Les fondements théoriques des concepts Etat et développement

Ces dernières années, le pouvoir d’achat des Malgaches se détériore progressivement et ayant des répercussions sur leurs consommations. En 2005, si le taux de pauvreté était de 68,7%, ce taux est passé jusqu’à 76,5% en 2010 avec un seuil national de consommation de 468 800 Ariary par personne par an . Il en est de même lorsque nous nous référons au seuil international de pauvreté de 2013 que 91% des Malgaches sont pauvres . Ce ratio de 91% signifie qu’une part plus importante sinon la quasi-totalité de la population qui habite dans la grande île vive en dessous de ce seuil. En effet, ce seuil international étant mesuré par la consommation minimale journalière d’une personne de 2 dollars cette année là. Le rôle de l’Etat est, alors, de nouveau remis en cause pour lutter contre cette pauvreté extrême mais surtout pour assurer le développement du pays comme Roosevelt F. a fait avec les Etats Unis avec son fameux New Deal .

Pourtant, l’intervention de l’Etat dans les sphères économique et sociale n’a jamais fait de l’unanimité si nous tenons en considération la littérature économique. D’un côté, certains courants estiment que l’Etat ne devrait s’occuper que de ses fonctions régaliennes comme les Classiques. D’un autre côté, plusieurs autres courants de pensée soutiennent que les interventions de l’Etat dans les domaines économique et social sont plus que nécessaires comme les théoriciens de la croissance endogène. Pour cette deuxième idée, l’Etat est alors considéré comme inscrit ou inséré dans les sphères économique et sociale.

Les fondements théoriques sur l’intervention de l’Etat

La conception du rôle de l’Etat selon quelques courants de pensée

Remarquons que la conception du rôle de l’Etat divise toujours les économistes. Certains sont convaincus que l’Etat doit intervenir dans les sphères économique et sociale alors que d’autres refusent et réclament l’Etat gendarme. Voyons dans ce cas un à un ces deux points de vue. Puis, nous allons voir également d’autres points de vue qui n’appartiennent à aucun de ces deux points de vue précités.

Quelques courants qui s’inspirent de la conception libérale 

Certains courants de pensée stipulent que l’Etat ne doit pas intervenir dans la vie économique et sociale à savoir les classiques, l’école autrichienne. Pour eux, l’Etat doit assurer seulement ses fonctions régaliennes et laisser le marché de jouer son rôle d’autorégulateur.

Les Physiocrates

Dans la littérature, les Physiocrates étaient considérés comme les précurseurs du courant classique dans le sens où ce sont eux qui exhortaient en premier la neutralité économique de l’Etat. En effet, les Physiocrates insistaient surtout à ce que chaque individu ait plus de liberté possible dont notamment la liberté de propriété. Par conséquent, ces Physiocrates prônaient que l’Etat ne doit pas entraver la libre circulation surtout la circulation des biens, le libre échange mais également la libéralisation du commerce. Ainsi, ils soutenaient donc le libéralisme économique et que le rôle de l’Etat doit être réduit seulement à celui de l’Etat gendarme .

Les Classiques

Historiquement, les Classiques étaient considérés comme parmi les grands fervents défenseurs de la conception libérale. Comme les Physiocrates, ils insistaient aussi à l’octroi de plus de liberté à chaque individu en vue de l’épanouissement économique grâce au système d’autorégulateur du marché. A cet effet, le rôle de l’Etat est donc très minimal ou plus précisément pour assurer seulement ses fonctions régaliennes à savoir la justice, la sécurité et la diplomatie. Cependant, un Etat gendarme quelconque ne doit pas donc intervenir ni dans le domaine économique ni dans le domaine social. Comme les dépenses étatiques étaient très limitées, les Classiques considéraient ensuite que les ressources publiques doivent être aussi limitées seulement à la perception de la recette fiscale. D’ailleurs, les Classiques voulaient à tout moment que les finances publiques de chaque Etat doivent être en équilibre. Donc, pour réaliser cet équilibre, ils préconisaient que les ressources de l’Etat doivent être limitées à la recette fiscale puisque son rôle était aussi très limitées. C’est ainsi que l’expression dogme des finances publiques classiques était née selon laquelle les recettes fiscales doivent égaliser toujours à celles des dépenses publiques. En plus, les Classiques prônaient aussi donc une plus de liberté mais insistaient surtout au libéralisme économique .

L’école autrichienne

C’est vers la fin du 19ème siècle que cette école s’est surtout développée dont l’idée principale était de refuser toute intervention de l’Etat. En effet, selon cette école, grâce au système d’autorégulateur du marché, la liberté de chaque agent économique va sûrement favoriser les décisions et initiatives individuelles notamment en matière d’investissement. Comme c’est à travers de la concurrence que le marché transmet de tas d’informations à savoir les prix, donc l’Etat doit, selon cette école, afficher sa neutralité économique. De ce fait, la neutralité économique de l’Etat signifie qu’il faut laisser le marché jouer son rôle. Une fois que chaque agent économique ait toutes les informations nécessaires grâce au mécanisme du marché, alors chacun est libre d’entreprendre ou pas et dans la proportion ou taille qu’il souhaite. Dans ce cas, le libéralisme économique permet donc de fournir des informations afin que les décisions des agents économiques soient optimales. Ce qui signifie que l’Etat ne devrait pas entraver les décisions individuelles et assurer seulement ses fonctions régaliennes. De plus, des fois, les interventions de l’Etat poursuivent un ou des objectifs bien défini et parfois au détriment des intérêts des investisseurs.

Par conséquent, il n’y aura peut être plus du développement des initiatives individuelles et donc de l’emploi voire aussi une contraction des activités économiques. Comme la recette fiscale constitue une grande partie des ressources de l’Etat, cette contraction des activités économiques va aussi pénaliser l’Etat. Ainsi, l’Etat doit toujours rester à l’extérieur du domaine économique et social et de soutenir le libéralisme économique selon cette école .

L’école du public choice

S’inspirant de la théorie microéconomique, l’école des choix publics considèrent que les hommes politiques et les agents de l’Etat agiraient comme les producteurs et les consommateurs. Au cours du 20ème siècle, cette école affirmait que les représentants de l’autorité publique là ne cherchent qu’à maximiser leurs intérêts individuels. En effet, les hommes politiques n’agissent que lorsqu’ils croient que leurs actions vont augmenter leurs chances d’être élus ou réélus. De même, les fonctionnaires vont aussi chercher à agir dont le but d’avoir une hausse de leurs revenus, avoir des postes de responsabilités ou de promotion plus précisément. Ainsi, l’Etat ne représente plus l’intérêt général mais représente plutôt l’intérêt de quelques individus ou de quelques groupes de pression susceptible d’influencer les résultats des élections. Or, ce sont les contribuables qui financent les dépenses publiques au nom de l’intérêt général mais non pour satisfaire un poignet d’individu. Par conséquent, cette école des choix publics remet donc en question les décisions publiques en ce qui concerne les diverses dépenses publiques qui ne cessent d’augmenter. De plus, dans la société, plusieurs individus sont relativement dans l’ignorance concernant les informations nécessaires pour voter celui ou celle qui va perdurer l’intérêt général. Comme le coût pour chercher ces informations est très élevé si les électeurs veulent élire le meilleur et si chaque électeur pense aussi que sa voix n’influencera pas le résultat électoral, alors il préférera s’abstenir du scrutin. D’ou l’affirmation selon laquelle le marché conduit toujours à une situation meilleure que de l’Etat . Citons quelques partisans de cette thèse de remise en cause du rôle de l’Etat à savoir Tullock G., Buchanan J., Stigler G., Olson,….

Table des matières

INTRODUCTION
Partie 1: Les fondements théoriques des concepts Etat et développement
Chapitre 1: Les fondements théoriques sur l’intervention de l’Etat
Section 1: La conception du rôle de l’Etat selon quelques courants de pensée
Section 2: Le rôle et moyens d’interventions de l’Etat
Chapitre 2: Fondement théorique du développement
Section 1: Approche macroéconomique du développement
Section 2: Approche microéconomique du développement
Partie 2: Les liens entre les interventions financières de l’Etat et développement
Chapitre 3: Conjonctures macroéconomiques et de finances publiques
Section 1: La conjoncture macroéconomique du pays
Section 2: L’évolution du budget public à Madagascar
Chapitre 4: Les retombés de ces interventions financières sur le développement
Section 1: Examen de l’efficacité des interventions financières de l’Etat
Section 2: Perspectives et quelques propositions de recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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