Contribution a la cartographie et a la caractérisation pétrographique des roches basiques et ultrabasiques

Les métabasaltes en pillow

Ils constituent les affleurements les plus représentatifs. Ce sont essentiellement des métabasaltes en pillow-lavas associés à des quantités moins importantes de métabasaltes massifs qui occupent les flancs des collines ou s’engouffrent dans des poches entre collines. Ces métabasaltes sont antérieurs à toutes les autres formations du secteur. Ces métabasaltes , vert clair, se présentent en coussins sub-arrondis et parfois elliptiques. Les pillow-lavas sont composés d’une tête (région circulaire), d’une queue (partie effilée). L’axe tête-queue indique la surface de stratification (orientation de la So). Son inclinaison observée dans le secteur indique une déformation. Les pillow-lavas sont aussi constitués d’un pédoncule orienté vers le bas et d’une partie concave orientée vers le haut.
Cette disposition implique que la coulée n’a pas été inversée. La tête, la queue, le pédoncule et la partie concave constituent le corps du pillow-lavas. Ces pillow-lavas comprennent aussi un cortex qui entoure le corps du pillow lavas et constitue la zone d’alimentation du pillow lavas lors de sa mise en place. Le cortex vert sombre est très déformé parfois microplissé. Le pillow lavas est parfois découpé par de petits pédoncules variolitiques liées à l’hydrothermalisme et témoignent d’une mise en place dans un milieu sous aquatique profond.
De petites pillow-lavas se forment dans l’espace interpillow où nous trouvons parfois du quartz étoilé. Ces métabasaltes ont des tailles variables dont les maximales se rencontrent  la Gambie. La roche à l’affleurement se présente en enchaînement de buttes de même nature pétrographique, séparés par des ravins.

Les quartzites rubanés et les filons de quartz 

Les quartzites se présentent en bancs de plusieurs dizaines ou centaines de mètres d’épaisseurs avec une alternance de bandes claires siliceuses (blanc, blanc rosâtre, rose violacée) et de bandes sombres argileux. L’épaisseur des bandes est variable. Ils seraient d’anciens jaspes à radiolaires (Dia, 1997) ayant recristallisés du fait de phénomènes tectoniques. Ils sont tous orientés dans la même direction de N160 à N180, de même que les filons de quartz . Ils constituent la couverture sédimentaire des basaltes et gabbros qu’ils recoupent . Ils sont postérieurs à ces roches. Les squelettes siliceux des radiolaires résistant à la profondeur de compensation des carbonates (CCD), vers 4000 mètres de profondeur, montrent qu’ils se sont déposés et dissous en milieu marin assez profond. Ainsi nous pouvons considérer le milieu de formation des basaltes de profond. Ensuite est intervenue une phase d’ouverture accompagnée de l’intrusion des gabbros.

Les ultrabasites

Elles sont rencontrées à Mako Est jusqu’à Lamé où elles sont plus représentatives . A Mako Ouest, elles forment une colline allongée dans la même direction que les quartzites et se prolongent par trois autres buttes. Elles sont toujours associées à des intrusions de gabbros. Elles sont affectées, dans la partie Est, de failles où s’incrustent des tufs andésitiques et rhyolitiques. Ces roches sont postérieures aux métagabbros qu’ils recoupent et antérieures aux tufs, qui les recoupent . La roche est très dense et holomélanocrate . Sa patine de couleur rubéfiée a subi une altération. Les trous qu’on y rencontre sont dus à l’altération différentielle des olivines et les protubérances celle des pyroxènes. Le produit de l’altération est la serpentine. La serpentinisation se fait alors au détriment des olivines ou des pyroxènes. La partie saine est constituée d’olivines et de pyroxènes et faibles quantités d’amphiboles. Ce sont des lherzolites (à Mako Ouest) qui passent latéralement à des gabbros.

Les méta-andésites, brèches et tufs andésitiques polygéniques

La méta-andésite (10a) est une roche verdâtre constituée de pyroxènes et d’amphibole dans une mésostase à microlithe de plagioclase. Nous y observons par endroits des phénocristaux de pyroxène. Elle est localisée localement à Mako Ouest au dessus des gabbros . Les tufs andésitiques sont essentiellement observés à Mako Ouest jusqu’à Badian-Bafoundou. Puis à Mako Est en faible quantité recoupant les ultrabasites .
Nous y distinguons des baguettes de plagioclase avec des microlites de plagioclase, des pyroxènes et amphiboles. Les lithoclastes, de grandes tailles, sont emballés par un ciment siliceux. Ils sont en lithage moyen, de nature volcanique et sédimentaire.
Les tufs andésitiques à plagioclase de Bafoundou , à éléments fins, avec de très nombreux affleurements de roches sombres à marron, de dimensions centimétriques à quelques décimètres, de forme elliptique orientée généralement dans la direction de N140. Les blocs, rubéfiés, montrent une roche d’altération avec la stratification gros-moyen-gros de clastes emballés dans une mésostase de plagioclase, avec des phénocristaux de plagioclase. Les tufs bréchiques polygéniques , sombres, avec des blocs plus ou moins anguleux orientés dans la même direction de N158-36, mais de tailles variables et globalement moyennes. Les blocs sont majoritairement d’origine volcanique (andésitique) e s’associent à d’autres d’origine sédimentaire avec des galets arrondis de silex. Le ciment est siliceux.

Les rhyolites et tufs rhyolitiques

Les tufs rhyolitiques : au Sud de l’antenne de la station hertzienne, sur la RN7 nous avons des roches débitées en feuillets avec une alternance de lits clairs siliceux et de lits sombres rosâtres, argileux. Ce sont les tufs rhyolitiques de la porte de Mako qui se poursuivent vers Boto (Mako Est). L’affleurement montre une déformation ductile et est orienté N128 48S-SW. Ils sont schistosés et cisaillés.
Les clastes dans les tufs andésitiques sont plus fins au fur et à mesure qu’on s’éloigne des méta-andésites (de Mako Ouest à Bafoundou). En effet, un volcanisme andésitique, explosif, y est mis en place et les produits les plus fins projetés non loin du cratère ont subit un transport par les eaux associées à des cendres volcaniques et se sont déposés jusqu’à Bafoundou (seul les éléments fins associés à la boue volcanique arrivent à Bafoundou). Les brèches andésitiques, à éléments anguleux, ne souffrant elles d’aucun transport, témoignent de la proximité d’un cratère (proximité avec la méta-andésite). Comparés aux tufs andésitiques de Mako Ouest où les lithoclastes sont arrondis à sub-arrondis, et ceux de Bafoundou qui sont plus fins. Les tufs andésitiques montrent en générale un granoclassement positif, les éléments les plus grossiers se trouvant en bas. Le ciment est une boue siliceuse qui n’a d’origine que du volcanisme acide ayant donné les rhyolites. Les clastes transportés arrondis à sub-arrondis dans les tufs andésitiques polygéniques de Mako Ouest sont en lithage moyen (clastes et ciment en quantités presque égales), le ciment est alors présent depuis le transport. Le litage observé des clastes andésitiques montre qu’ils étaient entrain de se mettre en place quand survient le volcanisme acide. Nous en déduisons que le volcanisme andésitique est légèrement antérieur au volcanisme acide des rhyolites. Toutefois les tufs andésitiques sont bien antérieurs à ceux rhyolitiques.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
I. PRESENTATION DU CRATON OUEST AFRICAIN
I.1. Les formations archéennes
I.2. Les formations birimiennes
II. LA BOUTONNIERE DE KEDOUGOU-KENIEBA
II.1. Cadre géologique
II.1.1. Le groupe de Mako
PRESENTATION DES RESULTATS
I. ETUDE LITHOLOGIQUE ET PETROGRAPHIQUE DU SECTEUR
I.1. Les métabasaltes
I.1.1. Les métabasaltes en pillow
I.1.2. Les métabasaltes massifs
I.2. Les métagabbros
I.3. Les quartzites rubanés et les filons de quartz
I.4. Les ultrabasites
I.5. Les andésites, les bréches et les tufs andésitiques
I.6. Les rhyolites et tufs rhyolitiques
I.7. Les granites et pegmatites
II. LES STRUCTURES
II.1. Les trucures de la déformation cassante
II.1.1. Les failles
II.1.2. Les fentes de tension
II.1.3. Les diaclases
II.2. Les structures de la déformation ductile hétérogène
II.2.1. Les plis et le boudinage
II.3. Les structures de la déformation ductile homogène
II.3.1. La schistosité et la linéation
III. ETUDE MINERALOGIQUE DES ROCHES BASIQUES ET ULTRABASIQUES
III.1. Les métabasaltes en pillow de Badian
III.2. Les métabasaltes à pustules de quartz
III.3. Les métagabbros de Niéméniké
III.4. Les métagabbros shear zone de Mako
III.5. Les gabbros de Mako Est
III.6. La lherzolite du Mansaring-Tana
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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