SECURITE DES GENS DE MER ET DES
INFRASTRUCTURES OFFSHORE

Transport maritime

Les navires qui sillonnent le large des côtes de l´Afrique de l´Ouest sont constitués essentiellement de vraquiers et de nombreux navires pétroliers qui font également partie de ce trafic maritime (Woodside, 2002). Chaque année, entre 400 et 500 millions de tonnes de pétrole brut et de produits raffinés sont transportés notamment du Nigeria, du Gabon et de l’Angola vers les pays européens et les ÉtatsUnis (UNEP, 2004). Les principales routes des transports maritimes sont indiquées ci-dessous. 

Piraterie

En raison d’une augmentation des échanges maritimes et de la présence d’hydrocarbures, on observe une augmentation significative des attaques pirates. Le Golfe de Guinée constitue en effet une des principales zones de risques en ce qui concerne l’activité pétrolière en mer. Les attaques pirates concernent principalement les mers territoriales d’États producteurs de pétrole comme le Nigeria ou le Cameroun. On a recensé 60 attaques en 2011 dans le Golfe de Guinée. Bien plus, selon le Bureau maritime international, le Golfe de Guinée aurait déclassé le Golfe d’Aden en termes de dangerosité avec 966 attaques sur des marins contre 851 attaques au large des côtes somaliennes. 

Ressources et Exploitations 

La pêche

 Le Golfe de Guinée possède des ressources halieutiques estimées à 1 055 000 tonnes de réserve de poisson avec une production aux alentours de 600 000 tonnes par an. Mais le Golfe recense, à cause de ces ressources, un certain nombre de pêcheurs illicites, et notamment étrangers, qui viennent s’approvisionner sans limites dans le Golfe, empêchant les petits pêcheurs locaux de pratiquer correctement leur activité. Les côtes Ouest-africaines, en général, sont riches en ressources d’une diversité variée. On y trouve des stocks pélagiques côtiers notamment des sardinelles et des stocks pélagiques hauturiers notamment des thonidés. Compte tenu de cette richesse, ces côtes sont le lieu d’une intense activité de pêche qui attire une forte communauté de l’Afrique de l’Ouest. Cette activité est d’abord menacée du fait de la surpêche et de certaines pratiques qui ne protègent pas les ressources d’une taille moyenne et d’un manque de politiques réelles de conservation des ressources de la zone. Car ces Etats n’ont pas le contrôle effectif de leurs côtes. Parmi ces pratiques, l’on peut citer la pêche à travers les chalutiers et certaines pratiques qui consistent à déplacer les rochers marins afin de permettre le passage libre de ces chalutiers qui, de par ce fait, détruisent les habitats naturels. Mais aussi et surtout, le développement croissant de l’activité pétrolière et la pollution qui en résulte sont source d’une diminution de l’activité dans cette zone. En effet, les rejets d’huiles qui forment une nappe flottante dans la zone entrainent un évitement de celle-ci par les espèces notamment les crustacés et les sardinelles. Cela a pour conséquence de contraindre les pêcheurs artisanaux à aller de plus en plus loin au large pour pouvoir attraper quelque chose .ainsi ils se retrouvent exposée aux phénomènes météorologiques dont jusque-là ils étaient exonérés ( hauteur des vagues, force des vents…). D’où ce constat d’Abraham MOSSASSI, pêcheur dans un village près de Pointe-Noire « j’ai constaté que l’eau a noirci. Elle devient parfois très sale. Les pêcheurs reviennent avec peu de poisson. Et puis, ces derniers temps nous sommes obligés d’aller plus loin pour espérer rentrer avec une quantité de poisson. Ce phénomène de la pollution nous empêche de mener à bien nos activités ». Aussi, Albert YAMA NKOUNGA dans son article intitulé « Pétrole et développement » ne manque pas de souligner qu’ «…..en mer les espèces de poissons ont disparu ». Cette pollution du milieu marin et ces conséquences telles que la modification de la température de la surface de la mer (SST) sont aussi favorisées par le manque d’un encadrement conventionnel de la matière.

Exploitation de Gaz 

Le gaz est surtout exploité, par ordre d’importance, par le Nigeria, le Ghana et le Gabon. C’est une des ressources les plus présentes et les plus exploitées du Golfe. À lui seul, le Nigeria a produit 35 milliards de m3 en 2008; il exporte essentiellement sa production en Europe du Sud ainsi que dans le reste du Golfe. Figure 5: Situation des gisements de pétrole et de gaz Source: Le BP Statistical Review of World Energy, juin 2009 [11] On y voit la roche mère qui fournit du pétrole ou du gaz en fonction de sa température (donc de sa profondeur). Les flèches blanches de la figure ci-dessus montrent la migration du pétrole et du gaz de la roche mère (suffisamment perméable) vers et au sein d’une roche-magasin, ainsi que le long d’une faille. Si cette migration est stoppée par un « piège » (couche imperméable de géométrie particulière, anticlinal, biseau discordant…), on aura un gisement de pétrole et/ou de gaz. Gaz et pétrole ne forment alors pas des poches, ou des lacs, mais imprègnent la porosité ou les fractures de la roche-magasin. La roche-magasin étant perméable, un simple forage vertical, avec (ou sans) pompage suffit pour extraire une proportion notable des hydrocarbures contenus dans le piège. S’il n’y a pas de « piège », ils pourront atteindre la surface. 

Exploitation pétrolière 

Le pétrole, première ressource du Golfe de Guinée, fait de celui-ci la première région pétrolière d’Afrique, avec un des plus grands gisements sous-marins connus au monde : il représente près de 24 milliards de barils de réserves, soit 4,5 % des   réserves mondiales de pétrole. En 2012, cette réserve permet une production globale de 5 millions de barils par jour dans le Golfe de Guinée, exportée principalement vers les États-Unis, l’Europe, l’Inde, et la Chine (dont 30 % des importations totales de pétrole viennent du Golfe de Guinée). De l’ouest vers l’est, les pays exploitant le pétrole sont le Ghana, le Nigeria, la Guinée équatoriale, et le Gabon. Le Ghana produit 120 000 barils par jour, et cette ressource pourrait représenter pour le pays un gain de 20 milliards de dollars d’ici 2030. Le Nigeria, lui, possède les deux tiers de cette ressource, essentiellement dans les gisements offshore présents dans ses eaux. En revanche, il détourne environ 5 % de sa production vers des marchés parallèles d’Afrique de l’Ouest. 

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