INITIATIVES TRANSFRONTALIERES

INITIATIVES TRANSFRONTALIERES

mystère romantique qui en faisait un objet de ma plus vive curiosité. Ils représentaient une race d’origine inconnue, parlant une langue inconnue qu’aucun autre peuple ne connaissait. Ils étaient à la fois une race des plus singulières possédant des caractéristiques remarquables […]. Avant de quitter l’Angleterre, il y avait trois types distincts de peuples aventuriers possédant à mes yeux un intérêt particulièrement fascinant, les gitans, les Indiens d’Amérique et les Basques » [Phipson, 1896] Nous chercherons dans cette partie à présenter les particularités de notre terrain d’étude, le Pays Basque. Les notions présentées auparavant s’y recoupent: en effet, l’identité basque est une identité fortement revendiquée et médiatisée. La frontière, quant à elle, occupe une place singulière au sein du Pays Basque, puisqu’elle coupe le territoire entre deux Etats distincts, France au Nord et Espagne au Sud. Sous l’effet de différents facteurs, notamment la géographie, la présence de la frontière, ou encore l’histoire du Pays Basque au sein des Etats français et espagnol, de nombreux échanges transfrontaliers sont nés et se sont développés. Pour de nombreux interlocuteurs rencontrés au cours de ce travail, il existe des liens traditionnels, historiques entre ces deux territoires, qui n’ont pas attendu la structuration institutionnelle et l’appui européen pour exister.

 Des échanges de longue date

La géographie tient une place importante dans la mise en place de ces échanges. En premier lieu, il faut souligner que le Pays Basque est un des rares points de franchissement naturel de la chaîne pyrénéenne. Portes d’entrée de l’Europe pour la péninsule ibérique, et réciproquement ouverture aux continents africain et sud américain, via l’Espagne et le Portugal qui gardent avec lui des liens privilégié, la Catalogne à l’Est et le Pays Basque à l’Ouest des Pyrénées représentent des territoires stratégiques. Ces espaces se posent naturellement comme des espaces de lien, de flux. Ils sont de par leur situation géographique des espaces d’échanges, malgré la présence d’une frontière inter étatique. La géographie tient une place importante dans la mise en place de ces échanges. En premier lieu, il faut souligner que le Pays Basque est un des rares points de franchissement naturel de la chaîne pyrénéenne. Portes d’entrée de l’Europe pour la péninsule ibérique, et réciproquement ouverture aux continents africain et sud américain, via l’Espagne et le Portugal qui gardent avec lui des liens privilégié, la Catalogne à l’Est et le Pays Basque à l’Ouest des Pyrénées représentent des territoires stratégiques. Ces espaces se posent naturellement comme des espaces de lien, de flux. Ils sont de par leur situation géographique des espaces d’échanges, malgré la présence d’une frontière inter étatique.

D’autre part, la chaîne pyrénéenne peut elle aussi être vectrice de lien et d’échanges. On l’observe par exemple au sein des espaces ruraux, où l’activité pastorale basque dans les vallées pyrénéennes ne s’arrête pas à la frontière. Les bergers basques, du Nord et du Sud, partagent ces mêmes espaces, ce qui se traduit aujourd’hui par des initiatives de coopération transfrontalière économiques dans le secteur agroalimentaire, qui échappent au cadre institutionnel que nous voulons étudier. M. Laborde, maire de Sare, a notamment évoqué cette coopération spontanée dans le monde rural, au sein par exemple de la vallée de Xareta. M. Harinordoquy, président d’Hemen, a également mentionné le travail de l’association Euskal Herriko Laborantza Ganbara (une « chambre d’agriculture du Pays Basque »), qui travaille « pour une agriculture paysanne et durable en Pays Basque »36, en intégrant notamment la dimension transfrontalière, par exemple en organisant plusieurs séminaires autour de thèmes liés à l’agriculture.

L’histoire a également une place importante dans la mise en place de certains échanges transfrontaliers. Passer une frontière peut parfois permettre d’échapper à des difficultés, liées par exemple à la situation politique au sein du pays qu’on cherche à fuir. Ce fut le cas au Pays Basque à l’époque où le franquisme s’imposait en Espagne. De nombreux espagnols, notamment des basques, ont trouvé refuge au Nord et ont traversé la frontière pour s’installer en France. Le franquisme et ce refuge français participent, nous le verrons plus loin (cf Partie 3 ; 14-a), à l’image et aux représentations pour les populations du Pays Basque Nord et Sud. Ils ont surtout contribué à l’établissement de liens familiaux entre ces populations, qui perdurent aujourd’hui. La population espagnole à Hendaye est estimée à 20% de la population totale.

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