Evolution de l’environnement commercial international

TENDANCES DE L’ECONOMIE ET DU COMMERCE

APERÇU DE LA CRISE MONDIALE

24. Les origines de la crise financière et économique mondiale remontent à l’année 2007 lorsque les principaux établissements financiers ont commencé à subir de lourdes pertes en raison de leur exposition au marché des hypothèques à risque. L’incertitude entourant l’ampleur de ces pertes a tempéré l’appétit pour le risque chez les prêteurs, tout en réduisant radicalement les flux de crédit vers les entreprises et les consommateurs, ainsi qu’entre les banques. La situation s’est nettement aggravée après la faillite de la banque d’investissement Lehman Brothers en septembre 2008. Conjugué à la dégradation persistante des marchés immobiliers, l’effondrement des cours des actions s’est lourdement répercuté sur la richesse des ménages dans les pays développés, incitant les consommateurs à réduire leurs dépenses de consommation et à accroître l’épargne de précaution. En réponse au niveau accru d’incertitude économique, les entreprises ont réduit leurs dépenses d’investissement. Il s’en est suivi un recul de la demande globale qui a entraîné une forte contraction de la production et des échanges mondiaux au dernier trimestre de 2008 et au premier trimestre de 2009. La disponibilité réduite et le coût plus élevé des crédits commerciaux ont exacerbé la contraction de la demande d’exportations pour certains pays en développement. Le ralentissement économique est rapidement devenu un phénomène mondial.
25. Après avoir accusé une forte baisse au début de 2009, la production et les échanges mondiaux se sont stabilisés au deuxième trimestre, étayés par les exceptionnelles interventions de nombreux gouvernements au niveau de la politique monétaire et budgétaire. La contraction de la production aux États Unis a été plus modeste que beaucoup ne l’avaient anticipé; de leur côté, la France et l’Allemagne affichaient un retour à une croissance positive du PIB même si la production a continué de diminuer pour l’Union européenne dans son ensemble. Par ailleurs, les flux commerciaux ont touché le fond au deuxième trimestre, certaines régions, en particulier l’Asie, donnant des signes d’une reprise rapide de la croissance des échanges.
26. Au troisième trimestre, la situation économique a continué de s’améliorer; la croissance de la production a repris aux États Unis et s’est accélérée dans la plupart des autres pays. Le commerce s’est fortement redressé dans certains pays, notamment la Chine. Toutefois, malgré l’environnement économique plus favorable, les échanges mondiaux ont connu une reprise de croissance hésitante, y compris un certain nombre de faux départs avec des résultats positifs sur un mois puis des reculs le mois suivant.

PERSPECTIVES

27. L’équilibre des forces qui affectent l’économie mondiale semble plus positif que négatif à l’heure actuelle, mais des risques sérieux continuent de peser sur la stabilité et la vigueur de la relance économique. Parmi ces risques figurent les taux de chômage importants et en progression dans la plupart des pays, qui constitueront un frein à la croissance mondiale pendant un certain temps et qui pourraient induire une intensification des pressions protectionnistes dans des branches de production et des secteurs spécifiques même si la reprise de la croissance de la production et des échanges s’affermit.
28. Dans le rapport que le Directeur général a présenté à l’OEPC en juillet , le Secrétariat de l’OMC prévoyait pour 2009 une baisse en volume de 10 pour cent des exportations mondiales, les pourcentages étant d’environ 14 pour cent et 7 pour cent respectivement pour les exportations des pays développés et celles des pays en développement. Le Secrétariat estime à l’heure actuelle que ces chiffres dénotent peut-être une légère sous-estimation de la contraction des échanges.
29. Dans la plus récente édition des Perspectives de l’économie mondiale (octobre 2009), le Fonds monétaire international a prévu une baisse de 1,1 pour cent du PIB mondial à parité de pouvoir d’achat pour 2009 et une progression de 3,1 pour cent pour 2010. La production des économies avancées devrait diminuer de 3,4 pour cent en 2009 et progresser de seulement 1,3 pour cent en 2010. Une croissance plus rapide est prévue pour les économies émergentes et les pays en développement, soit 1,7 pour cent en 2009 et 4 pour cent en 2010. Le FMI prévoit une baisse de 11,9 pour cent du volume des échanges mondiaux (marchandises et services) pour 2009 et une croissance de 2,5 pour cent pour 2010. Les exportations des économies avancées devraient reculer d’environ 13,6 pour cent en 2009 avant de retrouver une croissance de 2 pour cent en 2010. Les économies émergentes devraient faire mieux, avec une baisse prévue plus modeste de 7,2 pour cent en 2009 et un regain de croissance de 3,6 pour cent en 2010.

ÉVOLUTION RECENTE DU COMMERCE

30. Selon les estimations du Bureau néerlandais d’analyse des politiques économiques (CPB) , le volume du commerce mondial des marchandises (moyenne des exportations et des importations) s’est accru de 3,7 pour cent en juillet, soit la plus forte progression observée depuis décembre 2003, mais a ensuite diminué de 2 pour cent en août (graphique 1). Les échanges du mois d’août étaient en baisse de 18 pour cent par rapport au sommet enregistré en avril de l’an dernier et de 15 pour cent en glissement annuel.
31. Selon les données du CPB, les exportations des pays développés et des économies émergentes ont reculé respectivement de 1,6 pour cent et 2,1 pour cent en août, après avoir progressé de 3,6 pour cent et 3,2 pour cent en juillet. Les mêmes variations, a peu près de même ampleur, sont observées pour les importations. Le recul enregistré en août concorde avec les données commerciales en dollars courants provenant d’autres sources.
32. À ce stade de la relance, la croissance des échanges est volatile. Des moyennes sur trois mois donnent une meilleure indication des évolutions tendancielles. Le volume d’échanges mensuel moyen pour la période de trois mois prenant fin en août a dépassé de 1,8 pour cent la moyenne des trois mois précédents. Une mesure similaire pour juillet dénotait une progression de 0,2 pour cent, révélant ainsi deux périodes consécutives de croissance positive des échanges. Avant juin 2009, et en remontant jusqu’à juin 2008, l’évolution des moyennes sur trois mois était négative.
33. Le Japon a enregistré en août des résultats nettement meilleurs que ceux des autres pays développés, soit une croissance des exportations de 1,3 pour cent et une croissance des importations de 0,8 pour cent. D’après les moyennes sur trois mois, les exportations japonaises pour la période de trois mois prenant fin en août ont dépassé de 14,4 pour cent leur niveau de juillet, et les importations ont progressé de 5,5 pour cent. Les pays en développement d’Asie, y compris la Chine, ont vu leurs importations moyennes sur la période de trois mois prenant fin en août augmenter de 6,6 pour cent par rapport à juillet, dépassant ainsi tout autre pays ou région. Ces données laissent peut-être entrevoir la résurgence, en Asie, de la croissance commerciale fondée sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, qui était une réalité avant la crise économique. Pour l’heure, le maillon faible de ces chaînes est la demande d’importations émanant des autres économies développées, qui est restée atone en août, avec une croissance d’à peine 0,5 pour cent d’après les moyennes sur trois mois. La progression de la demande d’importations en Chine contribue peut-être à compenser cela, compte tenu du vaste plan de relance budgétaire adopté plus tôt cette année.

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