Sommet de l’UA tenu le 10 février 2019, il fut de nouveau désigné par ses pairs pour siéger au sein du bureau de l’UA en qualité du 3ème VicePrésident pour la zone de l’Afrique de l’Ouest3 . Pour le Niger, cette désignation du Président Issoufou Mahamadou, fut à la fois honorable et utile. Honorable, parce qu’il assura le rôle d’interlocuteur privilégié pour débattre et trancher sur toutes les questions se rapportant à la zone ouest-africaine. Ce choix fut le fruit de l’intense offensive diplomatique menée ces dernières années par le Chef de l’Etat du Niger, mais aussi et surtout un signal fort de la reconnaissance par ses pairs dirigeants africains, de son leadership et de son aura sur le plan continental, voire international4 . Ce choix fut également utile, puisque le Niger accueillit le 33ème Sommet de l’UA en juillet 2019. L’enjeu a donc été capital pour le Niger et le Président de la République qui, en sa qualité de Champion de l’UA pour la ZLECA n’a pas baissé le bras pour faire couronner le Sommet de Niamey du label du succès5. Le Président Issoufou Mahamadou est plus que jamais déterminé pour parachever ce chantier de la ZLECA, combien important pour le continent africain. Lors de sa visite de travail et d’amitié au Ghana le mercredi 6 mars 2019, il annonça que « les frontières actuelles qui séparent les pays africains sont totalement artificielles. Leurs aînés ont tenté de les abattre en créant l’OUA, ce qui a contribué à la libération politique du continent africain. Ils sont déterminés à poursuivre leur œuvre. Ils continueront le combat dans le cadre de l’UA dont l’agenda 2063 leur trace la voie à suivre. Cet agenda définit non seulement leur vision de l’avenir du continent, mais s’accompagne de plans et de projets concrets pour la prospérité de leurs peuples. C’est le cas de la Zone de Libre –Echange Continentale Africaine (ZLECA)6 dont l’accord est signé par cinquante deux (52) Etats sur cinquante cinq (55) et ratifié par dix huit (18) Etats. Il fonde l’espoir que le prochain Sommet de l’UA qui aura lieu à Niamey au mois de juillet 2019 constatera et célébrera l’entrée en vigueur de cet accord, le plus important après la création de l’OUA et sa transformation en Union Africaine »7 . La ZLECA est la nouvelle dynamique d’intégration régionale dont la phase opérationnelle a été lancée le 7 juillet 2019 à Niamey. Elle permettra à l’Afrique de mettre en place un marché unique, de soutenir la croissance économique, de créer la prospérité à travers notamment la création d’emplois pour les jeunes dont dix (10) à douze (12) millions arrivent chaque année sur le marché du travail.

LA DIPLOMATIE DU NIGER ENTRE SECURITE HUMAINE ET SECURITE COLLECTIVE

La paix et la sécurité sont au cœur de la diplomatie nigérienne. Ainsi, Niamey semble garantir a priori son soutien à tous les textes qui préconisent le règlement pacifique des différends, la non-ingérence, le désarmement et le relâchement des tensions internationales. Cette sensibilité à l’éthique et à la morale internationale est un indice offert à la compréhension de ce que le Niger, à l’instar des autres Etats africains, attend de l’organisation mondiale et du rôle qu’il aimerait voir jouer par celle-ci. De 1980 à 1981, et ce pour un mandat de deux ans, le Niger fut membre du Conseil de Sécurité de l’ONU. En portant le Niger candidat au Conseil de Sécurité, « le Conseil Militaire Suprême (CMS), se préoccupa d’illustrer son option pour une diplomatie de paix »284 . Et force est de remarquer la présence du Niger au sein des organisations comme l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) et celles de sécurité collective telle le G5 Sahel (Section I). En même temps, la probabilité de l’élimination des facteurs d’insécurité dans le monde, est plus grande que jamais. En outre, les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) représentent une initiative majeure visant à éliminer les causes de menaces ou d’insécurité et cette initiative peut être la base d’efforts nouveaux visant à améliorer la sécurité humaine285. D’où une diplomatie centrée sur la sécurité humaine (Section II).

LA PRESENCE DU NIGER AU SEIN DES ORGANISATIONS DE SOLIDARITE ET DE SECURITE COLLECTIVE

La diplomatie nigérienne n’a pas pu mobiliser toutes ses énergies pour accéder au leadership de l’organisation mondiale. Toutefois, elle a réussi à faire triompher sa candidature au Conseil de Sécurité. En plus, le Niger s’honore d’avoir eu le Secrétariat général de l’OCI en 1988. Quoi qu’il en soit, la conquête d’influence ou de premier plan au sein des organismes internationaux passe par une stratégie cohérente et bien ordonnée. L’enjeu premier de cette stratégie a, peut-être été essentiellement honorifique ou de prestige. Il s’agit pour le Niger d’orienter sa diplomatie au service du multilatéralisme (Paragraphe I) Dans un monde marqué par des clivages idéologiques et des divergences d’intérêts, les discours des dirigeants nigériens se sont de tout temps cristallisés autour de la revendication d’un nouvel ordre économique international, de conditions garantes de la paix et de la sécurité internationales. Les discours des autorités de la 7ème République sur la sécurité collective au Sahel en constituent une parfaite illustration. Toute la diplomatie de ces autorités est « braquée » sur la région sahélienne. Le Niger joue un rôle de premier plan dans le cadre de la sécurité collective au Sahel. Plus de 50% du budget de son administration diplomatique est parti dans ce cadre286 . La diplomatie nigérienne est ainsi tournée vers la sécurité collective au Sahel (Paragraphe II). 

LA DIPLOMATIE NIGERIENNE AU SERVICE DU MULTILATERALISME

Le Niger accorde « une place de premier plan au multilatéralisme »287. Il en a toujours fait un instrument puissant de sa politique étrangère. Le multilatéralisme constitue une opportunité et un moyen d’action de premier choix de cette politique. Les forums multilatéraux sont pour le Niger, des tribunes d’expression privilégiées pour s’affirmer sur la scène internationale. Tout comme de nombreux pays, le Niger a participé à la naissance, à la construction et à la gestion d’une pluralité des organisations internationales. Le multilatéralisme a favorisé le foisonnement de ces organisations internationales, ayant des buts et objectifs différents. Le Niger est depuis le 20 septembre 1960 membre de l’ONU et de plusieurs institutions spécialisées onusiennes. Il est devenu en 1980, puis en 2020, un membre non permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU (A). Il est, une République certes laïque, mais majoritairement peuplée des Musulmans. Il adhère à une Institution dont le ferment est l’Islam. Il s’agit de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI). Il en est un membre actif (B).

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE. LA DIPLOMATIE, NOYAU DUR DE LA POLITIQUE EXTERIEURE DU NIGER
TITRE I. LA PRESENCE EFFECTIVE DU NIGER SUR LA SCENE INTERNATIONALE
CHAPITRE I. LA DIPLOMATIE DU NIGER EN AFRIQUE
CHAPITRE II. LA DIPLOMATIE DU NIGER ENTRE SECURITE HUMAINE ET SECURITE COLLECTIVE
TITRE II. LA CONDUITE DES RELATIONS EXTERIEURES DU NIGER
CHAPITRE I. LES DETERMINANTS DE LA POLITIQUE EXTERIEURE DU NIGER
CHAPITRE II. LES ACTEURS CHARGES DE LA CONDUITE DES RELATIONS INTERNATIONALES DU NIGER
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE. LA COOPERATION, INSTRUMENT DE MISE EN ŒUVRE DE LA
POLITIQUE EXTERIEURE DU NIGER
TITRE I. LA COOPERATION, DOMAINE IMPORTANT DE LA POLITIQUE EXTERIEURE DU NIGER
CHAPITRE I. LA POLITIQUE ETRANGERE DU NIGER A L’AUNE DES THEORIES DES RELATIONS INTERNATIONALES
CHAPITRE II. LES ENJEUX ET REALITES DE LA COOPERATION DU NIGER AVEC LES
PAYS DU VOISINAGE
TITRE II. LA COOPERATION, CONSTANCE DE LA POLITIQUE ETRANGERE DU NIGER 391
CHAPITRE I. UNE COOPERATION BILATERALE INCLUSIVE
CHAPITRE II. UNE VOLONTE DE DIVERSIFICATION DES PARTENAIRES BILATERAUX ET MULTILATERAUX
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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