La théorie de la croissance économique selon les classiques et les néoclassiques

La théorie de la croissance économique selon les classiques et les néoclassiques

La plupart des manuels de théorie économique, d’histoire de la pensée économique et d’histoire des faits économiques, font remonter les origines de la croissance à la première révolution industrielle. Initié en 1776 par la vision optimiste d’Adam Smith (vertus de la division du travail), le thème de la croissance réapparaîtra au 19eme siècle dans les travaux de Malthus, Ricardo et Marx. Il faudra cependant attendre le 20eme siècle et les années 50 pour que les modèles théoriques de la croissance connaissent un véritable succès. Les modèles post-keynésiens (Harrod-Domar) et néoclassiques (Solow) ont introduit un véritable débat sur la question de la croissance équilibrée19. Depuis les années 70-80, la croissance a connu un nouvel essor sous l’impulsion des théoriciens de la régulation et de la croissance endogène.20 2-1: les Classiques. Depuis plus de deux siècles, les économistes s’interrogent sur les causes de la croissance. Adam Smith, Thomas Malthus, David Ricardo et Karl Marx sont les véritables précurseurs de cette réflexion.  La division internationale d’Adam Smith (1776) Dans ses Recherches sur la nature et les causes de la Richesse des Nations (1776), Adam Smith met en évidence le rôle de la division du travail (surplus, marché, gains de productivité) comme facteur de croissance. Cette division du travail se trouve renforcée par la participation du pays au commerce international (théorie des avantages absolus). L’optimisme de Smith apparaît à travers les traits d’une croissance illimitée (elle dure tant que l’on peut étendre la division du travail et le marché).  Le principe de population de Thomas Malthus (1796) Dans son Essai sur le principe de population (1796), Thomas Malthus considère que la croissance est limitée en raison de la démographie galopante. Il attribue la misère en Angleterre au décalage entre deux lois : la loi de progression arithmétique des subsistances et la loi de progression géométrique. La sortie de cet état passe par la mortalité, la baisse de la natalité et le célibat.  Les rendements décroissants de David Ricardo (1817) Dans ses principes de l’économie politique et de l’impôt (1817), David Ricardo souligne que la croissance est limitée par la loi des rendements décroissants. La valeur ajoutée se répartit  entre trois agents : les propriétaires fonciers (rente foncière), salariés (salaire de subsistance) et le capitaliste (profit). Précisons que le profit des capitalistes est résiduel, c’est-à-dire qu’il intervient une fois le salaire et la rente foncière payés. Lorsque la population s’accroît, il convient d’augmenter la production agricole, or les nouvelles terres mises en culture sont de moins en moins productives. Le coût de production va donc s’élever, entraînant inévitablement la hausse des salaires et de la rente foncière. Les profits vont se réduire jusqu’au moment les capitalistes ne seront plus incités à investir. L’économie atteint la situation d’état stationnaire. Afin de retarder cette situation, Ricardo préconise d’augmenter les gains de productivité dans l’agriculture grâce au progrès technique et de s’ouvrir au commerce international (théorie des avantages comparatifs).  La destruction du capitalisme selon Marx (1844) Karl Marx a été le premier économiste à proposer un modèle formel de croissance, à l’aide de ses schémas de reproduction élargie. Il considère que la croissance est limitée dans le mode de production capitaliste en raison de la baisse tendancielle des taux de profit (1867, Le Capital). En effet, la recherche d’une plus-value toujours plus importante (notamment grâce à des salaires bas, que Marx appelle, Minimum de Subsistance) et la concurrence entre capitalistes devraient provoquer une paupérisation des ouvriers et un blocage dans le développement du système capitaliste (crise).  Schumpeter (1911) et le rôle de l’entrepreneur Dans son ouvrage, Capitalisme, Socialisme et démocratie, Joseph Schumpeter (1942) fait du progrès industriel la clé du changement. : « L’impulsion fondamentale qui met et maintient en mouvement la machine capitaliste est imprimée par les nouveaux objets de la consommation, les nouvelles méthodes de production et de transport, les nouveaux marchés, les nouveaux types d’organisation industrielle – tous éléments créés par l’initiative capitaliste ». En d’autres termes, le progrès industriel est porté par des innovateurs qui cherchent à emporter le gros lot (Schumpeter compare le jeu des affaires au poker)

 Les néoclassique

Les analyses keynésiennes de la croissance suggèrent que la dynamique de l’économie devrait être caractérisée par une très forte instabilité ; dans ces analyses, il n’existe pas de forces de rappel des lors que le système ne croit pas au taux de croissance garanti. Elles ont été vues comme relevant plutôt de la théorie du cycle21. Leurs prédictions ont été perçues comme plus éloignées des faits stylisés de la croissance dans le long terme tels que les a rassemblés Nicholas Kaldor (1963) par exemple : 1. Le produit par tête croit au cours du temps, et son taux de croissance ne tend pas à diminuer. 2. Le capital (physique) par tête croit au cours du temps. 3. Le taux de rendement du capital est approximativement constant. 4. Le rapport du capital physique et du produit agrégé est approximativement constant. 5. Les parts de rémunération du travail et du capital dans le revenu national sont approximativement constantes. 6. Les taux de croissance du produit par t’tète différent selon les pays. 21 Schubert « la croissance régulière est caractérisée par une croissance de toutes les variables en niveau à un taux constant : la croissance est dite équilibrée quand elle est régulière et que le taux de la croissance est identique pour toute la variable » 1996 pp175. I. Fondements théoriques de la politique monétaire et la croissance économique. 70 C’est en partie cela qui a motivé Solow (1956): « An expédition from Mars arriving on Earth having read this literature would have expected to find only the wreckage of a capitalism that had shaken itself to pieces long ago. Economic history was indeed a record of fluctuations as well as of growth, but most business cycles seemed to be self-limiting. Sustained, though disturbed, growth was not a rarity‖22 Il relâche l’hypothèse selon laquelle le coefficient de capital est constant pour introduire des rendements décroissants: le rendement du capital, bien que positif, est plus faible au fur et à mesure que le stock de capital agrégé s’élevé par rapport à la quantité de main-d’œuvre disponible ; de façon _équivalente, le coefficient de capital augmente. Le cadre est sinon analogue à celui de Harrod-Domar. Figure 7 : le modèle de croissance néoclassique. Taux de Croissance Du capital Taux de croissance (Taux garanti S /v) Taux de Croissance A Du capital Par tète E Taux de Croissance De l’offre de travail Intensité capitalistique K0 k* Capital par tête K 22 Solow. R. [1956] « A contribution to economic growth theory » Quaterly Journal of Economics 70, 65-94. I. Fondements théoriques de la politique monétaire et la croissance économique. 

Comparaison des modèles

Effectuons a présenté un bref résume et rappel des principales caractéristiques chaque courant économique ainsi que des principales différences.  Dans le courant classique, tous les facteurs considères sont exogènes. Aucun mécanisme ne permet donc d’assurer une croissance economique stable et durable.  Dans le courant neoclassique, le taux de croissance de la population, le taux d’epargne et le niveau technologique sont des facteurs exogenes. Seulement le Le tableau suivant résumera les diffèrents théories de la croissance économique : capital est endogene au modele. L’action volontaire des agents n’a donc aucun impact sur le rythme de la croissance. Si ces trois parametres restent constants, la croissance economique sera aussi constante et aboutira a un etat stationnaire. L’introduction d’une amelioration possible du progres technologique (modele de Solow avec progres technique) permet d’aboutir a une croissance continue.  Le courant de la croissance endogene introduit deux hypotheses nouvelles par rapport aux courants precedents : d’une cote, il suppose que le progres technique est endogene ; d’un autre cote, il suppose un rendement constant du capital. Dans ce cadre, le comportement economique des agents, tel que le choix du taux d’epargne, influence la croissance. Plus le taux d’epargne est eleve, plus la croissance peut etre forte. De plus, ils indiquent que les mecanismes de marche ont des limites et qu’une intervention de l’Etat est parfois necessaire.  A la difference des modeles classiques et neoclassiques, les modeles de soutenabilite faible et forte introduisent les limites des ressources naturelles. Or, les premiers continuent a se baser principalement sur des hypotheses neoclassiques. Il y a trois differences principales entre ces deux types de courants. Premierement, les premiers privilegient une soutenabilite economique alors que les deuxiemes veulent, avant tout, une soutenabilite environnementale (Vivien, F-D.,2009). En deuxieme lieu, les premiers veulent que le bien-etre soit maximise dans le temps tout en maintenant le stock de capital, alors que les deuxiemes exigent le maintien du stock de capital naturel. Finalement, les derniers exigent que les generations presentes et futures soient traitees de la meme facon. De plus, les premiers sont plus optimistes en ce qui concerne la capacite des humains pour resoudre n’importe quel probleme nouveau auquel on doit faire face

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