OPIACES ET OPIOÏDES

OPIACES ET OPIOÏDES

HISTORIQUE

Le terme « Opiacé » renvoie à une définition chimique qui regroupe toutes les substances contenant de l’opium, en étant dérivé et/ou ayant une action comparable à celui-ci (obtenu via synthèse). Elles font partie intégrante de notre environnement actuel que ce soit dans un contexte médical (prise en charge des mécanismes algiques) ou récréatif (gestion des risques associés à la prise détournée légale ou illégale) de par leur puissantes capacités « psychoactives ».

Pourtant la percée de toutes les substances dérivées dans la société d’aujourd’hui fait suite à une longue histoire de découverte et domestication du pavot (Papaver somniferus) dont il est extrait remontant à plus de 5000 ans (Des tablettes gravées par les Sumériens, actuel Irak remontant à 3000 avant JC montrent déjà son utilisation). Il est vraisemblablement issu du sud-est du bassin méditerranéen.1 Sa culture s’est ensuite étendue au monde entier ou il a longtemps été utilisé de manière empirique, en particulier en Europe et en Asie ou son commerce a suscité des conflits économiques majeurs entre Chine, France et Angleterre au XIXème siècle.

Il faut attendre les progrès de la chimie pour que les alcaloïdes de la morphine soient isolés en 1803 par le français Jean-Francois Derosne. 2 Ensuite c’est l’allemand F.W. Serturner qui publie son travail sur l’isolement de morphium (en référence à Morphée) et que la morphine soit créée qui entraine rapidement la synthèse du panel d’opiacés actuels. Chronologie des opiacés principaux : – 1817 : Morphine – 1832 : Codéine – 1848 : Papavérine – 1897 : Héroïne (Synthétisée par Felix Hoffman & Heinrich Dreser au sein du laboratoire Bayer® qui en déposa le nom « Heroin ») 3 – 1947 : Methadone

PHARMACOLOGIE

Le terme « Opioïde » a une visée pharmacologique : il définit toutes les substances se comportant en ligand aux récepteurs éponymes impliqués dans ce système. Il comprend donc entre autre les opiacés 1. Le système opioïde 1.1 Recépteurs On retient 4 types de récepteurs aux opioïdes classés en fonction de leur affinité avec les opioïdes, leur localisation ainsi que leur structure moléculaire : – Les récepteurs μ (mu pour morphine) ayant une forte affinité́ avec la β-endorphine endogène. (sous type 1 et 2) – Les récepteurs δ (delta pour DALD-enképhaline) ayant une forte affinité́ avec les enképhalines et la β-endorphine au niveau endogène. (sous type 1 et 2)

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– Les récepteurs κ (kappa pour Kétocyclacozine) ayant une forte affinité́ avec les dynorphines au niveau endogène. – ORL1 (pour Opioid Receptor Like 1) ayant une affinité pour la nociceptine et l’orphanine Le récepteur μ est le médiateur principal de l’action des opioïdes alors que δ et κ agissent par modulation de l’action sur les récepteurs μ.

On retrouve des récepteurs opioïdes principalement au sein du système de la récompense, du système de la transmission de la douleur, des voies nigrostriales, de l’amygdale, de l’hypothalamus et de l’hippocampe La localisation hétérogène des différents récepteurs L’affinité́ d’une molécule avec les différents types de récepteurs est très variable et peut même être très faible voire inexistante vis-à-vis de certains d’entre eux. Ce phénomène explique les différences observées entre les molécules en terme d’intensité́ ou de type d’effet. 

Ligands

Parmi les opioïdes il existe ainsi – des agonistes entiers ou agonistes vrais : la liaison au récepteur provoque une réaction comparable à celle d’un opiacé. Exemples: héroïne, méthadone – Des agonistes partiels ou agoniste/antagoniste : ils se lient aux récepteurs mais ne stimulent que partiellement la cellule, entrainant ainsi un effet partiellement comparable à celui d’un opiacé. Ils entrent en compétition avec les agonistes vrais au niveau du récepteur et peuvent empêcher ceux-ci d’exercer leur action, ils ont alors un effet antagoniste.

En l’absence d’agonistes vrais, ils n’ont pas d’activité́ agoniste complète. Exemple : la buprénorphine a une activité́ agoniste partielle sur les récepteurs μ. – des antagonistes : ils se fixent sur les récepteurs et les bloquent. Ils peuvent ainsi empêcher l’accès des agonistes au récepteur ou les en chasser. Exemple : la naloxone ou la naltrexone.

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