Compréhension du trouble de la personnalité limite selon une approche

Selon l’APA (2013), le diagnostic d’un trouble de la personnalité limite s’établit en fonction de la présence ou non de certains critères; ces critères rendent compte de divers comportements pathologiques. De façon générale, le trouble de personnalité limite se caractérise par un mode d’instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de soi et des affects avec une impulsivité marquée. Ce mode de fonctionnement apparaît au début de l’âge adulte et se manifeste dans au moms deux des domaines suivants: (1) la cognition qui comprend la perception de soi, des autres et des événements; (2) l’affectivité, c’est-à-dire la diversité, l’intensité, la labilité et l’adéquation de la réponse émotionnelle; (3) le fonctionnement interpersonnel; et (4) le contrôle des . impulsions. Le diagnostic de trouble de personnalité limite peut être posé lorsqu’un individu présente au moins cinq des neuf manifestations suivantes: (1) efforts effrénés pour éviter les abandons réels ou imaginés; (2) mode de relations interpersonnelles instables et intenses caractérisé par l’alternance entre des positions extrêmes d’idéalisation et de dévalorisation; (3) instabilité marquée et persistante de l’image de soi; (4) impulsivité dans au moins deux domaines potentiellement dornn1ageables pour l’individu; (5) répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires, ou d’automutilations; (6) instabilité affective due à une réactivité marquée de l’humeur; (7) sentiments chroniques de vide; (8) colères intenses et inappropriées ou difficulté à contrôler sa colère; et (9) survenue transitoire dans des situations de stress d’une idéation persécutoire ou de symptômes dissociatifs sévères.

Selon l’APA (2013), 1,6 à 5,9 % de la population générale présente un trouble de la personnalité limite. Les individus qui souffrent de ce trouble sont des femmes dans 75 % des cas. La prévalence du trouble est de 10 % chez les individus consultant en psychiatrie et d’environ 20 % pour les patients hospitalisés au sein des services de psychiatrie.

Compréhension du trouble de ]a personnalité limite selon une approche structurale 

Dans un premier temps, nous présentons une compréhension davantage descriptive du trouble de la personnalité selon Kemberg (1989, 2001) en décrivant les symptômes permettant d’indiquer la possible présence d’un trouble de la personnalité limite. Dans un deuxième temps, une compréhension structurale du trouble est présentée mettant en lumière différents éléments de la personnalité comme la faiblesse du moi, les processus de pensée, les mécanismes de défense, les relations d’objet ainsi que les trois échelons de la personnalité limite élaborés par Kemberg (1989, 2001).

Symptômes 

Kemberg (1989, 2001) considère l’organisation limite de la personnalité comme étant une organisation pathologique, stable et spécifique. Elle ne constitue pas un état transitoire oscillant entre la névrose et la psychose. L’auteur fait mention de certains symptômes dont la présence de deux ou trois d’entre eux évoque la possibilité d’une organisation limite sous-jacente: (1) une angoisse chronique et diffuse; (2) au moins deux symptômes névrotiques tels les phobies multiples, les symptômes obsessionnels, les symptômes de conversion, les réactions dissociatives, l’hypocondrie ainsi que les tendances paranoïdes et hypocondriaques; (3) des tendances sexuelles perverses polymorphes; (4) une structure prépsychotique classique (paranoïde, schizoïde, hypomane et cyclothymique avec importantes tendances hypomanes); (5) une personnalité impulsive et la toxicomanie; ainsi qu ‘un (6) trouble de la personnalité d’échelon inférieur. Nous aborderons plus loin le concept d’échelon.

Faiblesse du Moi 

Les symptômes décrits ci-dessus constituent des indices pouvant indiquer la présence d’une organisation limite sous-jacente. Toutefois, selon Kemberg (1989, 2001), le diagnostic de l’organisation limite dépend principalement de la faiblesse du moi. La faiblesse de moi se caractérise par des mécanismes de défense primitifs, un manque de tolérance à l’angoisse, un manque de contrôle pulsionnel ainsi qu’un manque de développement des voies de sublimation. La tolérance à l’angoisse représente la manière dont le moi réagit à toute charge d’angoisse supplémentaire. Le manque de tolérance à l’angoisse se traduit par la formation de nouveaux symptômes, de conduites pathologiques ou d’une régression du moi. Quant au manque de contrôle pulsionnel, il se traduit par une incapacité de l’individu à maitriser ses pulsions et ses émotions. De ce fait, l’individu tend à adopter des comportements qui vont à l’encontre de son jugement et de ses intérêts. Pour ce qui est du manque de développement des voies de sublimation, Kemberg évoque l’incapacité de l’individu à développer sa créativité dans des domaines qui outrepassent les limites de son milieu, de son éducation ou de sa formation.

L’auteur mentionne également l’importance de prendre en considération l’émergence des processus pnmalres de pensée, pUlsque selon lui, ils demeurent le témoin  structurel le plus important de l’organisation limite de la personnalité. Les individus qui présentent une organisation limite montrent rarement de troubles formels de leurs processus de pensée. Cependant, les tests projectifs, plus principalement l’exposition à des stimuli peu structurés, permettent de mettre en évidence les processus primaires de la pensée chez les individus (Kemberg, 1989,2001).

Table des matières

Introduction
Contex te théorique
Définition selon l’approche descriptive et ampleur du phénomène
Compréhension du trouble de la personnalité limite selon une approche
structurale
Symptôn1es
Faiblesse du Moi
Mécanisn1es de défense
Relations d’objet
Continuum: échelon supérieur à inférieur
Échelon supérieur: la personnalité hystérique
Échelon moyen: la personnalité infantile
Échelon inférieur: la personnalité narcissique
Pronostic de traitement psychothérapeutique
Évaluation des indicateurs d’abandon et d’engagement en thérapie
Études réalisées auprès de populations hétérogènes
Études réalisées auprès d’individus présentant un trouble de la personnalité
Études réalisées auprès d ‘ individus présentant un trouble de la personnalité
limite
Études réalisées avec le Rorschach auprès d’individus présentant un trouble
de la personnalité limite
Pertinence et originalité de l’étude
Formulation des objectifs, hypothèses et questions de recherche
Méthode
Participantes
Instruments de mesure
Questionnaire sociodémographique
Rorschach
Indices liés à la perception des relations
Autres indices liés aux relations d’objet
Dépendance orale
Récurrence de l’objet
Capacité d’expression subjective
Indices liés au narcissisme
Indices liés à la régulation émotionnelle et à la souffTance
psychologique
Déroulement
Résultats
Analyse des données
Présentation des résultats
Indices li és à la perception des relations
Autres indices liés aux relations d’objet
Indices liés au narcissisme
Indices liés à la régulation émotionnelle et la souffrance psychologique
Discussion
Portrait général de l’ensemble des femmes
Caractéristiques sociodémographiques et cliniques
Perception des relations d’objet
Dépendance interpersonnelle et capacité d’expression subjective
Narcissisme
Régulation émotionnelle
Différences observées entre les deux groupes de femmes
Forces et limites de l’étude
Conséquences et retombées cliniques de l’étude
Conclusion

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