Cadre théorique et conceptuel sur les APD et IDE

Madagascar est un pays riche en ressources naturelles. L’abondance de cette richesse constitue l’un des grands avantages du pays mais avec le manque de capitaux et de technologies, son exploitation n’est pas envisageable. Contrairement aux Pays Développés (PD), les Pays en Développement (PED) sont caractérisés par un double déficit. Cette situation s’est aggravée avec la crise financière et économique mondiale. Ces constats justifient cette incapacité des PED à mobiliser les ressources disponibles. En effet, une épargne intérieure et une devise faible créent un investissement très faible voir presque inexistant. D’où une diminution de la production qui engendrera une baisse du revenu et aura comme conséquence une réduction de la croissance économique.

On distingue d’une part, l’investissement public effectué par l’Etat. Avec les ressources intérieures très faibles de ce dernier, ce type d’investissement devient quasiment irréalisable. Le budget de l’Etat ne sert qu’à couvrir les dépenses de fonctionnement et la part des investissements publics y est très minime. D’autre part, il y a les investissements privés. Compte tenu de la faiblesse du revenu et de l’épargne, les investissements privés locaux se font rarement. Or, sans investissement, pas de croissance économique.

Concept sur l’Aide Publique au Développement (APD) 

L’aide bilatérale, multilatérale et privée sont les composantes de l’aide extérieure. Nous allons seulement nous intéressé à l’aide publique qui englobe l’aide bilatérale et multilatérale (Jacquet, 2006). Ces deux dernières forment ce qu’on appelle «aide publique au développement ». On peut distinguer plusieurs modes d’interventions de l’APD: la coopération technique, les aides projets, l’aide budgétaire ou appui budgétaire, l’aide alimentaire, l’assistance et les secours d’urgence… (OCDE, 2014) .

Définition et origine

A. Définitions 

On entend par APD l’ensemble des aides financières, prévues au budget des PD et transférées aux PED (Brunel, 1995). Le Comité d’Aide au Développement (CAD) a défini les APD comme des prêts concessionnels ou des dons fournis par le secteur public aux pays inscrits dans la liste du CAD, dans le but de favoriser le développement économique et d’améliorer les niveaux de vie à des conditions financières douces (élément de libéralité ou « élément don » supérieur ou égal à 25%) (Lechevallier et al., 2007). Elle peut aussi se décrire comme des financements alloués à des programmes de coopération technique, d’aide projet, d’aide sectorielle, de soutient macroéconomique ou de contribution volontaire à des Institutions Internationales, apportés par les pays membres de l’OCDE (Olivier, 2004).

L’APD se différencie de l’aide au développement proprement dite puisque pour être qualifié d’APD, l’aide doit respecter trois conditions (Lechevallier et al., 2007). La première concerne les bénéficiaires qui doivent figurer dans la partie I de la liste des bénéficiaires établie par le CAD. Cette liste fait l’objet d’une révision, toujours par ce dernier, tous les trois ans. La deuxième condition impose que les donateurs doivent nécessairement avoir une personnalité publique. Il peut s’agir des Etats ou des collectivités locales. La dernière est que l’aide doit avoir pour but essentiel le développement économique et l’amélioration du niveau de vie et doit comporter un élément don au moins égal à 25% de son montant (sur la base d’un taux d’actualisation de 10%).

L’APD constitue alors un financement international c’est-à-dire un transfert de pouvoir d’achat entre agents économiques résidents des pays différents ou plus exactement des pays riches vers les pays pauvres (Assidon, 2002).

B. Historique de création 

Pour bien comprendre ce qu’est réellement l’APD, la présentation de son historique s’avère très utile.

Origine de l’aide

L’APD est apparue au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale et devenait ensuite un outil d’influence pendant la Guerre Froide. C’est une nouvelle forme de coopération créée dans le but de reconstruire les pays dévastés par la guerre. Sa première application fût dans le plan Marshall en 1947, financé par les Etats Unis, où 17 milliards de dollars équivaut à 1.5% de son Produit National Brut (PNB) ont été transféré à l’Europe dans le but de sa reconstruction (Olivier, 2004). Pendant la guerre froide, l’APD relevait de la politique des blocs. L’aide liée était dominante et le souci d’efficacité de l’aide et la question de développement a été mis au second plan (Jacquet, 2006). Cependant, dans la période de la décolonisation c’est-à-dire les années 1960, cette aide a pris une nouvelle tournure. Les anciens colonisateurs du Nord ont commencé à venir en aide aux pays du Sud, surtout les plus pauvres, dans un but à la fois politique et humanitaire. L’aide est alors devenu un instrument public destiné à financer des secteurs bien déterminer comme: la santé, l’éducation, les infrastructures (Brunel, 1995).

Evolution

Dans les années 1950, les flux financiers entre les pays du Nord et ceux du Sud se composaient à 70% de fonds publics et de 30% de fonds privés (NU, 2008). Après la conférence de Bretton Woods en 1964, où la création des différents organismes Onusiens a eu lieu, les Nations Unies fixent aux pays donateurs le taux de 0,7% de leur revenu national à verser en APD (Nations Unies, 2012). Les années 1960 à 1980 ont donc été marquées par l’apogée des APD (Olivier, 2004). Toutefois, les années 1990, marquées par la mondialisation, ont considérablement changé la donne et la tendance s’est renversée. En effet, l’objectif s’agissait de s’adapter à la mondialisation, de promouvoir la croissance économique et de réduire la pauvreté (Jacquet, 2006). De plus, à cause de la mauvaise utilisation de l’aide, les bailleurs de fonds commençaient à être décourager. De nombreux nouveaux acteurs comme les investisseurs privés sont alors apparus et ont fortement participé à la réduction de l’APD à une portion congrue. Mais étant donné que les secteurs concernés par l’investissement privé ne sont pas nécessairement les biens publics, cette diminution de l’aide a créé des conséquences considérables sur le développement des pays qui en dépendait (Brunel, 1995). En plus, peu de pays ont respecté l’engagement pris au début des années 70 de consacrer 0,7% de leur Produit Intérieur Brut (PIB) à l’APD. Le taux du revenu national consacré à l’aide est tombé à 2%. L’investissement privé devient alors majoritaire et l’APD est tombée dans une période de détérioration .

Table des matières

INTRODUCTION
Partie I : Cadre théorique et conceptuel sur les APD et IDE
Chapitre 1 : Concept de l’APD
Section 1 : Définitions et origine
Section 2 : Types d’aide et de donateurs
Section 3 : Les impacts de l’APD sur les récipiendaires
Chapitre 2 : Cadre général sur les IDE
Section 1 : Fondements théoriques des IDE
Section 2 : Caractéristiques des IDE
Section 3 : Effets des IDE
Partie II : Analyse comparative
Chapitre 3 : Situation des APD et IDE à Madagascar: depuis 2011
Section 1 : Les apports de l’APD dans le pays
Section 2 : La contribution des IDE dans l’économie malgache
Chapitre 4 : Critiques et propositions
Section 1 : Critiques
Section 2 : Recommandations
CONCLUSION

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