LA SITUATUON DES FEMMES DANS L’ENVIRONNEMENT EXTERIEUR DU MENAGE

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CADRE METHODOLOGIQUE

Modèles théoriques

En raison d’une perspective globalisante, nous choisirons une approche théorique qui pourrait nous permettre de mener une analyse qui s’appuie sur les réalités du milieu en évitant d’être très abstrait.
Ce cadre théorique s’inspire sur deux schémas : l’approche causale et l’approche compréhensive.
– La première est présentée par Emile Durkheim dans son étude sur le suicide pour expliquer la dépendance entre deux phénomènes l’un déterminant de l’autre.
Mais bien avant le suicide, l’approche causale a été employée dans la méthode comparative d’une manière scientifique « c’est-à-dire en se conformant au principe de causalité tel qu’il se dégage de la science elle-même », en prenant pour base des comparaisons dans le cadre de la proposition suivante : « A un même effet, correspond une même cause »
En effet devant les difficultés de l’expérimentation, DURKHEIM affirme que la méthode comparative est la seule qui convienne à la sociologie »26. Donnant une fois de plus la preuve de son esprit scientifique, il insiste sur la qualité d’une expérience, plus importante, à son avis, qu’une accumulation de constatations secondaires. Il montre que dès qu’on a prouvé dans un certain nombre de cas, des phénomènes varient l’un comme l’autre, on peut être certain qu’on se trouve en présence de loi ». Après avoir insisté sur l’importance de l’observation qui ne doit pas être un simple compte rendu DURKHEIM indique la voie à suivre, c’est-à-dire que l’observation doit être faite de façon impersonnelle, utilisable et vérifiable par tous avant d’être systématisée rationnellement.
En somme la méthode comparative a été celle choisie par nous dans cette étude parce que répondant mieux à nos capacités et possibilités d’autant plus que DURKHEIM la définie comme celle de la preuve en sociologie. Son principe étant qu’ « à une même effet, correspond toujours une même cause ». Son instrument privilégié est la méthode des variations concomitantes qui permet d’atteindre le lien causal par l’intérieur du phénomène et l’emploi des documents plus choisis et mieux critiqués.
Le suicide illustre bien l’approche méthodologique de Durkheim, par le fait qu’il observe d’abord l’évolution des taux de suicide des divers pays, ensuite l’analyse des éléments multi variés pour découvrir les facteurs sociaux en cause, et enfin l’explication qu’il parvient à donner des inter relations entre les variables, sans avoir besoin de donner les raisons qui sont à l’origine. L’approche causale qui se sert de la méthode comparative, montre, sans fournir de raison, qu’il existe des institutions identiques chez des peuples différents, et qu’il est par conséquent possible de dégager des vérités générales.
Cette approche permet de recueillir et d’utiliser des données statistiques dans le cadre de la pauvreté et du genre pour faire des analyses et des interprétations.
Dans le cadre de notre sujet sur la situation des femmes pauvres de GRS, il sera extrêmement difficile de nous limiter à cette seule méthode parce qu’il existe dans ce milieu de vie des phénomènes que l’explication à elle seule ne peut pas révéler. Il sera donc nécessaire de faire appel à la compréhension qu’en ont ce qui vivent dans cette situation et que l’approche compréhensive pourrait faire découvrir.
Cette seconde approche est développée par Max Weber « qui s’oppose à la fois aux idéalistes en montrant que l’esprit, les croyances d’une société peuvent s’étudier objectivement et aux matérialistes en montrant que les explications sociologiques permettent de comprendre des valeurs sur la méthode sociologique. Il montre que la compréhension dans les sciences humaines doit déceler le sens d’une activité ou d’une relation.
Weber écrit « la compréhension considère l individu isolé et son activité comme l’unité de base, je dirai son atome ».
Selon weber, « la sociologie a pour tâche de comprendre avant tout le sens subjectivement visé par les membres, sens en vertu duquel il accepte la réalité». Il termine par dire que la sociologie porte sur le sens du vécu.
Alors se pose la question de savoir comment faire pour comprendre, si l’on oriente cette méthode qualifiée de logique vers la saisie du sens d’une activité ou d’un comportement ?
La particularité de la méthode de weber est qu’il reconnaît les faits sociaux non seulement parce qu’ils existent objectivement, mais parce qu’ils ont en plus une signification pour ceux qui les vivent.
Dans la recherche de causalité et des rapports aux valeurs, weber n’oriente pas vers une compréhension par la succession des faits mais plutôt vers la sélection à l’intérieur de celle-ci des faits les plus significatifs, pour rechercher les causes d’un événement. Dans le même cadre, par rapport aux valeurs, il ne suffira pas d’étudier ce que disent les groupes eux – mêmes ou de ce qu’ils font, mais il faut surtout observer leur conduite réelle.
Fort de la logique de l’approche compréhensive, il sera alors possible de recueillir les avis, les sentiments et les opinions des individus pour ensuite les analyser sans courir le risque de sortir d’une étude sociologique fiable.
Ces deux approches seront utilisées de façon séparée mais rationnelle, en fonction des exigences de la recherche et de situation, parce que la complexité du sujet exige que l’on utilise plusieurs méthodes et techniques pour découvrir les relations et règles cachées de la réalité à étudier.

Méthodes et Techniques de Collecte

Par définition, la méthode est le chemin qui mène vers une destination, ou encore l’ensemble des règles ou des procédés que l’on met en œuvre, pour atteindre dans les meilleures conditions un ou des objectifs.
Elle est aussi et surtout une conception intellectuelle coordonnant un ensemble d’opérations, en général plusieurs techniques.
La technique, pour sa part, est un moyen d’atteindre un but, mais qui se situe au niveau des faits ou des étapes pratiques ; autrement dit, elle représente les différentes étapes ou opérations limitées.
Il est aussi important de définir l’observation qui a été un mode privilégié d’investigation utilisé dans ce transit.
En effet, l’observation nous aura permis d’analyser la situation des femmes dans le quartier de GRS sans compromettre notre présence sur les lieux alors qu’elle pouvait être perçue comme suspecte.
L’observation peut être définie comme un regard porté sur une situation sans que celle-ci soit modifiée. Rodolphe Ghiglione et Benjamin Matalon la définissent par « un regard dont l’intentionnalité est de nature très générale et agit au niveau du choix de la situation et non au niveau de ce qui doit être observé dans la situation, le but étant le recueil des données afférentes à la situation »29
Les outils d’enquête ont été réalisés aussi bien au niveau des guides d’entretien, qu’au niveau du questionnaire.
En ce qui concerne les guides d’entretien, le premier semi directif, s’adresse aux personnes ressources, aux responsables politiques, économiques, coutumiers et religieux, dans le but de les identifier par rapport à leur statut social, à la réalité de leur vie familiale, communautaire, sociale, mais aussi de recueillir leur appréciation vis-à-vis de la femme en tant que reproductrice et en tant qu’actrice dans la vie socio-économique.
Le second guide d’entretien s’adresse exclusivement aux femmes dans les organisations communautaires de base et autres formes d’organisation sociale. Ce guide permet d’identifier leur statut, leurs apports familiaux, leurs implications dans les projets et programmes, les problèmes liés à leur genre et les perspectives de leurs conditions de vie dans ce milieu de vie.
En ce qui concerne le questionnaire d’enquête, il s’adresse au ménage en débutant par une phase qualitative pour l’identifier (ses qualités, son statut.) sous la forme d’un ensemble d’entretiens non directifs ou structures, suivie d’une phase quantitative où l’on cible les équipements, la situation socio-économique, le budget de consommation pour enfin terminer sur les commentaires sur la situation

La méthode choisie.

Pour mieux circonscrire notre champ d’étude, nous avons opté de travailler sur le terrain à Guinaw Rail sud qui est de taille plus modeste et qui recèle tous les éléments d’un quartier spontané.
Ainsi, nous y avons mené nos investigations pendant une période déterminée en fonction de la taille de l’échantillon et de l’étendue du terrain (180 ha).
La méthode choisie pour constituer notre échantillon n’a pas été aisée pour nous, à cause des conflits entre les structures de recherche, sur la meilleure méthode qui permet une rigueur scientifique.
Nous avons finalement opté, pour le prélèvement de l’échantillon, au sondage aléatoire ou probabiliste qui obéit au hasard sans pour autant signifier un hasard ou une improvisation. Cette technique « permet de soustraire l’échantillon à un choix arbitraire ou personnel et de procéder à un véritable tirage au sort.
Pour le plan de sondage, nous avons ciblé un échantillon stratifié, sur la base de la méthode probabiliste choisie pour que les ménages, de même que les femmes à enquêter soient représentatifs de l’ensemble des cibles en question de Guinaw Rail Sud. Ceci donne l’avantage d’avoir de estimations non biaisées des valeurs de la population de Guinaw Rail Sud. En effet, la population à sonder est répartie en strates, et il est prélevé sur chacune d’elles un échantillon qui est tiré au hasard.

La technique utilisée.

Pour la technique d’échantillonnage, les unités d’observations (ménage, femmes) seront distribuées de façon aléatoire, avec un choix pratique d’utiliser le sondage systématique qui permet d’effectuer le tirage rapide de l’échantillon des ménages et des femmes.
En admettant un rangement aléatoire, il sera possible de faire des extrapolations après estimation.
Au niveau de la population, nous avons choisi de travailler avec les ménages qui semblent plus homogènes dans leur répartition spatiale.
Au niveau des individus, nous avons ciblé de façon prioritaire les femmes, pour qui la situation nous intéresse dans le quartier pauvre de Guinaw Rail, avant de nous intéresser aux Associations ou Groupements de femmes et aux personnes ressources.
En ce qui concerne les ménages, nous avons pris un échantillon d’une centaine d’unités (98 exactement), étant donné la taille importante de la population, le temps limité dont nous disposions et surtout la modestie de nos moyens. Dans le même désir d’efficacité, nous avons localisé toutes les voies de passages pour en faire des itinéraires et aussi des pistes d’investigations, en prenant la consigne, de visiter une maison sur cinq, et dans le domicile, enquêter tous les ménages.
Du côté des femmes, nous avons choisi de nous entretenir avec une trentaine (30 exactement) d’entre elles, à travers les Organisations Communautaires de Base (OCB) qu’elles ont formées ou qu’elles fréquentent. La consigne a été la visite systématique de toutes les OCB et l’entretien avec au moins une femme membre de la structure.
Nous avons également fait des entretiens semi directifs et parfois libres avec les cibles secondaires au nombre de trente, constituées des personnes ressources, habitant ou fréquentant le milieu d’investigation.
Les différentes variables qui ont été à la base des entretiens, discussions, questionnements et autres modes d’interactions pour vérifier nos hypothèses sont entre autres : le sexe, l’âge, le niveau d’instruction, la situation matrimoniale, le motif de résidence, le statut, le niveau d’équipement, la nature des relations avec le voisinage, la situation socio économique, la vie familiale, l’appréciation de la position sociale et de la pauvreté etc.

Questionnaires et Variables.

Cette partie traite des différents modes d’interrogation. C’est dans ce cadre que la mise en relation entre la situation de la femme, la pauvreté et le cadre de vie, nous a poussé à soumettre un questionnaire d’enquêtes aux chefs de ménage et un autre, aux femmes membres d’OCB, d’Associations, de Groupements de Promotion Féminine.
Ce questionnaire est constitué dans son contenu, par des questions de faits, en principe susceptibles d’être connues autrement que par enquête, et par des questions d’opinions et d’attitudes qui sont souvent psychologiques donc subjectives, mais nécessaires pour comprendre la position des enquêtés sur leurs situations de pauvreté.
Il a aussi été conçu un guide d’entretien semi directif à l’attention des personnes ressources, des responsables politiques, économiques, coutumiers et religieux, relatif à la pauvreté, à la femme dans son vécu quotidien à Guinaw Rail, dans les conditions d’une liberté d’expression pendant l’entrevue.
Le contenu des questionnaires recèle plusieurs variables (voir en Annexes) et autres indicateurs visibles, qui, mis en relation, permettront de confirmer ou d’infirmer les hypothèses de départ.

Champ d’étude

Le cas de la situation des femmes sera étudié à Pikine dans un milieu où les indicateurs de pauvreté ont été identifiés, ce qui a d’ailleurs nécessité une intervention de plusieurs projets qui luttent contre ce fléau (Programme Elargi de Lutte Contre la Pauvreté, Projet de Lutte Contre la Pauvreté, ENDA)
Dans ce milieu urbain, il existe plusieurs cas de figure en matière de caractérisation de la nature du Site. En effet il y existe des espaces lotis (Pikine Dagoudane), des espaces non lotis et spontanés (Médina gounass, Guinaw Rail) , des villages traditionnels (yeumbeul ,Malika, Thiaroye) et des HLM ( Icotaf, Lobatt fall, Paris, Las palmas).
Pour notre étude, le lieu qui nous servira de support, est le site de Guinaw Rail qui entre dans le lot des espaces non lotis donc en dehors des normes urbanistiques.
Avec les justifications de la décentralisation appliquée à la région de Dakar depuis 1996, Guinaw Rail a été érigé en communes (nord et sud) situées entre la voie ferrée et la route nationale pour une population totale estimée à 83000 habitants repartis sur 180 hectares.

Déroulement de l’enquête

Le planning qui s’est déroulé sur (10) dix mois, a permis de réaliser le travail d’investigation, de dépouillement, d’analyse et de confection de l’étude sur le site de Guinaw Rail Sud.
Le travail a commencé par une imprégnation sur la situation de la femme dans les milieux pauvres, ensuite par une pré- enquête pour vérifier l’existence ou non du problème ainsi que les outils à employer, puis par une enquête proprement dite pour recueillir les informations utiles et enfin par une exploitation et une analyse des données.
– La phase documentaire
La recherche documentaire a été une étape très importante dans la définition du sujet et ceci bien avant décembre 2003. Elle nous a mené vers les institutions académiques comme la bibliothèque universitaire, la bibliothèque du Département de sociologie.
Pendant 3 mois, nous avons fait des entretiens exploratoires des consultations documentaires avant même la rédaction du projet. C’est par la suite que nous avons retenu définitivement le sujet de notre étude.
C’est ainsi qu’au-delà du modèle théorique, l’étude est passée tout d’abord par la fréquentation de plusieurs sources d’informations pour une recherche documentaire, à travers les Institutions de Recherche et Développement comme ENDA 1/3 Monde, le Centre de Documentation du Programme des Nations Unies pour le Développement, l’Institut de Recherche et Développement, l’Institut Fondamental d’Afrique Noire, la Direction de la Prévision et de la Statistique, le Ministère du Développement Social, le CRDI, pour se prolonger vers un travail de terrain.
Les investigations lors du travail de terrain se sont réalisées surtout, par le biais d’une approche qualitative, à travers des entretiens exploratoires,des interviews, des études de cas, des observations du milieu, des biographies ponctuées par des recueils d’informations et de commentaires.
Il a aussi été utilisé, un questionnaire pour avoir des informations quantitatives non de façon exhaustive mais sur la base d’interrogations souples avec un échantillon tiré de la population recensée par le Programme Elargi de Lutte Contre la Pauvreté. Ce questionnaire intéressera surtout les ménages et la cible femme pour déterminer la relation femme, pauvreté et milieu de vie.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE I CADRE GENERAL
1.1. Problématique
1.2. Objectifs de la recherche
1.3. Hypothèses
1.4. Pertinence du sujet de la recherche
1.5. Présentation des concepts
1.6. Revue de la Littérature
CHAPITRE II CADRE METHODOLOGIQUE
2.1. Modèles théoriques
2.2.1 La méthode choisie.
2.2.2. La technique utilisée.
2.2.3. Questionnaires et Variables.
2.2.4. Champ d’étude
2.2.5 Déroulement de l’enquête
2.3. Difficultés rencontrées
2.3.1. Les obstacles d’ordre théorique
2.3.2. Les obstacles humains
2.3.3. Les obstacles institutionnels
DEUXIEME PARTIE PRESENTATION DU CADRE D’ETUDE
CHAPITRE 3 : PRESENTATION PHYSIQUE DE LA ZONE
3.1. Historique
3.2. Situation géographique
3.3. La Situation foncière du GRS
CHAPITRE 4 : PRESENTATION SOCIO-ECONOMIQUE DE LA ZONE
4.1. La situation démographique
4.2. La situation économique
4.2.1. Les équipements
4.2.2. Les activités économiques
TROISIEME PARTIE
CHAPITRE 5 : LA SITUATION DES FEMMES DANS LE MENAGE
5.1. Le plan social
5.2. Le plan économique
CHAPITRE 6 : LA SITUATUON DES FEMMES DANS L’ENVIRONNEMENT EXTERIEUR DU MENAGE
6.1. Situation des infrastructures et équipements collectifs
6.2. L’accessibilité aux infrastructures et services sociaux
6.3. Le statut de la femme à Guinaw Rail Sud
CONCLUSION
A N N E X E S
BIBLIOGRAPHIE ET DOCUMENTATION CONSULTEE
1) BIBLIOGRAPHIE
2) DOCUMENTATION CONSULTEE
LISTE DES ACRONYMES
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
GRAPHIQUES
QUESTIONNAIRE

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