Caractérisation biochimique du Mil et effet du décorticage sur cette composition

Caractérisation biochimique du Mil et effet du décorticage sur cette composition

Au Sénégal, les principales cultures vivrières sont les céréales (mil, maïs, sorgho, fonio, riz, etc.). Elles constituent la base de l’alimentation en milieu rural et péri-urbain. Selon les statistiques, le mil est largement la spéculation la plus importante. En effet, à la campagne 2010/2011, la production du mil était de 813 295 tonnes et la moyenne des cinq dernières années, de 622 950 tonnes (ANSD, 2012). Il est consommé sous différentes formes mais les plus répandues sont la farine, les produits roulés, et la farine de panification qui sont obtenus grâce à des opérations de transformation artisanales ou semi-industrielles. Les teneurs en micronutriments étant déjà faibles pour certains, les opérations de transformation du mil (décorticage en particulier) ont également pour conséquence de les réduire d’avantage car beaucoup de ces composants restent au niveau du son.

Le Mil dans le Monde et au Sénégal

Le terme « mil » regroupe un ensemble de graminées alimentaires caractérisées par la petitesse de leur grain. Les espèces ont des caractéristiques physiques, chimiques, nutritionnelles, des besoins édaphiques et climatiques ainsi que des cycles de croissance qui leur sont propres (FAO, 1997). Dans les régions productrices d’Afrique et d’Asie, 95 % du mil est consommé par l’homme. En Afrique, la culture du mil est pratiquée dans un grand nombre de pays, notamment au Nigéria, Niger, Burkina Faso, Mali, Sénégal et au Soudan (FAO, 1997). Le mil est la céréale de base traditionnelle au Sénégal et dans la plupart des pays d’Afrique et d’Asie, où elle est majoritairement produite (FAO, 1995 et FAO, 1997). Au Sénégal, les céréales représentent 65% des apports énergétiques et 61% des apports en protéines. Le mil représentait 50% de l’ensemble de la production céréalière sénégalaise dans la période 1999- 2003, d’où sa place de choix dans l’alimentation des populations sénégalaises (NDIAYE, 2004). L’Asie, l’Afrique et l’ex-URSS produisent la presque totalité des mils cultivés dans le monde, comme l’indique le tableau I. Tableau I : Superficies emblavées et production mondiale de mil Asie 20 853 16 767 Afrique 13 548 9 066 URSS 2 903 3 647 Amérique 205 271 Océanie 34 30 Total dans le Monde 37 565 29 817 Source FAO (1995) Situé à l’ouest du continent africain, le Sénégal est un pays plat d’une superficie totale d’environ 197 000 km2, dont 54 500 km2 sont à vocation agricole. Le secteur primaire occupe une place importante dans l’économie du pays et contribue pour près de 23 % à la formation du Produit Intérieur Brut. Le sous secteur agricole représente 45% des activités du secteur primaire et occupe les 2/3 de la population.

Essentiellement pluviale, l’agriculture sénégalaise reste très dépendante des aléas climatiques et repose principalement sur la production de mil (culture vivrière) et d’arachide (culture de rente) qui occupent plus des 3/4 des surfaces cultivées. Les zones de culture du mil sont principalement le bassin arachidier (centre du pays) et la région de Tambacounda (BROUTIN et al., 2000). La culture du mil reste dominante dans le pays avec plus de 600 000 tonnes en 2002 suivi de loin de celle du riz avec 150 000 tonnes (ANONYME, 2005). Les principales cultures céréalières sont le mil et le sorgho qui, souvent ne sont pas dissociés dans les statistiques agricoles. On estime que 10 à 20 % de la production annuelle, soit 50 à 150 000 tonnes sont commercialisées, le reste étant autoconsommé (BROUTIN et al., 2000). Selon Badjeck et al. (2004), la culture du mil représentait 33% de la production totale en 2004 contre 43% en 2003 et 52% entre 1999 et 2003. La région de Kaolack représente 26 % des superficies cultivées et 39 % de la production nationale qui est estimée à plus de 528 000 tonnes (ANSD, 2012). Les rendements moyens en milieu paysan varient entre 0,5 et 0,6 t/ha. La faiblesse de ces rendements résulte de la combinaison de plusieurs contraintes d’ordre abiotique, essentiellement la sécheresse, et d’ordre biotique : maladies (mildiou, charbon et ergot), insectes (mineuses, foreurs et cantharides) et occasionnellement mauvaises herbes (Striga hermonthica). A ces contraintes, s’ajoutent un épuisement progressif des sols, la non-utilisation de technologies appropriées et le manque d’encadrement des producteurs. La culture du mil couvre presque l’ensemble du territoire et demeure majoritairement paysanne où les récoltes sont destinées à l’alimentation de la communauté locale (ANONYME, 2005).

Amélioration variétale du mil

De 1960 à 1974, la recherche agronomique sur les céréales a été dirigée et animée par le CNRA de Bambey, géré par un institut français, l’IRAT. Des acquis non négligeables ont été obtenus par les chercheurs, notamment des solutions techniques permettant d’accroître la productivité : gamme de variétés pour les différentes espèces, fumures minérales, techniques culturales, matériels agricoles, protection des cultures et des stocks, technologie postrécolte. Loin de dresser la liste exhaustive des techniques et produits engendrés par ces recherches, ce chapitre se propose de les illustrer par quelques acquis essentiels, dont l’impact est toujours perceptible sur le développement agricole du Sénégal.

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