Le vieillissement et ses représentations

Le vieillissement et ses représentations 

La population vieillit, mais qu’entend-on par vieillissement ? Cette section tentera de circonscrire le phénomène du vieillissement en proposant des éléments de définitions, des conceptions du vieillissement et finalement des facteurs influençant le vieillissement.

Les définitions du vieillissement

Le vieillissement correspond à l’ensemble des processus physiologiques et psychologiques qui modifient la structure et les fonctions de l’organisme à partir de l’âge mûr soit environ 60 ans. Il est la résultante des effets de facteurs génétiques et de facteurs environnementaux auxquels est soumis l’organisme tout au long de sa vie. Il s’agit d’un processus lent et progressif qui doit être distingué des manifestations des maladies. L’état de santé d’une personne âgée résulte habituellement des effets du vieillissement et des effets additifs de maladies passées (séquelles), actuelles, chroniques ou aiguës (De Jaeger, 2008). Dans le cadre de cette recherche, il importe de situer le processus de construction sociale du vieillissement de même qu’une définition de type psychosociale. En 1980, Lauzon a avancé trois théories liées à la construction sociale du vieillissement et qui mettent l’accent sur l’adaptation de l’individu à son environnement social et qui sont préoccupées par l’intégration harmonieuse de l’individu vieillissant à son milieu social. La première théorie est la théorie du désengagement selon laquelle le nombre des activités et des rôles sociaux d’un individu diminue, et les liens affectifs qui l’unissent à ses univers sociaux perdent leur intensité à mesure qu’il avance en âge. Ce processus de marginalisation de la personne vieillissante s’effectue sans heurt ni difficulté, car il est perçu comme normal et bénéfique tant par l’individu concerné que par son entourage. La seconde théorie est celle de l’activité qui invite le retraité à trouver des substituts aux rôles sociaux qui lui ont été enlevés. Elle l’invite à substituer les rôles perdus par de nouvelles activités, afin de minimiser les effets négatifs de la retraite ou de l’abandon du foyer par les enfants. Enfin, la dernière théorie est celle de la continuité. Cette théorie propose que la personnalité de l’individu, marquée par l’ensemble de ses expériences et de ses rôles sociaux antérieurs puisse, une fois arrivé à l’âge de la retraite, continuer de puiser dans ce passé pour s’adapter à sa nouvelle situation (Lauzon, 1980). Dans un autre ordre d’idée, une définition de type psychosociale s’impose afin de bien comprendre les enjeux liés au vieillissement auxquels doivent faire face les PATMG. Une des premières tentatives de définition « psychosociale » du vieillissement se retrouve dans le travail d’Erikson et Cardinet (1974) à propos du développement psychosocial de l’humain. Leurs travaux ont permis d’identifier huit stades de développement : le stade de la vieillesse (phase de l’intégrité personnelle ou du désespoir) constitue le huitième et dernier stade. Selon eux, cette dernière étape du cycle de la vie est celle de l’acquisition d’un sens de l’intégrité en évitant un sentiment de désespoir. La vieillesse devient alors un temps de réflexion qui permet un retour sur les événements de la vie. Selon eux, cette étape dans le développement de l’humain est caractérisée par une forme d’évaluation de sa vie et de ses accomplissements. Si l’évaluation est positive, il y a intégrité et continuité. En revanche, si le bilan est négatif, il y a une détérioration du moi sous plusieurs formes comme la perte du sens de l’existence et puis la naissance du sentiment d’une vie qui aurait pu être différente. Toujours selon Erikson et Cardinet (1974), la peur de la mort, l’alcoolisme, le suicide, la dépression et le désespoir font partie des conséquences individuelles associées à une évaluation négative (Erikson & Cardinet, 1974).

Les catégories du vieillissement

À partir de quel âge entre-t-on dans la vieillesse ? Dans le rapport Vieillissement et santé fragile, le Conseil de la famille et de l’enfance (2004) défini trois catégories de personnes âgées. La première catégorie est le 3e âge qui définit l’individu de 55-60 ans jusqu’à 75 ans, nouveau retraité actif qui profite de sa liberté après avoir assumé ses responsabilités professionnelles et familiales. Par la suite, le 4e âge est l’étape où les personnes ralentissent leurs activités avec l’apparition de maladies (vers 75 ans). Enfin, le 5e âge est l’étape des dernières années de vie et de la dépendance proprement dite où la personne ne peut plus compenser ses difficultés et a besoin d’aide pour subvenir à ses besoins (vers 85 ans) (Conseil de la famille et de l’enfance, 2004). L’OMS (2002) définit les personnes âgées à partir de l’âge de référence des Nations Unies, c’est-à-dire 60 ans. Cela peut paraître encore jeune dans les régions développées du monde et dans les pays en développement où un allongement notable de l’espérance de vie a déjà été enregistré (OMS, 2002b).

Cependant, quel que soit l’âge utilisé dans divers contextes, il est important d’être conscient que l’âge chronologique n’est pas toujours le meilleur indicateur des changements qui accompagnent le vieillissement. Il existe d’énormes différences entre l’état de santé et le niveau d’activité et degré d’indépendance de personnes d’un même âge (OMS, 2002b). Au Québec, le seuil de la « vieillesse » se situe à 65 ans parce qu’il correspond à l’âge d’admissibilité à la pension gouvernementale. Cette limite d’âge s’est instaurée dans les politiques sociales destinées aux personnes âgées (Charpentier et al., 2010). De plus, Riach (2007) précise qu’il importe de garder en tête qu’une catégorie «personnes âgées » basée sur l’âge ou sur des éléments biologiques et médicaux souvent associés à des représentations négatives, a un effet de catégorisation qui n’est pas désirée et qui n’est pas le reflet des expériences subjectives de vie des personnes.

Les facteurs qui influencent le vieillissement

Le vieillissement est un processus naturel chez l’être humain qui dépend de l’interaction entre divers facteurs. Ces facteurs ont un impact majeur sur le fonctionnement social de la personne âgée, de même qu’en ce qui a trait à la façon dont celle-ci va terminer sa vie, que ce soit au niveau de la mort ou de ses dernières années de vie (OMS, 2016). Au Québec, dans le plus récent plan d’action 2018-2023 « Un Québec pour tous les âges », le MSSS (2018) reconnaît le pouvoir d’agir des communautés devant les transformations sociétales liées au vieillissement de la population en vue de faire du Québec une société inclusive à tous les âges de la vie . Le plan d’action répond également au désir de ces personnes d’être considérées comme partie prenante de la société, leur contribution étant essentielle au développement social, culturel et économique du Québec (MSSS, 2018) .

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : LA PROBLÉMATIQUE
1.1 L’ampleur du vieillissement
1.2 Le vieillissement et ses représentations
1.2.1 Les définitions du vieillissement
1.2.2 Les catégories du vieillissement
1.2.3 Les facteurs qui influencent le vieillissement
1.3 Les conséquences du vieillissement
1.3.1 Les conséquences physiologiques
1.3.2 Les conséquences sociales
1.3.3 Les conséquences psychologiques
1.4 Le vieillissement chez les personnes atteintes de TMG
1.4.1 Les impacts du vieillissement chez les personnes ayant un TMG
1.5 Les services en place pour soutenir les personnes ayant un TMG
1.5.1 L’organisation de services misant sur les meilleures pratiques
1.5.2 Les politiques sociales en place
1.6 La pertinence de l’étude
CHAPITRE 2 : LA RECENSION DES ÉCRITS
2.1 Les définitions du rétablissement
2.2 Les dimensions et phases du rétablissement
2.3 Les facteurs individuels, environnementaux et cliniques qui influencent positivement le rétablissement
2.3.1 Facteurs individuels qui influencent positivement le rétablissement
2.3.2 Facteurs environnementaux qui influencent positivement le rétablissement
2.3.3 Facteurs liés à l’intervention qui influencent positivement le rétablissement
2.4 Les facteurs individuels, environnementaux et cliniques qui influencent négativement le rétablissement
2.4.1 Facteurs individuels qui influencent négativement le rétablissement
2.4.2 Facteurs environnementaux qui influencent négativement le rétablissement
2.4.3 Facteurs liés à l’intervention qui influencent négativement le rétablissement
2.5 Le processus de rétablissement chez les PATMG
2.6 Forces et limites des études consultées
CHAPITRE 3 : LE CADRE CONCEPTUEL
3.1 La pertinence de l’approche bioécologique dans cette étude
3.2 Les principes de base de l’approche bioécologique
3.3 Les six niveaux systémiques et les trois niveaux de temps de l’approche bioécologique dans l’étude
3.3.1 L’ontosystème
3.3.2 Le microsystème
3.3.3 Le mésosystème
3.3.4 L’exosystème
3.3.5 Le macrosystème
3.3.6 Le chronosystème
CHAPITRE 4 : LA MÉTHODOLOGIE
4.1 Le type d’étude
4.2 Les objectifs de l’étude et les questions de recherche
4.3 La population à l’étude
4.4 L’échantillon et la méthode d’échantillonnage
4.5 Déroulement et stratégies de collecte de données
– La fiche signalétique
– Le questionnaire
– L’entrevue semi-dirigée
4.6 Les stratégies d’analyse de données
4.7 Les considérations éthiques
CONCLUSION

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