ANALYSE DES MAILLONS DE LA GESTION DES DECHETS SOLIDES

ANALYSE DES MAILLONS DE LA GESTION DES DECHETS SOLIDES

De nombreux acteurs interviennent dans ce domaine souvent de façon désordonné sans aucune coordination. De la production à la mise en décharge, tous les maillons sont concernés et affectés.

La production et le stockage des déchets

Les ménages sont les principaux producteurs de déchets. Ils produisent l’écrasante majorité des ordures collectées par la mairie et les charretiers. Ces ordures sont le fruit de multiples activités menées au sein des ménages. Selon les résultats de l’enquête ménage les principales activités pourvoyeuses de déchets sont le balayage 38% du total suivi de près par les activités culinaires 31% comme le montre la figure 8 ci dessous.Concernant le stockage à domicile, il se fait essentiellement par l’utilisation de matériaux recyclés tels que les sacs de riz vides et les bassines usées. Les poubelles utilisées par la plupart des habitants ne répondent à aucune norme environnementale et réglementaire. Des sacs en plastique qui contiennent des ordures de toutes sortes sont entassés au niveau des point de passage des camions et peuvent y rester des jours car les fréquences de collecte ne sont pas toujours réguliers. Ce qui explique la prolifération des tas d’ordures qui jonchent les rues de la ville.

L’utilisation de ces moyens de stockage est surtout due à leur faible coût. Ce sont en effet des matériaux issus de la récupération et qui sont facilement accessibles. C’est ainsi que 50% des personnes enquêtées disent utiliser ces poubelles pour leur faible coût et 24% mettent en avant leur accessibilité. Par ailleurs, ces types de stockage dont la qualité est médiocre, offrent peu de sécurité et de confort. Les sacs se déchirent au bout de quelque temps laissant les ordures à l’air libre et facilitant leur dispersion. L’enquête ménage s’est intéressé aux raisons qui freinent l’utilisation de poubelles règlementaires (figure9). D’après ce graphique, les poubelles réglementaires ne sont pas très répandues dans la commune de Thiès. Cette situation s’explique par leur coût jugé trop élevé par 92% des ménages rencontrés. Il faut signaler à ce sujet que des initiatives ont été entreprises par divers projets afin de doter les populations de poubelles règlementaires. Cependant il s’est avéré que les poubelles octroyées étaient utilisées à d’autres fins comme le stockage de l’eau de boisson.

Dans les lieux à forte production de déchets tels que les marchés ou encore la gare routière le stockage se fait avec des bacs à ordure métalliques. Ce système de conditionnement pose un sérieux problème d’hygiène dans ces lieux. Au marché central par exemple, les bacs à ordures servant à collecter les déchets sont placés à proximité des commerces de fruits et légumes entrainant un risque élevé de contamination. Cette situation est aussi une réalité dans les autres marchés de la ville et s’empire en période d’hivernage. Dans certains points où sont déposés les bacs on constate la naissance de dépôts sauvages occasionnée par le déversement par terre des ordures et cela malgré la présence de surveillants de la mairie.

Le système de conditionnement pratiqué tant au niveau des ménages que dans lieux à forte fréquentation du public ne répond à aucune norme. La cause principale étant le manque de moyen dont souffre les populations locales mais aussi la municipalité. Cependant il faut aussi noter un problème lié aux comportements des populations. Malgré l’intervention de certaines ONG qui ont cherché à équiper gratuitement les ménages de poubelles répondant aux normes, ceux-ci ont continué à utiliser les sacs et seaux usés réservant les poubelles octroyées à d’autres fins.

La collecte

La collecte est le secteur le plus désorganisé de la gestion des déchets à Thiès. Entre l’intervention des charretiers privés et celle de la mairie, il n’existe aucune coordination. Les charretiers collectent les déchets en provenance de tous les quartiers de la ville. Ils assurent une grande partie du ramassage mais ne respect aucune norme en matière de transport et la mise en décharge. De ce fait ils participent également à la prolifération des dépôts sauvages car, laissés à eux même sans aucune forme d’organisation, ils déversent souvent leurs chargements dans des lieux inappropriés. En outre les mauvaises conditions de travail et le manque d’équipements et de formation au quel ils sont confrontés rendent dangereuses leurs activités (risques d’intoxication, accidents de travail…). Concernant la collecte municipale elle ne parvient pas à couvrir la totalité de l’espace urbain. De nombreux quartiers difficiles d’accès ne sont, en effet, pas concernés par le ramassage des ordures par la mairie. Les quartiers spontanés qui se sont développés pendant des années et certains quartiers périphériques présentent une voirie qui ne permet pas la circulation des véhicules utilisés par la commune. La solution pour laquelle a opté la mairie est de mettre en place des points de passage où les habitants peuvent regrouper leurs ordures. Cependant les distances à l’intérieur des quartiers sont trop importantes pour envisager un apport volontaire des ordures par l’ensemble de leurs habitants jusqu’aux axes viabilisés où il redevient possible d’assurer la collecte. Seuls ceux situés à proximité des points de passage y déposent leurs déchets. En outre on a pu constater que les deux camions bennes tasseuses terminent souvent un circuit sans avoir tout collecté, partent à la décharge vider leur chargement et ne reviennent que la semaine d’après. Selon le responsable de l’un des deux camions, certains circuits doivent être couverts par deux camions afin d’éviter ces manquements. C’est le cas actuellement du circuit de la Rocade.

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