Evaluation de l’efficacité des produits désinfectants STERiZAR® vis-à-vis des germes isolés au service de réanimation

Généralités sur les Infections Nosocomiales (IN)

Le Ministère de la santé et du sport en France, a défini une infection nosocomiale comme étant une infection qui survient au cours et au décours d’une prise en charge (diagnostique, thérapeutique, palliative, préventive et éducative) d’un patient et qui n’était ni présente, ni en incubation au début de la prise en charge (Ministère de la santé et du sport, 2009). Selon Perrod (2005), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2008 a défini une infection nosocomiale comme suit : « infection acquise à l’hôpital par un patient admis pour une raison autre que cette infection. Une infection survenant chez un patient à l’hôpital ou dans un autre établissement de santé et chez qui cette infection n’était ni présente ni en incubation au moment de l’admission. Cette définition inclut les infections contractées à l’hôpital mais qui se déclarent après la sortie, et également les infections professionnelles parmi les personnels de l’établissement ». Ainsi une IN est une infection contractée dans un établissement de santé. Ce concept a été élargi de façon à englober tout événement infectieux en rapport avec un processus, une structure ou une démarche de soin dans un sens très large et on parle désormais plutôt d’Infection Associée aux Soins (IAS) (Ellenberg, 2005).
Le terme « nosocomial » tire son origine du grec nosos signifiant « maladie » et komein qui signifie «soigner». Le grec s’est ensuite latinisé nosocomium pour signifier l’hôpital (Ellenberg, ibid.). Donc une infection est dite nosocomiale ou hospitalière, si celle-ci n’était ni présente ni en cours d’incubation au début de la période de soins et qu’elle se déclare au moins 48 heures après l’admission (ou un délai supérieur à la période d’incubation lorsque celle-ci est connue) du patient à soigner. Cependant ce délai ne doit pas être appliqué sans réflexion. Il est recommandé d’apprécier, dans les cas douteux, la plausibilité du lien causal entre hospitalisation et infection. Pour les infections du site opératoire, on considère habituellement comme associées aux soins les infections survenant dans les 30 jours suivant l’intervention ou, s’il y a mise en place d’un implant, d’une prothèse ou d’un matériel prothétique dans l’année qui suit l’intervention.

Acquisition des IN

Schématiquement, deux modes d’acquisition sont possibles : La voie « endogène » : les sites normalement stériles sont contaminés puis colonisés par la flore dont est porteur le patient lui-même, à la faveur d’une rupture des barrières du système de défense naturelle telle que la peau et la muqueuse. Ainsi, il est quasiment impossible d’éviter la colonisation des voies aériennes supérieures chez un patient à qui l’on a mis en place un tube endotrachéal pour assurer une ventilation mécanique par exemple. Cette flore est souvent modifiée par rapport à celle des sujets sains du fait de la maladie, de ses conséquences et d’éventuels traitements antibiotiques antérieurs (Brun-Buisson et al., 2005).
La voie « exogène » : elle consiste en la colonisation, éventuellement suivie d’infection, du patient par des bactéries extérieures, provenant d’autres malades ou de l’environnement hospitalier (tels que les surfaces, l’air et l’eau) et humain (tels que les patients, soignants et visiteurs). Cette voie a une importance relativement plus grande en réanimation que dans d’autres secteurs, du fait de la densité des soins et de la fréquence des procédures, augmentant le risque d’exposition des malades à une transmission des bactéries d’un malade à l’autre (transmission croisée) (Brun-Buisson et al., 2005). Le plus souvent, lorsque l’origine de la contamination du patient est exogène, elle peut se faire selon 3 modalités :
Par contact direct : la transmission des micro-organismes d’un patient à un autre peut se faire selon 3 voies (Doit et Bingen, 2012):
Par contact direct de la peau et des liquides biologiques (tels que les selles, l’urine, les sécrétions respiratoires et le pus) d’un patient infecté ou contaminé. C’est principalement le mode de transmission des germes cutanés et des gastroentérites.
Par des gouttelettes de sécrétions respiratoires : les micro-organismes se retrouvant dans des particules de gros diamètre et qui sont émises lors de la toux, la parole et l’éternuement peuvent contaminer une personne en se déposant dans ses conjonctives ou ses muqueuses nasales lors des contacts rapprochés. Ceci concerne généralement les germes responsables des infections nosocomiales de type respiratoire.
Par transmission aéroportée : les micro-organismes sont émis par la toux et portés par des particules de faible diamètre qui ont la capacité d’être véhiculées dans les flux d’air. La contamination peut donc se faire à distance du sujet contagieux par inhalation. C’est le mode de transmission des germes respiratoires tels que les bacilles de Koch.
Par contact indirect : la transmission se fait soit à cause d’un objet, un dispositif médical contaminé par un patient contagieux, ou soit par l’intermédiaire des mains contaminées du personnel (Doit et Bingen, 2012). Et plus rarement, directement par une source environnementale (l’air, l’eau…etc).

Mécanismes d’actions générales des désinfectants

Quelle que soit l’entité microbienne considérée et la molécule désinfectante utilisée, on sait aujourd’hui que l’action des biocides peut se caractériser par les trois phases suivantes (Allion, 2004) :
L’adsorption du désinfectant à la surface de l’enveloppe microbienne : les substances actives des produits désinfectants sont attirées par la membrane externe. L’adsorption est spécifique aux composés contenant des phosphates.
Pénétration de l’agent antimicrobien dans la cellule : suite à l’adsorption, les composés déstabilisent la membrane cytoplasmique (MP) de la cellule bactérienne.
Cette déstabilisation se produit par la fuite des ions potassium (K+) de la MP entraînant une augmentation de la perméabilité de cette dernière.
Action proprement dite du principe actif : la déstabilisation de la MP entraîne la fuite de ses constituants. Certains désinfectants ont une action encore plus complète notamment dans la coagulation des organites cellulaires .

Résistance bactérienne vis-à-vis des désinfectants

Pendant longtemps, on a différencié les désinfectants des antibiotiques par leurs mécanismes d’action : l’antibiotique agissant sur une cible extrêmement précise et le désinfectant ayant une action multicible beaucoup plus généraliste (Mounier et al., 2009). Pour les bactéries, des cibles des désinfectants plus précises et spécifiques, dont certaines sont communes aux cibles des antibiotiques ont été décrites dans les années 1997 (Mounier et al., 2009). Ces cibles partagées entre les antibiotiques et les désinfectants ont étayé l’hypothèse suivant laquelle les résistances bactériennes aux biocides et les résistances bactériennes aux antibiotiques pourraient être équivalentes (Mounier et al., ibid.). De même, la terminologie et la méthodologie relatives à la résistance aux biocides dérivent des travaux réalisés sur les antibiotiques et on retrouve une tendance à extrapoler des antibiotiques aux désinfectants, sans considérer les différences fondamentales qui existent entre leur mécanisme d’action et les méthodes utilisées pour évaluer leur efficacité (Peyrat, 2008).
La résistance peut être définie comme la capacité temporaire ou permanente d’un microorganisme et de sa descendance à rester viables et/ou à se multiplier dans des conditions qui pourraient détruire ou inhiber d’autres souches de la même espèce (Peyrat, ibid.). Ainsi dans le monde bactérien, il existe deux types de résistance aux biocides (ou désinfectants) : la résistance naturelle ou « intrinsèque » et la résistance acquise ou « extrinsèque » (Maris, 2002).

Généralités sur STERiZAR®

STERiZARW.A est une Société à Responsabilité Limitée (SARL) dont le siège est à Dakar (Sénégal). Elle a été créée en 2016 et détient la licence de la distribution de la gamme des produits STERiZAR® pour 12 pays d’Afrique de l’Ouest à savoir : le Sénégal, la Guinée, le Mali, la Côte d’ivoire, la Gambie, la Guinée-Bissau, le Libéria, la Sierra-Leone, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger et le Nigéria. Ces produits, certifiés ISO 9001, assurent une protection contre les maladies et les infections sur une longue période. Il s’agit de produits désinfectants pour surfaces et pour les mains qui présentent différentes caractéristiques leur permettant de se distinguer des autres produits désinfectants :
Ils tuent 99,999 % des bactéries en 30 secondes ; Ils ne possèdent pas de l’alcool dans leurs compositions; Ils ont une rémanence de 30 jours (pour les désinfectants de surface) et de 6 heures (pour les désinfectants de main) ; Ils ne contiennent pas des substances irritantes ; Ils ne sont pas toxiques ; Et ils sont sans danger pour les enfants et les personnes à peau sensible.
Ces produits désinfectants sont composés de diverses substances telles que L’eau déionisée : par définition, l’eau déionisée consiste en de l’eau dépourvue des ions de toute nature, anions ou cations. On l’appelle aussi « eau déminéralisée » ou encore « eau purifiée » .
Les chlorures de benzalkonium : les chlorures de benzalkonium ou BACs sont des membres importants des composés d’ammonium quaternaire (CAQ), une classe largement répandue de désinfectants à spectre large (Tennstedt, 2008). Les BACs sont des agents de désintégration de la membrane cytoplasmique capables d’inhiber la croissance cellulaire à des concentrations aussi faibles que 1 mg / litre (Oh et al., 2014).
Le polyhexaméthylène biguanide (PHMB) : il s’agit d’une substance cationique à spectre d’action antimicrobienne large. Cette molécule est utilisée comme désinfectant dans les industries alimentaires et pour la désinfection des piscines. Elle est active sur les bactéries à Gram positif et à Gram négatif mais n’est pas sporicide. A faible concentration, le PHMB entraîne une altération de la membrane cytoplasmique bactérienne par la désorganisation de la bicouche lipidique provoquant la fuite des constituants cytoplasmiques de faible poids moléculaire. A forte concentration, cette molécule stimule la précipitation et la coagulation des composants cytoplasmiques bactériennes. Le chlorure de didécyldiméthylammonium (CDDA) : le CDDA est un sel d’ammonium quaternaire considéré comme désinfectant à large spectre d’activité antibactérien. D’après les études menées par Yoshimatsu et Hiyama (2007), l’action du CDDA vis-à-vis de la membrane cellulaire provoque la fuite des molécules intracellulaires et la mort subséquente des cellules bactériennes . Alcool éthoxylé non-ionique : il constitue la partie hydrophile d’un détergent. L’alcool éthoxylé est un alcool auquel est ajouté de l’oxyde d’éthylène et des phénols pour produire des puissants agents surfactants ou mouillants : c’est le procédé d’éthoxylation. En solution aqueuse, l’alcool éthoxylé non-ionique est considéré comme un tensioactif non-ionique c’est-à-dire qui ne produit aucun ion lorsqu’il est en contact avec l’eau .
Mélange des tensioactifs amphotères : ce sont des composés ayant une molécule formant un ion dipolaire qui s’ionisent en espèces ioniques négatives ou positives selon le pH du liquide dans lequel ils sont en solution .

Table des matières

Introduction
Chapitre I. Synthèse bibliographique 
1. Généralités sur les Infections Nosocomiales (IN) 
1.1. Définitions
1.2. Principales caractéristiques des IN
2. La désinfection 
2.1. Définition
2.2. Notion de désinfectant
2.3. Critères de choix d’un désinfectant
2.4. Mécanismes d’actions générales des désinfectants
2.5. Résistance bactérienne vis-à-vis des désinfectants
3. Généralités sur STERiZAR® 
Chapitre II. Matériels et Méthodes 
1. Cadre d’étude 
2. Matériel utilisé 
3. Mode opératoire
Chapitre III. Résultats et Discussion 
1. Résultats 
2. Discussion 
Conclusion 
Perspectives 
Références bibliographiques 
Annexe 

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *