Composition et variations du peuplement ichtyologique côtier

Composition et variations du peuplement ichtyologique côtier

ANALYSE DES CAPTURES ICHTYOLOGIQUES PAR ENGIN DE PÊCHE 

Senne de plage 

Composition générale du peuplement Au cours d’un cycle annuel, de jour comme de nuit, nous avons recensé dans les trois sites (Aïn-Achir, Belvédère et la Caroube) un total de 46 espèces appartenant à 21 familles différentes. Les familles les plus diversifiées sont les Sparidae avec 6 genres et 8 espèces (Diplodus annularis, D. vulgaris, D. sargus sargus, Boops boops, Lythognatus mormyrus, Sarpa salpa, Oblada melanura et Spondyliosoma cantharus) suivie par la famille des Mugilidae avec 3 genres et 5 espèces (Mugil cephalus, Chelon labrosus, Liza aurata, L. saliens et L. ramada). Les Serranidae viennent en troisième position avec 3 espèces (Serranus cabrilla, S. scriba et Mycteroperca rubra). Les Mullidae, les Atherinidae, les Carangidae, les Scorpaenidae, les Labridae et les Gobiidae sont représentés respectivement par 2 espèces. Les familles restantes (Trachinidae, Bothidae, Blenniidae, Belonidae, Triglidae et Pomacentridae) sont représentées par une seule espèce. L’abondance totale a été estimée à 5687 individus, ce qui correspond à une biomasse globale de 16,8 kg, soit une densité approximative de 2,65 ind/m². Numériquement, les Sparidae sont toujours les mieux représentés (abondance: 3024 individus, biomasse: 4202,6 g, densité: 1,53 ind./m²), suivis des Atherinidae (abondance: 1884 individus, biomasse: 4752 g, densité: 0,87 ind./m²) puis des Mugilidae (abondance: 291 individus, biomasse: 1707 g, densité: 0,13 ind./m²). Les espèces qui dominent numériquement et pondéralement dans l’ensemble des pêches expérimentales sont, par ordre d’importance, le bogue Boops boops (2546 individus, dominances numérique et pondérale: 37,71% et 13%) suivis des athérines: Atherina punctata (1091 individus, dominances numérique et pondérale: 14,57% et 13,7%) et A. boyeri (795 individus, dominances numérique et pondérale: 13,93% et 14,3%), du poisson étoile Trachinotus ovatus (247 individus, dominances numérique et pondérale: 3,71et 5,1%) et de la saupe Sarpa salpa (208 individus, dominances numérique et pondérale: 3,2% et 4%). Les figures 18 et 19 illustrent les abondances et les dominances des principales espèces de poissons pêchés de jour comme de nuit au moyen de la senne de plage.En termes de catégories trophiques, nous observons une richesse élevée au sein des invertivores et des piscivores (respectivement 13 et 10 espèces), suivis des détritivores, des planctivores et des omnivores (respectivement 6, 5 et 4 espèces), tandis que les hyperbenthivores-piscivores (3espèces) et les herbivores (2 espèces) sont les moins diversifiés (Tab. 1). Numériquement les effectifs sont dominés par les omnivores, suivis des planctivores, les invertivores, les détritivores, les herbivores, les piscivores. Les hyperbenthivores-piscivores sont les moins abondants avec de l’abondance totale (Fig. 20). Pondéralement, les planctivores dominent l’assemblage (Fig. 21) suivis des détritivores, des omnivores, des invertivores, des herbivores, des hyperbenthivores et des piscivores

Variations spatio-temporelles

Variations nycthémérales

L’analyse des captures diurnes nous a permis de recenser 18 familles représentées par 41 espèces. Les captures sont représentées généralement par des alevins et des juvéniles. Les familles fréquentes le jour sur les petits fonds mixtes sont les Atherinidae, les Mugilidae et les Sparidae. Le mulet C. labrosus et l’atherine ponctuée A. punctata sont les deux espèces au statut écologique « très fréquent » (TF). Les autres espèces sont soit « fréquente » (F) (5 espèces: Sarpa salpa, Boops boops, Atherina boyeri, Symphodus tinca, Lithognathus mormyrus), ou « peu fréquente » (PF) (34 espèces: Diplodus vulgaris, D. anularis, D. sargus sargus, Oblada melanura, Spondyliosoma cantharus, Symphodus ocellatus, S. roissali, Labrus viridis, Mugil cephalus, Liza aurata, L. saliens, L. ramada, Mugil sp., Syngnathus acus, S. typhle rondeletti, Mullus surmuletus, M. barbatus barbatus, Trachinus draco, Trachurus trachurus, Trachinotus ovatus, Hyporhamphus picarti, Serranus scriba, S. cabrilla, Mycteroperca rubra, Apogon imberbis, Sardinella aurita, Sprattus sprattus, Bothus podas podas, Synodus saurus, Chromis chromis, Synagrops japonicus, Pomatoschistus sp., Trigloporus lastoviza, Belone belone) sur les petits fonds mixtes de la zone d’étude. Les richesses familiales et spécifiques nocturnes sont estimées respectivement à 19 et à 27. De nuit, les espèces au statut « très fréquent » (TF) sont totalement absentes. Toutes les espèces répertoriées sont soit « fréquentes » (F) (4 espèces: Boops boops, Atherina boyeri, Lithognathus mormyrus et Chelon labrosus) ou « peu fréquentes » (PF) (23 espèces Diplodus vulgaris, D. anularis, D. sargus sargus, Oblada melanura, Symphodus ocellatus, S. tinca, Liza ramada, L. aurata, L. saliens, Mugil cephalus, Mugil sp., Scorpaena notata, S. porcus, A. punctata, Mullus barbatus barbatus, M. surmuletus, Parablennius pilicornis, T. ovatus, Pomatoshistus sp., Gobius bucchichi, Gobius sp., B. belone). L’abondance, la distribution des guildes fonctionnelles, et la biomasse montrent une différence significative entre les périodes du nycthémère (Kruskal-Wallis, P < 0,05*, ANOVA, P < 0,05*, ANOVA, P < 0,05* respectivement). La période (jour) est caractérisée par une forte abondance (Fig. 22), le nombre d’individus échantillonné a été estimé à 5187 pour un poids total de 11,71 kg. La nuit l’abondance totale a été évaluée à 504 individus, ce qui représente une biomasse de 5 kg, soit une densité de 0,23 individus/m² L’analyse de la variance des principaux indicateurs écologiques utilisés montre une différence significative pour la richesse spécifique entre les différentes périodes du nycthémère. Les indices de diversité (H’) et d’équitabilité (J) sont plus élevés la nuit (3,82 et 0,79) que le jour (2,54 et 0,47) même si les valeurs de la richesse spécifique et de l’abondance sont nettement plus importantes le jour (S = 41, A = 5183 ind.) que la nuit (S = 28, A = 504 ind.). Cette différence est conservée même lorsque nous considérons chaque saison indépendamment (Tab.1) tandis que la valeur la plus faible a été enregistrée la nuit dans le site A. Ce site est le moins diversifié la nuit (H’ = 1,79) alors que le site C est le plus diversifié. Quel que soit le site échantillonné, la richesse spécifique est plus élevée le jour que la nuit. Quant aux indices de biodiversité de Shannon et de Pielou, ils sont plus élevés le jour que la nuit dans les sites A et à l’inverse du site B et C (Tab. 2). Le clustering, ainsi que l’analyse d’ordination (nMDS) réalisée sur une matrice de similarité de Bray-Curtis organisent les échantillons en deux groupes distincts (Figs. 24, 25). Les différences entre ces groupes sont confirmées par l’analyse ANOSIM (R global = 0,48, P < 0,05*). Les espèces responsables de la discrimination entre les groupes sont identifiées à l’aide des résultats de l’analyse SIMPER. Les espèces qui contribuent sensiblement à la dissimilarité dans les deux groupes (nuit-jour) sont B. boops, A. boyeri, A. punctata, C. labrosus, T. ovatus et L. mormyrus. Ces 5 espèces à elles seules expliquent 26,69%, 21,48%, 19,87%, 6,66%, 5,44% et 4,87% de dissimilarité

 Variations mensuelles

L’abondance et la richesse spécifiques relevées sur l’ensemble des 216 traits diffèrent significativement en fonction des mois (Kruskal-Wallis, P < 0,05*, ANOVA, P < 0,05*). L’abondance maximale a été enregistrée en avril (1313 ind.) et en mai (1208 ind.), tandis que la valeur la plus faible a été enregistrée en novembre (94 ind.). Sur les 46 espèces pêchées, 3 seulement sont classées comme « très fréquentes » (TF) (L. mormyrus, Résultats Boubekeur S., 2018 37 A. boyeri, A. punctata), 8 comme « fréquentes » (F) (C. labrosus, L. ramada, M. cephalus, B. boops, S. salpa, D. sargus sargus, D. annularis, S. tinca) et 35 comme « peu fréquentes » (Tab. 3).

Table des matières

MATERIEL ET METHODES
1. MILIEU ETUDE
1.1. Presentation du Golfe d’Annaba
1.2. Hydrodynamisme
1.3. Choix des stations
1.3.1. Plage Ain Achir (site A)
1.3.2. Plage Belvédère (Site B)
1.3.3. Plage La Caroube (Site C)
2. STRATEGIE D’ECHANTILLONNAGE
2.1. Senne de plage
2.2. Filet trémail
2.3. Mode opératoire et effort de pêche
2.4. Mesures physico-chimiques
2.5.Analyses bactériologiques
3. ANALYSE DES CAPTURES
3.1. Biométrie
3.2. Indices écologiques
Richesse spécifique (S)
Abondance (A)
Dominance (Di)
Densité (D)
Biomasse
Fréquence d’occurrence (FO%)
3.3.Analyse de l’effort d’échantillonnage
3.4.Traits fonctionnels
3.5.Analyse de la structure des assemblages
Indice de Shannon (H’)
Indice d’equitabilité de Pielou (J)
3.6.Analyses statistiques
RESULTATS
1. PHYSICO-CHIMIE
1.1. Température
1.2. Salinité
1.3. Oxygène dissous
1.4. pH
1.5. Structure temporelle des facteurs environnementaux
2. BACTERIOLOGIE
3. EFFORT D’ECHANTILLONNAGE
4. ANALYSE DES CAPTURE PAR ENGIN DE PECHE
4.1. Senne de plage
4.1.1. Composition générale du peuplement
4.1.2. Variations spatio-temporelles
4.1.2.1. Variations nycthémérales
4.1.2.2. Variations mensuelles
4.1.2.3. Variations spatiales
4.1.3. Structure démographique
4.1.4. Influence des paramètres environnementaux
4.2. Filet trémail
4.2.1. Composition générale du peuplement
4.2.2. Variations spatio-temporelles
4.2.2.1. Variations nycthémérales
4.2.2.2. Variations mensuelles
4.2.2.3. Variations spatiales
4.2.3. Structure démographique
4.2.4. Influence des paramètres environnementaux
DISCUSSION
1. Paramètres physico-chimiques
2. Composition et diversité ichtyologique
3. Fréquence d’occurrence
4. Variations nycthémérales
5. Saisonnalité des abondances
6. Guildes écologiques
7. Répartition spatiale
8. Structure démographique
9. Zone d’alevinage et période de recrutement
10. Influence des paramètres environnementaux

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