Récits de voyages et catastrophes naturelles

Récits de voyages et catastrophes naturelles

L’aspect de Pompéi est des plus surprenants ; ce brusque saut de dix-neuf siècles en arrière étonne même les natures les plus prosaïques et les moins compréhensives ; deux pas vous mènent de la vie antique à la vie moderne, et du christianisme au paganisme ; aussi, lorsque les trois amis virent ces rues où les formes d’une existence évanouie sont conservées intactes, éprouvèrent-ils, quelque préparés qu’ils y fussent par les livres et les dessins, une impression aussi étrange que profonde. Octavien surtout semblait frappé de stupeur et suivait machinalement le guide d’un pas de somnambule, sans écouter la nomenclature monotone et apprise par cœur que ce faquin débitait comme une leçon. »Beaucoup d’entre nous utilisent des adaptations cinématographiques, des bandes dessinées pour faire découvrir à nos élèves des œuvres littéraires. Les extraits choisis sont aussi une pratique courante, mais, de la même façon qu’il existe dans les catalogues d’éditeurs d’ouvrages de français langue étrangère des « versions courtes » de romans de J. Verne, d’A. Dumas ou de V. Hugo, la version « 3350 mots » proposée ici est une tentative d’explorer les possibilités offertes par l’informatique pour rendre accessible à des élèves de CAP un texte quelque peu rébarbatif au départ. Lequel d’entre-nous n’a pas pesté au cours de ses années de lycée contre les choix des coupes faites dans les Petits classiques, (sans qu’il soit nécessaire de remonter à ceux dont la couverture avait un aspect lavande défraîchie, les anciens comprendront…), il fallait lire descriptions, portraits psychologiques et dès qu’il allait enfin se passer quelque chose, c’était « résumé »…

Certes, passer de 10 000 mots à 3370, (dans Word : ouvrir Fichier, puis Propriétés, puis Statistiques afin de connaître le nombre de mots) c’est près de 70 % du texte qui ont « disparu », l’exercice a ses limites et ne doit jamais devenir un résumé détaillé de l’œuvre. Peut-on parler de L.I.G.V. (Lecture Intégrale à Grande Vitesse) ? Le corpus garde l’aspect de la lecture intégrale sans avoir recours à des avalanches de crochets, parenthèses, points de suspension, résumés ou notes explicatives tous les trois mots pour ne pas freiner (voire stopper) irrémédiablement nos élèves. Une version de 5050 mots, utilisée l’an passé, est aussi disponible en annexe ; celle de 3350 mots a été réalisée plus récemment pour faire face aux difficultés des élèves. Cette « adaptation abrégée » leur a permis de découvrir le récit d’un voyage à Pompéi, de mesurer les menaces qui pèsent aujourd’hui sur les Napolitains, de revisiter le programme d’histoire de sixième et de poursuivre le voyage jusqu’en Martinique alors que le texte de Gautier leur était, pour le moins, peu accessible en version intégrale. Ce choix se justifie également par la découverte du genre fantastique, de l’archéologie-fiction et ses possibilités d’ouverture culturelle sans oublier le trait d’union autorisé par la lecture de la nouvelle entre la baie de Naples et l’arc volcanique des Antilles. L’outil informatique permet ainsi de se constituer une « bibliothèque » de Petits classiques abrégés propres à élargir l’horizon culturel de nos élèves. Bien sûr, il faut se garder du « super digest », l’alexandrin style SMS « Canon kilé suika grav’ percé mon daron » ne pourra jamais remplacer une tirade de Chimène ni Le Cid…

La version 3350 mots se reconnaît à la mention [Adaptation abrégée PB], la numérotation des lignes est continue du début à la fin, elle est également accompagnée des 3 premières de couverture du Livre de poche et de documents provenant du site de la Banque des savoirs de l’Essonne. La version 5050 mots porte la mention [Adaptation, extraits choisis], sans les premières de couverture ni l’annexe « Naples et le Vésuve aujourd’hui ». La numérotation des lignes est propre à chaque partie. Quelle que soit la version, le texte a été divisé en trois parties : la première et la troisième sont lues en classe, la deuxième à la maison avec un questionnaire à remplir. Cela permet de diversifier les démarches, les postures et les activités développant des compétences de lecteur. La lecture en classe (Arria 1) est faite par le professeur, des traces écrites brèves dans la marge permettent de jalonner le parcours (où ? quand ? qui ?), la lecture prospective est possible. À votre avis, que va-t-il se passer ? À la maison, (Arria 2), la lecture cursive personnelle et autonome remplace celle en classe « assistée », le questionnaire (qui peut être l’objet d’une note) aide l’élève à mémoriser les différentes étapes du récit. La dernière partie (Arria 3) autorise la lecture rétrospective, revenir sur le texte pour vérifier des hypothèses de départ (un élève a dit au cours d’Arria 1 : « Si ça se fait, il s’est endormi et rêve ! »), dégager l’évolution d’un personnage : Arria Marcella, femme vampire ? Des indices dans le texte ? La machine à remonter le temps ? L’archéologie-fiction…

 

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