Les théories traditionnelles du commerce international

Les théories traditionnelles du commerce international

On y trouve les modèles classiques d’Adam Smith et de David Ricardo ainsi que le modèle dit de proportion de facteurs d’Heckscher-Ohlin-Samuelson. En général, ces théories reposent sur les hypothèses suivantes :  La concurrence pure et parfaite sur les marchés de produits et de facteurs ;  Un raisonnement macro-économique en termes d’avantage absolu ou relatif c’est-à-dire, un pays effectue des échanges parce qu’il est doté soit d’un avantage comparatif soit d’un avantage absolu ;  Echange basé sur la différence comme l’explique Bernard Lassudrie Duchêne dans sa formule : l’échange international est « une de demande de différence » car « là où tout se révèle identique, il est inutile d’échanger » ; L’ouverture à l’échange et la spécialisation sont préférables à l’autarcie : chaque pays gagne et il n’y a aucune possibilité de perte avec l’échange même si la répartition des gains est inégale. I.1. Avantage absolu et avantage comparatif Entre le XVIème et le XVIIème siècle, les mercantilistes dont Colbert et Jean Bodin expliquent le fondement du commerce international en le considérant comme un moyen permettant d’augmenter l’entrée des métaux précieux dont dépend la puissance du Roi. Mais avec l’émergence de la Division Internationale du Travail (D.I.T.) au XIXème siècle, l’échange international s’explique autrement : par l’avantage absolu et l’avantage comparatif.

Faisant partie de l’école classique, Adam Smith et Ricardo partage presque la même conviction mais un point fait la différence c’est l’existence d’un avantage relatif chez Ricardo. a- L’avantage absolu: La spécialisation est basée sur le coût de production. Existant en nombre de deux, les facteurs de production sont le capital et le travail et la différence entre la productivité du travail sur deux pays explique le commerce international pour Adam Smith. Il a pris l’exemple de la production de blé et de textile entre deux pays tels que les Etats-Unis et le Grande Bretagne qui se résume dans le tableau suivant : Tableau 1 : Production de blé et de textile des Etats-Unis et de la Grande Bretagne Etats-Unis Grande Bretagne Blé 2 Unités 1 Unités Textile 4 Unités 6 Unités C’est la production d’une journée par homme actif de ces biens. D’après la théorie, il serait avantageux mutuellement pour chaque pays s’il concentre chacune toutes ses ressources à produire le bien pour lequel il détient cet avantage ; c’est la spécialisation. Ceci après l’échange pourrait profiter des gains de l’échange international. 16  Explication à partir du tableau 1 Par rapport à la Grande Bretagne, les Etats-Unis possèdent un avantage absolu dans la production de blé donc ils doivent obliger les travailleurs dans le textile à venir travailler dans le blé. Par contre, pour la Grande Bretagne, elle doit transférer ses travailleurs dans le blé pour venir produire dans le textile.

Le nouveau tableau ci-après représente la production dans le monde après la spécialisation Tableau 2 : Production après spécialisation Etats-Unis Grande Bretagne Blé 4 Unités 0 Unités Textile 0 Unités 12 Unités Mise à part l’augmentation de la production mondiale de ces deux biens qui était de 3 Unités en blé et de 10 Unités en textile auparavant contre 4 Unités en blé et 12 Unités en textile après spécialisation, l’avantage absolu permet aux deux pays de faire des gains supplémentaires chacun. Pour le cas des Etats-Unis ils pourraient vendre deux unités de blé à la Grande Bretagne qui est la production du travailleur qui fabriquait du textile contre 6 unités de textile. Ils gagnent alors 2 unités de textile par rapport à la situation d’autarcie.

De même pour la Grande Bretagne qui pourrait échanger contre 6 unités supplémentaires de textile, produites par le travailleur qui cultivait du blé, contre 2 unités de blé. Elle gagne ainsi une unité de blé par rapport à la situation précédente. Pourtant malgré la preuve et le fondement mathématique de cette théorie, elle est sujet des critiques et présente des limites. Par exemple, l’auteur a exclu dans son étude les deux situations suivantes : si l’un des deux pays possède un avantage absolu dans la production des deux biens ou inversement, aucun des deux n’en possède. Pour Smith, en présence de ces deux cas, la production sera nulle et donc pas de libre échange. C’est d’ailleurs la raison d’être de la théorie de l’avantage comparatif de Ricardo. Il stipule et démontre que dans le cadre très favorable pour les Etats-Unis et défavorable pour la Grande Bretagne, les deux pays peuvent avoir intérêt à se spécialiser et à échanger.

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