Le modèle de croissance Harrod-Domar

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L’investissement direct étranger par rapport aux théories :

Dans l’approche macroéconomique, telle qu’elle est préconisée par les keynésiens, elle considère la croissance comme l’ultime intérêt à l’aboutissement de leur étude.

Le modèle de croissance Harrod-Domar :

L’importance de l’investissement dans la conception et la mise en œuvre des politiques économiques fondées sur une croissance forte, saine et durable est à l’origine des nombreux travaux réalisés dans la littérature économique. En effet, la théorie économique à travers le très populaire modèle de Harrod-Domar, prône que l’accum ulation du stock de capital physique est indispensable à la dynamique de la croissance économique. Aussi, ce modèle nous montre que la croissance de la population et du stock de connaissances étant exogènes, l’investissement net devient alors le seul facteur sur lequel les autorités de la politique économique peuvent agir.
L’idée principale est que la production dépend du montant du capital investi. Toute accumulation de capital provoque un effet de revenu (création de vagues successives de revenus) et un effet de capacité (accroissement des capacités de production).
Equations du modèle : Il existe une relation entre la production Y et le capital K.
K/Y = k implique Y = K/k où k (cte) est le coefficient du capital
∆ ∆/ Équivaut ∆ ∆ (1)
Soit g le taux de croissance de la production, tel que g ∆ ∆ (2)
∆K, Au niveau macroéconomique est égal à la variation de l’investissement I qui doit être égale à l’épargne S, ainsi : ∆K/Y devient I/Y laquelle est égale à S/Y, soit le taux d’épargne s.
Cette formule est le résultat principal du modèle Harrod-Domar, elle montre que le capital crée par les investissements est le principal facteur de la croissance. On voit donc que si dans un pays où l’épargne est insuffisante, le taux de croissance peut être stimulé par des transferts de capitaux via les Investissements directs étrangers .

Théorie du double déficit 1 :

Le problème de développement de Madagascar est conforme à la théorie avancée par Hollis Chenery et Alan Strout en 1960 qui part du principe selon lequel les pays en voie de développement sont caractérisés par « la faiblesse de leur épargne nationale » ainsi que le « manque de devises ».
Cette théorie est appelée « Théorie du Double Déficit ». Elle complète la théorie Harrod-Domar, qui est en accord avec le fait que la faiblesse d’investissement est une cause de sous-développement.
En effet, l’un des caractères du sous développement est l’existence de cercles vicieux, l’une des causes de celles-ci par exemple : « la faiblesse de l’épargne ». En effet, quand l’épargne est faible, les investissements sont faibles ce qui empêchent le pays dans sa productivité. Par conséquent, la production diminue entraînant la baisse du revenu donc le retour à la diminution de la part épargnée (la consommation est plus importante).
Dans les pays sous développés, l’exportation n’est pas au meilleur de sa forme par rapport à l’importation. Il y a donc plus de sorties que d’ entrées de devises dans les PED, d’où « le manque de devises ». La faiblesse des exportations par rapport aux importations est dûe à la faiblesse de la production (lenteur à cause du manque de progrès techniques en machinerie et main d’œuvre, insuffisance d’industrie, etc.), les normes internationales qui empêchent le produits des PED à trouver des marchés pour écouler leurs produits.
Ainsi, la nécessité des IDE est justifiée vu que ces derniers sont à la fois « Capital pour Investissement » et « Devise » car ils proviennent de l’extérieur, ils comblent donc ce double déficit.
En bref, le problème de développement de Madagascar est contraint du double déficit : double écart ou dual gap c’est-à-dire manque d’épargne et manque de devises. Ainsi, les investissements directs extérieurs seraient à promouvoir pour relancer l’économie de ce pays car ils constituent un apport additionnel de capitaux qui viennent s’ajouter au stock de capital du pays d’accueil aussi bien qu’à ses réserves en devi ses.

La théorie de la croissance endogène :

Les théories de la croissance endogène, soulignent l’importance de l’accumulation du capital humain et du progrès technique dans le processus de développement, l’IDE y est perçu comme un vecteur potentiellement puissant de transfert de connaissances dans les pays en développement. On considère aujourd’hui que le capital humain et le progrès technique sont déterminés de manière endogène. La recherche et développement (R&D), l’accumulation du capital humain et les externalités apparaissent comme des ingrédients-clés de la croissance, auxquels les pays en développement peuvent accéder ,en théorie, grâce aux IDE.

Les firmes multinationales FMN :

En parlant d’IDE, il est difficile de ne pas considérer ce qu’on appelle « firmes multinationales (FMN), ou multinationales, ou transnationales ». Ces firmes constituent le principal vecteur d’IDE dans le monde. D’une manière générale, les FMN sont des entreprises d’investissements directs exerçant leurs activités ailleurs que dans leur pays d’origine.
Une multinationale se compose d’une société mère etd e filiales ou sites dans au moins un autre pays, généralement dans de très nombreux pays même. Cette stratégie d’implantation à l’étranger déployée par les FMN joue un rôle croissant dans les échanges internationaux, du fait qu’elle permet surtout aux pays du Tiers Monde d’au gmenter leurs exportations, aussi bien de produits primaires que de produits manufacturés.
Une définition plus simpliste nous est donnée par .FChesnais à travers celle de R Vernon. En effet, selon ce dernier une firme est dite multinationale si “elle possède des filiales industrielles dans au moins six pays” 1 .

Apport théorique :

Les FMN sont présents dans presque tous les pays du monde, c’est pourquoi de nombreux auteurs se sont intéressés aux nombreuses raisons qui poussent ces derniers à se multinationaliser.
– HYMER explique la raison qui pousse les firmes à multi nationaliser à travers sa « Théorie sur la concurrence monopolistique ».
Selon lui, le phénomène de multinationalisation permet à la firme de jouir des avantages spécifiques qu’elle possède sur les concurrents locaux à l’étranger comme la possession de technologies avancées, une main d’œuvre qualifiée ou une bonne connaissance des marchés internationaux. Seule l’entreprise en situation de monopole pourra se multinationaliser car il est difficile de survivre dans un milieu ou elle n’a pas l’habitude, notamment des pratiques judiciaires ou des usages nationaux…
D’après l’interprétation de Hymer, l’entreprise monopole s’efforce de se multinationaliser pour valoriser sa potentialité afin de la mettre à l’international pour un meilleur rendement. Ainsi, cette stratégie va permettre à la firme de s’élargir d’où il sera plus difficile pour ces concurrents de l’évincer.
– R.VERNON explique à travers sa “Théorie du cycle du produit1” la raison pour laquelle une entreprise opère à l’international.
Selon cet auteur l’innovation de produit permet d’ avoir un avantage comparatif favorisant l’exportation sur des marchés d’autres pays. Généralement, un produit passe par 3 étapes dans sa vie : la phase de lancement où le produit apparait comme un bien de luxe acheté par les consommateurs à fort revenu, puis la phase de croissance où les nouveaux concurrents apparaissent sur le marché en produisant le même produit, et la phase de maturité qui est caractérisée par une production de grande échelle, une forte intensité de capital et une rude concurrence entre les entreprises .
C’est dans cette dernière phase (phase de maturité) que l’entreprise choisit de délocaliser sa production là où la demande est plus forte , les co ûts de production plus faibles et la technologie de production déjà maitrisée.
En effet, accroitre et même conserver ses parts de marché, exige pour une entreprise de produire moins cher que ses concurrents, notamment en jouant sur le prix des facteurs tels que le travail ou les matières premières. Cette recherche permanente du moindre coût a amené les entreprises à délocaliser leur production. D’ou le phénomène de multinationalisation est considéré comme le résultat de l’évolution du cycled vie du produit de Vernon.
– J. DUNNING dans ses travaux, donne une analyse des avantages qu’une firme tire de la multinationalisation. C’est ainsi qu’il a considéré cinq types de firmes multinationales selon leur comportement productif :
Les « Ressources Seekers » : ce type de firme, s’implantent à l’étranger pour être plus compétitif grâce à la quête de ressources particulières telles que main-d’œuvre à moindre coût ou des ressources indisponibles dans son lieu de résidence.
Les « Market Seekers » : Ce sont des firmes qui recherchent la rentabilité de l’approvisionnement sur le marché local. En général, elles tiennent compte de la taille du marché dans l’arbitrage entre exporter vers une économie à l’étranger ou s’y implanter.
Les « Efficiency Seekers »: Ce sont des firmes qui recherchent l’efficacité de l’économie d’échelle et de la diversification desisquesr en s’implantant à l’étranger.
Les « Strategy Asset ou capability Seekers » : C’est une forme d’acquisition d’action à l’étranger pour promouvoir leurs objectifs de long terme. Elles sont motivées par le renforcement de leur compétitivité ou par la baisse de compétitivité de leurs concurrents.
Le dernier type regroupe les firmes qui adoptent des stratégies d’investissement pour échapper à des restrictions afin de soutenir l’activité d’autres filiales ou tout simplement des investissements passifs dans le but d’accroître le capital.
En bref, ces firmes multinationales s’implantent dans une autre économie pour un motif de rentabilité, pour être de plus en plus compétitive est pour devancer ces concurrents. Cependant, il est opportun de mentionner les politiques des pays d’accueil comme déterminants à la multinationalisation. C’est pourquoi dans notre deuxième chapitre nous allons voir les déterminants des IDE à Madagascar.

Les stratégies d’implantation des FMN :

Les FMN sont à l’origine de la formation des IDE, et leur stratégie d’implantation permet de définir la forme que prennent les investissement d’un pays à un autre.
Sans entrer dans les détails superflus il nous est cependant indispensable de rappeler brièvement la signification de ces formes d’implantation des FMN.
Les acquisitions – fusion :
Au fil de la croissance des pays d’accueil des IDE les majeures parties de ces derniers se sont formés sous les traits de la fusion acquisition. On entend par « acquisition- fusion  » le rachat d’une société par un tiers. En effet, il est admisque le rachat d’une société déjà existante procure plus d’avantages que d’en construire une nouvelle notamment en termes de coûts liés à l’implantation, en termes d’acquisition de clientèl… Et dans la mesure où le but de tout entrepreneur producteur est le profit par la minimisation des coûts, les investisseurs issus des firmes multinationales utilisent cette stratégie pour mieux s’intégrer dans un nouveau marché extérieur.
Les joint-ventures ou coentreprise :
On entend par entreprise de  » joint-venture » une entreprise issue d’un partenariat de 2 capitalistes ou les 2 parties détient une part plusou mois égale. Caractérisés par ce partenariat,a l joint-venture présente quatre aspects:
– celui passé entre deux firmes d’un même pays ;
– celui passé entre une firme étrangère et une firme locale ;
– celui passé entre deux firmes provenant de pays différents et décidant d’exploiter un marché situé dans un pays quelconque ;
– ou bien finalement un partenariat mixte entre l’administration du pays d’accueil et une firme étrangère.
La joint-venture s’observe lorsque les moyens financiers du pays d’accueil sont limités d’où le pays fixe une condition sur les investissements ou bien lorsque l’exploitation nécessite la mise en commun d’apport technologique. Cette forme de coopération est celle qui est en train de se développer à travers les accords de coopérationou bien les alliances stratégiques.
Les implantations de filiales :
Pour les investisseurs étrangers, implanter de filiales permet en outre de contourner les barrières tarifaires entre les pays mais aussi de se créer un créneau sur un marché dit porteur. Il peut s’agir donc des implantations de filiales en vue de contrôler les ressources de matières premières comme dans le cas des pays de l’AmériqueLatine mais il peut aussi d’une stratégie de pénétration de marché difficile d’accès du fait desbarrières commerciales
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Les licences franchises et sous traitance :
* Les licences d’exploitation :
Une stratégie assez courante des FMN à travers ces investissements est la vente des licences. Les licences permettent aux firmes de s’internationaliser à travers leurs procédés de fabrication ou de leurs connaissances technologiques. Par ailleurs, ces brevets leur fournissent un revenu et donnent à l’acheteur le droit d’exploiter la dite technologie dans la limite des termes du contrat. Généralement, ces licences ne sont octroyées que rsquelo la firme est sûre que les demandeurs ne deviendront pas plus tard une firme concurrente. Il s’agit donc de technologies déjà dépassées et que la firme rentière a déjà innové pour s’assurer une position de leader dans son domaine.
*La franchise :
La franchise quant à elle se fait plus précise en termes de licence d’exploitation. Il s’agit en effet de fournir à l’acquéreur un savoir-faire commercial ou des méthodes de gestion…
*La sous-traitance
La sous traitance consiste à déléguer tout ou partie de la production à des firmes tierces. La firme dirigeante bénéficie des activités de lairmef sous traitante tout en se dégageant des coûts d’exploitation et en se donnant les coudées ranchesf pour mieux gérer ses activités.
En bref, les firmes créent des liens multiples avecd’autres firmes soit par vente de licence soit par voie de sous-traitance créant ainsi un vaste réseaude lien unissant la firme centrale à ses firmes partenaires.
Ainsi donc, les investissements directs étrangers sont des investissements réalisés à l’étranger par les firmes multinationales. Ces FMN tentent de se multinationaliser à travers de nombreuses stratégies afin de tirer le maximum d’avantage d’une Investissement hors de son pays d’origine. Si tel en est le cas pourquoi Madagascar a besoin de ces investissements directs venant de l’étranger ?

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : CADRE CONCEPTUEL ET APPROCHE METHODOLOGIQUE DES IDE.
Chapitre I : LES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS
I. HISTORIQUE
II. DEFINITIONS ET CARACTERISTIQUES
1. Les Investissements directs étrangers
2. L’entreprise ID
3. L’investissement direct étranger par rapport aux théories
4. Les firmes multinationales FMN
Chapitre II : REALITE DE MADAGASCAR
I. FACTEURS DE BLOCAGE AU DEVELOPPEMENT
1. Sur le plan économique
2. Sur le plan social
3. Problème politique
II. DÉTERMINANTS DES IDE À MADAGASCAR
1. L’existence des richesses naturelles diversifiées
2. Intégration au sein du marché régional
3. Incitation du gouvernement
PARTIE II : INVESTISSEMENTS DIRECTS CHINOIS A MADAGASCAR
Chapitre I : COOPERATION SINO-MALGACHE
I. HISTORIQUE DE LA RELATION BILATERALE SINO-MALGACHE
II. FORUM SINO-AFRICAIN POUR UN RENFORCEMENT DE LA RELATION SINO-MALGACHE
III. FRUIT DE LA COOPERATION SINO-AFRICAIN POUR MADAGASCAR
1. Accord sur la Promotion et la Protection réciproque des Investissements APPI
2. Accord de coopération économique et technique
3. Appui à l’éducation
Chapitre II : INVESTISSEMENT DIRECTS CHINOIS A MADAGASCAR
I. SITUATION DES INVESTISSEMENTS DIRECTS CHINOIS A MADAGASCAR
1. Evolution des stocks d’IDE de la Chine à Madagascar entre 2002-2010
2. Evolution de flux d’IDE faits par les opérateurs chinois à Madagascar de 2003-2010
3. Poids de la Chine comparée à d’autre pays investisseurs à Madagascar
II. NATURE DES INVESTISSEMENTS DE LA CHINE A MADAGASCAR
1. Activité Extractive Chinoise à Madagascar
2. Activités non extractives
III. TYPES D’ENTREPRISES À CAPITAUX CHINOIS OEUVRANT À MADAGASCAR
1. Entreprises franches et Privatisation chinoise
2. La Privatisation
Partie III : AVANTAGES ET RISQUES DES INVESTISSEMENTS DIRECTS CHINOIS A MADAGASCAR
CHAPITRE I : LES AVANTAGES TIRES DES INVESTISSEMENTS CHINOIS
I. EFFETS DIRECTS
1. Apport en capitaux financiers et industriels
2. Création d’emploi
3. Les effets sur la valeur ajoutée et la hausse du produit intérieur brute (PIB)
4. Amélioration du solde de la balance de paiement et commerciale
5. Augmentation des recettes fiscals
6. Les impacts au niveau social
II. EFFETS INDIRECTS
1. L’IDE offre un transfert de technologie et de compétence
2. IDE et les effets d’apprentissages
3. Effet de concurrence
4. Effet d’entraînement
5. Création d’un nouveau tissu industriel
6. La réalisation des infrastructures
7. Impact sur l’environnement
Chapitre II : RISQUES LIES AUX INVESTISSEMENTS DE LA CHINE A MADAGASCAR
I. SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE
1. Déficit de la balance commerciale et de paiement
2. Blanchiment d’argent
3. Dépendance économique
4. Concurrence rude et déloyale
II. SUR LE PLAN POLITIQUE
1. Risques de corruption
2. Risques de réendettement
3. Relation post coloniale
4. Relation qui ne se base pas forcement sur le rapport « Gagnant- gagnant»
5. Relation qui se concentre aux intérêts de la Chine
III. SUR LE PLAN SOCIAL
1. Médiocrité des conditions de travail
2. Violation des droits du travail
3. Niveau de salaire bas
IV. SUR LE PLAN ENVIRONNEMENTAL
1. Destruction et dégradation de l’environnement
2. Dumping environnemental
CONCLUSION

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