GENERALITES SUR LES TREMATODOSES ANIMALES ET LES MOLLUSQUES HOTES INTERMEDIAIRES

GENERALITES SUR LES TREMATODOSES ANIMALES ET LES MOLLUSQUES HOTES INTERMEDIAIRES

Les trématodoses sont des helminthoses dues au développement dans différentes parties de l’organisme des vertébrés de vers de la Classe des Trématodes. Ce sont des maladies à intérêt médical et vétérinaire qui font intervenir généralement deux hôtes dont l’un est un mollusque le plus souvent d’eau douce. Au Sénégal les principales trématodoses du bétail sont la distomatose ou fasciolose, la bilharziose ou schistosomose la dicrocoeliose et la paramphistomose. Ces helminthoses ont une incidence économique considérable mais constituent également une menace sérieuse pour la santé animale. L’hôte définitif est généralement un herbivore. Les œufs sont émis dans l’eau douce le plus souvent, ils donnent des miracidiums qui infestent des mollusques lesquels libèrent des cercaires. Pour la plupart des digéniens trématodes parasites, ce sont des métacercaires, formes enkystées des cercaires, qui sont les formes infestantes pour les hôtes définitifs. Les schistosomes constituent une exception chez qui le stade de cercaire est la forme infestante. C’est lors du contact de l’hôte définitif avec l’eau contaminée que se fait la transmission. Au plan systématique les trématodes appartiennent à l’Embranchement des Plathelminthes. Ces derniers sont des métazoaires triblastiques acœlomates aplatis dorso-ventralement; ils présentent une symétrie bilatérale. L’Embranchement comprend la Classe des Turbellariés, des Monogènes, des Trématodes et celle des Cestodes. Les plathelminthes sont dépourvus d’appendices, leur tube digestif est incomplet ou absent. Ils n’ont pas de cavité générale ni d’appareil circulatoire ou respiratoire. Leur appareil excréteur est de type protonéphridien. Le système nerveux comprend deux ganglions cérébroïdes suivi d’une à trois paires de cordons nerveux longitudinaux réunis entre eux par des commissures transversales. Tous les Trématodes sont parasites. Ceux trouvés chez le bétail appartiennent à la Sous-classe des Digènes. Ils sont caractérisés par la présence de ventouses musculeuses généralement hémisphériques et dépourvues de crochets. Ce sont des formes hermaphrodites (à l’exception des schistosomes), mais elles se reproduisent de manière non sexuée chez l’hôte intermédiaire qui est le plus souvent un gastéropode aquatique ou amphibie chez qui elles bouclent leur cycle évolutif.

QUELQUES TREMATODOSES DES RUMINANTS

La fasciolose est une maladie parasitaire due à un Trématode du genre Fasciola qui migre puis s’installe dans les canaux biliaires. C’est une enzootie qui de nos jours a une incidence économique énorme. Elle est caractérisée par une évolution subaiguë ou chronique entraînant des altérations hépatiques, une diminution de la croissance, de la production de lait et une perte de poids. La fasciolose a été identifiée chez le bétail au Sénégal depuis très longtemps et dans presque toutes les régions. Selon DIAW & al. (1987) au Sénégal, après la mise en service du barrage de Diama et de Manantali dans la région de St Louis, le Bassin du fleuve du Sénégal a connu de nouveaux foyers de fasciolose à Fasciola gigantica (COBBOLD ,1885), l’espèce connue au Sénégal. Les prévalences obtenues avant et après les barrages prouvent l’ampleur de la fasciolose ; cela est dû à des conditions écologiques plus favorables des mollusques hôtes intermédiaires du parasite. La fasciolose a toujours était la trématodose la plus pathogène pour le bétail surtout à Kolda avec des taux d’infestation très élevés selon plusieurs auteurs. VASSILIADES estime qu’ en 1971 aux abattoirs de Kolda, 60% des foies des bovins abattus étaient parasités par Fasciola gigantica. Le taux d’infestation y était de 57% en 1977 ; il passa à 28 % en 1985 d’après DIAW et al, (1987). Selon SECK (2005) même si la prévalence a fortement baissé dans la région de Kolda et variant selon les mois, elle peut atteindre 24 % suivant le diagnostic coprologique chez les bovins.

Leurs œufs des deux espèces comparables, sont elliptiques, volumineux operculés à l’un des pôles et de coloration jaunâtre. Ceux de F.gigantica sont plus grands mesurant 175 à 190 µm sur 90 à 100 µm pour 130 à 150 µm sur 80 µm chez F. hepatica. Fasciola gigantica est une espèce cosmopolite mais on la rencontre surtout en Afrique, dans le sous-continent indien l’Asie centrale et du Sud-est et dans les autres régions subtropicales et tropicales du monde. Fasciola hepatica se rencontre plus dans les régions à altitudes élevées.

Répartition géographique et espèces réceptives

La fasciolose ou distomatose est une maladie cosmopolite rencontrée dans les zones suffisamment humides, partout où les conditions de vie de l’hôte intermédiaire sont favorables. F. gigantica est plus répandue contrairement à F. hepatica qui a une distribution très localisée. En Afrique subsaharienne et en Asie l’agent de la fasciolose est F.gigantica. Au Sénégal on la rencontre plus dans le delta du fleuve (surtout depuis la construction des barrages de Diama et de Manantali) et dans la haute Casamance. VASSILIADES signalait déjà la distomatose à F. gigantica comme une parasitose majeure en 1971 à Kolda. Dans la région de Saint-Louis la prévalence de la distomatose passa chez les bovins de 11 % à 27 % entre les périodes d’avant et d’après barrage dans les anciens foyers comme Richard Toll, Ross Béthio ou Keur Momar Sarr (DIAW et al, 1998). De nouveaux foyers apparurent après les barrages avec une prévalence de 5 à 86 % chez les bovins à Thiago et Senda. Chez les petits ruminants, dans ces nouveaux foyers de fasciolose, la prévalence fut évaluée de 3 % à 55 % à Thémeye, Thiago et Senda alors qu’elle fut de 3 % à 20 % à Tilène, Pont gendarme et Takhembeut (DIAW et al, 1998). Quelques missions effectuées dans le Sine Saloum en 1979 et à Kaolack en 1992 ont révélées que la fasciolose a été la trématodoses la plus pathogène (DIAW et al, 1979, 1992a) avec des prévalences de 7 % en 1979 et de 2 à 7 % en 1992. En 1991 des observations de vers aux abattoirs de Tambacounda ont été réalisées et ont donné une prévalence de 2,63 % (DIAW et al, 1992b) Les ruminants sont les hôtes définitifs naturels de Fasciola. Les espèces de la famille des Bovidés sont particulièrement sensibles à ce type de parasitisme avec au Sénégal les zébus (Bos indicus), les bovins de type taurin (Bos taurus) dans la vallée du fleuve et les ndamas dans la haute Casamance. Pour les petits ruminants, le mouton et la chèvre sont moins atteints que les bovins car étant moins en contact avec l’eau ; c’est ce qui explique d’ailleurs que la chèvre ait une prévalence moins importante que le mouton. A Ross Béthio entre 1989 et 1991 les prévalences étaient de 2 à11 % chez les moutons et de 0,5 % chez les caprins (DIAW et al, 1998). Le dromadaire, l’antilope, les buffles, les girafes, les chevaux, les porcs et les Léporidés sont également réceptifs.

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