Territorialisation et logique de filière de l’eau thermo-minérale

Territorialisation et logique de filière de l’eau
thermo-minérale

Des formes de gouvernance des territoires Plusieurs formes de gouvernances existent, dans leur dimension collaborative ou conflictuelle.

La gouvernance participative générant une proximité institutionnelle

En parallèle des manifestations de proximité organisationnelle – au travers des liens verticaux et de partenariats entre les acteurs – sur les sites, une proximité institutionnelle est présente sur 5 territoires de la filière au travers différentes formes de gouvernance territoriale. La gouvernance est un concept polysémique. Il est utilisé en sciences politiques dès la fin des années 1980 pour caractériser les modalités de gouvernement de l’action publique territoriale. Le concept de gouvernement local permet de souligner la participation de divers intérêts privés aux systèmes de décision publique qui régissent les villes. L’accent y est mis sur les jeux de pouvoir et d’influence présidant à l’élaboration des politiques publiques locales sur la coordination de multi finalités, sur les processus de négociation. La notion de gouvernance exprime également l’émergence de nouveaux modes d’intervention et la transformation de modalités de l’action publique, en termes d’organisation et de gestion du territoire. L’analyse des gouvernances locales permet de mettre en exergue la multiplicité et la variété des formes de coopération, en termes de nature, de statut, de niveau, mais également des acteurs impliqués (organisations à but non lucratif, entreprises privées, acteurs institutionnels) dans la définition et à la mise en œuvre de l’action publique. Ces dynamiques d’interaction, de collaboration et de négociation entre intervenants hétérogènes sont rendus nécessaires car aucun acteur public ou privé ne dispose de moyens propres pour s’attaquer seul aux problèmes. Depuis une vingtaine d’années, le concept est également mobilisé en science économique. La gouvernance territoriale renvoie à l’implication croissante des acteurs publics et privés locaux 230 8 sites ont un schéma relationnel complet (Evian, Vals, Divonne, Lamalou-les-Bains/Les Aires) ou quasi-complet (Spa, Thonon, Luchon, Aix). 5 sites ont un schéma relationnel est incomplet (Cilaos, Chaudfontaine, Dax, Vittel/Contrexéville, Vichy/St Yorre). 4 sites ont un schéma relationnel déstructuré par de faibles relations (Châteauneuf, Meyras, St-Amand, Niederbronn). 325 dans les dynamiques de développement, dans leur capacité de mobilisation, d’organisation et de coordination. Elle se définit comme un processus de coordination des acteurs locaux, mais aussi de construction de la territorialité et d’appropriation des ressources. Cela nécessite la création de structures de partenariat complexe entre acteurs, à fédérer autour d’un projet territorial. Ce mécanisme passe par une translation de la perception et des pratiques vers des situations créatrices de solidarité, d’échanges, d’ententes, de mise au point de projets communs. Ce partenariat à base territoriale suppose la collaboration d’acteurs dont les objectifs, les stratégies, les temporalités, les espaces de référence peuvent être différents, voire contradictoires, mais qui contribuent, chacun à sa façon, à la production de facteurs de développement231 . La gouvernance territoriale s’adosse dès lors à une situation de proximité mixte qui combine proximité géographique et proximité institutionnelle des acteurs. Il s’agit d’un fonctionnement qui varie d’un territoire à l’autre, en fonction de la configuration spécifique de chaque territoire. Chaque territoire, en tant que construit social, économique et spatial, en appelle à une organisation particulière, et donc un mode particulier de gouvernance. Le territoire qui exerce la gouvernance est circonscrit sur un espace particulier, mais déborde dans de nombreux cas de la seule sphère productive ou du cadre politico-administratif. L’espace défini correspondra souvent à un espace régi par diverses autorités publiques (regroupant plusieurs organisations politico administratives), voire créera de nouveaux espaces (à cheval sur diverses entités sans correspondances avec des frontières administratives)232 . Deux grandes familles de formes de gouvernance apparaissent. La première famille recouvre une gouvernance construite autour de la vulnérabilité de la ressource en eau, et donc des risques de pollution. L’émergence de ce type de gouvernance sur 3 sites (Evian /Publier, Spa, Vittel-Contrex) se concentre sur l’usage d’embouteillage. La seconde famille regroupe une gouvernance autour de projets de mise en tourisme de la destination thermale sur 3 sites (Spa, Vichy et Dax). 231 F. Leloup, L. Moyart, B. Pecqueur, « La gouvernance territoriale comme nouveau mode de coordination territoriale ? » Dans Géographie, économie, société, 2005/4 (Vol. 7), pp 321-332 232 F. Leloup, L. Moyart, B. Pecqueur, « La gouvernance territoriale comme nouveau mode de coordination territoriale ? » Dans Géographie, économie, société, 2005/4 (Vol. 7), pp 321-332 326 

Gouvernance construite autour de la vulnérabilité de la ressource en eau

La première forme de gouvernance, construite autour de la vulnérabilité de la ressource en eau, mobilise la notion de résilience. La résilience est un concept polysémique dont le sens diffère selon la discipline qui la mobilise, le contexte dans lequel elle est utilisée et l’objectif qu’elle dessert. Cette notion est appliquée aux territoires dès le début des années 2000. Depuis une dizaine d’années, elle est également très investie dans la géographie des risques. La résilience est une notion intégratrice large qui englobe à la fois les capacités d’un territoire à faire face à une catastrophe (après un évènement) ou un aléa menaçant (par anticipation), mais aussi ses facultés à se relever ou d’innover par rapport à cette perturbation. Une distinction est faite entre résilience cindynique liée à un événement brutal et local (accident industriel, inondation, fermeture d’usine) et résilience globale liée à des phénomènes lents et à grande échelle (changement climatique, crise économique mondiale, baisse démographique). S’il y a plusieurs temps et formes de résilience en fonction des territoires, cette notion se caractérise par une mise en mouvement et une recherche perpétuelle d’équilibre dynamique. Nous mobilisons ici la notion de résilience dans une situation de gestion des risques environnementaux liés à la ressource en EMN. Il s’agit de comprendre les formes de gouvernance mises en place, les stratégies développées en réponse aux vulnérabilités potentielles de la ressource en EMN qui touchent les territoires de la filière, mais également aux acteurs impliqués dans les actions de prévention, de protection, et de réduction de la vulnérabilité. Dans le cadre de cette analyse, un territoire résilient est donc considéré comme un territoire dont les acteurs sont en capacité d’anticiper des perturbations grâce à une organisation et des actions spécifiques pour en minimiser les effets. Cela comprend également la capacité des acteurs à maintenir un équilibre dynamique pour préserver de manière pérenne un niveau de fonctionnement. Cela passe par la souplesse du système d’acteurs, en tant que construit social, au travers d’un apprentissage collectif d’adaptations et d’innovations233 . Cette première forme de gouvernance est donc une réponse résiliente à la vulnérabilité de la ressource en eau sur les 3 territoires d’Evian /Publier, Spa, et Vittel-Contrexéville.

La mobilisation d’outils règlementaires facultatifs en France et en Belgique

Le point commun de ces trois sites est de disposer d’un périmètre de protection en France ou d’une zone de surveillance en Belgique liée à la ressource en EMN. Il s’agit d’un outil règlementaire fort, mobilisé de manière volontaire par le propriétaire de la ressource en eau et l’exploitant, qui contraint 233 C. Villar et M.David, La résilience, un outil pour les territoires ?, Dans Séminaire International GdRI INTI IT-GO Rosko 2014, Vers une intelligence durable des territoires : les échelles de la résilience, UMR 7144 CNRS-UPMC, Roscoff (Finistère) – 22-23 mai 2014. 327 fortement les tiers (habitants, entreprises…). Ce levier facultatif est activé si certaines activités sont susceptibles d’être à l’origine de pollutions. Le secteur géographique du périmètre de protection devrait en principe correspondre à l’ensemble du gisement, c’est-à-dire la zone des émergences et la zone d’alimentation du ou des points de captage (zone d’impluvium). Cependant, dans la pratique des décalages existent entre le périmètre de protection règlementaire et les différents espaces du gisement en raison de l’importance des servitudes et des contraintes pesant sur ces espaces. Un compromis est donc recherché entre ce qui est souhaitable et ce qui est nécessaire. Certains espaces du gisement, protégés par un couvert forestier ou bénéficiant des couches de roches imperméables épaisses, peuvent être exclus du périmètre de protection règlementaire. Au sein des périmètres de protection en France ou des zones de surveillance en Belgique, les activités humaines sont réglementées. Cela comprend les travaux de drainage, forage, sondage, creusement de puits, et tous les travaux souterrains y compris les fondations de bâtis. En France, les opérations entre 2 à 4m de profondeur doivent faire l’objet d’une déclaration en mairie et en préfecture. Au-delà de 4m de profondeur, il faut obtenir une autorisation préfectorale et réaliser une étude hydrogéologique. En Belgique la règlementation touche les fouilles dont la profondeur excéderait 3 mètres. Cet outil règlementaire ancien en France est utile pour protéger la ressource en EMN au niveau quantitatif en limitant les travaux souterrains incontrôlés, et dans une certaine mesure au niveau qualitatif. Le périmètre de protection reste donc en partie d’actualité car le développement des énergies renouvelables de géothermie profonde présente un risque, tout comme les forages d’irrigation. Ce type de forage peut mettre en connexion différentes nappes d’eau souterraine et altérer la ressource en eau minérale. L’aspect qualitatif n’a été réellement pris en compte qu’à partir de 1992 en France, avec la loi sur l’eau 92-3 du 3 janvier 1992. Depuis cette date, l’implantation de toutes activités à risque, c’est-à-dire les installations classées pour l’environnement ICPE, sont également soumises à autorisation. L’interdiction de dépôts dans le PP concerne les déchets ménagers ou industriels, et l’épandage de boue de station d’épuration. En revanche, le dispositif réglementaire lié au PP ne porte pas sur les pratiques agricoles quant à l’utilisation de produits phytosanitaires. C’est en raison de cette carence règlementaire que des politiques de protection partenariales de l’impluvium ont été créées sur les sites de Vittel et d’Evian dès la fin des années 1980. Les actions de bonnes pratiques mises en place par ces dernières dépassent la règlementation de la loi sur l’eau de 1992. Certains écarts existent entre la règlementation française et belge depuis la promulgation de décret par la région Wallonne en 1990 avec la création des deux zones de préventions et en 1991 avec la possibilité de créer une zone de surveillance de l’impluvium. En zone de prévention un ensemble de mesures règlementaires et d’interdictions concernent différentes activités : épuration 328 individuelle, usage d’hydrocarbure, activité agricole, décharge, cimetière, terrain de sport, utilisation de substances polluantes. En zone de prévention rapprochée (24h d’écoulement ou 35m minimum) les nouveaux stockages d’engrais liquide et organiques, les nouveaux stockages d’hydrocarbure de plus de 100L ainsi que les nouvelles étables sont interdites. Ces installations sont autorisées selon des normes strictes en zone de prévention éloignée. D’autre part, dans le cadre du PWRP (Plan Wallon de Réduction des Pesticides), des mesures incitatives de bonnes pratiques sont mises en œuvre en parallèle de mesures d’interdiction temporaire de pesticides en cas de dépassement de doses maximales. La concentration annuelle moyenne en pesticides dans les eaux souterraines doit être en dessous de 30 % des normes de qualité en zone de prévention rapprochée et de 75 % en zone de prévention éloignée. En zone de surveillance de l’impluvium, l’implantation de stockage de déchets, cimetières, terrains de camping et circuits automobiles est interdite. L’épandage d’effluents d’élevage, d’engrais azotés et de pesticides est réglementé par des doses maximales. Si la concentration moyenne annuelle en nitrate est supérieure à 35 mg/l ou si elle dépasse 20 mg/l avec une tendance à la hausse, des interdictions temporaires peuvent être prises sur 5 ans. Cette règlementation étant récente, une politique de protection partenariale de l’impluvium a été créée sur le site de Spa dès la fin des années 1960. Les Déclarations d’Utilités Publiques (DIP) liées aux périmètres de protection sont anciennes en France comme en Belgique. La première DIP date de 1926 pour la source Cachat à Evian. Plusieurs fois modifiée, la dernière demande d’extension de la DIP et du périmètre de protection a été faite en 2002 et a été approuvée en 2007. L’extension a permis de passer un PP de 50ha à 1600ha. Cette dernière permet de protéger l’ensemble des 8 sources exploitées pour commercialiser le mélange source Cachat. Le nouveau périmètre de protection comprend tout ou partie de 7 communes234, dont 4 communes d’émergence235 et seulement 3 des 9 communes de l’impluvium. Cette zone vise à protéger la partie terminale du système de tout risque de prélèvement adverse. Bénéficiant d’une protection naturelle de plusieurs dizaines de mètres de moraine argileuse, la protection consiste surtout à prévenir la perforation de cette couche. Seulement 6 autres communes de l’impluvium ne sont pas prises en compte dans le périmètre de protection 236 . En complément de cet outil règlementaire restreint à une partie du gisement, la SAEME a mis en place une politique de protection partenariale. Celle-ci porte « de manière élargie aux limites administratives des 13 communes du gisement », c’est-à-dire sur les 4 communes d’émergence, mais surtout sur les 9 communes de l’impluvium (voir Annexes n°39). Cette démarche volontaire a pour but de prévenir 234 Maxilly-sur-Léman, Neuvecelle, Publier, Evian-les-Bains, Champanges, Larringes, Marin 235 Evian, Publier, Maxilly et Neuvecelle 236 Vinzier, Féternes, Saint-Paul-en-Chablais, Lugrin, Thollon-les-Mémises et Bernex 329 toutes pollutions diffuses ou accidentelles qui pourraient altérer la ressource en EMN de manière qualitative sur l’impluvium de 35 400ha dont le cœur se situe sur le plateau de Gavot237. Selon le responsable EMN du BRGM, « L’existence même de l’APIEME est liée au fait qu’il était quasi impossible d’établir un périmètre de protection au titre d’une DIP sur l’ensemble des communes du gisement d’EMN (trop grand, trop de monde concerné, intérêt privé). L’APIEME est un biais très judicieux mis en œuvre pour suppléer une DIP et permettre de protéger l’impluvium d’Evian en dehors du cadre réglementaire. La difficulté d’établir un PP au titre d’une DIP (intérêt public) est la mise en place de contraintes vis-à-vis de tiers, alors que l’EMN est protégée pour l’intérêt d’un industriel. Certes, s’agissant d’un outil industriel qui fait travailler beaucoup de monde, et il y a un certain intérêt public (emploi, notoriété), mais les bénéfices sont privés d’où la problématique. C’est la grande différence avec l’eau potable pour laquelle on établit une DUP (utilité publique) car elle est protégée pour le bien de tous, ce qui justifie l’utilité public ». Sur le site de Vittel/Contrexéville, les deux périmètres de protection ne couvrent également qu’une partie du gisement d’EMN. Seulement 7 communes sont concernées tout ou partie par cet outil règlementaire. Les 4 premières DIP sur les sources datent de 1860 et 1903. Le PP de Contrexéville a pour l’essentiel été élaboré en 1957. La dernière extension du PP Vittel/Hépar date de 2006 pour une surface de 4000ha, soit 67 % du gisement. Une partie importante des impluviums des EMN de Contrex et Vittel/Hépar sont hors du périmètre de protection règlementaire en raison de la protection naturelle actuelle suffisante. Cela concerne principalement l’impluvium de l’EMN de Contrex dont certains forages exploités pour l’embouteillage du mélange source Contrex sont sur les communes de Crainvilliers (source Belle Lorraine) et de Contrexéville (sources Reine Lorraine et Thierry Lorraine), ainsi que pour les thermes de Contrexéville (source Chatillon Lorraine) à Suriauville, qui sont situés hors du périmètre de protection règlementaire (voir Annexes n°41). En complément de l’outil règlementaire, une politique de protection partenariale est réalisée sur l’ensemble des deux gisements des EMN de Vittel/Hépar (6000 ha) et de Contrex (5400ha). Ce territoire de 11 400ha, comprend tout ou partie de 18 communes de l’impluvium dont 7 communes d’émergence (voir Annexes n°42). Enfin à Spa, le premier périmètre de protection est créé en 1889 sur 34ha pour protéger les sources de Pouhon et Pierre-le-Grand dédiées à l’usage thermal. Plusieurs arrêtés royaux sont édités en 1925, 1927, et 1937 pour étendre cette zone de protection afin de protéger d’autres émergences. En 1937, le périmètre de protection représente 3400ha. Depuis l’arrêté du gouvernement Wallon de 2001, la zone de prévention éloignée représente 5163ha sur la commune de Spa, et la zone de surveillance de l’impluvium représente 13 177ha. Cette zone d’alimentation 237 Communes de Champanges, Larringes, Vinzier, Féternes, Saint-Paul-en-Chablais 330 concerne 6 communes, dont majoritairement la commune de Spa, une partie des communes de Theux, Jalhay, Stavelot et Aywaille, ainsi qu’une petite partie de la commune de Stoumont au niveau de la crête de la Vecquée (voir Annexes n°43). Les périmètres de protection des sites d’Evian/Publie et Vittel/Contrexéville, ainsi que la zone de surveillance de Spa (non-obligatoires d’un point de vue règlementaire), sont presque des exceptions en France et en Belgique (voir Annexes n°44). En complément de la mobilisation de ces outils règlementaires facultatifs, les acteurs de la filière EMN ont mis en place une gouvernance partenariale locale. Les formes d’organisation de la gouvernance territoriale sont spécifiques à chaque territoire et sont le reflet des stratégies des acteurs.

Historique de mise en place et types de gouvernances partenariales locales

Sur les sites d’Evian-les-Bains/Publier et de Vittel-Contrexéville, le rapprochement des acteurs locaux sur la thématique de la protection de la ressource en EMN a débuté à la fin des années 1980, pour une concrétisation de la démarche de gouvernance territoriale en 1992. C’est en effet à cette date que deux structures ont été créées : l’Apieme sur le site d’Evian/Publier et Agrivair sur le site de Vittel/Contrexéville. L’élément déclencheur de la mise en place de cette dynamique de coopération a été en 1971 le constat d’un lent mais régulier accroissement de la teneur en nitrate dans les eaux de surface par la Société Générale des Eaux Minérales de Vittel, puis par la SAEME à Evian-les-Bains/Publier. En 1985, le laboratoire SGEMV identifie un taux de nitrates dans les sources de contrôle de l’ordre de 8,8 mg/l. La prise de conscience a été progressive, dans un contexte particulier. C’est également à cette époque que le ministère a remis le rapport Hénin sur la qualité des eaux. Intitulé Activités Agricoles et qualité de l’eau, ce rapport établit pour la première fois de manière officielle l’existence de conséquences négatives de l’activité agricole sur l’environnement. Cette commande ministérielle date de 1979 à l’époque de l’émergence des préoccupations environnementales. S’il est remis en 1980, il ne sera publié officiellement qu’en 1985. Cette pollution résulte des changements de pratiques de la production agricole avec l’intensification et la mécanisation de l’agriculture dans les années 1960-1990 en France, mais aussi en Europe avec la création de la PAC (Politique Agricole Commune) en 1962. Dès la fin des années 1980, le rapprochement des acteurs se forme autour de la menace de la pollution d’origine agricole pour la ressource en EMN. Le risque de pollution par les nitrates pourrait entrainer une modification de la stabilité et de la composition de l’eau minérale, et donc de perdre l’appellation pour les deux activités, aussi l’embouteillage que le thermalisme. La qualité de l’eau est au cœur de la pérennité de l’économie du territoire et de l’entreprise pour les deux activités. Par la suite, la gouvernance des acteurs locaux s’est étendue aux autres sources de 331 pollutions potentielles sur la ressource en EMN. Sur le site de Spa, la gouvernance territoriale sur la ressource en EMN est née bien plus tôt. Dès 1967 une première forme de coopération partenariale est née sur la Fagne de Malchamps. A l’origine, l’objectif était de prendre en compte des actions particulières dans le plan d’exploitation sylvicole des bois domaniaux au Sud de Spa, gérés par l’administration forestière de la DNF (Département de la Nature et des Forêts) de la Région de Wallonie. Ce n’est qu’à partir de 1988 et 2000 que la gouvernance des acteurs locaux s’est étendue aux autres sources de pollutions potentielles sur la ressource en EMN238 . Si les formes de gouvernances sont en revanche spécifiques à chaque territoire, des typologies mettent en évidence un nombre restreint de modèles, selon le type d’acteur clé qui domine le processus. G. Colletis et J.-P. Gilly identifient 3 grands types de forme de gouvernance selon le type d’acteur qui domine la coordination territoriale : la gouvernance privée, institutionnelle ou mixte239 . Dans le cadre de la coordination résiliaire, seule la gouvernance mixte ou partenariale (Evian/Publier et Spa) et la gouvernance à tendance privée (Vittel/Contrexéville) ont été identifiées. La gouvernance mixte correspond à une association des acteurs publics et privés autour de la gestion de la ressource en EMN, où le rapport de force entre les acteurs est équilibré au niveau des outils de concertation. Dans ce cadre, sans suprématie d’un seul acteur, le jeu de pouvoir et contre-pouvoir des différentes parties prenantes influence de manière égalitaire les négociations à l’œuvre sur les territoires d’Evian/Publier et Spa. La gouvernance n’est donc pas une configuration de coordinations strictement économiques ou strictement sociopolitiques : elle est une combinaison de ces dimensions, caractérisée par une densité variable des interactions entre les trois catégories d’acteurs240 .

Structuration des formes de gouvernances partenariales locales

Sur le site d’Evian/Publier, la gouvernance des acteurs locaux s’est matérialisée par la création d’une structure associative commune. La création de l’association a permis de formaliser des années de discussion en amont sur le statut et le fonctionnement de la structure. Directement intéressé par la protection du gisement, la démarche a été initiée par la SAEME. La forme de gouvernance au sein d’une structure associative découle d’un choix stratégique d’Antoine Riboux qui avait une vision de l’ancrage de l’entreprise dans son écosystème local. Après 25 ans de fonctionnement, les acteurs perçoivent l’association comme « un construit novateur qui a réuni des acteurs locaux. En 1992, 238 Entretien téléphonique avec la directrice de l’APIEME et hydrogéologue de la SAEME, le 18 mai 2017 ; Entretien téléphonique avec le directeur d’Agrivair, le 14 juin 2017 ; Entretien téléphonique avec le chef du cantonnement de Spa à la DNF, le 14 novembre 2017. 239 G. Colletis, J.-P. Gilly, « Construction territoriale et dynamiques économiques », Dans Sciences de la Société, n°48, 1999, pp. 25-47. 240 F. Leloup, L. Moyart, B. Pecqueur, « La gouvernance territoriale comme nouveau mode de coordination territoriale ? » Dans Géographie, économie, société, 2005/4 (Vol. 7), pp 321-332 332 les concepts de développement durable et de projet public-privé n’existaient pas encore. Le partenariat a été mis en place de façon empirique à l’échelle locale. Il est aujourd’hui cité comme un modèle de concertation » 241 . L’Association pour la Protection de l’Impluvium de l’Eau Minérale d’Evian (l’APIEME) est aujourd’hui composée de la SAEME, des 4 communes d’émergence et des 9 communes de l’impluvium : « L’Apieme est une entité qui est l’aboutissement d’un projet publicprivé […] représentée par les maires et la société des eaux » 242. Cependant, le nombre d’acteurs associés à cette gouvernance a évolué dans le temps. En 1992, l’Apieme ne comptait que la SAEME, les 4 communes d’émergences et 5 communes au cœur de l’impluvium : Champanges, Larringes, Vinzier, Féternes, Saint-Paul-en-Chablais. Quatre autres communes de l’impluvium on rejoint l’association en en 2002 car une partie de leur territoire touche l’impluvium : Lugrin, Marin, Thollon-les-Mémises et Bernex. Cette évolution dans le temps s’explique par des changements de limites de l’impluvium grâce à l’acquisition de nouvelles connaissances hydrogéologiques sur le fonctionnement du gisement. Elle résulte également d’une prise de conscience progressive dans les communes de l’impluvium au fur et à mesure des années, car la zone d’impluvium est déconnectée de la zone des émergences à 10km. Les enjeux autour de la filière EMN ont généré un processus d’apprentissage collectif et de construction d’une gouvernance spécifique sur ce territoire. C’est par la création progressive du territoire de la filière que pour les communes autour d’Evian l’action de préservation de la ressource en eau s’est imposée au fil des ans comme une véritable stratégie de développement et d’aménagement durable. Depuis 25 ans, l’Apieme a perçu une cotisation annuelle de 150€ de l’ensemble des adhérents, une contribution de 3.5M€ des 4 communes d’émergence, soit 5 % de la surtaxe d’embouteillage, et une contribution de la SAEME de 7.5M€. Les actions par projet sont donc financées aux 2/3 par la SAEME et à 1/3 par les 4 communes d’émergence qui perçoivent les revenus de la surtaxe d’embouteillage. Au total, les projets initiés par l’Apieme ont permis d’investir 14,3M€ dans le périmètre de protection. L’association intervient sur 3 axes243 . Le budget annuel de l’association est de 570 000€, dont 17 % pour les actions en faveur des activités agricoles244 et 83 % pour l’aménagement d’équipements publics245, dont 50 % pour l’extension du réseau d’assainissement et la création d’une station d’épuration. En tant qu’association loi 1901, l’Apieme ne dispose pas de salariés dédiés. Le choix a été fait d’initier des projets qui génèrent des 241 Entretien téléphonique avec le Maire de Publier, le 23 Février 2017 242 Entretien téléphonique avec la Directrice de l’Apieme, le 18 Mai 2017 243 Le maintien d’une activité agricole respectueuse de l’environnement, préserver les milieux naturels, notamment les zones humides, et accompagner un développement territorial raisonné notamment par son aménagement 244 Mise aux normes d’ateliers de fromage et bâtiments d’élevage, aide à l’arrêt de l’atrazine pour le Maïs, aides à l’épandage sur les parcelles éloignées, formation des agriculteurs aux nouvelles techniques 245 Rénovation de logements anciens, aménagement de déchèteries, contrat de zone humide, entretien des ruisseaux, aide au remplacement des anciennes cuves à fioul, pose de nouvelles conduites d’eau potable AEP 333 emplois dans d’autres structures externes à l’association. Par exemple, 3 agronomes accompagnent les agriculteurs et 11 emplois ont été créés au sein de la SAS Terragr’Eau qui gère le méthaniseur. Ce choix d’externalisation donne naissance à d’autres structures de gouvernance complémentaires, comme la SICA Terragr’Eau. Cette Société d’Intérêt Collectif Agricole regroupe 48 agriculteurs, l’APIEME et la SAEME. Cette dernière gère à la fois la collecte et le plan d’épandage global des matières organiques sur les terres agricoles de l’impluvium, mais également les analyses agronomiques et la gestion du matériel agricole en commun : « La coopérative est composée d’un bureau de 4 agriculteurs qui se réunissent tous les mois, et un conseil d’administration qui se réunit 1 à 2 fois par an. Il comprend 3 maires membres de l’Apieme, 2 représentants de la société d’embouteillage, et 1 représentant des agriculteurs » 246. Si les formes de gouvernance au sein d’une structure commune est récente, le partenariat avec les agriculteurs et l’Apieme est ancien. En 1993, 54 agriculteurs se sont regroupés au sein de la SICA du plateau de Gavot pour être l’interlocuteur unique auprès de l’Apieme en vue de participer à l’identification des moyens de concilier rentabilité des exploitations agricoles et protection de la ressource en EMN. Ces négociations ont abouti en 1995 à la mise en place d’un programme de recherche-action entre l’Apieme, l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) et de la Chambre d’Agriculture de Haute Savoie.

Table des matières

Introduction générale
Partie 1 – Cadre de réflexion et méthodologie : l’eau thermo-minérale et ses usages majeurs comme objet de recherche
Chapitre 1 – Eléments de cadrage sur l’eau thermo-minérale, un objet d’étude entre particularité et ambiguïté.
1. Une définition de l’eau thermo-minérale et des liens complexes entre les usages
1.1. Un cadre juridique particulier
1.1.1. L’EMN, une appellation commune aux thermes et aux usines d’embouteillage.
1.1.2. L’EMN : une eau spécifique par rapport aux autres eaux
1.1 L’existence de plusieurs noms pour désigner l’eau utilisée .
1.2. Un prisme historique, idéologique et culturel .
1.2.1. Un rapport à l’eau et aux usages mouvant dans le temps
1.2.2. Un clivage idéologique et culturel en fonction des Etats ?
2. L’EMN : une ressource naturelle dans sa dimension territoriale
2.1 L’eau thermo-minérale : une ressource naturelle particulière ?
2.1.1 Une ressource de stock ou une ressource de flux ?
2.1.2 Des difficultés à caractériser l’eau souterraine, dont l’EMN
2.2 Un décalage entre bassin hydrographique et frontière administratif
2.2.1 Les grands bassins versant face aux régions
2.2.2 Les gisements d’eau souterraine à l’échelle local
2. Le gisement hydrominéral : de la théorie à la réalité du terrain
21 Approche théorique du gisement hydrominéral
22 La difficulté de connaître un système vivant et une prise de conscience progressive des risque
. Etat des lieux de la ressource EMN et de son exploitation en France et en Belgique
.1 Etat des lieux de la ressource thermo-minérale en France et en Belgique
.2 Etat des lieux de l’exploitation de la ressource EMN en France et en Belgique
. Des niveaux de consommation d’EMN différents pour les usages
Chapitre 2 – Les usages de l’EMN : des enjeux socio-économiques, politiques et identitaires
1. Réalité productive : aspect socio-économique et organisationnel des usages.
1.1. Quelles caractéristiques à l’échelle nationale en France et en Belgique ?
1.1.1. Le thermalisme : un secteur tourné vers le marché intérieur
1.1.2. L’embouteillage d’EMN : un secteur performant à l’export.
1.1 Quelle estimation des deux usages en termes de valeur ajoutée ?
1.2. Une empreinte territoriale inégale à l’échelle régionale et locale .74
1.2.1. Une répartition régionale inégale des usines/marques et villes thermales/therme
1.2.2. Des niveaux de fréquentation et de production régionale contrastés
1.2 Une performance et un poids socioéconomique très variables à l’échelle communale
1 Une diversité au sein de la filière : types d’acteurs et modes de gestion
11. Une concentration des acteurs
12. Des modes de gestions hétérogènes pour régir les relations entre les acteurs
1. Choix de mode de gestion du secteur thermal : une hétérogénéité à dominance privé
14. L’embouteillage : la prédominance du secteur privé
2. Territoires et économie, quels entrelacs d’enjeux ?
2.1 L’EMN : Respublica ou marchandise ?.
2.2 Enjeux économiques et d’attractivité des territoires
2.2.1 La surtaxe d’embouteillage des EMN en France
2.2.2 Les communes classées : quels privilèges aujourd’hui ?
2.2. Un privilège maintenu pour les communes thermales : les casinos6
2. Toponymie, terroir et marque commerciale : des liens symplectiques indissociables9
21 L’imprégnation de l’identité des territoires par les usages : l’observation de la toponymie
22 L’appropriation de la toponymie locale par les marques commerciales : une construction historique
précurseur du marketing territorial ?
2 De la marque au marketing territorial : différentes modalités de mise en valeur
Des particularités de l’EMN à la difficile différenciation des produits et services.
1 Quelle différence entre l’eau du robinet et l’EMN ?.2 Quel niveau de spécialisation ds EMN embouteillées et des établissements thermaux ?
Un rapprochement entre les eaux embouteillées : « eau minérale » et « eau de source » ?
1 Le mode de commercialisation similaire
2 Un rapprochement par le packaging.
Des procédés de “fabrication“ peu mis en valeur, qui n’apportent pas de valeur ajoutée
4 Un développement des MDD qui diminue la distinction entre EMN et eau de source
4 Un rapprochement entre balnéothérapie, spa et thermoludisme
Chapitre – Positionnement de recherche et méthodologies du travail
1. Un positionnement de recherche
1.1. Positionnement scientifique
1.2. Un positionnement entre chercheur et consultant
2. Une démarche de recherche scientifique et un dispositif méthodologique
2.1 Démarche de recherche scientifique
2.2 Matériaux et sources, une dominance de l’enquête de terrain
2. Entretiens exploratoire et d’approfondissemen
2.4 Les grandes étapes de l’enquête terrain.
2.4.1 Préparer les entretiens : identifier l’interlocuteur et la prise de contact
2.4.2 Préparer les entretiens : le guide d’entretiens
2.4. La conduite de l’entretien
2.4.4 Rédaction des comptes rendus d’entretien
2.5 Outils d’analyse mobilisés
2.5.1 L’analyse systémique
2.5.2 L’analyse comparative
2.5. Mode opératoire pour la mise œuvre de ces outils
. Justification du choix des terrains d’étude
Conclusion de la partie 1.2
Partie 2 – Confrontation de l’analyse des terrains et des outils théoriques
Chapitre 1 – Structuration du système et coordination des acteurs territorialisés
1. Acteurs en présence, rapports de forces, place des usages sur le territoire
1.1. Type d’acteurs présents sur les territoires
1.2. Rapports de forces entre les usages
1 La place des usages sur le territoire
2. Des liens entre les acteurs aux formes de proximité
2.1. La maitrise de l’accès à la ressource en eau : l’impact majeur sur les liens verticaux marchands et la
construction d’une proximité organisationnelle
2.1.1. Des relations verticales intenses entre acteurs privés et publics
2.1.2. De très faibles relations verticales
2.1 Des relations verticales partielles
2.2. Des liens verticaux aux liens horizontaux de partenariat
2.2.1. Les liens triangulaires entre l’OT, la ville et les thermes
2.2.2. Les liens entre les deux usages de la filière EMN.
2.2 Les liens triangulaires entre l’OT, la ville et l’embouteillage
2.2.4. Quelle vision globale des interactions au sein des systèmes ?
2 Des liens entre les acteurs et des formes de proximité conditionnés par l’organisation interne des
entreprises et des stratégies d’acteurs
21. L’organisation interne des entreprises
21.1. Une configuration unique et emboîtée des entreprises en local qui reste minoritaire
21.2. Une configuration de groue majoritaire, mais avec peu de sièges sociaux locaux
21 Des sièges majoritairement hors du territoire local et éloignés : l’embouteillage
21.4. Des sièges majoritairement hors du territoire local et éloignés : l’activité thermale
21.5. La localisation des sièges sociaux et des fonctions : quels enseignements à en retirer ?
22. La stratégie individuelle des acteurs privés
22.1. Les stratégies des groupes spécialisés dans le thermalisme
22.2. Les stratégies des groupes spécialisés dans l’embouteillage
22 Les stratégies des groupes multisectoriels dans l’embouteillage
22.4. Les stratégies des groupes multisectoriels dans le thermalisme.1
22.5. Stratégies individuelles des groupes privés : quels enseignements à en retirer ?
2. La stratégie individuelle des collectités locales
2.1. Stratégies des collectivités locales : un engagement fort dans la maitrise du patrimoine
2.2. Une absence de stratégie pour une minorité de collectivités locales
2 Une minorité de communes engagées dans l’exploitation des thermes : les espaces ruraux
2.4. Une minorité de communes engagées dans l’exploitation des thermes : les pôles urbains
2.5. Stratégies de gestion publique des collectivités locales : quels enseignements à en retirer ?
2.6. Réflexion sur le rôle des stratégies des collectivités locales dans la filière EMN
2.7. Stratégie de collectivités en politique touristique : des OT municipaux minoritaires
2.8. Stratégie des collectivités locales en politique touristique : conserver un OT communal
2.9. Une cohérence de stratégie touristique des collectivités locales sous condition : les OTI
2.10. Choix stratégique des collectivités locales : quelles missions attribuées aux OT ?
. Des formes de gouvernance des territoires
.1 La gouvernance participative générant une proximité institutionnelle
.1.1 Gouvernance construite autour de la vulnérabilité de la ressource en eau
.1.1.1 La mobilisation d’outils règlementaires facultatifs en France et en Belgique
.1.1.2 Historique de mise en place et types de gouvernances partenariales locales .
.1.1. Structuration des formes de gouvernances partenariales locales
.1.2 Gouvernance construite autour de projets de mise en tourisme de la destination thermale
.1.1.1 Une gouvernance institutionnelle liée au projet Unesco
.1.1.2 Une gouvernance mixte dans le cadre de cluster
.2 Les conflits d’usage : une forme de gouvernance des territoires de la filière EMN
.2.1 Les conflits liés à la qualité de la ressource en EMN
.2.1.1 Conflit d’usage lié à un projet de stockage d’amiante à Niederbronn.
.2.1.2 Des conflits d’usage déterritorialisés
.2.2 Les conflits liés à l’aspect quantitatif de la ressource en eau
.2. Mise en perspective des 8 conflits d’usage de la filière EM
Chapitre 2 – Les marqueurs de valorisation de la ressource
1. Niveau de différenciation de la valorisation de la ressource
1.1. La perception de spécificités dans les produits/ressources et savoir-faire/pratiques
1.1.1. Une spécificité de l’EMN par la géologie locale et l’ancrage territorial
1.1.2. Spécificité d’EMN renforcée par des arguments (goût, pureté, valeur culturelle, vertus)
1.1 Quelle spécificité au travers des savoir-faire ?
1.11. Quelle spécificité au travers du savoir-faire lié à l’EMN ?
1.12. Quelle spécificité au travers du savoir-faire lié aux soins thermaux ?
1.1. Des innovations de savoir-faire sur quelques sites majeurs
1.1.4. Construction du spécifique et de nouvelles ressources territoriales sur quelques sites
1.2. Analyse demarqueurs structurants de la spécificité local
1.1.1. Des produits dérivés de l’EMN : un marqueur de spécificité
1.1.1.1. Les produits dérivés : la boue thermale, un marqueur structurant
1.1.1.2. Les produits dérivés dermo-cosmétiques : les laboratoires
1.1.1 Les produits dérivés dermo-cosmétique : les exploitants thermaux
1.1.1.4. Les produits dérivés dermo-cosmétique : les minéraliers
1.1.2. La diversité de composition des EMN : un marqueur de spécificité locale
1.1 Epaisseur historique et usage à l’origine de la notoriété : un marqueur de spécificité locale
2. Les choix stratégiques des acteurs dans le mode de valorisation de la ressource
2.1. Entre valorisations spécifique et générique de la ressource EMN
2.1.1. Approche théorique des deux modes de valorisation : quelle application à la filière EMN ?
2.1.2. Quels modèles de valorisation des EMN embouteillées au travers des marques ?
2.1.2.1. Une complexité locale liée aux choix stratégiques des minéraliers
2.1.2.2. Le choix et les conséquences d’une valorisation générique des EMN sous MDD
2.1 Valorisation spécifique des marqus-produits-services toponymes et limites associés
2.1.4. Quels modèles de valorisation des services thermaux au travers des marques?
2.1.4.1. Une valorisation générique des marques de services thermaux
2.1.4.2. Une valorisation spécifique limitée à l’usage thermal
2.1.5. Quel rôle des marques de destination dans le mode de valorisation à l’échelle locale ?
2.1.6. L’encastrement des stratégies de marque des acteurs locaux : un moteur de valorisation
2.1.7. L’adéquation des positionnements produits / services : un rôle dans la valorisationoduits des EMN embouteillées ?
2.1.7.2. Positionnement des thermes : une activité bien-être dominante proche des minéraliers ?
2.1.7 Positionnement des thermes : activité médicale dominante éloignée des minéraliers
2.1.7.4. Positionnements des thermes : une mixité de positionnement.
2.1.8. Quels enseignements de l’encastrement des positionnements de produits et services EMN ?
2.2. Quel niveau d’entrée sectoriel et territorial des opérateurs économiques
2.2.1. Emboitement ou désemboîtement des échelles de dynamiques
2.2.1.1. Emboîtement de dynamique nationale et convergence à l’international : Vichy et Evian
2.2.1.2. Absence de convergence à l’international : le cas de Vittel/Contrexéville et Divonne
2.2.1 Emboitement de dynamiques à l’échelle nationale : 7 sites
2.2.1.4. Emboitement de dynamique à l’échelle régionale : 5 sites.
2.2.1.5. Une désemboîtement important des dynamiques d’échelle qui reste minoritaire
2.2.2. Mesure du niveau d’entée sectoriel et territorial selon les acteurs locaux : quelle perception des enjeux
d’avenir et des facteurs de développement des deux usages ?.
2.2.2.1. Perception des enjeux d’avenir des deux usages : les arguments de l’entrée territoriale
2.2.2.2. Perception des enjeux d’avenir des deux usages : les arguments de l’entrée sectorielle
2.2.2 Perception des facteurs de développement des deux usages
2.2.2.4. L’accessibilité du territoire : quel impact pour les deux usages ?
. De la filière à l’offre de site : quelle pertinence de projection ?
.1. Entre sentiment d’appartenance à une même filière et sectorisation d’activités distinctes
.1.1. Quelle pertinence à transposer la notion de filière à l’EMN et l’ensemble des usages ?
.1.2. Perception différente des deux usages en fonction des positionnements stratégiques
.1.2.1. Perception de l’activité thermale par les acteurs locaux
.1.2.2. Perception de l’activité d’embouteillage par les acteurs locaux
.1 Perception d’éléments communs et distincts entre les usages.5
.11. Absence d’éléments communs entre les deux usages sur 4 sites
.12. Des éléments communs et un sentiment d’appartenance à une filière sur 10 sites
.1. Une même matière première : un élément commun identitaire central
.14. Le lien physique d’une canalisation d’EMN : un élément commun opérationnel
.15. Le lien de la cure de boisson : un élément de complémentarité
.16. Le statut juridique de l’EMN : un label commun reconnu
.17. Toponyme, marque produit et de service : un nom en commun
.18. Perception d’éléments communs aux 2 usages : avis divergents des acteurs locaux sur sites
.1.4. Sentiment d’appartenance : nécessité de cohérence géophysique ou construit social ?
.1.4.1. Une même matière première générant un sentiment d’appartenance à une même filière .5
.1.4.2. Des EMN très différentes facilitant un schisme entre les deux usages
.1.4 Antithèse : un sentiment d’appartenance dépendant des liens historiques
.1.4.4. Antithèse : un sentiment d’appartenance dépendant de la stratégie des acteurs
.1.5. Niveau d’interdépendance entre les deux usages
.1.6. Convergence et divergence des deux usages au-delà du sentiment d’appartenance
.2. Projection du concept d’offre de site sur la filière EMN : existence et intérêt des acteurs
.2.1. Une offre de site au travers d’un panier de biens5
.2.2. Offre de site existante et niveau d’avancement dans la construction du panier de biens
.2.2.1. Une offre de site active sur territoires
.2.2.2. Une offre de site en déconstruction plus ou moins avancée sur 2 territoires
.2.2 Une offre d site en phase de construction sur 2 territoires
.2.2.4. Juxtaposition d’offre individuelle sans dynamique collective sur 6 territoires
.2.2.5. Absence totale d’offre de site et de processus de construction sur 4 territoires
.2 Mise en perspective de la typologie d’offre de site de la filière EMN
.21. Le concept de Resort : une place croissante dans l’offre de site ?
.22. Rente de qualité territoriale pour l’EMN embouteillée : théorie ou réalité ?
.2. Quelle valeur ajoutée créée par l’offre de site pour le thermalisme ?
.2.4. Intérêt ou non d’un travail en commun pour construire une offre de site
.2.4.1. La volonté de construire une offre de site du la moitié des territoires5
.2.4.2. Des avis divergeant sur l’intérêt de créer une offre de site du la moitié des territoires
.2.4 Frein à la mise en place d’une offre de site : vue par les acteurs
Des modes de valorisation de la ressource aux trajectoires de développement des territoires
1. Intégration de la fonction thermale des territoires et stratégie de politique locale
2. Trajectoires de développement : de la théorie à la réalité au sein de la filière EMN
Chapitre – Les rapports aux territoiresdes acteurs de la filière EMN
1. Un rapport au gisement variable et dépendant des terroirs géologique
1.1. Taille et localisation connues des frontières du gisement hydrominéral
1.1.1. Complexité des rapports : plusieurs gisements sur une commune
1.1.2. Un même gisement des deux usages sur plusieurs communes : une majorité des site
1.1.2.1. Un haniveau de connaissance hydrogéologique sur sites
1.1.2.2. Des connaissances hydrogéologiques partielles sur base d’hypothèses sur 5 sites
1.1.2 Des connaissances hydrogéologiques très limitées sur 4 sites
1.1 Hétérogénéité des connaissances et de la taille des gisements : quels enseignements ?
1.2. Nombre de points d’accès à la ressource en EMN, localisation et éléments commun
1.2.1. Un grand nombre d’émergence sur de vastes espaces : cas d’études
1.2.2. Une majorité de sites avec peu d’émergences exploitées sur quelques communes
1.2 Distance géographique entre émergences et usages de l’EMN.
1.2.4. Un rapport au gisement dépendant des éléments en commun à la ressource en EMN
1 La protection du gisement hydrominéral : un rapport particulier au territoire
11. Les 9 territoires qui ont activé une protection juridique du gisemen
11.1. Une politique partenariale de protection du gisement limitée à 4 territoires
11.2. Quelques initiatives partenariales isolées sur territoires
11 Une carence de politiques partenariales de protection du gisement
12. Les 8 territoires sans PP actuel, ni politique partenariale de protection du gisement
12.1. Un projet de PP et des initiatives partenariales isolées hors PP sur territoires
12.2. Une faible vulnérabilité de la ressource en EMN qui ne génère pas de protection ?
1. De l’exemplarité des politiques partenariales aux stratégies foncières différenciées
1.1. Une stratégie foncière offensive et hostile  l’agriculture à Spa
1.2. Une stratégie foncire ambitieuse : le projet partenarial à Vittel/Contrexéville
1 Un projet partenarial sans maitrise du foncier de l’impluvium : le cas d’Evian
1.4. Un rapport particulier au territoire au-delà des zones agricoles de l’impluvium
2. Perception et visibilité de l’EMN à l’échelle locale
2.1 Quel niveau de connaissances des acteurs sur la ressource en EMN ?
2.1.1 Une bonne appropriation des connaissances scientifiques sur la majorité des territoires
2.1.2 Une faible appropriation des connaissances scientifiques sur quelques territoires
2.1. Appropriation contrastée sur 2 sites où les connaissances scientifiques sont importantes
2.2 Nommer l’eau utilisée par les usages et la perception que les acteurs en ont
2.2.1 Une vision différente de l’eau utilisée par les deux usages pour les acteurs sur 7 sites
2.2.2 Une même vision de l’eau utilisée par les deux usages de tous les acteurs sur 5 sites
2.2. Une vision contrastée des acteurs locaux sur l’eau des deux usages : 5 sites
2.2.4 Les images associées aux eaux utilisées par les deux usages
2. Lieu où l’EMN est visible et accessible gratuitement à l’échelle locale
21 Une accessibilité gratuite à l’EMN uniquement dédié à un usage de boisson en local
22 Une minorité de site sans accès gratuit à l’EMN pour l’usage de boisson en local
2 Un programme très important de mise en scène de l’EMN sur sites : Vichy, Evian, Vals
24 Une mise en scène partielle et plus modeste de l’EMN sur 5 sites territoires
25 Une visibilité et un accès à l’EMN discret sur sites territoires
. Un rapport à l’espace vécu et un niveau d’ancrage territorial variable
.1. Quel rapport à l’espace vécu en termes de proximité et de visibilité des usages ?
.1.1. Une proximité géographique des deux usages variable sur les territoires
.1.1.1. Un étalement géographique des usages sur  territoires, mais une activation hétérogène
.1.1.2. Deux usages sur un même ban communal, mais une activation de proximité hétérogène
.1.2. Visibilité physique des usages en local : le reflet des choix de mise en valeur ?
.1.2.1. Une bonne visibilité des deux usages limités à quelques sites : action volontaire ou héritage ?
.1.2.2. Une bonne visibilité des thermes, mais un usage d’embouteillage peu visible localement
.1.2 Une visibilité très réduite des deux usages de manière ponctuelle
.2. Liens réciproques entre territoire et usages de l’EMN
.2.1. Perception de l’identité territoriale par les acteurs locaux
.2.1.1. Des territoires où l’identité locale correspond entièrement à l’EMN
.2.1.2. Une identité locale bigarrée de certains territoires : l’EMN est une des composantes.
.2.1 Une faible identité locale qui se confond avec l’identité départementale ou régionale
.2.2. Imprégnation identitaire locale et notoriété extérieure par les deux usages
.2.2.1. Les villes-marques : un décalage entre identité locale et une notoriété extérieur ?
.2.2.2. Identité et notoriété en adéquation : les territoires centrés sur le thermalisme
.2.2 Identité et notoriété en adéquation : un recentrage sur les deux usages
.2.2.4. Indices de l’imprégnation identitaire du thermalisme sur les territoires : les suffixes
.2.2.5. La construction d’une identité est-elle proportionnelle à l’antériorité des usages ?
.2 Quelle mobilisation de l’identité et de la notoriété du territoire par les deux usages ?
.21. Quelques territoires mobilisent un ou des éléments du territoire local pour les deux usage
.22. Une utilisation de l’idntité territoriale sous condition par certains exploitants
.2. Une utilisation de l’identité territoriale uniquement par un des deux usages : 6 sites
.24. Absence de mobilisation de l’identité territoriale sur quelques sites
L’ancrage territorial vu au regard de l’ouverture des entreprises à l’environnement local
1. Participation des usages aux évènements locaux
1.1. Des stratégies contrastées sur les 4 villes-marques
1.2. Des stratégies différenciées hors ville-marque : une participation des 2 usages
1 Des stratégies différenciées hors ville-marque : une participation partielle et spartiate
2. Participation à la mise en tourisme du territoire : le tourisme d’entreprise
2.1. Un tourisme industriel minéralier limité à sites
2.2. Tourisme d’entreprise au sein des thermes et projets pour les minéraliers : 6 sites
2 Les raisons de l’absence de tourisme industriel ou en projet sur la moitié des sites
2.4. Vente d’EMN en direct : une forme discrète de tourisme d’entreprise ?
2.5. Une pla

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