Mécanismes de résistance aux insecticides chez les populations d’Anopheles

Mécanismes de résistance aux insecticides chez les populations d’Anopheles

Généralités sur les anophèles 

Position systématique

Les vecteurs du paludisme appartiennent au genre Anopheles qui occupe une position taxonomique bien précise (Tableau 1). Tableau 1: Position taxonomique des anophèles (d’après Knight & Stone, 1977) Embranchem ent Classe Sousclasse Ordre Sousordre Famille Sousfamille Genres Arthropodes Insectes ptérygote s Diptère s Nématocè res Culicidae Anophe linae Anopheles, Bironella, Chagasia Pattes articulées Corps segment é en trois parties Avec ailes Avec deux ailes Avec antennes rondes et longues Ailes pourvues d’écailles le long des nervures Positio n oblique sur un support .

Caractères morphologiques des anophèles

Les œufs Les œufs d’anophèles mesurent 0,6 à 0,8 mm de long. Ils sont incurvés et munis de flotteurs latéraux qui leur permettent de rester à la surface de l’eau après la ponte (Rodhain, 1999).

La larve

Les larves d’anophèles se distinguent de celles des autres insectes par l’absence d’appendices locomoteurs et la forme du thorax (bulbeux, plus large que la tête et l’abdomen). La larve est composée de trois parties : – la tête qui comprend les antennes, les yeux, les pièces buccales (en forme de brosses) et les soies clypéales (souvent utilisées pour la détermination des espèces) ; – le thorax qui porte les soies thoraciques également utilisées en systématique ; – l’abdomen composé de 9 segments. Contrairement aux larves des Culicinae qui sont munies de siphons respiratoires, les larves d’Anophelinae respirent grâce à des orifices appelés stigmates, situés à la partie dorsale du 8ème segment abdominal (Carnevale & Robert, 2009). 

La nymphe

La nymphe est remarquable par la coalescence de la tête et du thorax qui forment un céphalothorax volumineux, portant deux trompes respiratoires, auquel fait suite un abdomen de 10 segments (dont 8 sont bien visibles) terminé par 2 palettes natatoires. Contrairement aux larves, il existe un net dimorphisme sexuel au stade nymphal, les mâles étant plus petits que les femelles et se développant plus rapidement (Carnevale & Robert, 2009). 

L’imago

Le moustique adulte ou imago est formé de 3 parties distinctes : la tête, le thorax et l’abdomen. – La tête comporte deux yeux composés, 2 antennes (glabres chez la femelle et plumeuses chez le mâle), des pièces buccales (labre, mandibules, hypo pharynx, maxilles et labium) formant une trompe rigide ou proboscis et 2 palpes maxillaires dont chacun est constitué de 5 articles. Les palpes sont aussi longs que la trompe chez les femelles d’Anophelinae alors qu’ils sont plus courts chez les Culicinae. – Le thorax est la partie médiane du corps. Il renferme trois segments qui portent chacun une paire de pattes et d’autres appendices. D’avant en arrière, on distingue : le prothorax portant la paire de pattes antérieures, le mésothorax portant les paires de pattes médianes et d’ailes antérieures, et enfin le métathorax portant les paires de pattes postérieures et d’ailes postérieures. Ces dernières, encore appelées balanciers ou haltères, sont réduites et possèdent un rôle dynamogène. Les ailes sont formées d’une alternance d’écailles sombres et claires, caractéristiques et utilisées en taxonomie. – L’abdomen comporte les organes de digestion, de reproduction et de développement des œufs. Il augmente fortement de taille lorsque la femelle prend un repas sanguin. Au repos, les anophèles adultes maintiennent leurs corps en position oblique, formant ainsi un angle de 50 à 90° par rapport à un support, tandis que les autres Culicidae se positionnent parallèlement (OMS, 2014).

Cycle de développement

Les moustiques sont des insectes à métamorphose complète (holométaboles), avec un cycle de développement qui passe par l’œuf, la larve, la nymphe et l’adulte (figure 1). Les trois premiers stades sont adaptés à un mode de vie aquatique, alors que le stade adulte (ou imaginal) est aérien. 5 La durée de la phase aquatique dépend de la température (Robert, 2001). Les œufs sont pondus isolément et sont maintenus à la surface de l’eau grâce à des flotteurs latéraux. Ils ne résistent généralement pas à la dessiccation. En conditions tropicales, l’éclosion a lieu 4 heures après la ponte, mais elle peut s’allonger avec la diminution de la température et passer de 2,5 à 7 jours à 25 et 16°C, respectivement, comme cela a été observé chez An. minimus (Thompson, 1940). L’éclosion d’un œuf donne naissance à une larve de premier stade (L1) (Danis & Mouchet, 1991). Celle-ci se nourrit en filtrant les débris organiques et les microorganismes présents dans le gîte et se développe en passant successivement aux 2ème, 3ème et 4 ème stades (L2, L3 et L4). La larve L4 effectue une mue (nymphose) et donne une nymphe mobile, qui ne s’alimente pas. Après 24 à 48 heures, de la nymphe émerge un adulte qui s’envole (Robert & Carnevale, 1984). Après émergence, les anophèles ont tendance à se reposer pendant 12 à 24 heures pour que leur exosquelette se durcisse. Les adultes, dont la biologie est principalement orientée vers la fonction de reproduction, nécessitent une nutrition appropriée. Ils prennent un premier repas de sève de plante ou de jus sucré du nectar des fleurs, pour satisfaire leurs besoins énergétiques (Billy, 2007). Les femelles sont hématophages et ont besoin de sang dont la digestion permet le développement des ovaires et la maturation des œufs. Après un repas sanguin, elles se reposent dans un abri, puis partent à la recherche d’un gîte pour la ponte. Ce cycle gonotrophique dure en moyenne 2 à 3 jours et va se répéter durant toute leur vie, dont la durée varie de 3 semaines à 3 mois ou plus (Rodhain, 1999).

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