La prédication et la dépendance

La prédication et la dépendance

Elle s’est imposée dans le monde musulman dès le VIIème siècle puisque toutes les provinces conquises par les Arabes ont adopté la langue arabe et la religion musulmane. Puis, jusqu’au XIIIème c’est une langue de statut mondial, y compris hors des frontières arabophones : elle est langue scientifique internationale. Puis les XIVème et XVème, avec le retour aux sources grecques marque la fin de la suprématie arabe. A partir de la chute de Constantinople et le début des ottomans la langue turque devient langue administrative (en effet, dans les provinces arabes la langue administrative était l’ottoman), le persan une langue de culture et la langue arabe celle du Coran.Les relations qui lient les mots se retrouvent dans toutes les langues : le langage n’est pas comme un collier de perles avec juxtaposition des mots les uns à coté des autres. Il existe une relation de hiérarchie entre les mots, notre esprit hiérarchise  car c’est la structure qui donne la cohérence. L’une des relations fondamentales est la prédication : il existe des mots dont on ne peut pas se passer dans l’énoncé. L’autre est la relation de dépendance : le verbe choisit son complément qui dépend de lui syntaxiquement.

Prenons la phrase « Jean mange une pomme ». Si on entend seulement « une pomme », on ne comprend pas. Par contre si on entend « Jean mange », on sait ce que cela signifie, on comprend l’information essentielle. Entre ces deux termes « Jean » et « mange », ce dont on parle et ce qu’on dit, on a une relation de prédication et on peut ensuite ajouter toutes sortes de circonstances. La relation de prédication, ce sont les deux mots essentiels, le verbe = prédicat et le mot = sujet du prédicat.Si on dit « Jean mange », le complément sera quelque chose de comestible mais si on dit « Jean écrit », le complément sera quelque chose ayant trait à l’écriture. Le verbe choisit le complément, d’où une relation de hiérarchie, le complément dépend de lui syntaxiquement : c’est une langue à cas (pour les compléments cas directs ou indirects).La règle des diptotes est qu’ils sont interdits de tanwîn et de kesra, ainsi on rend le cas indirect par la fatha, exemple, «je suis passé devant quelqu’un meilleur que lui » ,sauf si le diptote est précédé de l’article « al » ou ( qu’il est) en annexion. A ce moment là le cas indirect est marqué par la kesra comme habituellement, exemple, « j’ai fait du bien au meilleur (des hommes)Nous connaissons le temps chronologique, le temps calendrier, considéré à partir d’un événement important d’une communauté, exemple, l’ère chrétienne depuis la naissance de J.C., l’ère hégirienne…Le temps linguistique est différend : on le considère à partir du moment où le locuteur parle : c’est alors le temps t0 = le présent, temps de l’énonciation qui divise le passé (avant) et le futur (après).Ainsi la phrase nominale ( prochain chapitre) évoque le présent car c’est le temps de l’énonciateur.

C’est particulièrement à l’épreuve du thème que nous sommes confrontés à la concordance des temps entre les deux langues et le cours nous dit : * en langue française il y a pluralité de temps, seize ou dix-sept et principalement huit, présent, futur, imparfait, passé (simple, antérieur et composé) , plus que parfait et futur antérieur. Pour simplifier, nous excluons de cette étude le conditionnel, l’impératif et le subjonctif dont on peut dire, schématiquement, qu’ils ressortent plus du « mode » que du « temps » (exemple, « sors » ! ou « je souhaite que vous fassiez » = c’est bien le rapport de l’énonciateur à l’information qu’il donne. * en langue arabe il n’y a pas de temps MAIS deux aspects : a) l’action vue dans sa totalité par l’accompli et l’inaccompli ; ce qui revient à dire que si l’action est terminée on utilise l’accompli, en cas contraire on utilise l’inaccompli. b) l’action vue dans son déroulement, début, temps de l’action, fin de l’action, situation du locuteur par rapport à l’énonciation, situation de l’action par rapport à une autre action, et toutes ces subtilités de la langue française qui utilise principalement huit « temps » sont rendues en langue arabe par l’accompli et l’inaccompliAu moment où il parle le locuteur fait l’action où évoque une action en cours (quand j’eus réussi mon bac en Juin 2003 je m’inscrivis à l’Inalco en Octobre de la même année et, depuis, je suis toujours étudiant) Au moment où il parle le locuteur évoque une action qui se fera (quand je réussirai mon bac je m’inscrirai à l’Inalco).

 

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