Méthodes d’évaluation environnementales

Méthodes d’évaluation environnementales

Bilan gaz à effet de serre d’un territoire pastoral sahélien : Widou (Sénégal)

Animateur : Mohamed Habibou Assouma Participants : Assouma M.H., Marame Ba, Bonnet P., Bourgoin J., Duteurtre G., Gaye I ; D., Mtimet N., M. Napoleone, Raharison T., Sall C., Touré I., Résumé : Les rapports internationaux et des études de synthèse pointent du doigt la contribution des activités d’élevage aux émissions de gaz à effet de serre (CO₂, CH₄, N₂O) et au changement climatique évaluant la contribution mondiale de l’élevage aux émissions de GES à environ 14,5%. Les écosystèmes pastoraux d’Afrique subsaharienne sont responsables de hauts niveaux d’émissions de GES par unité de produits animaux, à cause de la faible productivité du bétail et de rations fortement méthanogènes.

Les systèmes pastoraux extensifs valorisent de vastes espaces caractérisés par une hétérogénéité édaphique une forte variabilité du climat. L’objectif de cette section est de faire réaliser aux participants un bilan GES global d’un territoire pastoral suivant une approche écosystémique qui tient compte du fonctionnement d’un tel territoire. Ce bilan sera réalisé en intégrant l’ensemble de toutes les sources d’émission de GES d’une part et des potentiels stocks de carbone d’autre part. Le territoire retenu pour cet exercice est l’aire de desserte du forage de Widou, Méthodes d’évaluation environnementales 19 par convention une zone circulaire de 30km de diamètre centrée sur le forage, couvrant une superficie de 706 km².

En termes de pratiques pastorales, ce territoire est représentatif du Ferlo, la zone sylvo-pastorale occupant tout le Nord du Sénégal. Le bilan GES ici présenté intègre les principales sources d’émissions (méthane entérique, émission des eaux et du sol, termites, les feux de végétation) et l’accumulation de carbone dans les principaux réservoirs de l’écosystème (sol et ligneux) sur un cycle annuel. Le bilan consistera à comptabiliser positivement le total de toutes les émissions de GES et négativement le total des accumulations de carbone en équivalent CO2 ou en équivalent carbone.

Deux unités fonctionnelles seront utilisées pour estimer l’intensité d’émission de l’ensemble de toutes les émissions et aussi le bilan. Il s’agit de l’unité de surface (ha ou km²) et de la production (kg poids carcasse ou kg poids vif pour la viande et FPCM « fat-protein corrected milk »pour le lait). Le jeu de données utilisé est une synthèse de mesure et d’observation directe faite sur le terrain sur une période de 12 mois de juillet 2014 à juin 2015. 

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Bilan des discussions

L’étude a été réalisée sur l’aire de desserte du forage de Widou (706,5km², 354 campements) représentative de territoire pastoral sahélien dans la zone sylvo pastorale du Ferlo soumise à de très fortes variations éco climatiques (saisonnière, annuelle et interannuelle). Cet espace est structuré autour de grands forages hydrauliques, des campements qui gravitent autour et des terres de parcours (fourrage et eau) utilisées par les animaux. L’analyse est basée sur une approche écosystémique à travers un modèle conceptuel qui prend en compte les principaux comportements (Pâturages herbacés et ligneux, Sol, Animaux & Termites) et leurs interactions en termes d’émission et de séquestration pour établir le bilan à l’échelle de l’aire de desserte du forage observée.

Les participants ont repris, avec l’animateur, le calcul du bilan GES à partir de paramètres et bases de données de IPCC et des données de collectées (59% CH4) à partir de 40 campements et de 17 mois de suivi de terrain (11% CH4). La méthode d’analyse écosystémique à l’échelle locale apporte de nouvelles données et informations contextuelles d’un sous-système d’élevage mobile sahélien et mériterait d’être poursuivie pour : • l’application et l’extension aux autres sous-systèmes d’élevage extensifs et semi-intensifs (nomade, agro-pastoral sous pluie, agropastoral irrigué….) ; • l’utilisation d’autres facteurs d’émission en milieu pastoral comme les mares et points d’eau ; •

l’allégement voire la simplification du dispositif de collecte de données de terrain ; • l’utilisation d’autres outils et méthodes d’évaluation des CGES prenant en compte les pratiques sociales des acteurs et des politiques publiques en jeu. • Références : les deux rapports de la FAO ‘‘Livestock and long shadow’’ de 2006 et ‘’Tackling climate change through livestock’’ de 2013 et le document de l’IPCC ‘’IPCC Guidelines for National Greenhouse Gas Inventories: Prepared by the National Greenhouse Gas Inventories’’ de 2006.

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