Etude des effets induits par le rejet

Etude des effets induits par le rejet

Identification des caractéristiques du rejet : choix des polluants concernés

Les caractéristiques du rejet doivent être détaillées en termes de composition, de nature, de quantité, et de variabilité. En fonction de cela, il sera ensuite possible d’évaluer le cheminement du rejet dans les différentes composantes du territoire d’étude par l’intermédiaire de sa concentration. Les polluants sont véhiculés par un vecteur : l’eau. Avant d’être prélevée par l’homme, l’eau chemine de façon naturelle du cours d’eau de rejet vers un exutoire : soit un autre cours d’eau soit un estuaire, soit un plan d’eau, soit la mer/l’océan. Les écosystèmes traversés par l’eau vont avoir une influence sur sa composition par le biais de nombreux phénomènes plus ou moins complexes. Tout d’abord, vont intervenir les phénomènes de dilution, plus ou moins importants, suivant le rapport des débits et plus ou moins vite (sous-entendu, la dilution va s’effectuer sur une certaine distance en aval du rejet). Viennent ensuite des phénomènes qui ensemble peuvent être regroupés sous le terme d’autoépuration : l’oxydation, la réduction, l’absorption, l’adsorption, la précipitation, le dépôt… Ils se produisent dans l’eau et dans tous les écosystèmes. Ceci implique que le flux de pollution évolue lors de son parcours dans l’écosystème. Il est donc nécessaire de connaître le mieux possible le comportement des composés présents dans l’eau pour évaluer leur devenir et les cibles qu’ils peuvent potentiellement atteindre. Les polluants vont donc évoluer différemment dans les écosystèmes suivant leur nature. Les polluants biodégradables, autrement dit, les nutriments, vont entrer dans les cycles trophiques des écosystèmes. Les métaux entrent également dans ces cycles mais sont assimilés en très petite quantité. Par ailleurs, certains polluants, dits persistants, vont également être assimilés par les organismes mais ils ne vont pas se dégrader. Ils ne rentrent pas dans les cercles trophiques, ils s’y bio-accumulent. Pour ces derniers comme pour les métaux, il existe des Normes de Qualité Environnementales (NQE) qui permettent de limiter les impacts aussi bien sur l’homme que sur les écosystèmes. Ces normes sont des concentrations maximales admissibles dans les milieux. Ainsi, les polluants soumis aux NQE ne sont pas pris en compte dans le périmètre de l’étude du cheminement des polluants dans les écosystèmes et l’évaluation des distances d’effets. Les composés pour lesquels les distances d’effets vont être calculées correspondent aux paramètres physico-chimiques de l’évaluation de l’état écologique définis dans l’arrêté du 25/01/2010 qui sont évalués en termes de concentration. 

Remarque : Dans le cas d’une installation déjà en exploitation, il est possible d’être confronté à des paramètres contrôlés (définis dans l’arrêté d’autorisation d’exploiter) différents de ceux présentés dans le Tableau 12. Dans ce cas, il est nécessaire de conserver, pour l’étude qui va suivre, les paramètres correspondant (en général DCO, DBO5, Phosphore total). Dans le cas d’une nouvelle installation, il sera peut-être pertinent de choisir des paramètres de contrôle en accord avec les paramètres surveillés au niveau des masses d’eau. 

Quantification des effets

Comme expliqué dans le chapitre 3, les phénomènes d’autoépuration ne seront pas considérés dans ce travail. En première approximation, il est possible de calculer les modifications qu’implique un rejet sur les masses d’eaux réceptrices et avals (voir Figure 37) par calcul de dilution (voir équation 3). Il est important de noter que les calculs qui suivent ne tiennent pas compte de la dégradation du composé dans le milieu, ce qui a pour conséquence de majorer les concentrations et donc les effets. Ces calculs ne tiennent pas non plus compte de la saisonnalité éventuelle des rejets. En cas de saisonnalité, les effets peuvent être calculés de la même façon pour chaque « saison ». 

Identification des dommages potentiels, des cibles et des parties prenantes

Objectif : Identifier les dommages potentiels sur le territoire, les cibles et les parties prenantes Données d’entrée : Données locales sur le territoire d’étude, ses composantes et leur fonctionnement Méthode : Dans les étapes précédentes, les flux d’eau et de polluants ainsi que les composantes du territoire d’étude potentiellement atteints par ces derniers ont été identifiés. La modification des milieux peut entraîner des impacts divers (Tableau 14). Ces impacts peuvent provoquer des dommages sur les services produits par les différentes composantes du territoire. La matrice « portrait-eau » établie à l’étape 3 (Figure 36) donne un aperçu des services potentiellement fournis par ces composantes. L’objectif de cette étape est à présent d’identifier les services pouvant potentiellement subir des dommages au sein de ces composantes, ainsi que les cibles qui y sont associées. Les cibles sont les bénéficiaires de ces services. 

Identification des services potentiellement dommageables des différentes composantes

Dans un premier temps, la démarche consiste à identifier les services fournis par les différentes composantes qui peuvent être affectés par les impacts de la modification du milieu. Ces services peuvent subir des dommages de manière directe ou indirecte (causés par un ou plusieurs dommages directs). En matérialisant ces dommages par des flèches, un arbre des conséquences permettant de visualiser le spectre des dommages liés à la modification physicochimique du milieu récepteur peut être construit (Figure 38).La construction de l’arbre des dommages démarre à partir de l’élément déclencheur : dans l’étude des impacts des rejets d’eaux usées, l’élément déclencheur est la modification du milieu dans lequel l’effluent est rejeté. Cette modification se traduit en termes quantitatifs et qualitatifs (effets évalués à l’étape 3.2). Elle entraîne potentiellement en premier lieu des dommages sur les services fournis par le milieu récepteur et en second lieu sur les services fournis par les autres composantes de la matrice « portrait-eau ». Les dommages directs liés à la modification de la qualité d’un milieu affectent les services produits par ce milieu et ainsi que le service de régulation de la qualité du ou des milieux directement connectés. Le ou les milieux directement connectés sont les milieux séparés par une seule flèche dans le diagramme des flux d’eau établis à l’étape 3.1. Dans l’exemple de la Figure 35, le seul milieu directement connecté au cours d’eau 1 est le cours d’eau 2. Puis, parmi les services produits par le cours d’eau 1, un certain nombre peut être affecté par un rejet d’eaux usées. Ils doivent être passés au crible pour savoir s’ils peuvent subir des dommages suite au rejet. Cette évaluation passe soit par des avis d’experts, soit par des recherches bibliographiques. Les dommages directs qui affectent ces services peuvent eux même avoir des conséquences sur d’autres services de la même composante ou d’une autre. On parle alors de dommages indirects.

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