Alimentation en Eau potable des villages de Tinyarg et Lbezoull à partir de la nappe du Continental Terminal

Alimentation en Eau potable des villages de Tinyarg
et Lbezoull à partir de la nappe du Continental
Terminal

Hydrogéologie 

Structure de l’aquifère du Continental Terminal (CT) 

L’aquifère du CT est géographiquement limité au nord-ouest par la sebkha de N’Drahmcha, au sud par le fleuve Sénégal et à l’est par les formations métamorphiques précambriennes des Mauritanides (Illy, 1973). L’aquifère du Trarza est constitué de plusieurs nappes superposées (système multicouche) contenues dans des sédiments d’âge mio-pliocène, regroupés sous le nom de Continental Terminal. Ces sédiments souvent discontinus et d’épaisseur variable, reposent localement sur d’autres séries sédimentaires de l’Eocène – Paléocène ou du Maastrichtien qui renferment aussi des niveaux aquifères. Le substratum de ces dépôts détritiques est constitué par le socle précambrien fortement faillé en direction nord-sud et qui s’enfonce vers l’ouest suivant une structure en marche d’escalier. Le pendage général est conservé par le Continental Terminal qui est moins épais à l’est et qui s’enfonce progressivement vers l’océan à l’ouest (Fig. 6) (BURGEAP, 1978 ; BRGM, 1986). Figure 6 : Nappe Continental Terminal Du Trarza (Illy, 1973 ; modifié) L’aquifère du CT est constituée par des eaux douces continentales en contact avec des eaux côtières fortement minéralisées d’origine marine (parfois par l’intermédiaire de vaste sebkha côtière) paraît évidente. Ces eaux sont considérées comme fossiles et leur accumulation daterait d’entre les deux dernières périodes de l’Ogolien et de l’Actuel ( 12000 a’ 4000 BP). Elles coïncident en outre avec la dernière transgression marine du Nouakchotien dont la sebkha de N’Dramcha et l’Aftout El Sahéli sont les reliques (BURGEAP, 1978 ; BRGM, 1986). 

Identification de l’aquifère du CT

 Les formations géologiques du CT sont très hétérogènes et présentent des variations latérales très rapides et verticales assez brutales. C’est ainsi que la description des coupes lithologiques est généralement assez différente d’un forage à l’autre. Le Continental Terminal est représenté globalement par les grès de Kaédi à la base et les grès du Trarza au sommet (BRGM, 1965, 1986 et 1990; BURGEAP, 1978). La composition chimique des eaux souterraines du CT, est intimement liée à divers facteurs dont la lithologie et nature des terrains, la position géographique, le climat de la région, la profondeur des Alimentation en Eau potable des villages de Tinyarg et EL Bezoul : Nappe du Continental Terminal Page 13 niveaux d’eau, etc.). A Trarza, les facteurs géographiques et hydrogéologiques correspondent essentiellement à la proximité de la mer et à l’existence d’une nappe déprimée (BRGM, 1986). La nappe du Trarza circule dans les formations sablo-argileuses du Continental Terminal. Elle a des niveaux supérieurs situés entre 10 et 40 m de profondeur, elle est relativement chargée (0,5 à 1 g.l1). Le réservoir est constitué par des dépôts récents et variés avec l’hétérogénéité comme caractéristique principale la plus remarquable (gypse, argiles, sables). Le toit de la nappe est constitué par une couche argileuse à caractère lenticulaire (possibilité d’échange). Cette discontinuité favorise le phénomène de la drainance entre la nappe superficielle et la nappe sous-jacente. Celle-ci est captée par des forages à des profondeurs de 60 à 100 m avec une salinité qui varie entre 150 à 600 mg/l. L’épaisseur de la nappe superficielle est variable avec des valeurs comprises entre 8 à 23 m et peut atteindre 40 m à l’Est de la nappe du Trarza. L’aquifère sub-phréatique devient le premier niveau aquifère rencontré. Il est légèrement captif et devient libre au-delà de Ndoumri. C’est l’aquifère subphréatique qui est exploité pour l’alimentation en eau potable de la ville de Boutilimit. La nappe de Trarza passe au Sud-Est de la nappe de l’Amechtil (réseau aquifère de l’Amechtil) qui la sépare de la nappe du Brakna. L’aquifère du CT dans le polygone Boutilimit, R’kiz, Idini et Rosso, est séparé par des niveaux de grès argileux ou d’argiles sableuses semi-perméables à caractère lenticulaire (BRGM, 1986). Les puits et forages d’Ouest en Est de la région de Trarza captent pour la plupart des niveaux aquifères du Quaternaire, le niveau supérieur du CT ou des lentilles d’eaux douces dans les sables superficiels des alluvions fluviatiles. Les coupes hydrogéologiques du bassin sédimentaire dans cette zone (Fig. 7a et 7b), montrent successivement: – un recouvrement superficiel de dépôts quaternaires très hétérogènes (épaisseur maximum 50 m). On y distingue les faciès argileux salifères et gypsifères recouvrant la terrasse marine à coquillages de l’Aftout El Sahéli, les formations lacustres calcaires du lac de R’Kiz et fond de goud, les formations alluviales sablo argileuses de la vallée du fleuve Sénégal et de ses affluents et les formations éoliennes sableuses des dunes rouges du Trarza ; – une série sédimentaire d’âge Mio-Pliocéne (ou Continental Terminal) à niveaux d’argiles, sables grossiers, sables fins argileux, grés argileux versicolores et lentiformes ; – des argiles jaunes (« formation jaune »), caractéristiques du toit de l’Eocène. Figure 7a : Coupe géologique du CT dans le Sud Ouest de la région du Trarza (BRGM, 1993 ; modifiée) Figure 7b : Coupe géologique dans la région du Trarza entre Idini et Boutilimit (BRGM, 1986 ; modifiée)

Paramètres hydrodynamiques

 Les paramètres hydrodynamiques (transmissivité, perméabilité, coefficient d’emmagasinement) de l’aquifère du Continental Terminal sont hétérogènes et leurs variations sont liées à celles des caractéristiques hydrauliques et hydrogéologiques dont l’épaisseur du niveau aquifère. Ils sont donc variables suivant le secteur et l’horizon aquifère considéré. Le CT, du fait de son épaisseur relativement faible dans le Sud-Ouest de Trarza, comporterait un seul niveau aquifère (BRGM, 1990). Alimentation en Eau potable des villages de Tinyarg et EL Bezoul : Nappe du Continental Terminal Page 15 Les transmissivités de cet aquifère calculées dans les environs de Mederdra, sont de l’ordre de 5.10-3 à 10-2 m².s-1 et beaucoup plus faibles à R’Kiz de l’ordre de 10-4 m².s-1 (BRGM, 1990). Le coefficient d’emmagasinement est très variable, et est de l’ordre de 10-3 à Kraâ El Ahmar dans les environs de Mederdra. Tandis qu’au niveau de Tiguent, ce coefficient est évalué à 10-1 (BRGM, 1990). La perméabilité des sédiments hétérogènes du Continental Terminal varie entre 0,25. 10-5 et à 3,1. 10-5 m.s-1 à travers le bassin. Cette perméabilité est très faible aux abords de l’océan Atlantique et à certains endroits, en raison de la présence de conglomérats coquilliers cimentés à semi-cimentés, caractéristique d’une forte étanchéité (Mission chinoise de Beijing, 1982).

Piézométrie des nappes

 L’aquifère du CT dans l’Est de Trarza, est essentiellement captif et parfois semi captif dans la région de Boutilimit. Les eaux s’écoulent entre le biseau salé et le biseau sec vers la dépression piézométrique. Le niveau d’eau dans les argiles rencontrées dans des forages au voisinage de R’kiz est inférieur de 1 à 2 m par rapport au plan d’eau du fleuve et est également différent du niveau d’eau dans les sables (Fig. 8). Figure 8 : Piézométrie de la nappe du CT de Trarza (CNRE, 2002 ; modifiée) Alimentation en Eau potable des villages de Tinyarg et EL Bezoul : Nappe du Continental Terminal Page 16 Les courbes isopièzes dans cette région présentent un gradient d’écoulement de direction SWNE, entre le biseau salé à l’Ouest et le biseau sec à l’Est. Les eaux s’écoulent vers la dépression piézométrique d’Aguilal Faye avec une pente relativement importante à partir de l’océan et de l’extrême Sud – Ouest du fleuve Sénégal, (Depagne, 1963). Il y a les dépressions de Jader et R’kiz et de N’Bak qui indique le sens d’écoulement général de l’eau. Les courbes sont très espacées à l’Ouest notamment à Nimjat et Amneiguir et l’Est à Bir Elbarka et Bou Sdera. Ceci traduit une très forte perméabilité des formations à niveau, par conséquent, une bonne transmissivité. Par contre, au niveau de El Aziat, Moundi au SE, Ntoujei eu NE, elles sont serrées et traduisent de faibles caractéristiques hydrauliques (faibles perméabilité et transmissivité). De façon générale, cette carte montre que les formations dans cette zone présentent des réservoirs aux bonnes capacités réservoirs et conductrices. – Conclusion L’aquifère du Trarza s’étend sur environ 40 000 km2 dans le sud-ouest mauritanien, entre le fleuve Sénégal au sud, l’Océan Atlantique à l’ouest et les formations métamorphiques de la chaîne des Mauritanides au nord et à l’est ; il est contenu dans les sédiments du Continental Terminal et du Quaternaire. Les campagnes de terrain menées ont significativement complété les rares mesures anciennes. Le niveau de la nappe ne semble pas avoir connu d’évolution significative durant les cinquante dernières années malgré un pompage localement important. L’écoulement général des eaux souterraines de la nappe s’effectue du sud vers le nord, c’est-à-dire du fleuve Sénégal vers la dépression au nord de Boutilimit où la nappe est à plus de 30 m sous le niveau de la mer.

Table des matières

LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
RÉSUMÉ
INTRODUCTION GENERALE
STRUCTURE D’ACCUEIL
І – Présentation de la structure d’accueil
І – Moyen matériels performants
ІI – Relation avec des consultants et des bureaux
CHAPITRE І : CONTEXTE GENERAL DE LA REGION DU TRARZA
І.1 – Cadre physique
I.1.1- Contexte géographique
I.1.2- Contexte climatique
I.1.3- Pluviométrie
І.2 – Cadre géologique et hydrogéologique
I.2.1- Géologie
I.2.1.1- Contexte géologie générale de la Mauritanie
I.2.1.2- géologie de la région du Trarza et litho- stratigraphie
I.2.2- Hydrogéologie
I.2.2.1- structure de l’aquifère du Continentale Terminale
I.2.2.2- Identification de l’aquifère
I.2.2.3- Paramètres Hydrodynamiques
I.2.2.3- Piézométrie des nappes
I.3 – MATERIELS ET METHODES DE L’ETUDE
I.3.1- Etude Hydrogéologie
I.3.2- Etude Géophysique
I.3.4- Sondages électriques
I.4.1- Interprétation des Sondages électriques
I.4.2- Matériel de foration Rotary
I.4.3- Essai de pompage
І.5 – Echantillonnage
CHAPITRE ІI : INTREPRETATION DE RESULTATS
ІI.1 – Analyse et Interprétations des résultants
ІI.1.1 – Etude hydrogéologique et géophysique
ІI.1.2 – Travaux réalisés et Interprétations
ІI.2 – Exécution des forages
ІI.2.1 – Généralités
ІI.2.2 – Travaux sur site
ІI.3 – Pompages d’essais
II.3.1 – Essais de puits ou courte durée
II.3.2 Essais de nappe ou longue durée
II.4 – Analyses chimiques

 

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