LE GUIDE DE L’INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE

LE GUIDE DE L’INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE

UN CONTEXTE MARQUÉ PAR LA CONCURRENCE ÉCONOMIQUE

La concurrence est de plus en plus exacerbée, les crises se multiplient. Dans ce contexte, les principaux ministères se sont dotés de correspondants à l’intelligence économique. Les grands groupes ont, pour la plupart, mis en œuvre des services dédiés, tandis que les entreprises de taille intermédiaire (ETI) ainsi que les TPE-PME, moteurs de notre économie, doivent encore s’approprier la culture, les outils et les méthodes de l’intelligence économique. Les experts-comptables, interlocuteurs privilégiés pour les chefs d’entreprise, ont donc un rôle important à jouer pour encourager son développement, notamment dans les TPE-PME, qui constituent leur cœur de métier. L’intelligence économique : un moyen de faire face à la concurrence L’intelligence économique est une arme qui permet de combattre dans le contexte actuel de « guerre économique ». C’est à la fois un outil d’aide à la décision et un outil de protection. Mais les dirigeants de TPE-PME n’ont pas encore été tous convaincus de mettre en place un processus d’intelligence économique au sein de leur entreprise. L’IE doit faire partie des préoccupations des TPE-PME Plusieurs enquêtes en France, en Europe et aux États-Unis font apparaître l’idée selon laquelle l’intelligence économique est une pratique réservée aux grandes entreprises, voire aux multinationales appartenant à des secteurs stratégiques pour l’État (défense, nouvelles technologies, énergie…). Les pratiques de gestion dans les TPE-PME étant beaucoup plus informelles que dans les grandes entreprises, il est diffi cile d’y identifi er des pratiques d’intelligence économique formalisées. Des informations y circulent, mais dans la plupart des cas aucun système ne permet de les capter et de les analyser afi n d’en tirer un avantage économique. Les TPE-PME encourent de fait un risque majeur : la défaillance informationnelle ou le risque de passer à côté d’une information stratégique essentielle à leur survie (nouveau produit, nouvel entrant sur le marché…). Pour beaucoup de TPE-PME françaises, la notion d’intelligence économique est loin de leurs préoccupations quotidiennes. Pourtant, les TPEPME possèdent, comme les grandes entreprises, des informations sensibles, un savoir-faire et des actifs susceptibles d’être protégés. Comme les grandes entreprises, elles doivent savoir saisir les opportunités, imaginer les tendances et anticiper la concurrence. Mais, comparées aux grandes entreprises, les TPE-PME manquent de temps et de moyens, rencontrent des problèmes d’organisation. Elles ont un accès plus diffi cile aux outils, moins  de culture de l’information et de la sécurité, et plus de mal à formaliser une stratégie. Dans son application par les TPE-PME, l’intelligence économique souffre d’une vision encore trop parcellaire centrée sur la veille. Pour les dirigeants de TPE-PME, la sécurité économique comme l’infl uence sont des pratiques plus diffi ciles à appréhender. L’IE, une pratique adaptée aux TPE-PME La pratique de l’intelligence économique n’est pas liée à la taille de l’entreprise, elle s’adapte aux besoins des TPE-PME. Les enquêtes récentes des chambres de commerce et d’industrie le démontrent : les TPE-PME sont souvent plus effi caces que les grands groupes en la matière, car imaginatives, agiles, fl exibles, innovantes et intuitives. ➢ 15 à 20 % des entreprises françaises de moins de 200 personnes pratiquent l’intelligence économique. ➢ Plus d’un tiers pratique la veille (technologique, réglementaire, commerciale, concurrentielle). ➢ La moitié des TPE-PME sont déjà concernées par ces pratiques. Avant de s’engager dans une démarche d’intelligence économique, une TPE-PME doit parfaitement connaître l’environnement dans lequel elle évolue. Après avoir analysé son environnement, l’entreprise défi nira le type d’informations dont elle a besoin. Il s’agira ensuite de recenser les moyens disponibles pour obtenir les informations. Conseil averti de l’entreprise, l’expert-comptable est l’interlocuteur idéal pour aider la TPE-PME à mettre en place une démarche d’intelligence économique. Avec son assistance, l’entreprise va élaborer une démarche, choisir des outils appropriés puis valider les résultats obtenus.

UN DISPOSITIF D’INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE ADAPTÉ AUX TPE-PME

Des principes d’organisation Faut-il nommer un responsable de l’intelligence économique dans l’entreprise ? Faut-il, faute de moyens et de compétences, externaliser la fonction intelligence économique ? Comment structurer la fonction de façon transversale ? Comment organiser des réunions d’experts pour mieux analyser les contraintes et les opportunités ? Comment gérer des réseaux d’intelligence économique ? Mettre en place une démarche d’intelligence économique nécessite des moyens qui peuvent parfois s’avérer coûteux à court terme pour une TPEPME : y participer nécessite des recherches, des réunions, des comptes rendus, donc du temps. Le facteur temps est un élément essentiel, car les collaborateurs n’auront pas d’autres choix que de concilier ce projet avec leurs tâches quotidiennes. De plus, certaines recherches d’informations doivent être effectuées et traitées rapidement afi n d’acquérir un avantage compétitif sur la concurrence. Un inventaire des moyens que l’entreprise pourra consacrer à la démarche doit être établi afi n d’éviter des débordements excessifs imprévus.  Les ressources humaines sont fondamentales dans la démarche, car c’est grâce à la volonté, à la ténacité des acteurs que la valeur de l’intelligence économique prendra son sens. Le plus souvent, dans une TPE-PME, le responsable de l’intelligence économique est le chef d’entreprise lui-même. Dans les TPE-PME, les ressources humaines et fi nancières sont souvent insuffisantes par rapport à l’envergure des recherches d’informations envisagées. Les TPE-PME ne disposant pas de la possibilité de mettre en place seules cette démarche peuvent se tourner vers une pratique courante : la mise en réseau d’entreprises. Il s’agit de mutualiser les ressources, par exemple via les pôles de compétitivité, les organismes au service des régions. Le réseau reste un moyen de palier le manque de temps et de ressources pour les TPE-PME afi n d’organiser leur veille et trouver l’information. Les réseaux personnels et professionnels sont également un moyen de diffuser l’information, dans le cadre de pratiques d’infl uence. Les enquêtes montrent que les TPE-PME qui pratiquent l’intelligence compétitive utilisent plus leurs réseaux que les autres TPE-PME. Des supports et des méthodes Les supports et les méthodes servent aux TPE-PME pour cartographier l’information stratégique et analyser les situations. L’utilisation des méthodes et, plus généralement, les pratiques de veille requièrent la formalisation et la mise en place d’une démarche ou d’une charte éthique. La légalité des actions est indispensable. Une étude a montré que les dirigeants de TPEPME pratiquant l’intelligence économique sont particulièrement soucieux de cette légalité, qui s’impose à l’international sous l’angle des politiques de conformité aux normes environnementales ou bien encore aux règles anticorruption dans les échanges commerciaux. Des logiciels et une base de connaissances Le marché offre de plus en plus de logiciels gratuits adaptés aux TPE-PME pour le recueil, la cartographie, les espaces collaboratifs. La TPE-PME doit se doter d’une mémoire vive regroupant les connaissances et les informations à valeur ajoutée sur son activité. Cela permet de lutter pour une meilleure diffusion d’une majorité d’informations pourtant essentielles.

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