Le système financier hors-banques

LE SYSTÈME FINANCIER HORS-BANQUES

Le système financier hors-banques est constitué de l’ensemble des relations financières entre agents non bancaires, ou plus précisément des relations qui ne font pas nécessaire- ment intervenir une banque. Ainsi, sur une bourse des valeurs sont négociées des actions et des obligations par des acheteurs et des vendeurs qui sont susceptibles d’être indifféremment des agents non bancaires ou des banques. À l’inverse, un dépôt est nécessaire- ment détenu auprès d’une banque.

De façon très générale, l’ensemble de la finance hors-banques peut être scindé en deux selon que les créances et dettes concernées sont susceptibles d’être échangées sur un marché organisé ou ne le sont pas. Le premier cas est celui des marchés financiers sur lesquels s’échangent traditionnellement des actions et des obligations, mais aussi toute sorte de titres plus sophistiqués (options, swaps, créances à terme…). Dans la zone franc, ces marchés sont très peu développés. Il en existe un en Côte-d’Ivoire ; la valeur des titres qui y sont cotés se monte, à la fin de 1988, à 132,4 milliards de FCFA, ce qui représente 14 % de la masse monétaire. Bien que ce pourcentage ne soit pas négligeable, les marchés financiers jouent un rôle tout à fait secondaire dans l’ensemble des pays de la zone franc.

Reste donc la finance hors-banques hors marché. Le graphique 1 en retrace les principales composantes. Les crédits fournisseurs sont des créances des entreprises vis-à-vis d’autres entreprises ou vis-à-vis de l’État. En sens inverse l’État détient des créances fiscales vis-à-vis des entreprises. Au cours des années récentes l’encours de ces dernières a fortement augmenté dans plusieurs pays de la zone franc. En effet, l’accumulation par l’État d’arriérés de paiement vis-à-vis de ses fournisseurs a conduit ceux-ci à différer le paiement de leurs impôts. On parle alors de dette croisée entre l’État et les entreprises.

Le financement extérieur doit être replacé dans le cadre plus large de l’aide internationale dont il constitue un élément, l’aide remboursable, par opposition à l’aide non remboursable. Il peut sembler excessif de qualifier d’ « aide » ce qui est remboursable. En fait, la distinction remboursable/non remboursable n’est pas tranchée ; l’aide remboursable inclut, on le verra plus loin, un élément don lié à des taux d’intérêt inférieurs à ceux du marché.

L’aide internationale représente, dans les pays d’Afrique au sud du Sahara, une part très importante des ressources des Administrations publiques et privées mais également de certains autres agents, par exemple des ménages bénéficiaires d’une aide alimentaire.

Un premier paragraphe détaille les différents types d’aide internationale. Un second paragraphe présente les statistiques disponibles tandis qu’un dernier paragraphe analyse la place du financement extérieur dans le financement global.

L’aide sur projets est liée à la réalisation de projets de développement (construction d’une route, réalisation d’un périmètre irrigué…). Elle peut être remboursable (elle engendre alors une dette vis-à-vis du bailleur de fonds) ou non remboursable (dans ce dernier cas il s’agit d’un don). L’État peut s’endetter pour son propre compte ou dans le but de rétrocéder le produit de l’emprunt à des entreprises. Il peut également accorder sa garantie aux emprunts des entreprises ; l’endettement direct d’une entreprise auprès d’une institution financière étrangère sans garantie de l’État est très rare en Afrique franco- phone. L’encadré « Les circuits de l’aide remboursable » (p. 218) précise ce qui précède.

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