Granulométrie

Granulométrie

Les analyses granulométriques effectuées sur des échantillons de ces sédiments ont révélé que les sédiments de Makamby révèlent une prédominance des grains de la classe des sables grossiers et très grossiers avec des grains d’une taille moyenne variant de 1 à 2 mm. Les indices granulométriques donnent une idée sur le milieu de dépôt et l’énergie de dépôt de ces sédiments de Makamby. La valeur des indices d’asymétrie montre que la grande majorité a un indice positif, ce qui signifie une prépondérance des éléments grossiers. Ces éléments ont une taille supérieure à 2 mm. Les indices de classement tel que le Kurtosis montrent des dépôts sédimentaires bien classés pour la grande majorité avec des courbes à tendance leptokurtique, voire très leptokurtiques. Ce bon classement suggère un tri granulométrique lors du dépôt des sédiments. Les grains plus fins seraient alors entrainés vers le large, les conditions d’énergies sont adaptées à la charge transportée. Tenir compte des relations entre les différents indices granulométriques peut donner encore quelques informations en plus. Les moyennes et les écarts types nous disent que les sédiments de Makamby sont des sables grossiers modérément classés. D’après les moyennes et les Skewness des sédiments, on peut dire que les sédiments de Makamby sont des sables ayant une prédominance des grains grossiers. La comparaison des moyennes et des Kurtosis indiquent que ces sédiments sont des sables grossiers avec des courbes leptokurtiques pour près de 80%. Ce qui signifie que les sédiments de Makamby sont des sables grossiers bien classés. Les écarts types et les Kurtosis, considérés ensemble démontrent que les sédiments de Makamby sont bien, ou plutôt modérément bien classés.   Les relations entre les Skewness et les écarts types indiquent que les sédiments sont modérément classés avec une prédominance des éléments grossiers. Considérer les Skewness et le Kurtosis en même temps révèle des sédiments bien classés à dominance des éléments grossiers. La prédominance des grains grossiers suggère un milieu de dépôt avec une assez forte énergie, ou un milieu agité. Les sédiments bien classés et modérément bien classés par contre montrent un tri granulométrique. Il y a un important vannage lors des transports et des dépôts. Les dépôts sédimentaires sont constitués en quasi-totalité par des calcaires gréseux ou des grès calcaires. La présence permanente des grains de quartz suggère un important apport terrigène. Les dépôts étudiés se sont déposés dans un milieu littoral avec un important apport sédimentaire venant du continent. Cet important apport terrigène se manifeste surtout dans la partie littorale peu profonde qui se trouve également sous l’influence de la houle.

Paléoécologie de Kuphus

Parmi les formations de Makamby, on remarque une présence quasipermanente de Kuphus. Néanmoins, Kuphus n’est pas présent dans toutes les couches miocènes sans exception. En effet, certains niveaux du site 2010-10 (Fig. 26, p. 64 ; Fig. 27, p. 65), se distinguent par l’absence totale des tubes de Kuphus. Dans l’état actuel de nos connaissances, la présence de Kuphus confirme déjà l’âge cénozoïque de la formation, âge qui est précisé par les foraminifères. Jusqu’à présent aucun travail détaillé n’a été réalisée concernant les Kuphus de Madagascar et la première étude concernant ces tubes de Kuphus de Makamby est celle de Ramihangihajason (2011). Actuellement, il est admis que Kuphus dans les formations cénozoïques de Madagascar appartiennent au Miocène (Collignon et Cottreau, 1927, Basse, 1949, Besairie, 1972). Les couches à Kuphus de Makamby sont analogues à plusieurs sites (Cf. page 50) dans le monde entier (Zammit Maempel, 1993). 72 Toutefois, il est à noter que la paléoécologie des Kuphus de Madagascar reste encore partielle. Notre précédente étude (Ramihangihajason, 2011) a montré que les Kuphus de Makamby vivaient dans un milieu franchement marin avec une salinité normale de 37 g/l, dans des eaux peu profondes et sous un climat tropical. Les Kuphus actuels vivent dans des mangroves et se rencontrent surtout dans l’Océan Indien et le Pacifique (Fig. 28, p. 72) où ils forent le substratum constitué de vase ou de sable graveleuse (Zammit Maempel, 1993). Les tubes de Kuphus sont alors bien camouflés dans ces mangroves car ils ressemblent à des racines d’arbres (Zammit Maempel, 1993). Fig. 28. Distribution géographique de Kuphus actuels (Points noirs) et fossiles (point blancs) (Zammit Maempel, 1993) Les fossiles associés aux tubes de Kuphus dans les couches de Makamby (Echinocyamus [Echinodermes], Chlamys [Bivalves], Cypraea [Gastéropodes] ainsi que quelques fossiles de coralliaires) indiquent un environnement franchement marin, de faible profondeur et un climat chaud. Une certaine énergie hydrodynamique due aux mouvements des vagues lui fournissait probablement un apport des microéléments nécessaires à sa nutrition. Kuphus est reconnu comme étant un animal qui fore le substratum, généralement sableux et graveleux, et non le bois comme les autres membres de la Famille des Teredinidae. L’étude de la coupe du site 2010-10, révèle quelques informations que nous jugeons utiles. Notamment, les séquences des couches donnent une idée sur les variations relatives du niveau local de la mer durant la mise en place des sédiments (Tab. 5, p. 73). Depuis la base visible, Mak 1 vers Mak 2, on remarque que les termes vont d’un niveau marin avec des foraminifères abondants vers un terme gréseux non carbonaté et ne renfermant aucun foraminifère. Cela suggèrerait une nette augmentation des afflux terrigènes, une régression de la mer. 74 Les termes suivants, Mak 3 et Mak 4, traduisent par contre une transgression. Ces dépôts carbonatés renferment à nouveaux différentes formes de foraminifères benthiques et plusieurs groupes de fossiles franchement marins (ex : Echinodermes, Bivalves). Le sommet de cette série marneuse est marqué par un ‘hard ground’, témoin d’un arrêt de sédimentation. Les fossiles y sont conservés en position de vie. La nette diminution du nombre de foraminifères benthiques au sommet de cette série démontre une augmentation de la profondeur. Depuis Mak 5aI vers Mak 6, on a des grès calcaires. La couche Mak 6, ayant une structure entrecroisée suggère une prédominance des apports fluviatiles de hautes énergies. La présence de plusieurs fossiles marins et la présence des carbonates dans le ciment des sédiments témoignent que malgré cet apport terrigène et cette régression, nous sommes toujours en milieu marin carbonatés dans la zone littorale où il y a un échange entre le milieu continental et le milieu marin. On a alors un prisme de haut niveau. L’état des fossiles de ces couches suggère également une importante énergie, la plupart sont brisés, même les tubes de Kuphus. De Mak 7 vers Mak 8, les couches sont des grès calcaires vers une couche d’argile de couleur verte glauconieuse. Cela suggère une transgression qui se traduit par une augmentation de la profondeur. La glauconie étant une argile se trouvant dans les sédiments océaniques au voisinage des côtes, sa présence suggère une augmentation du niveau de la mer tout en restant toujours proche du littoral. Les tubes de Kuphus semblent totalement disparus. Cette transgression est suivie ensuite par une régression dans les couches Mak 9 et Mak 10, avec des couches de nouveau carbonatées, témoin d’une diminution de profondeur de la mer, en se terminant par un horizon calcaire gréseux. Les dépôts se sont alors déposés dans un milieu littoral, avec un assez important apport terrigène et quelques variations notable du niveau de la mer.  

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