Le patrimoine minier face aux enjeux naturels

Le patrimoine minier face aux enjeux naturels

L’IBA de Emscher Park possède un objectif à double entrée : « réhabiliter un paysage et un tissu urbain détruit par l’industrialisation » et « répondre à la pénurie de foncier disponible dans une région densément peuplée ». (B.Lusso, 2017) Les aménagements ont ici été séparés en plusieurs catégories abordant trois grandes thématiques que j’ai pu retrouver tout au long de mes lectures : le paysage de sa globalité à sa précision ; la requalification de l’Emscher et l’apport artistique dans le projet. Il me paraissait nécessaire de diviser ces aspects afin de mieux comprendre leur contenu. Concernant la requalification paysagère, la prise de conscience et le travail semblent avoir été particulièrement réussi. L’ouverture des sites industriels a permis d’offrir une vue intéressante sur la région de l’Emscher et notamment sur le patrimoine minier. Les actions paysagères ont été réalisées sous plusieurs échelles qui sont plus ou moins détaillées en fonction des auteurs. Pour Sarah Moraillon ce sera deux échelles, la première concerne la trame verte le long de la rivière de l’Emscher, qui apporte une certaine cohérence au territoire grâce à la continuité des espaces verts. Le second point de vue aborde le «  système qui s’ouvre transversalement par plusieurs couloirs verts », imposant alors aux différentes communes de travailler ensemble pour convenir d’une bonne connexion. F. Simon définit les actions sous trois échelles distinctes. En accord avec Sarah Moraillon, tous deux ont une échelle en commun : connecter tous les espaces en créant une trame verte continue entre les villes industrielles. Cette phrase prend également sens pour beaucoup d’autres auteurs et me parait définir parfaitement la connotation paysagère du site. La continuité entre les bâtiments industriels se fait par la création d’espaces verts.

Ajouté à cela, le paysage d’Emscher park relatif à ses nombreuses friches industrielles et décharges se répand sur environ 800 km2 dont 480 sont colonisés. Les 320 km2 restants ne recevront donc aucune nouvelle urbanisation afin de créer un parc connecté au sein des villes et entre elles. F. Simon soutient également que le parc est «  la colonne vertébrale du re- développement régional en s’inscrivant dans une logique de métropolisation  ». Cet auteur suggère que le projet est aussi le «  support de multiples activités sportives et culturelles permettant aux habitants de retrouver un lien avec la nature  ». Visiblement, une harmonie se ressent dans leurs propos que nous pouvons résumer en quatre actions principales. Le patrimoine paysager de l’Emscher s’élabore par «  des parcs paysagers autour de bâtiments industriels valorisés » qui seront connectés entre eux via des espaces verts. La création de ces «  coins de verdures  » intégrant les nouveaux développements urbains facilite la gestion à l’échelle du parc régional. L’objectif de cette action est la «  densification les espaces verts au cœur des noyaux d’habitats  » (F.Simon, 2010) Une autre mesure s’oriente autour de la reconversion de sites en terrains agricoles. Au total, cinq terrains en friche ont été ré-organisés en surface agricole. Il est à noter la sensibilité de F. Simon qui apporte un intérêt particulier à la gestion de la pollution des sols. Des solutions en accord avec le diagnostic du site ont dû être proposées comme la création de « forêts industrielles ». Il s’agit d’une initiative permettant de re- naturaliser le paysage sans prendre en considération les exigences des normes de pollution.

Néanmoins les aménagements paysagers ne font pas l’unanimité, Dr Malte Helfer l’explique : « la notion du Parc paysager de l’Emscher promet trop. En raison du fort morcellement de l’espace par des infrastructures, le parc reste un “tapis rapiécé”. Le but de ce défi visant à encourager la restauration de la nature de l’Emscher est aussi mis en doute. ». (Dr Malte Helfer Le principe du renouvellement écologique à travers la requalification d’un site, notamment minier, repose sur la finalité d’un bilan écologique positif. Voici d’importants aménagements plus détaillés qui ont été réalisés sur Emscher park : un réseau d’itinéraires de randonnée en harmonie avec la nature ainsi que des chemins piétons et pistes cyclables attractifs ont été réalisés. Une organisation spatiale plus ou moins agrémentée d’espaces paysagers de tailles différentes qui apporte une connotation multiple au parc. Il s’agit alors d’un «  parc naturel, paysager, public, de loisirs et culturel » (P.lecroart, 2010). Des chemins de connexion entre les aménagements ont également été mis en place offrant toutes les conditions requises pour la pratique de sport et de loisirs d’extérieurs. Ne laissant pas de côté la faune et la flore, des plans d’eaux artificiels ont également été aménagés afin d’accorder « une importance au système de biotopes humides  » (P.lecroart, 2010). La aussi, la notion de continuité est forte.

 

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