Généralités sur le phosphate de chaux de la région de Thiès

Généralités sur le phosphate de chaux de la région de Thiès

Généralités sur les phosphates de chaux de Thiès

L’exploitation des phosphates constitue un facteur important dans la vie économique du Sénégal. Elle a débuté en 1949 par l’exploitation des phosphates d’alumine de Thiès et connait une expansion avec l’ouverture de la mine de Taïba en 1960 puis celle de Lam Lam en 1974. La région de Thiès porte en effet un potentiel important en phosphate de chaux d’ailleurs témoigné par les gisements de Taïba, de Lam Lam et du phosphate d’alumine de Pallo qui continuent à être exploités et des gisements de Pire Goureye et du périmètre de Lam Lam qui le seront ultérieurement.A l’Eocène moyen, la région de Thiès submergée est traversée par plusieurs courants de phosphatogenèse accompagnés de silice expliquant la présence des silex à l’intérieur de la couche phosphatée. Lam Lam et Taïba correspondent à des gouttières d’orientation NE (Flicoteaux, 1980) caractérisées par une microfaune typique de mer ouverte favorable à la phosphatogenése. Les marnes papyracées d’âge Lutétien inférieur correspondent au mur des dépôts de phosphates de chaux. L’emplacement des lentilles de Lam Lam correspond à un graben d’orientation générale méridionale avec des manifestations volcaniques encore mal datées dont la disposition structurale a protégé les dépôts affaissés d’une altération postérieure très poussée. En effet, Tessier (1976) parle d’un petit graben d’effondrement. La lithologie de la région est donc différente. Elle est différente de Pallo à Taïba et à Lam Lam. La figure 1 montre cette différence de la lithologie dans ces trois localités de la région de Thiès. La distribution de la couche phosphatée est très irrégulière. L’épaisseur moyenne de la couche phosphatée est de 3,9 m pour un décapage moyen de 13,4 m au niveau de la lentille Sud (Sankharé, 2012) et se présente sous une couleur assez terne, gris pâle à blanc parfois jaune avec un aspect tendre poreux et pulvérulent avec des éléments figurés qui s’effritent au moindre contact. Elle est épaisse de 5 à 12 m à Taïba sous un recouvrement de 25 m (Tessier, 1950).

La formation phosphatée est recoupée par des dykes de basalte qui à Taïba ne paraissent pas dépasser le niveau des argiles bariolées. Ces roches volcaniques se mettent généralement au niveau de la flexure notamment sur son flanc SE. A la lentille Sud de Lam Lam, les formations volcaniques ont une direction orientale de fracture. Elles correspondent à des sill de dolérites et des bréches volcaniques phosphatées à passées de silex (Sankaré, 2012). D’après les travaux de Crévolat (1979), ces roches basiques correspondent à des basanites (12± 1,5 millions d’années) et sont post-Eocène. Plusieurs familles de failles synchrones à la mise en place du volcanisme dans la lentille Sud ont été décelées.

La naissance du bassin est produite par l’existence de deux fossés subméridiens plus ou moins séparés par un ensellement médian. Ce dernier est localisé entre les embouchures actuelles des fleuves Sénégal et de Gambie. Ces fossés seront remplis par les dépôts de calcaire qui constituent le substratum continental. Ils sont limités au Nord et au Sud par des accidents majeurs jouant en failles transformantes et correspondant aux zones faillées. A partir du Lias jusqu’à l’Aptien moyen à supérieur, une frange récifale se développe dans le bassin. Cette frange est génératrice de formations carbonatées. Ces dernières constituent l’ossature de la plateforme continentale avec des dépôts argileux. Ces dépôts argileux sont dominants à l’Ouest tandis que les apports détritiques continentaux sont limités à la barrière orientale. L’influence des apports terrigènes reste prédominante.

Cadre géographique des gisements de Thiès : axe anticlinal du dôme de Diass-lac de Guiers

Le Lutétien est constitué des marnes, des argiles et des calcaires. Chino (1963) attribue au Lutétien Inférieur les niveaux phosphatés par l’étude des microfaciès. Cependant, Flicoteaux (1980) a montré que le phosphate de chaux type Lam Lam et les latéritoides phosphatés du plateau de Thiès appartiennent à l’Eocène Moyen, notamment du Lutétien Supérieur. Il en est de même des niveaux phosphatés de Taïba. Ces formations sont généralement discordantes sur un ensemble argileux. Cet ensemble est constitué par les calcaires et argiles phosphatées de Pallo et les marnes de Lam Lam. De nos jours, on considère l’essentiel de la minéralisation phosphatée (et en particulier celle de Taïba et de Lam Lam) d’âge Eocène Moyen notamment du Lutétien Supérieur.

Le périmètre de Lam Lam se situe au Sud du panneau de Tobène de Taïba au NNE de la région de Thiès (fig. 3). Il appartient au département de Tivaouane. La végétation est essentiellement constituée de palmiers, de manguiers, de cultures maraîchères. Le climat est de type sahélien avec une alternance de deux saisons : une saison sèche (Octobre à Juin) et une saison pluvieuse (Juillet à Septembre). La pluviométrie est comprise entre 400 et 500 mm. Les températures suivent l’influence de l’alizé maritime. La géomorphologie de la zone est constituée d’une alternance de dunes et de Niayes. Le relief présente des dépressions favorables à la culture maraichère car la nappe phréatique affleure selon les saisons. La population est essentiellement constituée de Peuhls et de Sérères vivant d’activités agro- pastorales.

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