Similitude entre les deux ascaris : Ascaris suum et Ascaris lombricoïdes

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Facteurs de risques liés aux caractéristiques sociodémographiques

L’infestation à ascaris varie selon les fokontany. Le Fokontany Ambatolahidimy est le site où le nombre d’individus infestés est le plus important (100%) tandis que le moins important est à Tsaramasoandro avec une proportion de 38.9%. Ces chiffres s’expliquent par le fait qu’Ambatolahidimy est plus éloigné du centre de Ranomafana donc moins développé (toutes les ONG concentrent leurs activités aux alentours du chef lieu de la commune Ranomafana). Une étude similaire effectuée par Makubo en 2011 en Guinée a montré aussi une association de la résidence avec l’infestation parasitaire. En effet les habitants de la commune Lubunga qui sont loin de la ville sont les plus infestés (70%) d’après cette étude [52].
L’infestation n’est pas liée à l’âge dans notre étude bien que la proportion la plus élevée des sujets infestés ait été enregistrée chez les individus de 60 ans et plus (p= 0.43). Mais une étude menée à Kénitra (Maroc) par l’équipe d’Elqaj a montré que l’âge est le meilleur facteur prédictif des parasitoses intestinales. D’après toujours l’auteur, plus l’âge des patients diminue, plus le risque d’infestation parasitaire est élevé (p=0,012) [53]. Une autre étude en Oran (Algérie) menée par l’équipe de Benouis en 2013 a démontré qu’en plus du sexe des patients, l’âge est un facteur qui prédispose l’infestation par les helminthes [54]. A Abidjan (Cote d’Ivoire), Menan et Coll. (1997) a cité l’âge comme étant un des facteurs qui favorise l’infestation aux helminthes dont l’ascaris. Une étude sur la mesure de la contamination du sol effectuée par l’OMS au Cap-Vert en 2005 a démontré que lorsque la plupart des enfants et une forte proportion d’adulte sont infectés, on peut généralement tenir pour certain que le sol au voisinage immédiat des habitations est contaminé de façon presque permanente par des matières fécales et qu’un grand nombre d’œufs sont déposés par jour sur le sol. En revanche, si l’infestation est courante chez les adultes et les vieux, et rare chez les enfants d’âge préscolaire, il faut soupçonner la contamination des légumes par des eaux usées ou les excrétas [35]. Un autre facteur qui peut transmettre l’ascaris chez les enfants est l’ingestion intentionnelle de terre ou «pica» qui est un facteur de risque important d’ascaridiose chez l’enfant ainsi que chez la femme enceinte ou allaitante dans certaines populations [55].
Le niveau d’instruction est associé à l’infestation des parasites (p=0.00). Ce sont les illettrés qui sont les plus parasités avec une forte proportion de 80.2%. Cette proportion pourrait être due à l’ignorance de ces personnes vis-à-vis des pratiques qui permettent d’éviter l’infestation. Mais le manque d’éducation sanitaire et de sensibilisation peut aussi influencer le statut parasitaire. Cependant Pitisuttithum et Coll. en Thaïlande (1990) ont montré que le niveau d’éducation et le niveau social n’influencent pas significativement l’infestation par les parasites intestinaux [56].

Facteurs de risques liés à l’élevage de porcs

L’infestation par l’ascaris n’est pas liée à l’élevage de porcs même si il s’avère que les enquêtés qui pratiquent l’élevage de porcs sont les plus parasités (66.8%) [p>0.05]. Les éleveurs sont souvent en contact avec des saletés qui peuvent constituer une source de contamination d’œuf d’ascaris. Néanmoins l’élevage de porc ne constitue pas forcément un facteur qui favorise la transmission de l’ascaris. Pour cela, au moins deux conditions sont nécessaires : le non-respect des règles d’hygiène et la non-prise régulière de vermifuge.
En Cote d’Ivoire, Menan et Coll en 1997 ont révélé que l’infestation est liée à la profession. En effet, les auteurs ont mentionné que la différence de prévalence entre les éleveurs et les agriculteurs sont significatives [57].

Facteurs de risques liés à l’environnement

Utilisation de latrine

L’utilisation de latrine varie selon les milieux. Les résultats ont montré que seulement 56.8% des enquêtés utilisent les latrines pour déféquer et que 43.2% défèquent dans la nature (dans l’eau de rivière, dans les buissons, dans la forêt ou dans les champs). Les résultats d’examen de fèces des enquêtes ont révélé que 75.6% des enquêtés qui n’utilisent pas la latrine sont infestés, et les différences sont significatives (p=0.00). Les fèces des individus parasités contiennent certainement des œufs d’ascaris et vont contaminer l’environnement et constituer un risque de transmission. La transmission interhumaine commence par la libération des kystes ou des œufs dans les selles. L’environnement est alors abondamment contaminé et les formes infectieuses finissent par être avalées par de nouveaux hôtes. La non-utilisation de latrine peut ainsi constituer un facteur qui favorise la dissémination des œufs infectant. Mais l’infestation nécessite au moins une hygiène défectueuse comme le non-lavage des mains pour avoir lieux.
Eviter l’infestation s’avère difficile car les œufs embryonnés peuvent rester dans cet état pendant 2 à 6 ans et peuvent contaminer l’environnement. L’absence de réseaux d’assainissement, le manque d’eau potable, des normes médiocres d’hygiène publique et privée, l’insuffisance de l’éducation sanitaire contribuent à la propagation de ces parasites [58]. Une étude effectuée par Gambari à Adidigonome en 2013 a évoqué que la non-utilisation de latrine influencerait la multiplication des infestations par l’ascaris, et ceci va s’aggraver avec le manque de réseau d’assainissement [50].

Source d’approvisionnement en eau

Presque la moitié des habitants (49.3%) boit et utilise de l’eau provenant des puits car la source d’eau est fonction de la situation économique des habitants. Et les différences sont significatives (p=0.002). Il a été démontré que ceux qui utilisent l’eau de rivière sont les plus parasités (75.8%). Les fokontany qui sont plus évolués que les autres disposent de l’eau courante. Par contre ceux qui habitent très loin du centre de Ranomafana utilisent de l’eau des rivières en raison du manque de moyens des autorités municipales et des carences des services d’adduction d’eau, d’assainissement, de santé et d’hygiène. La source d’eau expliquerait en partie l’infestation par l’ascaris. Néanmoins l’infestation n’aura pas lieu que dans la mesure où les sources d’eau sont contaminées. L’analyse des données bibliographiques a montré que dans la plupart des pays en
développement, les helminthes intestinaux prédominent. Les propos avancés dans notre étude concordent avec les constats de Benouis. En effet, il a affirmé que l’eau de boisson tirée le plus souvent des cours d’eau pollués par les excrétas humains et consommée sans traitement préalable est la principale source de l’infestation par des helminthes [54].

Traitement de l’eau

Il ressort des résultats que l’infestation par l’ascaris est associée au traitement de l’eau (p=0.01). Parmi l’ensemble des enquêtés, 60.7% ne traitent pas l’eau. Et parmi les enquêtés qui ne traitent pas l’eau avant de l’utiliser ou de la boire, 70.3% sont infestés par l’ascaris. Le traitement de l’eau est une pratique qui n’est pas encore très vulgarisée à Ranomafana à cause du manque d’habitude ou à cause du manque d’éducation sanitaire. La transmission de l’ascaris pourrait être favorisée chez l’homme par le traitement de l’eau. Mais à lui seul, le non-traitement de l’eau n’est pas suffisant pour induire une infestation. Il faut que l’eau soit contaminée par des saletés contenant des œufs infectant d’ascaris.
Gambari en 2013 dans son étude au Togo a affirmé que seulement 11.49% des échantillons traitent l’eau de boisson, ce qui a causé une infestation importante chez les individus qui ne traitaient pas l’eau [50].

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : RAPPELS
I. Rappels sur l’anthropozoonose.
I.1 Définition
I.2 Classification des anthropozoonoses
II. Rappels sur les parasitoses intestinales chez l’homme
II.1 Classification des parasites intestinaux humains
II.2 Mode de contamination
II.3 Répartition géographique
II.4 Eléments de pathogénie des maladies parasitaires
II.5 Principales manifestations cliniques des parasitoses intestinales.
II.6 Principales complications des parasitoses intestinales
II.7 Diagnostic paraclinique des parasitoses intestinales
II.8 Traitement des parasitoses intestinales
II.9 Prévention et prophylaxie des parasitoses intestinales
III. Parasitose intestinale chez le porc
IV. Transmission de l’ascaris
IV.1 Notion de barrière d’espèce
IV.2 Sources de contamination de l’Homme
IV.3 Matières virulentes
IV.4 Voie de pénétration
IV.5 Modes de transmission.
V. Similitude entre les deux ascaris : Ascaris suum et Ascaris lombricoïdes.
V.1 Morphologie
V.2 Cycle
VII. Actions respective des ascaris chez l’autre espèce
VII.1 Ascaris lombricoïdes chez le porc
VII.2 Ascaris suum chez l’homme.
VIII. Quelques cas d’infestation de l’Homme par l’ascaris de porcs
IX Prévention de la transmission de l’ascaris du porc à l’homme
DEUXIÈME PARTIE: MÉTHODES ET RÉSULTATS
I. MÉTHODES
I.1 Cadre de l’étude
I.2 Type, durée et période de l’étude
I.3 Population d’étude
I.4 Critères d’inclusion et d’exclusion
I.5 Echantillonnage
I.6 Paramètres à étudier
I.7 Collecte des données.
I.8 Saisie de traitement et analyse de données
I.9 Considérations éthiques
I.10 Limites de l’étude
II. RÉSULTATS
II.1 Description des échantillons
II.2 Prévalence et facteurs de risques de l’ascaridiose chez l’homme
II.3 Prévalence et facteurs de risques de l’ascaridiose chez les porcs
II.4 Facteurs favorisant la transmission de l’ascaris des porcs aux éleveurs
TROISIÈME PARTIE: DISCUSSION
DISCUSSION
Problèmes soulevés par l’étude et proposition de solution
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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