L’ESPACE PERIURBAIN ET LES POLES COMMERCIAUX TOURANGEAUX

L’ESPACE PERIURBAIN ET LES POLES COMMERCIAUX TOURANGEAUX

Etant donné que ce projet de recherche se base sur le cas de l’agglomération de Tours, il est indispensable d’en présenter les éléments clés qui permettent de comprendre l’évolution de la construction du territoire. A partir d’un historique des grandes dynamiques du territoire après-guerre et l’étude des caractéristiques des habitants du périurbain, il est plus aisé de construire un modèle adapté à la population. Cette analyse est alors complétée par une étude des différents pôles commerciaux de la communauté d’agglomération et des habitudes d’achats des périurbains. La dimension historique d’un point de vue antérieure aux années 1960 n’est pas évoquée ici car cela n’intervient pas directement dans notre objet de recherche. Les grandes politiques qui ont construit l’agglomération telle qu’elle est aujourd’hui peuvent être considérées comme démarrant à l’arrivée au pouvoir de Jean Royer et lors des années qui suivront cette élection jusqu’à nos jours. En 1959, lorsque Jean Royer arrive à la mairie de Tours, il hérite d’une ville encore meurtrie de la Seconde Guerre mondiale. Il dresse d’ailleurs un sombre bilan de cette époque en décrivant la ville comme dégradée et archaïque. Ce sont d’ailleurs les raisons qui l’ont poussé à se présenter aux élections (Royer, Baillaud 1977). Jean Royer va littéralement modifier en profondeur la ville de Tours. Tout d’abord d’un point de vue administratif, il mène une grande politique d’élargissement de la ville dès son élection. Pour cela, il fusionne les villes limitrophes avec la commune de Tours, notamment Sainte-Radegonde et Saint-Symphorien, et lance également l’urbanisation de la vallée du Cher. Jean Royer est défini comme un maire bâtisseur (Lussault 1993).

Il impulse un développement d’infrastructures sans précédent, avec par exemple l’immense projet de logement des rives du Cher, la rénovation du quartier des Halles- Plumereau, l’implantation de l’A10, la mise en place du projet du Palais des Congrès réalisé par Jean Nouvel, ou encore la réalisation du quartier des Deux-Lions. Parallèlement, Jean Royer lance dès 1959, les prémices d’une intercommunalité. Ceci s’effectue suite à la loi du 5 janvier 1959 autorisant les communes voisines à se regrouper afin de mutualiser et de faciliter l’utilisation de certains services. Jean Royer initie alors la création d’un « District Urbain » regroupant Tours et huit communes périphériques. Cependant, son désir n’était pas seulement de coopérer avec les communes périphériques, mais, à terme, de fusionner avec celles-ci, ce qui entraina un certain nombre de réticences auprès des adhérents du district. En effet, chaque commune tient à son indépendance afin et cherche donc à éviter de fusionner avec la ville centre (Lussault 1993). Cette création d’un district se traduira par un échec, et par le ralentissement des échanges intercommunaux. La politique urbaine de Jean Germain se détache de celle de son prédécesseur. Il favorise un remodelage du centre-ville avec une transformation des espaces existants et en prônant la densification. Il donne aussi un nouveau souffle au technopôle des Deux- Lions en y implantant plus de logements et de structures d’enseignement.

Il est également à l’origine du projet d’ouverture de la première ligne de tramway de l’agglomération, projet structurant à la fois la ville, mais aussi l’espace périurbain de l’intercommunalité. L’ensemble de ces politiques visent à développer le centre-ville de Tours, et la place des espaces périurbains de l’agglomération semble alors délaissée. Cependant, à Tours, leur développement est considérable, et ce malgré les enjeux nationaux visant à contrôler l’expansion du périurbain pavillonnaire. Ici, cela s’explique par un manque de moyens financiers, voire de volonté politique. En 2005, une étude définissait le pavillonnaire périurbain de Tours comme l’un des plus actifs de France (Dumont 2005).

Analyse des déplacements de l’agglomération tourangelle

En 2014, l’Agence d’urbanisme de l’agglomération de Tours (ATU37) a réalisé une Enquête Ménages-Déplacements (EMD) sur l’ensemble du territoire. Celle-ci permet de mieux comprendre les dynamiques qui s’y jouent actuellement. La première ligne de tramway ayant été inaugurée le 31 août 2013, les résultats de ce mode de transport ne sont donc pas très significatifs dans cette enquête. Toutefois, les résultats utiles pour notre projet de recherches sont présentés dans cette partie. Les personnes résidentes dans le territoire du SCoT de Tours sont très attachées aux déplacements en véhicule individuel. En effet en 2014, près de 59 % des déplacements se font en voiture. Ils réalisent alors en moyenne quatre déplacements par jour ce qui est globalement une moyenne similaire aux autres agglomérations de taille comparable. Nous pouvons rappeler également que 78 % des kilomètres sont parcourus en voiture. L’EMD met en avant que les déplacements pendulaires, c’est-à-dire domicile-travail ou domicile-lieu d’études, ne représentent qu’un tiers des déplacements des tourangeaux. Cette tendance tend à se confirmer à l’échelle nationale, les déplacements pour les autres motifs sont de plus en plus nombreux que les migrations pendulaires. Les deux tiers concernent alors les déplacements pour les motifs d’achats, de loisirs ou de raisons personnelles.

 

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