Méthodes participatives de prospective et de planification pour un développement durable

Méthodes participatives de prospective et de planification pour un développement durable

L’anticipation est une préoccupation qui fait partie des réflexes premiers de la gestion publique : quels seront demain les besoins de la communauté en nourriture, en eau, en énergie, etc. et comment prendre les devants pour y répondre ? La prospective est la forme moderne de l’anticipation3 . Elle vise avant tout par l’exploration des futurs, à éclairer le présent et l’action à court terme. Pour ce faire, elle plonge dans les incertitudes qui bouchent l’horizon et tente d’en faire ressortir un ensemble de configurations potentielles pour l’avenir. Dans cette nébuleuse de l‟incertain, la prospective tente dans une démarche positive d’identifier et de différencier les événements et évolutions possibles, plausibles et probables, afin que les responsables puissent poser des choix en connaissance de cause et s’orienter vers le souhaitable. La prospective permet de prendre un autre angle de vue pour observer la situation et les problèmes du présent, afin de générer de nouvelles idées sur la manière de les aborder. Aujourd’hui, on trouve de très nombreux exemples de mobilisation de la prospective. On la retrouve à toutes les échelles : mondiale, internationale, nationale, régionale, communale ; tous les types d’acteurs sont impliqués : secteur public, multinationales et petites entreprises, universités et bureaux d’études, organisations internationales et ONG, etc. ; et pour tous les types de sujets : énergie, eau, transport, recherche et développement, changements climatiques, biodiversité, développement territorial, etc. Souvent, dans ces exercices de prospective, tout comme dans la suite de ce rapport, on a recours au terme « vision », terme anglais qui, s’il est souvent repris tel quel en français, devrait plus précisément être traduit par « représentation du futur » ou à tout le moins être associé à un complément du type « vision d’avenir ». Cette précision est représentative d’une certaine confusion qui règne dans ce champ4 . Beaucoup de concepts sont traduits de manière approximative ou utilisés dans leur version anglaise, sans qu’ils ne soient précisément définis. Certains termes sont utilisés comme synonymes alors qu’ils ne le sont pas (exercice de prospective et construction de scénarios) et d’autres ne sont pas clairement reliés dans l’esprit des utilisateurs alors qu’ils sont réellement synonymes (prospective et Futures Studies). 

DEFINITIONS

Prospective, Futures Studies, Foresight, Prévision, Prédiction, Forecast, Futurology, autant de termes qui font référence à l’étude du futur. Leur signification est d’autant plus difficile à saisir qu’ils sont issus de divers courants, ayant forgé leurs propres conceptions de l’étude du futur, et qui ne se laissent pas forcément traduire l’un par l’autre. La confusion s‟accroît si l’on y ajoute les différents « outils » et « instruments » tels que les modèles, la systémique, les scénarios, le backcasting, dont certains sont à la fois perçus comme des instruments mobilisables par l’une ou l’autre école ou comme des méthodes plus ou moins cadenassées. Il n’existe pas de définition consensuelle de la prospective. La prospective, si on l‟interprète comme étant largement synonyme de Futures Studies, est définie notamment comme :  Un « ensemble de recherches concernant l’évolution future de l’humanité et permettant de dégager des éléments de prévision. » (Petit Robert, 1993)  Une « discipline qui se propose de concevoir et de représenter les mutations et les formes possibles d’organisations socio-économiques d’une société ou d’un secteur d’activité dans un avenir éloigné, et de définir des choix et des objectifs à long terme pour les prévisions à court ou moyen terme. Synonyme : futurologie. Une des « règles du jeu » en matière de prospective est de se donner le droit de tout réimaginer, de tout remettre en cause et de tout reconstruire (B. SCHWARTZ, Réflexions prospectives, 1969, p. 3). » (Trésor de la langue française)

HISTORIQUE

Afin de saisir l‟origine de la relative confusion des termes en prospective, nous présentons un bref historique des études de prospective. Cette histoire partielle nous permettra d‟introduire le champ de la prospective et d‟en comprendre les tendances actuelles. Nombre de sources concernant les Futures Studies et la prospective font référence à de grands auteurs de fictions littéraires, tels que H.G. Wells, Jules Verne, George Orwell, etc., dans les sens où tous étaient de grands visionnaires. Ils ont su percevoir, parfois avec justesse, les contours d‟un futur lointain, et communiquer ces « visions d‟avenir » à leurs contemporains au travers d‟un média typique de leur époque, le roman. Mais il s‟agit là d‟une forme d‟expression artistique, qui même fortement documentée et structurée de manière logico-scientifique, n‟en reste pas moins de la science-fiction. En tant que discipline de recherche, de travail, voire de gestion publique, les Futures studies émergent plus particulièrement après la seconde guerre mondiale, au sein de l‟administration militaire des Etats-Unis. 

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