La notion de la motivation
La notion de la motivation n’est pas tout à fait claire et surtout dans la langue parlée de la vie quotidienne du monde. Que signifient les gens quand ils disent qu’ils sont motivés? Est-ce qu’ils signifient qu’ils ont envie de faire une chose particulière ? Est-ce qu’ils signifient qu’ils ont l‘intention de faire quelque chose ? Est-ce que ça veut dire qu’ils ont décidé de faire une certaine chose ? Est-ce qu’on comprend par cela qu’ils ont pour but de faire une chose ? Cela signifie-t-il qu’ils se concentrent sur une tâche spéciale ? Est-ce que cela a le sens qu’ils connaissent une force motrice vers quelque chose ? Est-ce que l’on rend compte par cela qu’ils ont besoin de faire quelque chose ? Ou doivent-ils faire une certaine chose ? (Hein, 2012). La motivation selon Franken (2002) et Weiner (1992) veut dire les facteurs de l’individu qui éveillent l’attention et qui canalisent et dirigent un tel comportement vers un but déterminé. La motivation consiste à comprendre comment les dispositions conduisent à l’action par l’interaction de la biologie, le processus appris et les fonctions cognitives (Franken, 1994). Quand on parle de la motivation, on signifie avant tout les déterminants du comportement humain et ensuite ce qui oriente et dirige ce comportement et enfin comment ce comportement est maintenu ou soutenu (Björklund, 2001). La motivation vers le travail se fait par un ensemble de forces énergétiques qui proviennent à la fois à l’intérieur et au-delà de l’individu pour initier un comportement d’un travail et en déterminer la forme, la direction, l’intensité et la durée (Pinder, 1998). D’ailleurs, la motivation selon Pintrich et Schunk (2002) se considère comme un processus qui se dirige vers un but déterminé par une activité et qui se déclenche et se soutient.
La motivation interne et la motivation externe
Les facteurs qui créent la motivation se divisent en deux types classiques : les facteurs de la motivation interne et la motivation externe. Les facteurs de motivation internes sont ceux qui sont nés dans l’intérieur de l’être humain et par l’influence de lui-même. Ces facteurs de motivation peuvent être liés à un désir de performance et de développement. Ils sont contrôlés par l’homme lui-même et par son monde intérieur et Ils visent par l’intérieur à remédier à une lacune, et cette sorte de motivation n’est pas instrumentale. Les facteurs de motivation externes sont créés de l’extérieur et sont en dehors de l’individu. L’individu peut réagir à des facteurs de motivation externes mais ne peut pas déterminer lui-même si les facteurs existent ou non. Les autres se comportent par leurs sentiments de peur ou pour éviter la douleur et les problèmes. La notification contrôlée de l’extérieur est instrumentale, cela veut dire que l’exécution de l’action entraîne une récompense qui peut remédier à une carence ou prévenir un ennui (Hein, 2012). La motivation interne pousse les apprenants à apprendre des langues pour développer leurs capacités personnelles et pour s’enrichir culturellement (Lightbown & Spada, 1999). Celui qui apprend une langue étrangère a parfois le but de s’identifier et s’introduire dans la société de cette langue (Malmberg, 2000). La curiosité que l’apprenant a parfois pour apprendre une langue étrangère se réfère selon l’auteur à la motivation interne ou intrinsèque et il voit aussi que plusieurs facteurs se lient à ce type de motivation telle l’intérêt et la volonté de l’apprenant à apprendre une langue étrangère (Keller, 1983). Un proverbe africain dit : « Ne pas savoir est mauvais. Ne pas vouloir est pire. », Jerome Bruner qui a écrit sur la volonté d’apprendre a constaté que cette volonté a été créée dès la naissance de l’homme et elle peut se diviser en trois motifs essentiels : le premier motif est la curiosité, elle est naturelle et forte dès la naissance de l’homme, le deuxième motif est la compétence, elle montre que l’homme est capable de faire quelque chose, le troisième motif est la réciprocité , elle montre que les gens aiment bien partager les objectifs avec les autres (Gärdenfors, 2010). L’étude exécutée par Gliksman, Gardner et Smythe (1982) clarifie que l’étudiant est plus actif lorsqu’il a une motivation interne ou intégrée, il s’intéresse beaucoup à ses études et a envie d’apprendre une langue étrangère. L’élève apprend parfois la langue pour des motifs tels la profession de l’avenir et la réalisation d’un certain degré dans la société ou d’un niveau demandé de l’éducation (Gardner & Lambert, 1972). Une ancienne étude faite par Dunkel (1948) dans une classe démontre que certains élèves ont été récompensés pour leurs résultats et les autres élèves ont été laissés à faire de leur mieux. Qu’est ce qui s’est passé? Ceux qui ont été récompensés ont obtenu les meilleurs résultats parmi tous les élèves (Dunkel , 1948). L’influence de la motivation instrumentale selon l’étude de Gardner et MacIntyre (1993) a disparue avec l’annulation des récompenses (Ellis, 1994). Les notes et autres motivations externes sont nécessaires dans de nombreux contextes, mais elles ne doivent pas être la seule motivation. Il est plus important de soutenir et d’utiliser la motivation des élèves. Une motivation externe mal utilisée peut tuer l’interne (Gärdenfors, 2010, P.268)
La motivation pour acquérir une langue étrangère
Gardner(1985) parle dans son étude sur la valeur de la motivation et des attitudes pour apprendre une deuxième langue. Il a eu des expériences dans ce domaine puisqu’ il a vécu au Canada dont différentes parties parlent ou bien l’anglais ou bien le français et la société canadienne a la culture d’acquérir une deuxième langue pour plusieurs considérations. Celui qui a envie d’apprendre une deuxième langue veut explorer la langue, la culture et les coutumes de l’autre, il se dirige positivement vers l’autre pour échanger avec lui la langue, la culture et les habitudes dans des communautés internationales. Toutes ces considérations jouent un rôle très important dans l’acquisition de la deuxième langue et dans le contexte canadien. À partir de cela, Gardner (1985) insiste sur quatre indicateurs qui impactent la motivation de l’acquisition de la deuxième langue: la force de la motivation, le désir motivationnel, les attitudes de l’apprenant à l’égard de l’apprentissage d’une langue étrangère et finalement le plaisir en apprenant une langue étrangère. L’enseignant de la langue étrangère selon Defays (2003) devrait s’efforcer de montrer continuellement son intérêt à communiquer avec ses élèves par la L2 (langue étrangère ou seconde).
La motivation dans le contexte scolaire
La motivation en contexte scolaire est un état dynamique qui a ses origines dans les perceptions qu’un élève a de lui-même et de son environnement et qui l’incite à choisir une activité, à s’y engager et à persévérer dans son accomplissement afin d’atteindre un but (Viau, 1997, p.7). La motivation des élèves en contexte scolaire selon Viau(1994) se réfère à plusieurs éléments: les déterminants de la motivation, les indicateurs de la motivation et les stratégies de la motivation.
Différents facteurs influencent la motivation de l’élève
Parmi les facteurs liés à l’élève et qui ont un grand impact sur la motivation scolaire est le climat familial où les relations et coutumes à la maison influencent spécifiquement l’attitude de l’élève à l’égard de l’école et son apprentissage (Viau, 2009). De sa part Defays(2003) tente par sa théorie d’insister sur la valeur de l’environnement familial pour encourager les élèves à participer aux activités dans le contexte scolaire. Si l’école, selon Viau(2009) apprécie les compétences de l’élève et son développement; y donne une grande valeur, cela augmente le degré de la motivation de l’élève et renforce sa relation avec l’école et à ce moment-là, l’élève aurait le sentiment de sa valeur et son importance. De plus, Viau(2009) constate que les relations avec des amis jouent un rôle très important sur la motivation des élèves grâce à la présence des élèves avec leur amis dans plusieurs environnements, non pas seulement à celui de l’école. D’ailleurs, les déterminants de la motivation qui dépendent de l’élève selon Viau(1994) se présentent par:
• La motivation se produit par la perception que l’élève apprécie la valeur d’une activité. Cela ne dépend pas seulement de l’élève lui-même mais aussi des autres aspects tels l’influence des relations aux autres élèves et celle de l’enseignement.
• La compétence que l’élève possède à achever une activité se renvoie à plusieurs éléments tels les conséquences précédentes, l’observation de l’élève et de comment les autres effectuent la même tâche, les convictions et les réactions d’autrui.
• La contrôlabilité montre combien l’élève a du contrôle sur le déroulement et les résultats de l’activité.
Viau(1994) suppose dans son modèle de la motivation en contexte scolaire trois indicateurs de la motivation qui dépendent de l’élève aussi: C’est le fait que l’élève a le choix d’exécuter une activité d’apprentissage et qu’il ne le néglige pas, le fait que l’élève performe une activité avec persévérance, et le fait que l’élève réalise de bons résultats de l’apprentissage. Viau ajoute un autre indicateur, ce que l’on appelle apprendre pour apprendre. Dans ce cas là on aide l’élève à développer son engagement cognitif et à ce moment commence la tâche véritable du professeur pour choisir les stratégies d’intervention sur la motivation des élèves.
Différentes stratégies pour augmenter la motivation des élèves
Viau (1994) présente par son modèle exposé de différentes stratégies pour motiver les élèves. Tout d’abord, il ne faut pas nuire à la motivation des élèves. C’est la moindre des mesures. L’enseignant s’efforce d’avoir la capacité de percevoir positivement l’apprentissage des élèves. Le professeur fait d’un autre côté des efforts pour améliorer la qualité de son enseignement en vérifiant les activités d’enseignement et son développement. Il tente aussi de montrer à ses élèves qu’il a toujours un rôle actif et dynamique dans le domaine pédagogique et qu’il peut inventer des activités motivantes. Dernièrement, Viau (1994) constate que l’établissement et l’environnement jouent un rôle très important soit à l’apprentissage soit à l’enseignement lorsque les élèves par exemple sentent qu’ils sont respectés, tranquilles et qu’ils ont l’impression de se développer dans leur apprentissage.
Wery et Thomson (2013) proposent plusieurs stratégies motivationnelles pour améliorer efficacement l’apprentissage des élèves:
• Si les enseignants croient aux capacités de leurs élèves et si les enseignants savent que leurs relations et leurs attitudes envers les élèves affectent les attitudes des élèves vers l’école et l’apprentissage, cela augmente la motivation des élèves et la possibilité de parvenir aux objectifs de l’apprentissage (Wery & Thomson, 2013)
• Les enseignants doivent rencontrer les élèves qui ne s’intéressent pas à l’école et les informer de leurs niveaux. Il est important d’atteindre des objectifs et des anticipations élevés mais ils peuvent être réalisables par les élèves. Si les enseignants veulent élever le degré de motivation des élèves, ils devraient commencer par des objectifs simples que les élèves peuvent réaliser. L’élève, à partir des tâches et des exercices qui conviennent
◦ son niveau, sent qu’il est compétent et qu’il s’améliore dans l’apprentissage. La recherche montre que lorsque les élèves voient qu’ils commencent à réaliser leurs buts
◦ ce moment-là, leur motivation s’accroît (Wery & Thomson, 2013).
• Il est intéressant que les professeurs impliquent leurs élèves à établir divers projets et leur orientent à faire des listes de contrôle avec des objectifs partiels. Lorsque les objectifs se divisent partiellement, ils deviennent plus faciles à dominer et gérer et cela
◦ son tour aide à donner aux élèves un sentiment de participation et de gestion et les élèvent sentent qu’ils ont plus de capacité et de compétence (Wery & Thomson, 2013).
• Les enseignants devraient inciter les élèves à faire des auto-évaluations au lieu de se comparer avec d’autres élèves. La recherche montre que la concurrence entre les étudiants diminue le niveau de la motivation dans la plupart des situations, tandis que l’auto-évaluation des élèves fortifie leur désir de leur propre apprentissage (Wery & Thomson, 2013).
• D’autre part, Wery & Thomson (2013) soulignent que la motivation intérieure de l’élève s’augmente lorsque l’élève se rend compte qu’il y a toujours un lien entre le devoir scolaire et le monde hors de l’école (Wery & Thomson, 2013).
• Wery & Thomson (2013) assurent l’importance de rendre les exercices scolaires plus amusants et plus intéressants et ludiques, ce qui accroît l’enthousiasme de l’élève à apprendre.
• Parmi les stratégies qui augmentent la motivation des élèves dans la classe et que Wery & Thomson (2013) soulignent est que l’enseignant devrait féliciter les tâches et les efforts des étudiants mais avec un éloge qui se relie à un objectif déterminé.
Defays (2003) met en valeur le rôle que l’enseignant joue en animant les élèves à travailler, à avoir confiance en eux-mêmes, à obtenir des notes satisfaisantes, à converser les uns avec les autres en utilisant la L2. Les bonnes conséquences des élèves se réalisent lorsque le professeur établit des bonnes relations avec ses élèves. De plus, il est important que les élèves considèrent leur enseignant comme quelqu’un qui veut les entraîner, les aider et non pas comme quelqu’un qui veut toujours juger et évaluer les choses (Defays, 2003). Defays éveille notre attention à la nécessité de parler aux élèves de la motivation car s’ils comprennent comment la motivation surgit et comment son mécanisme se fait cela aboutit à accroître le degré de l’enthousiasme des élèves à travailler et à étudier (Defays, 2003).
