INVENTAIRES D’EMISSIONS DE CARBONE SUIE (BC) ET DE CARBONE ORGANIQUE PRIMAIRE (OCp) EN AFRIQUE EN 2005

INVENTAIRES D’EMISSIONS DE CARBONE SUIE (BC) ET DE CARBONE ORGANIQUE PRIMAIRE (OCp) EN AFRIQUE EN 2005

inventaire des émissions dues aux véhicules à deux roues. Dans le chapitre 3, nous allons « élargir » la notion de spécificité régionale en construisant un inventaire régional d’émissions d’aérosols carbonés pour l’année 2005 tenant compte de toutes les sources anthropiques. Ce nouvel inventaire 2005 sera ensuite comparé aux inventaires globaux existants (Bond et al., 2004 ; Junker and Liousse, 2008). Des tests de sensibilité seront d’abord menés, nécessaires compte tenu des incertitudes sur les données, puis ensuite nous effectuerons une comparaison de l’inventaire nouvellement créé aux inventaires globaux existants.

Inventaire d’émissions de carbone suie (BC) et de carbone organique primaire (OCp) en Afrique pour l’année 2005.

Dans cette 1ère partie, les inventaires d’émissions de carbone suie (BC) et de carbone organique primaire (OCp) que j’ai développés à l’échelle de l’Afrique pour l’année 2005 sont présentés. Ce travail est très important, dans la mesure où en Afrique, il existe des sources de pollutions spécifiques mal renseignées dans les inventaires globaux mais pourtant très émettrices (mélange essence-huile pour les engins à deux roues, vieilles voitures importées d’Europe,…) comme déjà montré au chapitre 2. construction des inventaires d’émissions nous imposait la détermination de 9 facteurs d’émissions seulement. Compte tenu du manque flagrant de mesures de facteurs d’émissions, la méthodologie de Junker and Liousse (2008) m’a paru la plus adaptée pour l’élaboration de l’inventaire régional d’émissions des aérosols de combustion (carbone suie et carbone organique). La méthodologie de calcul des émissions est présentée sur la figure 3.1. Dans l’inventaire de Junker and Liousse (2008), les données de consommations de biofuels et de combustibles fossiles proviennent de la base de données ONU. Pour le calcul des émissions, les facteurs d’émissions tiennent compte du combustible fossile ou du biofuel utilisé, du secteur d’activité et de la technologie via le niveau de développement du pays pour lequel trois niveaux sont considérés : les pays développés (e.g. la France), les pays semi développés (e.g. Afrique du Sud) et les pays en voie de développement (e.g. la Côte d’Ivoire).

principaux combustibles fossiles et biofuels de combustion dans la base de données de l’ONU. Par ailleurs, les activités industrielles, domestiques et celles liées au trafic constituent les secteurs pris en compte dans cet algorithme. Dans mon nouvel inventaire, j’ai introduit tout d’abord un nouveau secteur d’activité lié aux combustions dans les centrales thermiques (centrales fabriquant l’électricité à partir d’une source de combustion), comme c’est le cas dans l’inventaire de Bond et al. (2004). La séparation entre industries « classiques » et centrales thermiques vient du fait que ces deux technologies ont des facteurs d’émissions différents. A titre d’exemple, dans les pays en voie de développement, le facteur d’émission du carbone organique primaire pour le bois est de 2,16 g/kg dans le secteur industriel (Junker and Liousse, 2008) contre 0,31 g/kg pour les centrales thermiques (Bond et al., 2004), soit un ratio de 7. Pour la différenciation entre industries et centrales thermiques, j’ai eu recours aux données d’un autre organisme international, à savoir l’Agence Internationale de l’Energie (IEA). Aussi, j’ai adapté l’algorithme de calcul des émissions (figure 3.1) en tenant compte des véhicules à deux roues et de la fabrication du charbon de bois (charcoal making). J’ai ensuite révisé entièrement toutes les données de consommation de combustibles fossiles et de biofuels, ainsi que les facteurs d’émissions utilisés dans l’inventaire de Junker and Liousse (2008). Enfin, la densité de population qui était utilisée pour la spatialisation de ces émissions avait précédemment une résolution horizontale de 1° x 1° et datait de 1984 (GISS, 1984). Nous utilisons à présent des données de densité de population plus récentes (2005), avec une meilleure résolution spatiale (0,25° x 0,25°). La figure 3.1 présente l’algorithme général de calcul des émissions de carbone suie et de carbone organique primaire, ainsi que leurs spatialisations. Les cadres en pointillés de la figure traduisent les nouveautés que j’ai introduites dans mon travail, elles seront détaillées par la suite.

La base de données de l’IEA qui regroupent 4 secteurs d’activités (trafic, domestique, industrie et centrale thermique), présentés sur la figure 3.1 contre 3 (trafic, domestique et industrie où les centrales thermiques sont incluses dans les industries) dans la base de données de l’ONU, a permis une discrimination des données entre industries et centrales thermiques de la base de données de l’ONU. La méthodologie a consisté à évaluer la proportion de la consommation des combustibles fossiles et des biofuels des centrales thermiques dans la base de données de l’IEA par rapport à l’ensemble « industries et centrales thermiques ». Par la suite, nous avons supposé que cette proportion pourrait s’appliquer à la base de données ONU. C’est une hypothèse plausible, dans la mesure où ces deux organismes internationaux (l’ONU et l’IEA) disposent des mêmes sources de données, à savoir les administrations nationales. Ceci a été vérifié et validé au chapitre 2 pour les combustibles liquides dans le secteur du trafic où l’on notait peu de différences entre données de consommation de l’ONU et de l’IEA. Ainsi, la proportion liée à la consommation des centrales thermiques dans le total « industries et centrales thermiques » a été appliquée au secteur des industries de la base de données de l’ONU, afin d’en extraire la part due aux centrales thermiques et la « nouvelle » part due aux industries. Le tableau 3.1 fournit quelques exemples de données .

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