La gestion, l’utilisation, la consommation et la représentation de l’eau en Chine

La gestion, l’utilisation, la consommation et la
représentation de l’eau en Chine

L’évolution et la gestion de l’eau courante à Guangzhou

L’eau courante à Guangzhou est présente depuis plus de cent ans. En effet, en 1905, «le gouverneur de Liangguang (两广 Liǎngguǎng, la province du Guangdong et du Guangxi) et quelques riches hommes d’affaires shanghaiens firent une réunion dans l’hôtel Xinya situé sur la rive du fleuve des Perles pour investir dans une entreprise (chargée de la gestion) de l’eau courante à Guangdong […] Cette entreprise de l’eau courante fournit de l’eau à Xiguan, Nanguan et Yushan les trois quartiers prospères ». 140 Ce fut la première fois que les cantonais utilisèrent de l’eau courante, qui était fournie par une société constituée d’un portefeuille, appartenant pour moitié à l’état, et pour l’autre moitié au secteur privé. C’est également la première fois que l’eau fournie par les canalisations n’était plus gratuite ; l’eau devint ainsi une marchandise, un objet de consommation. Après l’établissement de la RPC (République Populaire de Chine), l’entreprise fournissant de l’eau courante, qui était une société privée, est devenue une société publique. Ainsi, de nos jours, «l’entreprise de l’eau courante de Guangzhou a sept usines qui vendent 1,8 milliard m3 d’eau courante par an » 141, à peu près six fois plus que la consommation de l’eau courante à Paris. 142 Derrière ces chiffres, nous pouvons entrapercevoir la taille importante de la population de cette ville. D’ailleurs, Guangzhou possède une croissance de population qui n’est pas négligeable, puisqu’en 2011 la population totale, selon le bureau de statistique de Guangzhou, était de 8 145 797 habitants. En 1991, la population totale était de 6 022 186 habitants. Nous pouvons ainsi constater une croissance de plus de deux millions de personnes en une dizaine d’années. Ce qui nous incite à nous interroger sur les raisons d’une telle croissance de population. En effet, Guangzhou est la capitale de la province du Guangdong ; elle est à la fois l’une des portes ouvertes sur le monde « extérieur », après la réforme économique de 1978, et elle est également le centre économique, culturel et politique du delta de la rivière des Perles. Depuis les années 1980, il y eut un changement social important au niveau de son urbanisation et de son industrialisation. De ce fait, l’infrastructure de la ville, le réseau de canalisation et le pouvoir de coercition que devait pouvoir exercer les règles établies pour lutter contre la pollution ne furent plus adaptées, ce qui entraina une situation d’urgence dans la gestion de l’eau et de son environnement, à Guangzhou. Cette crise environnementale menaçait la qualité de l’eau courante, dans la mesure où l’eau courante cantonaise était prélevée au sein même des rivières. Elle venait ainsi, dans sa majorité, des zones de prélèvement de la rivière des Perles. Or, en 2003, la majorité de Cantonais utilisait l’eau courante provenant de la rivière Liuxi (流溪河 Liú xī hé), une rivière affluente à la rivière des Perles. A cette époque, la qualité de l’eau143, issue de cette rivière, était entre les niveaux 4 et 5, ce qui indiquait que le taux de bactéries coliformes était largement dépassé par rapport aux limites prescrites. En effet, pour être déclarée «source en eau courante », la qualité de l’eau doit être idéalement comprise entre les niveaux 1 et 3. Pour changer cette situation, le gouvernement cantonais a planifié «le plan de traitement de la rivière des Perles de 2003—2010 à Guangzhou », qui avait pour objectif de mettre en place, dans des délais impartis réduits, un système de traitement des eaux usées et d’améliorer la protection des sources en eau potable144. Malgré ces mesures, la qualité de l’eau courante cantonaise n’était toujours pas élevée, et ne correspondait pas aux critères requis. Or, selon le résultat du «rapport de l’environnement de Guangdong de 2009 » 145 , nous savons que Guangzhou était la seule ville qui n’avait pas atteint complètement les normes de qualité de l’eau courante146. De ce fait, afin d’améliorer l’eau courante avant les jeux asiatiques de 2010, le gouvernement cantonais commença en 2008 les travaux de dérivation de l’eau du fleuve de l’Ouest (西江 Xījiāng), le fleuve « tributaire » le plus important de la rivière des Perles. Il devait ainsi devenir la source d’eau courante principale pour Guangzhou. En Octobre 2010, les cantonais se virent proposer une eau courante de haute qualité, puisque, toujours selon le rapport de l’environnement, « la zone de prélèvement demeurait presque tout le temps au niveau 2, et parfois basculait au niveau 1 ». Or, les acteurs gouvernementaux ne sont pas les seuls responsables de la gestion de l’eau. Le principal paradoxe réside dans le fait que l’eau courante est produite par une entreprise, mais les problèmes rencontrés, comme ceux liés à la qualité de l’eau, doivent être résolus par le gouvernement cantonais. Cependant la production de l’eau, ainsi que sa distribution, sont liées et dépendent de d’autres acteurs. A titre d’exemple, dans la production de l’eau courante, il est nécessaire de rajouter certains produits comme le gaz de chlore 147 , l’hydroxyde de calcium, ainsi que le Poly-Aluminium Chloride (PAC) 148 . Ces produits chimiques sont fournis par des fournisseurs privés, et sont indispensables dans le processus de production de l’eau courante. Il existe également une coopération dans la distribution de l’eau, entre l’entreprise chargée de l’eau courante et les services de gestion des immeubles (物业管 理 Wùyè guǎnlǐ). Ces derniers sont des secteurs privés qui s’occupent des affaires quotidiennes dans les résidences (小区 Xiǎoqū). L’entreprise chargée de l’eau courante « fabrique » et vend l’eau courante aux habitants ; cette eau est distribuée, via les canalisations d’approvisionnement municipales, aux résidences. A partir de cette limite, celle de la résidence, la construction et le maintien des canalisations, ainsi que la distribution en l’eau courante ne relèvent plus de de l’entreprise chargée de l’eau courante, mais est gérée par les services de gestion des immeubles. Ces derniers sont payés par les propriétaires des résidences.

La production et la distribution de l’eau courante 

Selon le travail d’observation et d’analyse des sources documentaires et des interviewes que nous avons réalisées, nous avons pu mettre en exergue que, pendant longtemps, le problème essentiel pour les habitants cantonais était ne pas avoir la possibilité d’accéder à une eau courante de bonne qualité. Avant 2010, et ce, malgré des travaux effectués par le gouvernement cantonais et l’entreprise chargée de l’eau courante, pour améliorer l’environnement de l’eau et la qualité de l’eau courante, l’eau courante cantonaise ne s’améliora pas de façon immédiate. Dans cette partie, nous allons ainsi démontrer l’évolution de la qualité de l’eau courante cantonaise, ainsi que celle de sa production, d’une façon assez chronologique, sur une période donnée de 2000 à nos jours. Nous allons montrer la situation de chaque secteur, à des moments particuliers de cette période, en dévoilant leur fonction, leur influence et leurs actions. Dans cette démarche, nous pouvons voir que la production de l’eau courante n’est pas une action indépendante ou isolée, malgré le monopole de production attribué à l’entreprise chargée de l’eau courante de Guangzhou, puisqu’il n’existe pas encore de concurrence sur ce marché. Cependant, ce procédé consistant à fournir de l’eau courante, demeure sous l’influence de plusieurs facteurs, en dehors de la « production » elle-même. En parlant de « production », nous désignons le procédé même de « fabrication » de l’eau courante. Toutefois, ce monopole n’est pas synonyme de tranquillité. Dans la mesure où il s’agit d’une entreprise publique, qui «porte l’étiquette » du gouvernement local les responsabilités associées sont nombreuses. Cette entreprise est ainsi l’image du gouvernement local. En effet, une mauvaise qualité du produit, à savoir de l’eau, peut nuire à la réputation du gouvernement local. La qualité de l’eau est, en outre, déterminée par plusieurs facteurs ; le plus important, qui est également celui qui semble être le plus évident, est celui de la pollution relative à l’urbanisation et à l’industrialisation, influençant particulièrement la qualité des sources d’eau, autrement dit, des rivières. 

La qualité de l’eau courante avant 2010 

L’année 2010 fut une année particulièrement charnière pour la qualité de l’eau courante cantonaise. D’après l’enquête que nous avons réalisée, nous avons pu mettre en exergue que la qualité de l’eau courante à Guangzhou était assez inquiétante, à cause du fort  degré de pollution, pendant un certain, et ce, jusqu’à l’année 2010. Et à partir de cette date, nous pouvons voir une nette amélioration. L’eau courante municipale, utilisée pour l’usage quotidien des habitants, est produite par l’entreprise chargée de l’eau courante de Guangzhou. Pour permettre cette utilisation, des normes strictes sur la qualité de l’eau ont été promulguées par l’État, dans la mesure où la qualité de l’eau influence directement la santé publique. Néanmoins, avant que le gouvernement ne finisse les traitements des rivières, d’une part, et de l’eau d’une façon plus globale, d’autre part, et n’assure l’amélioration de la gestion de l’eau courante à Guangzhou en 2010, nous savons que l’eau courante cantonaise n’avait pas encore atteint les principales normes qui avaient été fixées. En effet, Guangzhou était la seule ville de la province du Guangdong à ne pas avoir atteint complètement la norme instituée sur la qualité de l’eau courante149 . Une question demeure : pour quelles raisons cette ville riche et si florissante, aux ressources économiques nombreuses, était-elle dans l’incapacité de fournir et de produire une eau de qualité ? L’une des premières réponses se trouve dans la qualité de la source en eau, où puise l’entreprise chargée de l’eau courante. En effet, la source, et ce, avant d’être traitée, avait déjà un niveau de pollution particulièrement important. Selon les normes et critères chinois, cette eau était de niveau 4, voire de niveau 5, niveaux que nous avons vus comme étant impropres à une consommation quotidienne «touchant directement la peau »: «Selon la présentation des employés de l’entreprise de l’eau, la source de l’eau courante, que traite l’usine d’épuration de l’eau nommée Xicun150 (西村水厂 Xīcūn shuǐ chǎng), est de niveau 4. A certains moments, la qualité est de niveau 5, car le plus gros problème concerne les bactéries coliformes. » 151 Or, la source de l’eau doit être de niveau 3, selon un expert de ce domaine que nous avons interrogé: «L’eau de niveau 3, comment dire ? Le niveau 3 est déjà légèrement pollué, normalement on ne l’utilise pas, quand on l’utilise c’est parce qu’on n’a pas de choix […] oui c’est vrai, à Guangzhou, on a utilisé ce genre d’eau pendant une période… » (N° 11 Homme 59 ans, ingénieur de l’entreprise de PAC, Guangzhou, 2012) Nous voici donc devant un premier problème et enjeu important : nous savons que l’entreprise de l’eau traite ainsi des eaux de source particulièrement polluées. Dès lors, nous devons nous questionner sur le procédé de dépollution mis en place. Nous pourrions penser qu’il suffit d’augmenter les produits chimiques afin d’atteindre le but escompté. Quel est donc ce produit ? Nous avons pu apprendre que la technologie utilisée par l’industrie de l’eau courante était le sulfate d’aluminium, pour des questions budgétaires notamment, et ce procédé, utilisé depuis une centaine, possède néanmoins de nombreuses limites : «Avant, Guangzhou utilisait le sulfate d’aluminium152, et ce… depuis à peu près cent ans, pour traiter l’eau courante […] Ce produit ne coûte pas cher, sa production est simple, et en plus il se produit dans cette région […], mais son défaut est qu’il faut en mettre beaucoup, et il ne permet pas un effet insuffisant pour purifier l’eau. Quand on le met dans l’eau, au bout d’un moment, il ne purifie plus. Au contraire, il pollue. De plus, quand la température est de moins de 5 °C, le sulfate d’aluminium n’a presque plus d’effet pour purifier l’eau »(N° 11 Homme 59 ans, ingénieur de l’entreprise de PAC, Guangzhou, 2012) Nous voyons donc émerger une autre cause particulièrement importante, qui explique l’incapacité de répondre aux normes relatives à la production en eau courante. Ce procédé, devenu désuet, peut perdre ainsi en efficacité, et un surdosage peut être dangereux pour la santé publique.

L’arrivée des nouvelles entreprises fabriquant le PAC (Poly-Aluminium Chloride), nouveau produit remplaçant le sulfate d’aluminium, qui a pour effet de rassurer quant à qualité de l’eau courante (2000-2007) Comme nous l’avons présenté précédemment, l’entreprise chargée de l’eau courante utilisait une technologie assez ancienne pour traiter la source en eau : le sulfate d’aluminium. Or, nous savons que la source en eau à Guangzhou provient des eaux superficielles. Ce type d’eau ne ressemble pas à l’eau souterraine, issue des nappes phréatiques, qui n’a besoin, parfois, que d’un traitement d’aseptisation. En effet, l’eau superficielle contient de nombreuses impuretés, qui sont en plus grand nombre que dans les eaux souterraines, cesdernières étant filtrées par la terre. D’où la nécessité d’utiliser un produit floculant pour les eaux superficielles, produit qui a pour effet de sédimenter les particules en suspension dans l’eau. Or, avant 2003, ce produit floculant utilisé était le sulfate d’aluminium, avec les contraintes que nous avons déjà énoncées. Le PAC (Poly-Aluminium Chloride) est un produit plus récent, servant à floculer, à savoir sédimenter les particules en suspension, de même que le sulfate d’aluminium. Selon l’ingénieur du PAC que nous avons interviewé, « ce produit est arrivé en Chine dans les années 1970. Ce produit floculant a pour fonction de sédimenter les particules en suspension dans l’eau. Et les molécules du PAC attirent les particules, même celle des matériaux lourds. Dans un premier temps, on additionne du PAC à la source d’eau, et, en le mélangeant d’une façon continue, des précipités floconneux se créent. Une fois cette action terminée, l’eau passe en mode «statique », permettant ainsi la sédimentation. Lorsque le procédé est fini, on retire les «boues » obtenues et on aseptise l’eau. Il faut savoir que ce procédé de purification est le plus utilisé au monde. » Ce nouveau procédé présente, pour Guangzhou, un gage de sécurité pour contrer les différentes formes de pollutions se trouvant de l’eau courante, sans que cela ne produise une deuxième «couche » de pollution pouvant se révéler assez dangereuse (puisque, selon notre interviewé, cette deuxième «couche » pourrait déboucher sur des cas d’Alzheimer)153, comme celle du sulfate d’aluminium. En 2000, à Guangzhou, la situation de la gestion de l’eau était la suivante : il y avait six usines d’eau courante, une source d’eau particulièrement polluée, un produit de purification de l’eau à l’efficacité limitée (le sulfate d’aluminium), et une croissance de population en constante augmentation. Concernant la mise en place du PAC, nous avons pu apprendre que l’entreprise en charge de l’eau courante ne voulait pas, en un premier temps, rejeter les fournisseurs en sulfate d’aluminium. En effet, d’une part, la méconnaissance du nouveau produit PAC suscitait des inquiétudes, et, d’autre part, pour s’adapter à une nouvelle technologie de purification de l’eau, il fallait changer l’ensemble des équipements des lignes de production : «Tous ces équipements que je t’ai désignés servaient pour l’ancienne technologie (celle déjà en place), mais pour tout changer, il fallait beaucoup d’investissements d’un coup. Ce changement n’était pas facile, parce qu’il fallait maintenir la fabrication d’eau courante tous les jours, sans arrêt. » (N° 2 Hommes 38 ans, comptable, habitant de Guangzhou, 2012) De plus, l’entreprise chargée de l’eau courante n’était pas pressée de changer ses équipements. En effet, la production, même si elle ne correspondait pas aux taux imposés par les normes, était bien effective. Le sulfate d’aluminium pouvait purifier l’eau, même si cela était fait de façon imparfaite. Le PAC possédait de nombreux avantages, sans avoir les mêmes défauts que le sulfate d’aluminium, et ce, même si sa mise en œuvre nécessitait des réorientations dans l’organisation : «Pour n’importe quels avantages économiques ou sociaux, notre produit est le plus «favorable ». C’est mieux pour la santé publique, mieux pour la société. »(N° 11 Homme 59 ans, ingénieur de l’entreprise de PAC, Guangzhou, 2012) Après de nombreuses démarches les entreprises du PAC ont réussi à donner ses échantillons à l’usine chargée de l’eau courante pour faire une expérimentation : «Au début, nous avons donné notre échantillon à l’entreprise (chargée) de l’eau courante pour faire une expérimentation, le résultat était : notre produit est plus efficace que le sulfate d’aluminium, il est plus efficace et plus économique. »(N° 2 Hommes 38 ans, comptable, habitant de Guangzhou, 2012) Les producteurs du PAC ont prouvé que leur produit possédait à un avantage des avantages technologique et économique majeurs, en comparaison avec le sulfate d’aluminium, dont l’efficacité est moins assurée et stabilisée : Chapitre 4 : La production et la distribution de l’eau courante 115 «En hiver, nous pouvons voir très facilement que l’efficacité du sulfate d’aluminium diminue de beaucoup. Dans ce cas-là, il faut rajouter beaucoup d’hydroxyde de calcium »(N° 2 Homme 38 ans, comptable, habitant de Guangzhou, 2012) Finalement l’entreprise chargée de l’eau courante changea peu à peu ses équipements pour s’adapter à ce nouveau produit: «Après l’expérimentation, l’entreprise (chargée) de l’eau courante a construit d’abord deux lignes de production pour utiliser notre produit » (N° 11 Homme 59 ans, ingénieur de l’entreprise de PAC, Guangzhou, 2012) À partir de l’année 2003, l’entreprise chargée de l’eau courante commença à utiliser le PAC, en changeant deux de ses axes de production dans une usine choisie à cet effet, afin de tester ce produit. A cette période, ils n’avaient pas changé l’ensemble des produits de purification de l’eau, puisque le sulfate d’aluminium supplantait encore très largement le PAC. Mais l’état de l’eau ne cessait de s’aggraver. De plus, en 2004, le fournisseur du sulfate d’aluminium subit une crise majeure, qui lui fit finalement perdre son marché, au profit du PAC. En effet, cette crise fut causée par une saison de sécheresse, qui eut pour conséquence une forte diminution des quantités d’eau. Ainsi, les rivières perdirent leurs capacités à se « nettoyer », à cause d’un manque de débit, ce qui entraina une pollution plus importante, et mirent à jour les problèmes du sulfate d’aluminium et ses incapacités à traiter efficacement l’eau, qui devinrent flagrants. Or, les deux lignes qui utilisaient le PAC tournèrent à plein régime. Dès lors, cette sécheresse obligea l’entreprise chargée de l’eau courante à changer son mode de traitement et à utiliser le nouveau produit de purification de l’eau. Car, comme nous l’avons déjà énoncé, le résultat du traitement du sulfate d’aluminium est devenu de moins en moins efficace sur une source d’eau, elle-même de qualité de plus en plus mauvaise. En effet, le sulfate d’aluminium produit de nombreux résidus, quand il n’arrive plus à purifier une source d’eau trop polluée. D’où son incapacité à gérer les situations de crise exceptionnelles, telles que celles générées par cette sécheresse. 

Table des matières

REMERCIEMENT
RÉSUMÉ
ABSTRACT
Introduction générale
Chapitre 1. La démarche méthodologique
1.1. L’accès au terrain et les techniques de recueil des données
1.1.1. L’entretien semi-directif et les tableaux signalétiques.
1.1.2. L’observation
1.1.3. La recherche documentaire
1.1.4. La table ronde (les animations de groupe)
1.1.5. L’analyse des images via des photos et des films
1.2. Les problèmes rencontrés et leur résolution
1.2.1. Les contraintes du terrain liées au financement, au temps et à l’engagement requis
1.2.2. Les difficultés de communication
1.2.3. L’analyse des contenus de nos enquêtes et la difficulté de leur interprétation
1.3. Les méthodes appliquées dans ma thèse
1.3.1. La méthode des échelles d’observation
1.3.2. La méthode des itinéraires
1.3.3. La méthode des effets de cycles de vie
PREMIERE PARTIE : Le contexte environnemental de l’eau : la situation géographique, la crise de l’eau, ainsi que les solutions et les conflits autour de l’eau en Chine, aux niveaux national et local (région de Guangdong)
Chapitre 2. Le développement industriel et économique, en Chine, à l’origine de la « crise de l’eau »
2.1. Une tension historique entre les régions qui produisent de l’eau, et celles qui utilisent de l’eau
2.2. Les solutions historiques qui ont été mises en place pour résoudre le problème de la pénurie de l’eau au nord de la Chine
2.3. L’adduction en eau du sud au nord (南水北调 Nánshuǐběidiào) : une solution conflictuelle
2.4. Conclusion de chapitre
Chapitre 3. L’évolution de la situation environnementale de l’eau et sa crise dans la province du Guangdong
3.1. L’environnement de l’eau à Guangzhou, capitale de Guangdong : son évolution, sa crise et son amélioration
3.1.1. L’environnement de l’eau à Guangzhou avant l’apparition de la pollution
3.1.1.1. La rivière de Shijing : un bénéfice de la nature pour l’agriculture et la culture
3.1.1.2. Les rivières dans le centre-ville de Guangzhou et leur fonction de loisir, ainsi que leur fonction commerciale
3.1.2. La pollution de l’eau à Guangzhou, à partir de la fin des années 1980
3.1.2.1. Le contexte de la pollution à Guangzhou : la croissance économique et l’urbanisation
3.1.2.2. La diminution progressive de la qualité de l’eau et la pollution des rivières
3.1.3. L’émergence de la question politique sur l’environnement, la protection et le traitement des rivières à Guangzhou
3.1.3.1. La mise en place de la protection et du traitement des rivières avant les jeux asiatiques de 2010
3.1.3.2. Les quatre phases du traitement des rivières, avec la coopération gouvernementale
3.1.4. Les résultats suite au traitement des rivières, après l’année 2010
3.2. Conclusion de chapitre
Deuxième Partie : l’évolution et la gestion de l’eau courante à Guangzhou
Chapitre 4 : La production et la distribution de l’eau courante
4.1. La qualité de l’eau courante avant 2010
4.2. L’arrivée des nouvelles entreprises fabriquant le PAC (Poly-Aluminium Chloride), nouveau produit remplaçant le sulfate d’aluminium, qui a pour effet de rassurer quant à qualité de l’eau courante (2000-2007)
4.3. La désignation de Guangzhou comme ville «hôte » des jeux asiatiques et son influence sur le système de production de l’eau courante (2004-2010)
4.4. L’amélioration de la qualité de l’eau courante (de 2010 — à nos jours)
4.5. La crise de la source de l’eau courante créée par le développement, la pollution, la dérivation des rivières et le changement du climat au niveau provincial
4.6. La gestion de la distribution de l’eau courante à Guangzhou
4.6.1. Le prix de l’eau courante dans le centre-ville de Guangzhou et son coût supplémentaire dans les résidences
4.6.2. La distribution de l’eau par l’entreprise de l’eau courante chez les habitants
4.6.3. Les interactions quant à la distribution de l’eau courante : entre l’entreprise chargée de l’eau courante et le service de gestion d’immeuble
4.7. Conclusion de chapitre
Troisième Partie : La diversité, les fonctions et les différents sens revêtus par l’eau dans son
processus d’usage et ses transformations dans la vie quotidienne à Guangzhou
Chapitre 5. Les différents types d’eau identifiés et les évolutions de l’eau dans la vie quotidienne
5.1. L’eau du puits et de la rivière : un usage ancien et «traditionnel »
5.1.1. Les fonctions liées à l’eau provenant du puits et de la rivière
5.1.2. Les sens premiers de l’eau en Chine, « l’eau bouillie » (开水 Kāishuǐ) et «l’eau crue » (生水 Shēng shuǐ) ; l’eau chaude et l’eau froide dans l’usage de l’eau des puits et
des rivières
5.2. L’eau courante, une évolution importante dans l’usage de l’eau en ville
5.2.1. L’évolution des sens attribués à l’eau à travers les changements géographique et
temporel, en prenant pour point d’appui l’usage de l’eau courante à Guangzhou
5.2.1.1. L’évolution des sens attribués à l’eau par le changement géographique
5.2.1.2. L’évolution des sens attribués à l’eau par le changement temporel
5.3. L’eau en bouteille : l’eau minérale ou l’eau purifiée, les nouvelles eaux commerciales.
5.3.1. Les différents types d’eau en bouteille, selon leurs formats: l’eau en bouteille, l’eau en bidon et leurs principales fonctions
5.3.2. Les nouveaux sens attribués à l’eau par rapport à l’eau en bouteille : l’eau pure, « l’eau morte » et «l’eau vivante »
5.4. L’eau purifiée en auto-service : l’eau purifiée provenant du distributeur d’eau
5.4.1 Les sens attribués à l’eau purifiée provenant des distributeurs d’eau
5.5. L’eau de source naturelle, une récupération complexe pour un usage relativement simple
5.6. Conclusion de chapitre
Chapitre 6 : Les différentes expertises détenues par les individus et leurs représentations sur la
qualité de l’eau: des facteurs influençant leurs choix quant à leur consommation et à leurs usages de l’eau
6.1. Les critères de la «mauvaise » ou de la «bonne » qualité de l’eau, selon une expertise de «profanes » (non experts)
6.1.1. L’expertise de l’eau liée à l’alimentation : l’usage de la vue comme critère d’identification
6.1.2. L’expertise de l’eau liée à l’alimentation : l’usage de l’odorat comme moyen d’identification
6.1.3. L’expertise de l’eau liée à l’alimentation : l’usage du goût comme moyen d’identification
6.2. Les représentations sur la qualité de l’eau
6.2.1. Les imaginaires portant sur la qualité de l’eau, par des signes visibles et invisibles
6.2.2. L’arbitrage fait entre les différents types d’eau par rapport à la pollution, ainsi que la symbolique du chaud et du froid
6.3. Le choix de l’eau en bouteille, selon les individus et l’expertise qu’ils ont développée
6.3.1. L’importance de la connaissance des différentes marques d’eau dans le processus de choix d’une bouteille d’eau
6.3.2. De quelle(s) façon(s) les individus choisissent-ils leur eau en bouteille
6.4. Conclusion de chapitre : De quelle façon les individus choisissent-ils un type d’eau, d’après leur expertise et leurs représentations de l’eau courante
Chapitre 7. L’utilisation de l’eau dans le cadre de l’alimentation et ses processus de transformation
dans l’espace domestique
7.1. La complémentarité entre l’eau courante dite « traditionnelle » et l’eau en bidon dite «moderne », avec les critères de qualité et de praticité et la prise en compte de la composition de l’eau
7.2. Les tensions entre la santé, l’usage de l’eau et la volonté d’économiser de l’eau, par la transformation de l’eau via un filtre, une bouilloire ou du riz
7.3. Une méfiance sur l’eau courante « crue » – le filtre, la bouilloire et le stérilisateur sont des
outils indispensables pour garantir la qualité de l’eau liée à l’alimentation
7.4. Les choix des types d’eau, chez les individus, sont flexibles et dépendent de par rapport à l’évolution de la qualité de l’eau commerciale proposée (l’eau courante et l’eau en bouteille)
7.5. L’enfant en tant que déclencheur d’une volonté d’avoir une alimentation plus sécurisée et non polluée
7.6. Gérer les transformations de l’eau courante malgré la méfiance
7.7. L’appareil de traitement de l’eau courante comme moyen de transformer l’eau courante, non potable, en eau potable
7.8. L’eau « bouillie », un procédé ancien et «classique », pour garantir une eau saine
7.9. La transformation de l’eau par sa température, son contact avec certains objets et composants, et le temps écoulé: un enjeu entre la sécurité sanitaire et le gaspillage perçu comme nécessaire
7.10. Conclusion de chapitre
Quatrième Partie : Les occasions de consommation et les représentations des boissons non alcoolisées dans les familles chinoises (les cas de Beijing, Shanghai, Guangzhou et Chengdu)
Chapitre 8 : Les occasions liées aux saisons : la chaleur et le froid climatiques sont les deux grands
déclencheurs de boissons froides ou chaudes
Chapitre 9. Les occasions liées aux générations et/ou aux effets de cycles de vie
9.1. Les déclencheurs de la consommation de boissons varient, pour une part, en fonction des trois grandes générations qui structurent la société chinoise aujourd’hui
Chapitre 10. Les occasions de boire tout au long de la journée à la maison, au travail et en mobilité:
une consommation alternée entre boissons traditionnelles et boissons modernes
Chapitre 11. Les occasions de boire liées à des évènements occasionnels
Chapitre 12. Les perceptions et les signes de la qualité d’une boisson
Cinquième partie : le goût dans les boissons non-alcoolisées et les aliments : les occasions, les pratiques, les représentations et la gestion du corps par rapport au sucre et au sucré (les cas de Guangzhou et Hangzhou)
Chapitre 13. Les occasions ordinaires de consommer du sucre et du sucré à la maison
Chapitre 14 : Les lieux et les occasions ponctuelles de consommer le sucre et le sucréen dehors de la maison
Chapitre 15. La perception des différents sucres
Chapitre 16 : Le sucre et le sucré sont associés aux cinq sens physiques : le goût (味觉 Wèijué),
l’odorat (嗅觉 Xiùjué), la vue (视觉 Shìjué), le toucher (触觉 Chùjué) et l’ouïe (听觉 tīngjué)
Conclusion générale
Pour conclure
Bibliographie
Liste des illustrations
ANNEXES
Annexe 1 : Les guides d’entretien
Annexe 2 : guide d’animation de groupe
Annexe 3 : les schémas de synthèses
Annexe 4 : Les tableaux de climat de Beijing, Shanghai, Guangzhou et Chengdu (Version Anglaise et Chinoise, source via de China Meteorological Administration)

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