CYSTICERCOSE PORCINE

Filière porcine

Cheptel porcin

Avec un effectif de 1 625 200 têtes en 2015, la répartition du cheptel porcin à Madagascar n’est pas la même. Elle varie selon les conditions des milieux d’élevage, les ressources de la population locale, les maladies existantes et préexistantes ainsi que les conditions sanitaires dans la région, les traditions et les coutumes de la population.

L’élevage porcin se concentre surtout dans les deux provinces situées sur les hautes terres : Antananarivo et Fianarantsoa, où l’accessibilité des aliments par rapport aux autres provinces est meilleure. Cependant, il y a aussi d’autres provinces comme Mahajanga, au Nord-Ouest et Diego-Suerez au Nord, qui sont riches en élevage porcin.

Races existantes

Le porc également appelé cochon est un animal omnivore appartenant à l’embranchement chordé vertébré, à la classe mammifère placentaire, ordre cétartiodactyle suiforme, famille des suidés et au genre Sus.

Trois principales races de porcs existent à Madagascar : la race locale « kisoa zanatany ou kisoa gasy », les races modernes « kisoa vazaha » et les races métisses. La race locale se caractérise par son format longiligne et sa couleur, généralement noire ou grise, parfois pie-noire. Elle a une performance faible par rapport aux autres races. Sa croissance est lente, avec un rendement de carcasse environ de 60%. L’avantage de cette race repose sur sa capacité à s’adapter dans des conditions difficiles. Elle possède une bonne résistance à la chaleur et l’insolation, une bonne tolérance aux variations alimentaires, ainsi qu’une faible exigence en termes d’entretien et moyens financiers. De plus, elle présente une bonne fécondité avec de prolificité de 10 à 12 porcelets et 1,5 portée par an en moyenne.

Le Large White et le Landrace sont considérées comme des races de porcs importées le plus exploitées à Madagascar. Le porc Large White se caractérise par un port d’oreilles dressées, tandis que le Landrace se démarque par un port d’oreilles horizontales dirigées vers l’avant. Grace à leurs excellentes performances de prolificité et de croissance, elles améliorent et augmentent la productivité du cheptel porcin Malagasy depuis leur importation [22]. Leur GMQ, IC et prolificité sont respectivement de 600g, de 2.34 et de 14 porcelets par porté.

Les porcs métis résultent des croisements entre les races locales et les races améliorées. Beaucoup des éleveurs Malagasy pratiquent ce types d’exploitation afin d’obtenir les performances génétiques entre ces deux races. Ils se caractérisent par leurs bonnes aptitudes pour l’élevage et un peu d’exigence en termes de soins.

Systèmes d’élevage

Élevage extensif ou élevage de type traditionnel
C’est le mode d’élevage le plus pratiqué dans les zones rurales, représentant 70% des exploitations rencontrées. Ce type d’exploitation est plus simple. Les porcs divaguent librement en plein air aux alentours de la maison familiale et se nourrissent des débris qu’ils y trouvent . La plupart de races exploitées sont de type local, rarement des races métisses. Il se caractérise par un niveau d’investissement très faible en bâtiment, en alimentation et au suivi sanitaire. L’alimentation est principalement constituée par de restes de cuisine, son du riz et l’écart de triage des produits agricoles. La plupart des éleveurs n’ont pas de connaissances concernant l’importance de la biosécurité et du suivi sanitaire de leurs animaux. Par conséquent, l’hygiène des bâtiments, la vermifugation et la vaccination des animaux sont totalement ou partiellement négligées. La rentabilité est correcte grâce aux faibles coûts de l’achat et d’entretien des animaux.

Élevage semi-intensif ou élevage amélioré
C’est le type d’élevage fréquemment rencontré chez les foyers ayant d’autres sources de revenus [23]. Les éleveurs ont commencé à améliorer leurs systèmes d’exploitation : pratique de bâtiment dur  , choix de races métisses, apport des aliments complémentaires comme le maïs ; le son fin; le manioc et d’autres. L’hygiène des bâtiments et la prophylaxie des animaux sont presque respectées.

Élevage intensif ou élevage moderne
Ce système d’élevage est encore très rare à Madagascar. Les porcs sont enfermés dans un bâtiment muni des loges correspondant à leur stade physiologique. Il se caractérise par des effectifs de grande taille (plus de 100 têtes), l’utilisation des races importées (Large White et Landrace) et un investissement lourd en bâtiments, alimentation et médicaments. Son rôle socio-économique est important car elle crée une source de revenus importantes pour les exploitants.

Types d’élevage

Naisseur
Ce type d’exploitation ne vise que la commercialisation de porcelets sevrés et de truies reformées. L’élevage comprend de truies, de cochettes, de porcelets et de verrats.

Naisseur-engraisseur
Ce type d’élevage produit en même temps de porcelets pour l’élevage engraisseur et de porcs engraissés destinés à la consommation. La proportion des éleveurs pratiquant ce type d’exploitation varie de 35 à 60% aux alentours d’Antananarivo [26]. Le mode de reproduction le plus pratiqué à Madagascar chez le porc est la monte naturelle. En effet, certains éleveurs de l’élevage naisseurs et naisseur-engraisseur pratiquent l’activité de verratier.

Engraisseur
La spécificité de ce type d’élevage est la commercialisation de porcs engraissés. Au sein de l’élevage, il n’y a que de porcs en croissance et de porcs en phase d’engraissements.

Commercialisation

La présence de la maladie de Teschen depuis les années 50 a entrainé la suspension de l’exportation des porcs vivants et des produits d’origine porcine pour Madagascar. La production est destinée à la consommation locale. Pour les porcs vivants, l’achat et la vente se font, soit au niveau des marchés  , soit directement auprès de zones de productions (élevage naisseur ou naisseur-engraisseur). Pour l’élevage engraisseur, les porcs engraissés sont collectés auprès de l’exploitation par les bouchers ou collecteurs et acheminés vers l’abattoir de la ville. Après l’inspection faite par le vétérinaire, l’abattoir approvisionne les grandes surfaces, les transformateurs et les bouchers. Ces derniers assurent la vente aux consommateurs. Pendant les périodes de fêtes (fête nationale, noël et nouvel an), les éleveurs abattent les porcs localement et vendent les viandes aux foyers du même quartier. En outre, les porcs positifs (présentant des grains de cysticerques) lors de la palpation de la langue sont abattus et vendus clandestinement .

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : RAPPELS
I. ÉLEVAGE À MADAGASCAR
II. FILIÈRE PORCINE À MADAGASCAR
II.1. Cheptel porcin
II.2. Races existantes
II.3. Systèmes d’élevage
II.4. Types d’élevage
II.5. Commercialisation
III. CYSTICERCOSE PORCINE
III.1. Définition
III.2. Étiologie
III.3. Cycle évolutif du Taenia solium
III.4. Répartition mondiale
III.5. Transmission et facteurs de risques
III.6. Importance
III.7. Méthodes de diagnostic
III.8. Traitement
III.9. Prévention
DEUXIÈME PARTIE : MÉTHODES ET RÉSULTATS
I. MÉTHODES
I.1. Cadre de l’étude
I.2. Type de l’étude
I.3. Durée de l’étude
I.4. Période de l’étude
I.5. Population de l’étude
I.6. Critère d’inclusion
I.7. Critères d’exclusion
I.8. Mode d’échantillonnage
I.9. Variables de l’étude
I.10. Collecte de données
I.11. Traitement et analyse de données
I.12. Limites de l’étude
I.13. Considérations éthiques
II. RÉSULTATS
II.1. Description générale de la population d’étude
II.2. Caractéristiques des porcs
II.3. Séroprévalence de la cysticercose porcine
II.4. Caractéristiques des acteurs
II.5. Perception des acteurs à l’application systématique du TDR de la cysticercose au niveau des marchés de porcs vivants
TROISIÈME PARTIE : DISCUSSION
CONCLUSION 

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