Facteur liées au contexte économique et institutionnel

Facteur liées au contexte économique et institutionnel

Comme nous venons de préciser, les conditions économiques du pays peuvent affecter sensiblement l’efficience des banques. Delis & Papanikolaou (2009) trouvent que les banques peuvent minimiser leur susceptibilité envers les conditions économiques par la diversification géographique et une utilisation plus large des techniques d’ingénierie financière, qui ont pour but de réduire le risque associé aux cycles économiques1 . En outre, plusieurs facteurs macroéconomiques et institutionnels sont connus pour leurs impacts sur l’efficience des banques, soit négativement soit positivement. Parmi ces facteurs, nous pouvons citer : la croissance économique, les crises, l’inflation, la qualité des institutions financières…etc. Pour mieux comprendre l’effet des facteurs macroéconomiques sur l’efficience des banques, nous discutons du sujet, tout en se basant sur des études empiriques et des points de vue des chercheurs. I.1. Relation causale entre la croissance économique et l’efficience des banques D’une manière générale, les banques sont incitées à octroyer plus de crédit durant les périodes de croissance économique favorable. Ceci permet aussi de générer plus de marges bénéficiaires et d’améliorer la qualité des actifs. En revanche, lorsque la croissance économique est défavorable, les projets sont rares, de même que les crédits. Les banques soucieuses de l’état de santé de leurs clientèles, ont tendance à déployer plus de ressources pour étudier le crédit, le rationner puis le contrôler et le superviser. Logiquement, l’efficience bancaire devrait avoir une relation positive avec la croissance économique. Elle est en progression positive en période d’expansion et en dégradation en période de récession. Cependant le sens de l’effet reste à déterminer. En d’autres termes, il est nécessaire d’examiner si c’est l’efficience bancaire qui stimule la croissance économique, ou bien, si c’est cette dernière qui détermine le niveau d’efficience des banques. 

L’efficience bancaire stimule-t-elle la croissance économique ?

En raison des liens soulignés entre les banques et l’économie dans le premier chapitre, on peut prévoir que les banques efficientes participent à la croissance économique. En fait, les projets les plus favorables et les plus rentables sont sélectionnés, financés et achevés grâce aux crédits à l’économie octroyés efficacement par les banques. Ces projets permettent de générer des offres d’emplois, une augmentation de la consommation, des résultats favorables pour les entreprises (qui s’engageraient dans d’autres projets pour élargir leurs activités, ce qui peut se traduire par une augmentation de l’investissement, et même, une internationalisation de ces entreprises et un meilleur solde de la balance des paiements). En plus, les banques ont un avantage informationnel (obtenu grâce à une relation durable avec leurs clients) qui leur permet d’identifier les bons clients des mauvais. L’efficience des banques pourrait propulser la croissance des économies. Par contre, lorsque l’efficience des banques est réduite, elles échouent dans la canalisation des ressources financières vers les investissements les plus rentables. Ceci se traduit par des faillites des entreprises, une augmentation du taux de chômage, baisse des investissements et une augmentation des crédits non productifs (hausse des créances douteuses dans le bilan des banques). Dans ce cas, nous estimons que l’inefficience des banques entrave considérablement la croissance économique. L’une des études qui adhèrent à l’idée que nous venons de défendre est celle de Berger et al. (2004) qui précise le lien entre l’efficience relative des banques et la croissance économique1 . Plus précisément, sur un échantillon de 49 pays, dont 21 pays développés et 28 pays en développement, ces chercheurs tentent de savoir comment la santé relative d’une communauté bancaire, c’est-à-dire l’efficience relative des banques, influence l’économie ? Leur hypothèse indique qu’une plus grande part de marché et une meilleure efficience d’un certain groupe de banques améliore le financement bancaire des petites et moyennes entreprises et cible le crédit vers les PME les plus productives.

La croissance économique est-elle un indicateur de l’efficience des banques ?

L’activité bancaire dépend généralement des conditions économiques. En d’autres termes, les périodes d’expansions sont synonymes de périodes de profitabilité pour les banques. Par contre, les périodes de ralentissement économique augmentent les problèmes de crédits pour les banques. Le crédit qui est entre autres l’un des outputs les plus importants des banques. Ainsi, lorsque la croissance économique est favorable, les banques ont la capacité d’être plus efficientes. Plusieurs études supportent cette idée dont celles présentées ci-dessous. Berger & DeYoung (1997) trouvent que l’une des principales raisons de la réduction de l’efficience coût des banques est la gestion des problèmes de crédits. Ces derniers sont dus principalement aux mauvaises conditions économiques et au ralentissement de la croissance.Afin de mieux gérer ces problèmes, les banques ont tendance à augmenter les coûts de contrôle des crédits affectant négativement leur efficience en matière de coûts. Berger et al. (2000) indiquent également que la performance des banques est très sensible aux chocs régionaux et macroéconomiques1 . Selon les mêmes auteurs, la diversification régionale et les techniques d’ingénierie financière employées pour gérer le risque ne sont pas suffisant et l’industrie bancaire reste sensible aux chocs régionaux et macroéconomiques. Ils soulignent également que les banques enregistrent un bon niveau de profitabilité pendant les booms économiques. En fait, des bonnes conditions économiques incitent les banques à financer les investissements avec des rendements élevés. Les banques sont contraintes à prendre plus de risques2 . Nous rappelons que la théorie financière souligne la relation linéaire et positive entre l’espérance de rendement et le risque. Dans ce cas, une meilleure rentabilité ne signifie pas systématiquement une réduction efficace des coûts. Toutefois, les banques doivent améliorer leur efficience coût pendant les ralentissements économiques afin de survivre4 . Pour Kablan (2010), la croissance économique influe positivement et significativement l’efficience de 137 banques dans 29 pays africains entre les années 2000 à 20045 . Des résultats similaires sont obtenus par Delis et Papanikolaou (2009) 6 qui trouvent une relation positive et significative entre un environnement économique favorable et l’efficience des banques dans dix pays récemment adhérés à l’Union Européenne. 

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