Les bénédictins de Saint-Michel de Saint-Mihiel de 1689 à 1790

Les bénédictins de Saint-Michel de Saint-Mihiel de 1689 à 1790

DOM BENOIT BELFOY (1723 à 1742)

L’entrée en lice de dom Benoît Belfoy. C.- E. Dumont raconte, avec son style incomparable : « […] par un tour habile que M. de Lenoncourt qualifia d’ « émétique violent », les moines lui firent jeter à son tour un dévolut destiné à lui faire rendre ce qu’il avait pris. Dom Benoît Bellefoy, bénédictin envoyé à Rome par l’Abbaye de Senones, aussi maltraitée que celle de Saint-Mihiel, se prêta à cette vengeance en fondant sa prétention sur ce que l’Abbé de Lenoncourt avait eu recours aux juges laïcs pour se faire maintenir, tandis que Rome était seule compétente, et Rome elle-même, bien entendu, avait été de cet avis. Les ministres de Léopold furent, comme leur maître, aussi étonnés qu’indignés de cet escamotage qui, cependant, était de bonne guerre, et le procureur général Bourcier de Montureux eut mission d’aller démolir cet édifice. En attendant, le 4 octobre 1723, Dom Bellefoy, représenté par Dom Jean Hugo [1], bénédictin de Saint-Airy de Verdun, prit possession. Elle fut un peu en effigie ; car le mandataire se tint, comme il le dit, « à portée de mousquet du palais abbatial », dans la crainte de voir réaliser les violences dont l’avaient menacé les officiers de S.A.R. [le duc Léopold 1er] lors de la signification qu’il leur avait faite de ses bulles. Il avait fallu prendre des témoins à Void [2] pour qu’ils n’eussent rien à redouter de la justice locale. 3 » Dans la Bibliothèque lorraine, la notice de Jean-Louis Bourcier de Montureux indique que celui-ci resta à Rome, pour « solliciter », vingt mois, d’octobre 1723 à juin 1725 4 . Dom Calmet est beaucoup moins pittoresque et beaucoup plus précis dans son récit. Il montre aussi que les deux parties emploient tous les moyens pour triompher de leur adversaire, dans ce conflit entre l’Église et l’Etat, car, en même temps que le duc envoie à Rome le procureur général Bourcier de Montureux, « S.A.R. donna des lettres de cachet à trois ou quatre Religieux de la Congrégation de Saint-Vanne avec ordre de sortir de ses Etats. « M. de Montureux ne put obtenir audience du Pape Benoît XIII. qu’auparavant, le Duc n’eut rappellé dans leurs Monastère les Réligieux exilés, & alors D. Belfoi fut obligé de s’accommoder avec l’Abbé de Lenoncourt, en lui cédant le titre Abbatiale, se le réservant aussi à lui-même avec droit de succéder à l’Abbaye après la mort du Commandataire, & de percevoir une pension de cinq cens écus Romains, jusqu’à ce qu’il fut en pleine & réelle possession de l’Abbaye : en considération de cette cession, le Pape lui accorda le 13. Août 1725. un Indulte, avec pouvoir de choisir à l’avenir, à perpétuité par les Réligieux de S. Mihiel, un Abbé Régulier dans le Monastère ; tout ceci se passa en 1724. & 1725. & M. de Montureux revint de Rome & arriva à Nancy au mois de Mai. Le traité d’accommodement entre M. l’Abbé de Lenoncourt & D. Belfoi est du 30. Mars 1724. confirmé par Bulles du 10. Avril suivant. « Enfin le Pape Benoît XIII. bien confirmé du droit que la Cour de Lorraine a de juger de possessoire en matières Bénéficiales, adressa au Duc Leopold un Bref, par lequel il reconnoit ce droit, & témoigne à S.A.R. que l’affaire entre M. de Lenoncourt & D. Belfoi a été terminée amiablement, & selon les intentions & les souhaits de S.A.R. le Bref est du 14. Octobre 1725. 5 » D’après C.-E. Dumont, ce que le procureur général Bourcier de Montureux obtint de l’abbé de Lenoncourt est « une sorte d’accommodement, en laissant arracher une plume de l’aile de son protégé qui se traduisit en une pension de 500 écus romains (3,864 fr. 8 s.) au profit de Dom Bellefoy. Les moines de Saint-Mihiel n’y virent pour eux qu’un échec, aussi, ils ne s’en contentèrent pas ; M. Bourcier ne fut pas plutôt parti qu’ils se remirent en mouvement, et Dom Bellefoy, oublieux lui-même de la transaction, se fit donner de nouvelles bulles qui, cette fois proprio motu [6], le nommaient Abbé régulier de Saint-Mihiel avec future succession après la mort de M. de Lenoncourt. Cette capitulation, introduisant deux Abbés, dans un même bénéfice, était trop contraire à toutes les règles pour être longtemps maintenue ; et encore Dom Maillet, qui ne mourut que l’année suivante, faisait le troisième, dont à la vérité personne ne s’occupait plus. Sans perdre de temps, Dom Bellefoy renonça à sa nomination, l’échangea contre le titre de coadjuteur, prit aussitôt possession solennelle en cette qualité, mais cette fois, soutenu par les officiers du Duc […] » 7. Cela a lieu en 1726, puisque dom Maillet meurt en 1727. A partir de cette période, il n’est pas toujours facile de savoir qui est qui et qui fait quoi. L’abbé commendataire, confirmé par le duc, habite la maison abbatiale, quand il est à l’abbaye de Saint-Mihiel, et est appelé « M. de Lenoncourt » ou le « sieur de Lenoncourt » par les religieux. Quant à dom Belfoy ? Mais qui était-il ?

L’ambitieux dom Benoît Belfoy.

Dom Benoît Belfoy ou Bellefoy naît à Nancy au plus tard en 1686, fait profession à Saint-Pierre de Senones, le 16 mai 1702, et meurt à Saint-Léopold de Nancy, le 17 janvier 17 8. Il est sous-prieur (1718-1720), puis prieur de Saint-Grégoire de Munster (1720- 1722). Cette abbaye est située en Alsace, non loin de Colmar, mais fait partie de la province de Lorraine de la congrégation de Saint-Vanne. Au chapitre général tenu à partir du 26 avril 1722, à Notre-Dame de Montierender, il est nommé procureur général de la congrégation et envoyé à Rome, « pour les affaires de l’abbaye de Senones » 9. En effet, l’élection, en 1715, comme abbé de Saint-Pierre de Senones, succédant au prince François de Lorraine, frère du duc Léopold, qui venait de mourir 500, de dom Mathieu Petitdidier 501 est contestée. Un  premier compétiteur est grassement dédommagé en 1717 et dom Belfoy est nommé coadjuteur de dom Petitdidier pour régler d’avance sa succession. Mais un dévolut est jeté sur l’abbaye de Senones par l’abbé de Bouzey, soutenu par la cour de Lorraine et qui reçoit des bulles du pape en 1719 502. Dom Belfoy est donc envoyé à Rome en 1722 et cette affectation est renouvelée par les chapitres généraux tenus à partir du 19 avril 1723 à Saint-Pierre de Luxeuil, du 19 mai 1724 à Luxeuil encore, du 22 avril 1725 à Saint-Michel de Saint-Mihiel et du 12 mai 1726 encore à Saint-Mihiel ! Il faut préciser qu’il n’y a pas constamment de chargé d’affaires de la congrégation à Rome, alors qu’il y en a un à Paris et un à Nancy. L’affaire de Senones est réglée au bénéfice de dom Petitdidier. Profitant de sa présence à Rome, et probablement avec le soutien – si ce n’est à l’instigation, comme le suggère C.-E. Dumont – de la congrégation de Saint-Vanne, dom Belfoy jette un dévolut, en 1723, sur l’abbaye de SaintMihiel. Dom de Lisle explique sobrement les faits : « Le Duc Léopold se crut offensé dans la personne de M. de Lenoncourt, qu’il protégeoit, & qui s’étoit conformé à ses intentions dans toutes les démarches, qu’il avoit faites jusques-là. Son Altesse envoya en Cour de Rome M. Bourcier de Montureux, pour s’opposer aux entreprises de Dom Belfoy. On trouva moyen de ménager un accommodement, qui se fit sous les conditions, que M. de Lenoncourt resteroit possesseur de l’Abbaye de St. Mihiel & qu’il donneroit une pension de 500. écus romains à son Compétiteur, qui auroit le titre d’Abbé Régulier, & succéderoit au Commendataire en cas qu’il lui survêquit. Cet accommodement fut précédé par des dépenses très considérables, que les Religieux de St. Mihiel furent obligés de faire, pour soûtenir le dévolut jetté par Dom Belfoy ; on en fit en Lorraine, on en fit à Rome. Le Souverain irrité fit saisir leurs revenus ; à peine eussent-ils pû subsister sans le secours de ceux qui leurs étoient attachés. Les emprunts monterent à plus de 50000. livres ; mais l’espérance d’un heureux succès leur fit faire tous les efforts imaginables. 503 » C.-E. Dumont explique l’arrangement du repli sur la coadjutorerie de 1726 et insinue que la congrégation et dom Belfoy ne reculèrent devant rien pour l’obtenir : « Il avait fallu de grands efforts pour en arriver là ; les courtisans, partisans de M. de Lenoncourt, avaient si bien noirci Dom Bellefoy dans l’esprit du prince en lui imputant un mémoire secret, hostile à la maison de Lorraine, que la plupart des Bénédictins titrés, dans la crainte de partager sa disgrâce, avaient jugé prudent de l’abandonner, lorsqu’un ami plus adroit obtint, moyennant 30 louis, « les bons offices d’une dame influente » qui se chargea de le blanchir en haut lieu et appaisa [sic] ainsi S. A.504 »  

  Dom Benoît Belfoy à l’abbaye de Saint-Mihiel

 Le 10 mars 1729, dom Belfoy est toujours à Rome et écrit à dom Calmet pour l’informer qu’il – dom Calmet – est toujours suspect de jansénisme et que le Saint Office maintient « ses suspicions à l’égard du Commentaire littéral [ 2] et le fait examiner par des théologiens allemands » 3. D’autres lettres parties de Saint-Mihiel, où dom Belfoy a des partisans à l’abbaye même, nous renseignent un peu sur cette arrivée. Est-ce bien la première ? Le 30 juin 1732, dom Catelinot, le bibliothécaire de l’abbaye, écrit à dom Calmet : « Elle [Votre Révérence] me permettra de vous toucher ici quelque chose au sujet de n. P. Souprieur [4]. je ne saurois vous dissimuler, Mon Très R Pere, que je suis fort surpris qu’on ne l’ait pas mis Prieur ici, nôtre RP. Abbé [dom Belfoy] l’aiant demandé personnellement au chapitre général, au cas que ses affaires ne permissent pas de lui donner la place. Nous sommes charmés d’avoir D.G. Thomassin [5] ; mais il me semble qu’après 12. ans de procure & trois ans de souspriorat remplis aussi louablement par nôtre P.Souprieur, devoient lui faire avoir la Priorité. […] Peut étre a ton apprehendé que s’il étoit une fois prieur ici, il ne voudroit pas céder la place au RP. Abbé, au cas qu’il revienne. Il souhaitteroit comme nous que ce retour se fit dés aujourdhui, & et il seroit plus que content de s’y voir son Prieur claustral. je scai ses sentimens là-dessus, & je puis en rendre temoignage comme s’il les couchoit lui-même par écrit. Ainsi, je prie vôtre Révérence, s’il venoit faute de N. P. Prieur, ce qu’à Dieu ne plaise, & s’il n’y a pas d’espérance pour N. RP. Abbé, de ne pas souffrir que l’on fasse tort à N. Pere Souprieur en lui ôtant la place qui lui est düe par toutes sortes de raisons. 6 »  Le chapitre général dont il est question a eu lieu à Saint-Pierre de Luxeuil à partir du 4 mai 1732 et dom Calmet y a été élu président général pour une année 7. Comme il l’a été en 1727 et 1729, et le sera encore en 1734, 1736 et 1740  . Si l’on se fie à la lettre suivante de dom Catelinot où il est question de dom Belfoy, celui-ci serait arrivé à Saint-Mihiel à l’été 1733. A la fin d’une lettre datée du 23 août, dom Catelinot raconte ce qui suit à dom Calmet : « Je ne fais que d’arriver de la visite que j’ai rendüe à nôtre RP. Abbé à Toul. j’ai été le premier à la lui rendre à Munster ; & j’ai commencé le premier depuis qu’il s’est approché de nous. Personne de chés nous ne branlait pour lui rendre ce juste devoir. On diroit qu’il n’appartient en rien à la maison de Saint Mihiel. je l’ai trouvé en bonne & parfaite santé ; suivant la régularité ; et chantant comme un orgue au chœur, & sociable dans la perfection. 9 » Dom Catelinot n’est « que » le bibliothécaire de l’abbaye, nommé et révocable sur place. Le prieur, dom Thomassin, et le sous-prieur, dom Gillet, eux, sont-ils pressés de voir arriver dom Belfoy ? L’année suivante, c’est dom de Lisle qui est nommé prieur. Il ne le sera que quelque mois, car il est nommé ensuite trois ans de suite prieur à Saint-Léopold de Nancy, et son récit est – nous l’avons vu – très bref. En 1734, 1735, 1736 et 1737, les chapitres généraux ont lieu à Saint-Michel de Saint-Mihiel. Celui de 1737 nomme dom Belfoy prieur de l’abbaye de Saint-Mihiel, ce qui sera continué en 1738, 1739, 1740 et 1741. Il est donc prieur jusqu’à sa nomination comme abbé commendataire de Saint-Léopold de Nancy en 1742, par le roi Stanislas. Y a-t-il un rapport avec l’arrivée en Lorraine de celui-ci et la nomination comme prieur de dom Belfoy, pour commencer à solutionner le problème ? On remarque que dans les comptes-rendus des chapitres généraux, en 1737, l’abbaye de Saint-Mihiel est désignée non pas, comme d’habitude, par la formule « Sancti Michaelis de Sancte Michaele » mais par « Sancti Michaelis de Sancte Michaele in Lotaringia » et, en 1739, plus brièvement, par « Sancti Michaelis in Lotaringia » 0. Ce qui est d’ailleurs le texte du cachet porté sur les reliures des livres jugés les plus intéressants du fonds – comme nous l’avons déjà dit – et la formule de l’ex-libris manuscrit de l’abbaye du début du XVIIIème siècle jusqu’en 1766, année de la mort du roi Stanislas et du rattachement officiel de la Lorraine et du Barrois à la France. Cependant dom Catelinot semble très satisfait de l’arrivée de dom Belfoy. Il lui dédie, en 1733, son catalogue de la bibliothèque de l’abbaye de Saint-Mihiel. Ce catalogue a disparu, mais il est décrit dans le catalogue systématique établi en 1779 toujours conservé à SaintMihiel : « Catalogus hujus Bibliothecae anno 1733 confectus a D. Ildephonso Catelinot plurimum elaboratus, multisque annotationibus dives, quatuor vol. « Suum catalogum dicavit D. Benedicto Bellefoy hujus monasterii abbati, adulatoria dedicatione 1 » « Adulatoria » est un terme fort et péjoratif. Son emploi confirme que dom Catelinot est un partisan affirmé de dom Belfoy, peut-être pas de sa personne elle-même – quoique le portrait qu’il en trace à l’abbaye (laquelle ?) de Toul pourrait le faire penser – mais surtout de l’abbé régulier triomphant de l’abbé commendataire. Il est vrai que le ou les rédacteurs des catalogues de 1779 ne sont pas des admirateurs de leur défunt confrère dom Catelinot. La suite voit la brouille entre les deux hommes : l’une des lettres les plus impressionnantes envoyées par dom Catelinot à dom Calmet, celle du 8 juillet 1741 raconte la scène épouvantable que lui a faite, devant témoins, celui qu’il appelle « Mr nôtre Abbé » et qui, d’après ce qu’il en dit, à cette date, est indéniablement le prieur, dom Belfoy et il conclut: « On veut que je sois comme un galerien dans mon trou de Bibliothèque […]. » Dom Catelinot a 70 ans. Il est toujours très actif. C’est un bel âge par rapport à beaucoup de ses contemporains, mais qui, plutôt que l’admiration, suscite l’impatience de certains. Il meurt en 1756, à 85 ans. Dom Belfoy ne pourra pas mettre ses menaces à exécution. Car, lui, il meurt en 17, à au moins 61 ans (il a fait profession en 1702, à 16 ans minimum). Et il a quitté Saint-Mihiel en 1742. Quant à l’allusion au « galérien », elle rappelle que, sous la pression de la France, qui a besoin de rameurs sur les galères de Toulon, la Cour souveraine de Lorraine enregistre, dès le 11 juillet 1737, un arrêt introduisant dans les duchés la peine des galère.

L’ABBE BARTHELEMY CHAUMONT DE LA GALAIZIERE (17 à 1790)

La famille Chaumont de La Galaizière

Le père de Barthélemy-Louis-Martin Chaumont de La Galaizière est Antoine-Martin Chaumont de La Galaizière, chancelier de Lorraine. Les parents d’Antoine-Martin sont originaires de Namur 5, où ils étaient négociants en grains, dentelles et dans la banque : ils ont prêté de l’argent à Louis XIV de 1708 à 1713. Ruinés par des actions de la compagnie des Indes en 1716, ils viennent à Paris où ils se « refont » grâce au système de Law. Ils sont naturalisés français en 1720 et achètent des biens fonciers. En 1734, le père est fait marquis de La Galaizière 550. Ils ont dix-huit enfants, dont Antoine-Martin, le père de l’abbé de SaintMihiel. Les armes de la famille sont : « D’argent au mont de sable vomissant des flammes de gueules et de la fumée de sable » 5 . Antoine-Martin, né à Namur en 1697, est avocat au Grand Conseil, puis maitre des requêtes en 1720, conseiller au Parlement de Metz, intendant de Soissons de 1731 à 1736, chancelier et garde des sceaux du roi Stanislas, duc de Lorraine et de Bar, de 1737 à 1766, c’est-à-dire toute la durée du règne de celui-ci – et conseiller d’Etat. Il est fait comte de Mareil-le-Guyon 5 par le roi de France, puis comte de Neuviller en 17 5 et marquis de Bayon 554, en 1755, par le roi Stanislas, duc de Lorraine et de Bar. Il meurt à Mareil-le-Guyon en 1783. Il a épousé, en 1724, Louise-Elisabeth Orry de Vignory, âgée de quinze ans, fille de Jean Orry, comte de Vignory 555, détenteur d’une « extraordinaire fortune » 556 . Un des frères du chancelier, François-Albert alias Antoine (connu à l’armée sous le prénom de Paul), né le 12 novembre 1702, est, au service de France, mousquetaire noir, puis lieutenant en 1723. Il est nommé lieutenant-colonel du régiment des gardes lorraines quand celui-ci est créé le 1er mai 1740, devient colonel du Royal-Lorraine le 20 janvier 17 et brigadier le 14 juillet 17. Il est fait lieutenant du roi pour la Lorraine allemande et les Vosges et enfin, le 14 mars 17, gouverneur de Saint-Mihiel. Il se retire à Paris dès cette année 17, mais obtient, en août 17, le titre de grand bailli d’épée de Saint-Mihiel. Il meurt à Paris le 14 mars 1773 557 . Deux autres des frères du chancelier de Lorraine et Barrois sont ecclésiastiques : Henri-Ignace Chaumont, dit l’abbé de La Galaizière, né à Namur en 1706, grand vicaire de l’évêque de Toul, premier aumônier du roi Stanislas en 17, coadjuteur du grand prieur de la primatiale de Nancy de 17 à 1761, puis, en 1762, abbé commendataire de l’abbaye bénédictine de Saint-Nabor de Saint-Avold 558, mort à Paris en 1784. Et Dieudonné, dit l’abbé de Mareil, né en 1708, vicaire général de l’évêque de Metz, évêque titulaire de Sion (Valais, Suisse), mort en 1768 559 . A la génération suivante, un des fils aînés du chancelier de Lorraine, Antoine-Pierre, né à Paris en 1727, fait, comme son père, carrière dans l’administration française : maitre des requêtes de 17 à 1769, intendant à Montauban de 1756 à 1758, à Nancy de 1758 à 1777, à Strasbourg de 1778 à 1782, conseiller d’Etat de 1782 à 1790. Il émigre puis, revenu en France, meurt en 1812 à Mareil-le-Guyon, où s’était aussi retiré son frère, le dernier abbé de Saint-Mihiel.

Table des matières

La ville et l’abbaye de Saint-Mihiel
Les bénédictins de Saint-Michel de Saint-Mihiel au XVIIIème siècle
L’abbaye de Saint-Mihiel dans la ville de Saint-Mihiel
CHAPITRE 1. L’ABBAYE SAINT-MICHEL DE SAINT-MIHIEL DU VIIIème SIECLE A LA REVOLUTION FRANCAISE
1.1. L’ABBAYE DU VIIIème SIECLE A LA FIN DU XVIème SIECLE
1.1.1. La fondation de l’abbaye au VIIIème siècle
1.1.2. Le transfert de l’abbaye au IX ème siècle
1.1.3. Les possessions de l’abbaye
1.2. L’ABBAYE DE SAINT-MIHIEL DANS LA CONGREGATION DE SAINT-VANNE ET SAINT-HYDULPHE (1606-1689)
1.2.1. La réforme bénédictine de Richard de Saint-Vanne au début du XVIIème siècle
1.2.2. L’introduction de la réforme à l’abbaye de Saint-Mihiel en 1606
1.2.3. Les constitutions de la congrégation de Saint-Vanne et Saint Hydulphe
1.2.4. Les réorganisations à l’abbaye de Saint-Mihiel
1.2.5. La guerre de Trente Ans (1631 à 1661)
1.2.6. L’abbatiat de dom Henri Hennezon (1666 à 1689)
1.2.7. L’exil du cardinal de Retz dans sa principauté de Commercy 1662- 1679)
1.2.7.1. Dom Robert Desgabets et la naissance des « académies » dans la congrégation de Saint-Vanne
1.2.7.2. La bibliothèque du cardinal de Retz
1.2.7.3. Qui peut succéder à dom Hennezon ?
1.3. UNE ABBAYE LORRAINE AU XVIIIème SIECLE
1.3.1. Les bâtiments de l’abbaye de Saint-Mihiel à la fin du XVIIème siècle
1.3.2. L’importance de l’abbaye de Saint-Mihiel dans le paysage politique de la Lorraine et du Barrois
CHAPITRE 2. LES ABBES DE SAINT-MICHEL DE SAINT-MIHIEL DE 1689 A 1790
2.1. L’ABBE BENEDICTIN ET L’AUTORITE DANS UNE ABBAYE BENEDICTINE
2.2. DOM GABRIEL MAILLET (1689 à 1719)
2.2.1. La famille et l’élection de dom Maillet
2.2.2. Les malheurs de dom Maillet
2.2.3. Le retour de dom Maillet et la restauration de la dynastie lorraine
2.2.4. L’abbatiat effectif de dom Maillet
2.2.5. Les nouvelles tribulations de dom Maillet
2.3. L’ABBE LOUIS-ANTOINE DE LENONCOURT
2.3.1. La famille de Lenoncourt
2.3.2. La marquise d’Heudicourt
2.3.2.1. Les oraisons funèbres de grands de la terre
2.3.2.1. L’oraison funèbre de la marquise d’Heudicourt
2.3.3. Louis-Antoine de Lenoncourt
2.3.4. Un candidat malgré lui à l’abbatiat de Saint-Mihiel : dom Augustin Calmet
2.3.5. Le triomphe de l’abbé de Lenoncourt
2.3.6. L’abbé de Lenoncourt face aux religieux de Saint-Mihiel
2.3.6.1. L’abbé de Lenoncourt attaque
2.3.6.2. Les religieux contre-attaquent
2.4. DOM BENOIT BELFOY (1723 à 1742)
2.4.1. L’entrée en lice de dom Benoît Belfoy
2.4.2. L’ambitieux dom Benoît Belfoy
2.4.3. Dom Benoît Belfoy à l’abbaye de Saint-Mihiel
2.5. L’ABBE BARTHELEMY CHAUMONT DE LA GALAIZIERE
2.5.1. La famille Chaumont de La Galaizière
2.5.2. Barthélemy Chaumont de La Galaizière, dernier abbé
commendataire de l’abbaye de Saint-Mihiel
2.5.3. La commission des Réguliers et la congrégation de Saint-Vanne
2.5.4. Monseigneur de Chaumont, premier évêque de Saint-Dié (1777 à 1801)
2.6. CONCLUSION
CHAPITRE 3. LES PRIEURS DE SAINT-MICHEL DE SAINT-MIHIEL DE 1689 A 1790
3.1. LE ROLE DU PRIEUR DANS UNE ABBAYE BENEDICTINE
3.2. DOM PHILIBERT LEBEGUE (1689-1690)
3.3. DOM BARTHELEMY REMION (1690 à 1694)
3.3.1. Le religieux
3.3.2. L’homme de confiance de Mademoiselle de Guise
3.4. DOM HYDULPHE BILLAUT (1694 à 1695)
3.5. DOM MATHIEU PETITDIDIER (sous-prieur de 1694 à 1695, prieur de 1695 à 1700, sous-prieur de 1701 à 1703, prieur de 1703 à 1705, sous-prieur de 1709 à 1711)
3.5.1. Les débuts de dom Mathieu Petitdidier
3.5.2. Madame de Guise
3.5.3. L’ascension de dom Mathieu Petitdidier
3.5.4. Dom Mathieu Petitdidier, abbé
3.5.5. Dom Mathieu Petitdidier, évêque
3.5.6. La « chute » et la fin de dom Mathieu Petitdidier
3.5.7. Le père Jean-Joseph Petitdidier, s.j
3.5.8. Oraisons funèbres de dom Mathieu Petitdidier
3.5.9. Bibliographie de dom Mathieu Petitdidier
3.5.10. Conclusion
3.6. DOM HENRI CHASTEL (sous-prieur de 1700 à 1701, prieur de 1711 à 1713)
3.7. DOM FRANCOIS GUILLAUME (1713 à 1715)
3.8. DOM GABRIEL THOMASSIN (prieur de 1715 à 1720, maître des novices de 1720 à 1722, prieur de 1722 à 1727, sous-prieur de 1727 à 1729, prieur de 1732 à 1734)
3.8.1. Le religieux
3.8.2. L’écrivain et le musicien
3.9. DOM SEBASTIEN MOUROT (1720 à 1722)
3.9.1. Le religieux
3.9.2. Le « brigandage de Toul » (mai 1730)
3.9.3. Oraisons funèbres de dom Sébastien Mourot
3.9.4. Bibliographie de dom Mourot
3.10. DOM SEBASTIEN GUILLEMIN (sous-prieur de 1715 à 1720, et de 1726 à 1727, prieur de 1727 à 1732)
3.10.1. Le religieux
3.10.2. La crise de la triennalité des chapitres de la congrégation de Saint Vanne (1741-17).
3.10.3. La paisible fin de carrière de dom Sébastien Guillemin
3.11. INCERTITUDES ET INTERIMAIRES (1732 à 1735)
3.12. DOM HILARION MEDARD (1735 à 1737) 169
3.12.1. Le religieux
3.12.2. Le duc François III quitte la Lorraine et le Barrois.
3.12.3. Les répercussions à l’abbaye de Saint-Mihiel de l’arrivée du roi Stanislas en Lorraine et Barrois
3.13. DOM BENOIT BELFOY (1737 à 1742)
3.14. DOM BENOIT MARTIN (1742 à septembre 17)
3.14.1. Dom Rémi Ceillier
3.14.2. Dom Benoît Martin
3.14.3. Dom Antoine-Ambroise Martin
3.14.4. Dom Placide Martin
3.15. DOM ANTOINE TOUSSAINT (septembre 17 à 17)
3.16. DOM JEAN LEQUEUX (17 à 1756)
3.17. DOM JOSEPH DE LISLE (prieur en 1734, de 17 à 17 et de 1756 à 1762)
3.17.1. La famille et la jeunesse de dom Joseph de Lisle.
3.17.2. La belle carrière ecclésiastique de dom Joseph de Lisle
3.17.2.1. L’abbaye Saint-Maurice d’Agaune et le nonce Dominique Passionei
3.17.2.2. Retour en Lorraine et Barrois
3.17.2.1. La course aux honneurs
3.17.3. Dom de Lisle, théologien, historien…et religieux !
3.17.4. Bibliographie de dom de Lisle
3.17.4.1. Les sept ouvrages imprimés
3.17.4.1. Les manuscrits
3.17.5. Dom Calmet et dom de Lisle
3.17.6. Oraisons funèbres de dom de Lisle
3.18. DOM BERNARD PIERSON (1762 à 1768)
3.19. DOM HYACINTHE MAGRON (1768 à 1770)
3.20. DOM HENRI BASOGE (1770-1771)
3.21. DOM JOSEPH GUENIOT (1771 à 1774)
3.22. DOM GREGOIRE FEBVET (1774 à 1780)
3.23. DOM AUGUSTIN BAUDELAIRE (1780 à 1786)
3.24. DOM JEAN-MICHEL MAUGENRE (1786 à 1789)
3.25. DOM CHARLES CLAVEY (1789-1790)
3.26. CONCLUSIONS
3.26.1. Etre prieur de l’abbaye de Saint-Mihiel au XVIIIème siècle.
3.26.2. Durée de la charge de prieur
3.26.3. Provenance géographique des prieurs.
3.26.4. Déplacements dans la province de Lorraine de la congrégation de Saint-Vanne des prieurs et sous-prieurs de l’abbaye de Saint-Mihiel

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