Adaptation et développements du LiDAR ubiquiste pour la cartographie des habitats intertidaux et infralittoraux de la Baie des Chaleurs (Gaspésie, Québec, Canada) 

Adaptation et développements du LiDAR ubiquiste pour la cartographie des habitats intertidaux et infralittoraux de la Baie des Chaleurs (Gaspésie, Québec, Canada) 

Ce chapitre présente une discussion générale basée sur les articles présentés dans la deuxième partie de cette thèse. Tout au long de la discussion, l‘article dont il est question est cité. Tout d‘abord, la description des variables environnementales, à l‘échelle régionale, conduit à camper l‘écologie de ces habitats littoraux. Puis, la méthodologie d‘acquisition des données générales et stationnelles est évoquée. Enfin, les discussions et perspectives sont organisées selon l‘étage littoral étudié : infralittoral, intertidal et la jonction des deux. L‘étude a été effectuée en Gaspésie, sur la rive nord de la baie des Chaleurs (Figure 3.1), à l‘est de la province du Québec (Canada) dans le sud du golfe du Saint-Laurent. La baie des Chaleurs s‘étend sur une longueur de 180 km et une largeur moyenne de 38 km, sa largeur maximale étant de 45 km entre Bathurst (Nouveau Brunswick) et Bonaventure. Sa superficie totale est de 5670 km² (Syvitsky, 1992). Les communes littorales de Bonaventure (N48°03‘, W65°30‘) et de Paspébiac (N48°03‘, W65°15‘) constituent les sites d‘investigation. Les MNT, correspondant aux zones prospectées par le SHOALS, ont été drapées sur une image optique satellitaire (Google Earth inc., 2009). Cette région fait partie de la province structurale des Appalaches et est constituée de trois assemblages chronologiques distincts, comprenant principalement des roches sédimentaires et accessoirement des roches métamorphiques et ignées (Daigneault, 2001). Ces trois assemblages chronologiques sont (Malo, 1994): 1. Précambrien à Cambro- Ordovicien ; 2. Siluro-Dévonien ; 3. Carbonifère. En plus de ces roches du Paléozoïque, les sédiments non consolidés sus-jacents de la phase finale du Quaternaire sont bien présents.

Les roches affleurantes sur la zone étudiée du littoral de la rive nord de la baie des Chaleurs appartiennent principalement aux roches de l‘orogenèse appalachienne (Jutras et al., 2003), plus précisément de la formation de Bonaventure. Les sites de Saint-Siméon et Bonaventure présentent les roches sédimentaires de cette formation. Par contre, à l‘embouchure de la rivière Bonaventure, la formation de la Pointe Sawyer est déposée en discontinuité sur la formation de Bonaventure, qui affleure. Plus à l‘est, la formation de Saint-Jules, précède à la formation de Bonaventure et forme les roches des falaises de Paspébiac. Les successions similaires de clastites continentales rouges ont eu pour conséquence que cette formation a auparavant été méprise comme faisant partie de la formation de Bonaventure (Jutras et Prichonnet, 2002). Les roches qui affleurent sur le littoral de la baie des Chaleurs, principalement au sein des falaises, sont des roches litées horizontalement et formées principalement de clastites grossières de couleur rouge, i.e., des conglomérats, grès, siltstones et mudstones (Figure 3.2). La bordure littorale de la baie des Chaleurs est peu élevée, généralement inférieure à 150 mètres. Les falaises ont une hauteur moyenne d‘environ 5 m, mais présentent une grande variabilité s‘échelonnant de 3 à 50 m. Au Quaternaire, la topographie de la péninsule gaspésienne a considérablement été remodelée par la succession de plusieurs calottes glaciaires continentales qui ont occasionné érosion, charriage et déposition d‘une importante quantité de matériaux meubles (Hocq et Martineau, 1994).

Les dépôts quaternaires retrouvés dans la baie des Chaleurs témoignent des mouvements relatifs du niveau moyen au cours de l‘Holocène. Les variations du niveau marin modélisées par Quinlan et Beaumont (1992) révèlent que le golfe du Saint-Laurent présente toutes les étapes d‘un mouvement eustatique. Par exemple, le côté est de l‘île du Prince-Édouard a subi la remontée marine de l‘Holocène tandis que la région de Rimouski a connu un rebond isostatique provoquant une baisse relative du niveau marin de plus de 140 m. La baie des Chaleurs se situant entre ces deux régions constitue un stade intermédiaire comparable au côté ouest de l‘île du Prince-Édouard. Ce dernier site met en évidence qu‘entre 12 000 BP et 8 000 BP le rebond isostatique consécutif à la fonte de la dernière calotte glaciaire a généré une baisse relative du niveau marin de 15 m à 20 m. Par la suite, entre 8 000 et 4 000 BP, la transgression marine mondiale s‘est progressivement ralentie et à ramener le niveau marin de -20 à -2 m pour ensuite se stabiliser et atteindre le niveau marin relatif actuel. Les travaux récents de Forbes et al. (2004) proposent une remontée marine de l‘ordre de 15 m sur la côte sud de la baie des Chaleurs. Ces fluctuations du niveau marin relatif ont pour conséquences de déposer différents types de sédiments et de modifier l‘agencement des différents habitats en zone littorale.

 

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