L’entretien, l’importance de la parole 

L’entretien, l’importance de la parole 

Un moyen approprié pour mesurer le rapport affectif La réalisation d’une enquête sociologique peut se faire au moyen de deux outils qui sont l’entretien d’une part et le questionnaire d’autre part. Le questionnaire est adapté à certains cas de figure mais dans d’autres, il impose un cadre trop stricte où le jeu de question/réponse empêche l’enquêteur de dégager des informations complémentaires à celles obtenues grâce aux réponses de la personne interrogée. En revanche, l’entretien permet d’obtenir un certain nombre d’informations ainsi que des éléments de réflexion qui peuvent s’avérer riches et nuancés. L’entretien se base sur un processus de communication dont l’objectif est de provoquer le discours chez la personne interrogée par un contact direct avec le chercheur. Il s’agit de l’ « instrument privilégié de l’exploration des faits dont la parole est le vecteur principal. »1 Concernant le rapport affectif au lieu, l’entretien « permet de comprendre et d’expliquer les actions, les décisions, les attitudes, les comportements et les croyances individuelles à l’origine du rapport affectif d’un individu à un lieu »2 . Cela est également vrai pour le rapport affectif d’un individu au logement qui constitue une forme particulière de lieu (le lieu de la vie privée). Pour cette recherche, l’entretien apparaît donc plus adapté car plus à même que le questionnaire de produire un discours sur le logement permettant de reconstruire le sens subjectif du rapport affectif et donc de l’attachement. Yves Chalas3 considère le discours d’existence comme étant une référence au soi et le seul outil capable d’exprimer les pratiques des individus et les réalités dont l’individu n’a pas vraiment conscience. Mais il ne s’agit pas que d’un simple récit de vie, c’est également un moyen de parvenir aux significations que les individus donnent « à leurs espaces, aux objets de leur environnement et à leurs relations interpersonnelles. » Le discours d’existence n’est « pas seulement objectif, ni totalement subjectif, pas uniquement sensible ni purement intelligible, pas tout à fait personnel ni complètement collectif. » (CHALAS Y. 2000) L’objectif des entretiens est de faire émerger ce discours d’existence, de « révéler la logique d’une action, son principe de fonctionnement. ».

Le terrain d’étude et la population enquêtée

Le terrain d’étude : la ville de Tours, un choix pratique Le sujet de la recherche n’entraine à priori pas de restriction au niveau du terrain d’étude, il pourrait s’agir de n’importe quelle commune dans n’importe quelle région, le terrain d’étude pourrait même se situer à l’étranger. Cependant, pour des raisons relatives à la méthode appliquée (l’entretien), il était préférable de choisir un terrain français et une population francophone. Il paraissait plus opportun de réaliser cette étude à l’échelle d’une seule et même commune afin de ne pas trop multiplier les références spatiales auxquelles peuvent faire allusion les personnes interrogées et de s’en tenir à un cadre commun. Ce critère de choix peut avoir une importance par la suite pour analyser le discours recueilli et rendre compte de la possible différence de rapport affectif d’une personne à son logement et son environnement selon sa situation au sein de la ville ou de l’agglomération. Grâce à ce critère, les personnes enquêtées ont en effet toutes au moins un point commun : le territoire où elles vivent (la ville ou l’agglomération) et des éléments caractéristiques de ce territoire (par exemple la Loire et le Cher à Tours). En revanche, au sein même de ce territoire commun, des différences relatives au quartier habité, au cadre bâti, aux transports et à tout un ensemble de critères, existent. Ce choix méthodologique impose cependant une limite qu’il est important de souligner. Se restreindre à un territoire tel qu’une commune ou une agglomération empêche de généraliser les résultats à l’ensemble des communes puisque chaque ville possède son propre cadre de vie, sa propre ambiance et sa propre situation géographique. Mais la généralisation n’est pas le souci de cette recherche puisque le but des entretiens n’est pas tant leur représentativité et leur quantité que leur qualité et leur capacité à faire ressortir le rapport affectif d’une personne envers son logement. Pour des raisons essentiellement pratiques, il a été décidé de porter l’étude sur la ville de Tours. Il était en effet plus simple de réaliser des entretiens à proximité de l’endroit où se déroule la recherche puisque ce choix méthodologique implique que l’enquêteur se déplace (dans le cas présent au domicile de la personne). D’autre part, un projet de recherche auprès de la région Centre intitulé « Habitat et retraite » étant en cours d’élaboration sous la responsabilité de Laurent Nowik1 , les entretiens réalisés dans le cadre de cette recherche pourraient constituer une base intéressante pour leur travail. Le choix de la ville de Tours comme terrain d’étude semble également pertinent compte tenu de sa taille relativement importante (environ 137 000 habitants et près de 265 000 habitants pour l’agglomération) qui suppose une diversité importante aussi bien au niveau de la population que des logements et donc par conséquent, des témoignages recueillis (diversité des parcours de vie, des personnalités, des contraintes rencontrées par les personnes…). 

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