Théories de la concurrence imparfaite et de la politique commerciale stratégique

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Avant le XVIIème siècle

L’internationalisation des économies est la poursuite d’un processus organique de croissance amorcé au niveau local et dont la division du travail serait le vecteur essentiel. selon cette conception traditionnelle, la séquence des enchaînements ayant conduit à la formation d’une économie internationale peut schématiquement se résumer ainsi : à l’origine, les unités économiques de base (familles, clans, villages) vivent repliées sur elles-mêmes et consomment l’essentiel de leur production ; l’organisation autarcique de la production ménage toutefois un espace aux échanges en cas d’apparition d’un surplus, celui-ci pouvant être troqué contre d’autres biens produits par d’autres unités ; ainsi se forment les marchés. Ces lieux de circulation des surplus sur lesquels, bien vite, la monnaie fait son apparition et se substitue au troc démultipliant les possibilités des échanges. Ces marchés locaux ne sont guère fréquentés par les habitants du voisinage [Polanyi, 1994]1.
Les marchés locaux se sont progressivement interconnectés grâce à la diffusion des usages monétaires et ceux-ci finissent par craquer le cadre autarcique de la production domestique et favorisent la spécialisation des activités [Smith, 1776]2. Ainsi naissent les marchés régionaux, puis les marchés nationaux. C’est à partir des marchés régionaux que naît le « commerce au long cours » ou commerce extérieur. Car ces marchés en question étaient avant tout des lieux de rencontre entre des commerçants eux-mêmes et non des lieux où se confrontent une demande finale (de consommation) et une offre initiale (production), comme dans le cas des marchés locaux. De même que le commerce local, le commerce extérieur se fonde sur le principe de complémentarité et non de la concurrence.
La formation et l’institution des marchés régionaux et internationaux furent l’œuvre de l’Etat, bien qu’à cette époque, on parle de monarchie centralisée. Il se crée un système concurrentiel qui est limité par une séparation entre le commerce local (régional et/ou national) et le commerce d’exportation.
Au XVème et XVIème siècle, le mouvement de la Renaissance entraîne un grand bouleversement : l’imprimerie apparaît, on prend conscience de la rotondité de la Terre et les grandes découvertes européennes, qui précèdent un désenclavement planétaire.

Au XIXème siècle

Le XIXème siècle marque véritablement l’essor de la révolution industrielle correspondant à la période appelée contemporaine par les historiens. Le ressort essentiel du processus est alors l’abaissement des coûts de transport, avec la généralisation de la machine à vapeur et celui des coûts de communication avec le télégraphe. Ces deux éléments permettent la mise en communication des différentes parties du globe et d’importants transferts d’hommes, de biens et de savoirs en fonction des inégalités de peuplement, de richesse et de pouvoir.
Au niveau économique, l’industrialisation rend possible le développement des échanges de produits manufacturés entre pays industrialisés (PI) et en cours d’industrialisation, tandis que la colonisation entraîne des flux de matières premières depuis les colonies vers l’Europe. L’impact économique de ces échanges est cependant faible au regard de celui induit par les migrations mondiales. La colonisation a également pour effet d’intégrer l’essentiel de la planète dans un espace politique commun, et de favoriser des transferts financiers entre pays ainsi que vers les colonies.
Dans le domaine culturel, la multiplication des récits de voyage ou des modes comme le japonisme montrent la montée en puissance d’autres cultures, elles-mêmes souvent mises à mal par la colonisation. A cette époque, le mondialisme trouve sa première expression d’ampleur sur le socle du marxisme avec la formation des relations internationales.

Au XXème siècle

Si le début du XXème siècle freine le processus de mondialisation par la crise des années trente, sa deuxième moitié relance et accélère ce processus. Après 1945, celui-ci reprend, de manière très inégale en fonction des domaines. La reconstruction de l’Europe, la mise en place du bloc soviétique puis les décolonisations limitent la portée des échanges des biens et services. La mondialisation s’inscrit alors dans la création d’organisations internationales, ONU, Banque mondiale, Fonds monétaire international (FMI), General agreement on tariffs and trade (GATT), ainsi que la généralisation de la culture des Etats-Unis, en particulier le cinéma.
Alors que le terme est déjà utilisé, ce n’est que vers 1971 que les échanges de biens doublent, puis quadruplent la part du produit intérieur brut mondial (PIB) et que repend véritablement la mondialisation économique. Appuyés par la baisse des coûts de transport, les échanges mondiaux sont passés de 138 milliards de dollars en 1913 à 285 milliards en 1950. Ils sont multipliés par six en termes réels entre 1950 et 1973 (1750 milliards) et le PIB par habitant a augmenté dans toutes les régions du monde à un rythme encore jamais observé. Ils atteignent 5800 milliards en 1998 par la suite de l’arrivée des pays de l’Asie de l’Est (Chine comprise), du Brésil dans le système commercial international.
En 2005, le commerce mondial de marchandise, c’est plus de 8900 milliards de dollars pour les biens et 3100 milliards pour les services commerciaux.

Mondialisation au XXIème siècle

La forme actuelle de la mondialisation repose sur deux facteurs essentiels :
la faiblesse des coûts de transport au regard des écarts des coûts de production (au sens économique du terme), qui touche les biens matériels ;
la baisse des coûts de communication au niveau mondial, qui touche la diffusion sous forme numérique des informations.
Le premier facteur rend compte de l’essor du domaine des transports qui fait que lorsque les moyens de transports augmentent, le prix diminue. Ce qui diminue le coût de transport des marchandises. C’est la mondialisation des biens et services.
Le deuxième facteur peut s’expliquer par l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Ces dernières font que les informations voyagent plus vite que les hommes et à bas prix. C’est la mondialisation de l’informatique. La mondialisation est animée par des logiques d’intégration.

Table des matières

SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
LISTE DES ABREVIATIONS
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : MONDIALISATION – DELOCALISATIONS
INTRODUCTION PARTIELLE
CHAPITRE I : MONDIALISATION DES ECONOMIES
SECTION I : Genèse de la Mondialisation
I. Définition de la mondialisation
II. Historique de la Mondialisation
II.1. Avant le XVII è siècle
II.2. Au XIXème siècle
II.3. Au XXème siècle
II.4. Au XXIème siècle
III. Logiques intégratrices
III.1. Logiques commerciales
III.2. Logiques productives
III.3. Logiques financières
SECTION II : Problèmes de la Mondialisation
I. Intégration et exclusion
II. Problèmes de coopération
III. Implications mondiales de la Mondialisation
III.1. Persistance du sous-développement
III.2. « Accentuation » des inégalités
III.3. Intensification de la migration
SECTION III. Accélération des délocalisations
I. Internationalisation de la production
II. Régionalisme économique
III. Externalisation de la production
III.1. Définitions de l’externalisation
III.2. Notions d’Offshore, d’Onshore et de Nearshore
III.3. Causes des externalisations
IV. Délocalisations d’activités
CHAPITRE II : TOILE DE FOND DE DELOCALISATIONS
SECTION I. Analyse théorique du libre-échange
I. Théories classiques du libre-échange
I.1. Théorie des avantages absolus
I.2. Théorie des avantages comparatifs
II. Théories néoclassiques du libre-échange
II.1. Théorie des dotations factorielles
II.2. Théories de l’égalisation des prix des facteurs
II.3. Théorème de Rybczinsky
III. Théories contemporaines du libre-échange
III.1. Approches technologiques et néo technologiques
III.1.1. Théorie du cycle de vie d’un produit
III.1.2. Typologie de Finger
III.1.3. Approches néo technologiques de Posner
III.2. Théories de la concurrence imparfaite et de la politique commerciale stratégique
SECTION II. Toile de fond des délocalisations
I. Définitions des délocalisations
I.1. Essais de définitions
I.2. Conséquences des définitions
II. Caractéristiques des délocalisations
II.1. Processus de restructuration
II.2. Causes des délocalisations
II.2.1. Accès à un marché en développement
II.2.2. Ressources humaines compétentes et flexibles
II.2.3. Réduction des coûts de production
II.2.4. Mesures étatiques incitatives
II.3. Types des délocalisations
II.4. Aspects fondamentaux
III. Accélération des délocalisations
SECTION III. Analyses du phénomène dans les PI
I. Délocalisations ou désindustrialisation
I.1. Définition du terme de désindustrialisation
I.2. Conséquences de la définition
I.3. Analyse économique des désindustrialisations dans les PI
II. Délocalisations et emplois
CHAPITRE III : MESURES DES DELOCALISATIONS
SECTION I. Principaux indicateurs
I. Investissements directs étrangers (IDE)
I.1. Définitions des IDE
I.2. Caractéristiques des IDE
I.3. IDE et division internationale du travail (DIT)
II. Structure du commerce international
II.1. Balance commerciale
II.2. Notion de compétitivité
II.2.1. Définition
II.2.2. Mesure de la compétitivité
II.2.3. Compétitivité versus IDE
III. Mutation du secteur industriel
IV. Dynamique de la Recherche et Développement (R&D)
V. Zones et entreprises franches (Z.F/E.F)
SECTION II. Mesurabilité du phénomène
I. Manque de données statistiques
II. Quelques essais d’analyses statistiques
III. Etudes empiriques du phénomène
SECTION III. Conséquences des délocalisations dans les PI
I. Baisse des prix des biens
II. Mutations du mode de production
III. Perspectives des délocalisations
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE : IMPLICATIONS DES DELOCALISATIONS A MADAGASCAR
INTRODUCTION PARTIELLE
CHAPITRE I : SITUATION MACROECONOMIQUE DE MADAGASCAR
SECTION I. Contexte macro-économique malgache
I. Croissance mondiale
II. Contexte macroéconomique malgache
II.1. Croissance et inflation
II.1.1. Croissance économique
II.1.2. Evolution des prix
II.2. Finances publiques
II.2.1. Recettes publiques
II.2.2. Dépenses publiques
SECTION II. Politique commerciale malgache
I. Taxation des importations
II. Evaluation en douane
III. Exonérations tarifaires
IV. Différends droits et mesure de sauvegarde
V. Autres barrières non-tarifaires (BNT) potentielles
SECTION III. Accès aux marchés internationaux
I. Accès aux marchés du QUAD
I.1. Relations commerciales malgacho-canadiennes
I.2. Initiatives préférentielles américaines
I.3. Echanges commerciaux nippo-malgaches
I.4. Relations avec l’Union Européenne (UE)
II. Accès aux marchés régionaux
II.1. Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA)
II.2. Commission de l’Océan Indien (COI)
II.3. Southern Africa Development Community (SADC)
CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES DES DELOCALISATIONS A MADAGASCAR
SECTION I. Investissements directs étrangers (IDE) à Madagascar
I. Caractéristiques générales des entreprises
I.1. Création d’entreprises à capitaux étrangers
I.2. Indicateurs de performances des entreprises à capitaux étrangers
I.3. Mode de financement des entreprises d’IDE
II. Investissements directs étrangers (IDE) à Madagascar
II.1. Stocks d’IDE à Madagascar
II.2. Place de Madagascar en termes de terre d’accueil des IDE
II.3. Origines des capitaux d’IDE
SECTION II. Zones et entreprises franches (ZF/EF) à Madagascar
I. Place des EF dans l’économie nationale
II. Nombre des EF en activité
III. Situations des investissements des EF
IV. Coûts des facteurs de production dans les EF
SECTION III. Autres caractéristiques des délocalisations
I. Commerce extérieur de Madagascar
I.1. Situation des échanges extérieurs
I.1.1. Volume des importations
I.1.2. Volume des exportations
I.2. Part des EF dans le commerce extérieur
II. Mutation du secteur industriel malgache
CHAPITRE III : IMPLICATIONS DES DELOCALISATIONS A MADAGASCAR
SECTION I. Analyse des délocalisations dans les PED
I. Bénéfices des délocalisations dans les PED
II. Amélioration cognitive de la main-d’oeuvre des PED
SECTION II. Délocalisations, croissance et développement de Madagascar
I. Délocalisations et croissance économique
I.1. Croissance économique
I.1.1. Définitions de la croissance
I.1.2. Sources de la croissance
I.2. Délocalisations et croissance économique à Madagascar
I.2.1. Délocalisations et productivité à Madagascar
I.2.2. Impacts des délocalisations sur la croissance à Madagascar
I.3. De la croissance au développement économique
II. Délocalisations et développement à Madagascar
II.1. Définitions et concepts de développement
II.1.1. Définitions du développement
II.1.2. Mesure de développement
II.1.3. Concepts de développement
II.2. Implications des délocalisations sur le développement de Madagascar
SECTION III. Enjeux et perspectives des délocalisations à Madagascar
I. Enjeux du phénomène
I.1. Gains des délocalisations
I.2. Revers de la médaille
II. Perspectives des délocalisations
II.1. Perspectives de développement des E.F
II.2. Perspectives d’accroissement des IDE
II.3. Commerce équitable (CE)
II.3.1. Définition et acteurs du CE
II.3.1.1. Définition
II.3.1.2. Acteurs du commerce équitable
II.3.2. Caractéristiques du CE
II.3.2.1. Dimensions du commerce équitable
II.3.2.2. Défis du commerce équitable
II.3.3. Avantages du CE
II.3.3.1. Pour les producteurs les plus pauvres
II.3.3.2. Pour les producteurs non professionnels
II.3.3.3. Pour les producteurs professionnels
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOBRAPHIE
ANNEXES
REPERTOIRE DES TABLEAUX
LISTE DES GRAPHIQUES ET DES DIAGRAMMES
TABLE DES MATIERES

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