Analyse des connaissances endogènes des populations locales sur les espèces sauvages apparentées aux légumes feuilles cultivés dans les sites d’études.

Analyse des connaissances endogènes des populations locales sur les espèces sauvages apparentées aux légumes feuilles cultivés dans les sites d’études.

L’étude a adopté une démarche qualitative. Pendant la phase exploratoire, le questionnaire établi au préalable a été testé (Alves et Alves, 2011) afin de jauger de la bonne compréhension des questions par chacun des acteurs (interprète, répondant et enquêteur). Ce processus a permis de limiter la déformation des informations lors de la traduction orale et de la transcription. Dans le cas où le dialecte n’est pas maitrisé par l’enquêteur, les services d’un interprète ont été demandés afin d’assurer une bonne communication. Le choix des sites d’études a été fait en tenant compte de la répartition géographique des espèces. Dans chaque région, il était question de visiter quatre villages autrement dit deux villages par commune en fonction de leur fort potentiel en production maraîchère. Sur la base de ce critère, les villages ont été ciblés pendant la phase exploratoire (Tableau 3). Chaque communauté se distingue par les groupes sociolinguistiques qui y sont représentés, son organisation et ses pratiques socioculturelles.

La méthode non probabiliste par convenance a été utilisée comme méthode d’échantillonnage. À cet effet, le choix des personnes est basé sur des critères précis. Il s’agit de rencontrer le chef du village qui est la personne morale de sa communauté. Après explication de l’objectif de notre visite, il nous établissait une liste de personnes à interroger. Suivant l’âge, le sexe et l’activité socio-professionnelle, dix personnes par village ont été retenues pour l’enquête étant donné que la différence du nombre de personne engagé dans ces domaines d’activités entre les différents villages n’est pas très importante. Au total 120 personnes ont été enquêtés. Ces entrevues ont été appliquées majoritairement auprès de personnes majeures autochtones et de préférence des hommes, et ce pour leurs connaissances en lien avec les espèces sauvages. Pour éviter toute confusion sur la reconnaissance des espèces, des photos de chaque espèce ont été montrées aux enquêtés.

Collecte des données

Les données ont été collectées à travers des entretiens semi-structurés à l’aide de fiche d’enquête. Ces dernières ont été regroupées en trois différentes parties à savoir : une première partie relative aux informations sociodémographiques de l’informateur (nom et prénoms ; âge, situation matrimoniale, ethnie, catégorie socio-professionnelle ….), une deuxième partie relative aux connaissances de l’informateur sur les espèces sauvages apparentées aux légumes feuilles cultivés et une troisième partie dédiée aux différentes perceptions de l’informateur sur ces espèces et aux questions d’adaptation.

Analyses des données

Le dépouillement des données a été effectué avec le logiciel d’analyse statistique Epi Info. Par la suite, les données collectées ont été traitées et représentées graphiquement grâce au tableur Excel. Le nom scientifique de chaque espèce a été transcrit en langue locale à l’aide des documents spécialisés (Adam, 1970 ; Berhaut, 1979 ; 1988). L’identification des espècesrécoltées a été faite soit sur place, soit au laboratoire de botanique de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire à l’aide des flores illustrées de Berhaut (1967 ; 1979 ; 1988) et des collections d’herbiers. La nomenclature adoptée est celle de la base de données du Conservatoire et Jardin Botanique (C.J.B) de la ville de Genève (Lebrun et Stork, 1997 ; 1995 ; 1992 ; 1991). Les informations ainsi recueillies ont été analysées. Le niveau de connaissance des espèces par la populations locale a été estimé par la fréquence de citation (FC) (Ta Bi et al., 2016). Le calcul de cet indice a été réalisé en tenant compte de l’ensemble des trois localités afin de déterminer les espèces les plus connu par les populations enquêtées.

Les données tirées des échantillons d’herbiers du laboratoire de botanique de l’IFAN-CAD, du département de Biologie Végétale de la Faculté des Sciences et Techniques de l’UCAD puis complétées par les informations issues de la flore illustrée du Sénégal (Berhaut, 1988), la pharmacopée traditionnelle Sénégalaise (Kerharo et al., 1974) et la base de données GBIF (Global Biodiversity Information Facility), révèlent la présence de 15 espèces sauvages apparentées aux légumes feuilles cultivés du genre Solanum dans la flore du Sénégal. Le Tableau 4 renseigne sur les noms scientifiques et le type morphologique des espèces. L’analyse de ce tableau nous montre que sur les 15 espèces répertoriées, deux sont des espèces lianescentes (S. terminale et S. seafortianum), neuf espèces sont des herbacés et six espèces sont des arbustes. Tableau 4 : Noms scientifiques et le type morphologique des espèces.

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