Réactivité dans les bains de prétraitement et mécanismes de croissance des couches de conversion au chrome

Réactivité dans les bains de prétraitement et
mécanismes de croissance des couches de conversion au chrome

L’aluminium et ses alliages 

 Découvert en 1807 par Humphry Davy dans le cadre de travaux sur l’Alun, l’aluminium est isolé en 1827 par Friedrich Wöhler permettant ainsi de mettre en évidence les propriétés physiques et chimiques de ce métal [1]. A l’état naturel, l’aluminium est l’élément métallique le plus abondant de la croûte terrestre. Cependant, il n’existe que sous forme d’oxyde, approximativement 270 oxydes différents, principalement sous forme de bauxite. En 1854, Henri Sainte-Claire Deville produit le premier lingot d’aluminium pur en réduisant l’oxyde d’aluminium par le sodium. Auparavant peu courant et cher, l’aluminium entre dans l’ère industrielle en 1886 grâce au développement de sa production par électrolyse de l’alumine. En 2017, la production d’aluminium s’est élevée à 63,4 millions de tonnes [2]. L’aluminium présente des propriétés physiques et chimiques permettant son usage pour de nombreuses applications. En effet, il est léger (ρ = 2700 kg.m-3), bon conducteur électrique (62-65% de la conductivité du cuivre), résistant à la corrosion et il peut être facilement mis en œuvre (Tf = 660°C) [1,3–5]. Néanmoins, les faibles propriétés mécaniques de l’aluminium pur limitent ses applications (E = 70GPa, Rm = 70-80 MPa) [4,5]. Divers procédés permettent d’améliorer les propriétés mécaniques de l’aluminium afin d’élargir sa gamme d’application comme, par exemple, l’écrouissage ou l’adjonction d’éléments d’addition pour former des alliages d’aluminium. 

Les alliages d’aluminium

 L’aluminium est peu utilisé pur ; de faibles quantités d’autres éléments (1 à 7% ) lui sont ajoutées afin de modifier certaines de ses propriétés comme la tenue à la corrosion, les propriétés mécaniques… La maîtrise de la métallurgie de l’aluminium a permis le développement de nombreux alliages permettant de répondre aux différents besoins. En 1970, l’Aluminium Association a mis en place une nomenclature pour désigner les alliages d’aluminium. Cette nomenclature repose sur une série de chiffres désignant chaque alliage. Le premier chiffre correspond à l’élément d’addition principal permettant ainsi de regrouper les alliages d’aluminium en familles ou séries. Le Tableau 1 présente les différentes familles d’alliages d’aluminium ainsi que leur élément d’addition principal. L’ajout d’éléments d’addition à l’aluminium permet d’augmenter ses propriétés mécaniques mais cela intervient au détriment d’autres propriétés. Par exemple, l’adjonction de cuivre (Série 2XXX) augmente fortement les propriétés mécaniques de l’aluminium mais le fragilise fortement vis-à-vis de la corrosion . Chapitre 1 : Bibliographie 8 Famille Principaux éléments d’addition 1XXX Aucun 2XXX Cuivre 3XXX Manganèse 4XXX Silicium 5XXX Magnésium 6XXX Magnésium et Silicium 7XXX Magnésium et Zinc 8XXX Autres Tableau 1 : Familles d’alliage d’aluminium Les séries ou familles d’alliages d’aluminium sont divisées en deux catégories : les alliages non trempants et les alliages à durcissement structural [3,4]. Les alliages d’aluminium non trempants regroupent les séries 1000, 3000 et 5000. Dans le cas de ces alliages, les propriétés mécaniques de l’aluminium sont améliorées essentiellement par écrouissage ou par addition d’éléments d’alliage en solution solide. Les alliages d’aluminium à durcissement structural regroupent les séries 2000, 6000 et 7000. L’amélioration des propriétés mécaniques de l’aluminium est dans ce cas obtenue par traitement thermique. Les propriétés obtenues sont alors dépendantes de l’état métallurgique (écroui, revenu ou brut de trempe) et offrent un large domaine d’application. Les différents états sont désignés par des symboles normés composés d’une lettre et de chiffres ; le Tableau 2 présente différents états métallurgiques des alliages d’aluminium. F : Etat brut de fabrication O : Etat écroui et recristallisé H : Etat écroui H1X : écrouissage seulement (le dernier chiffre indique le degré d’écrouissage H11 : nuance la moins dure H19 : nuance extra-dure H2X : écrouissage suivi d’un recuit de restauration H3X : écrouissage suivi d’une stabilisation T : Etat durci par trempe et vieillissement (durcissement structural) T1 : trempe après mise en forme à chaud et vieillissement naturel (à température ambiante) T3 : mise en solution, trempe, écrouissage et vieillissement naturel T4 : identique T3 sans écrouissage T8 : identique T3 avec vieillissement accéléré Tableau 2 : Désignation des états métallurgiques des alliages d’aluminium.

Table des matières

Introduction
Chapitre 1 : Bibliographie
I L’aluminium et ses alliages
I.1. Généralités sur l’aluminium
I.2. Les alliages d’aluminium
I.3. L’alliage d’aluminium 2024
II Préparation de surface des alliages d’aluminium
II.1. Dégraissage alcalin des alliages d’aluminium
II.2. Décapage acide des alliages d’aluminium
III Conversion chimique à base de chrome trivalent (TCP) des alliages d’aluminium
III.1. Structure et composition des couches de conversion
III.2. Propriétés anticorrosion
III.3. Influence de la présence de cuivre en surface sur les propriétés anticorrosion
III.4. Post-traitement des couches de conversion à base de chrome III
III.5. Présence de Chrome hexavalent dans les couches de conversion à base de Chrome trivalent
III.6. Mécanismes de croissance des couches de conversion
Conclusion
Chapitre 2 : Matériaux, traitements de surfaces, méthodes et techniques expérimentales
I Préparation des échantillons
I.1. Matériaux
I.2. Etats de surface
I.3. Traitement de surface : conversion chimique à base de chrome trivalent
II Techniques d’analyse
II.1. Mesures électrochimiques
II.2. Autres caractérisations et analyses de surface
II.3. Caractérisation industrielle
Chapitre 3 : Influence de la préparation de surface sur les propriétés de surface de l’aluminium
Introduction
I Etude de l’action de différentes solutions de décapage acide sur l’alliage d’aluminium 2024-T3 laminé
I.1. Observation de la morphologie de surface induite
I.2. Réactivité de la surface après décapage acide
I.3. Enrichissement en cuivre lors de la préparation de surface
I.4. Evaluation des propriétés anticorrosion après traitement complet
II Impact de la gamme de préparation de surface sur différents lots et états de surface de l’alliage 2024
II.1. Morphologie de surface au cours de la préparation de surface
II.2. Evolution de la microstructure au cours de la préparation de surface
II.3. Evolution de la réactivité de surface au cours de la préparation de surface
III Evaluation des propriétés anticorrosion après traitement de conversion complet
Conclusion
Chapitre 4 : Structure et propriétés de la couche de conversion TCS
Introduction
I Propriétés de la couche de conversion TCS développée sur le substrat poli
I.1. Morphologie de la couche
I.2. Composition chimique de la couche de TCS
I.3. Evaluation des performances anticorrosion 88
II Impact du substrat sur les propriétés de la couche de conversion
II.1. Impact de l’état de surface sur les propriétés de la couche de conversion (Alaminé vs Apoli)
II.2. Evaluation de l’impact de la microstructure des alliages (composition chimique) sur les propriétés
de la couche de conversion (Bpoli vs Apoli)
II.3. Evaluation de l’impact de l’état microstructural de l’alliage 2024 sur les propriétés de la couche de conversion (Cpoli vs Apoli)
Conclusion
Chapitre 5 : Mécanismes de nucléation et croissance de la couche de conversion TCS
Introduction
I Rappel et méthodologie
I.1. Interprétations généralement admises des mécanismes de croissance des couches de conversion à base de chrome trivalent
I.2. Méthodologie de l’étude
II Etude de la croissance de la couche de conversion
II.1. Suivi du pH local au cours de la croissance
II.2. Observation morphologique de la couche
II.3. Evolution de la composition de la couche
II.4. Suivi des propriétés anticorrosion
III Proposition d’un modèle de nucléation et croissance de la couche de conversion TCS
III.1. Phase 1 : diminution rapide du potentiel
III.2. Phase 2 : augmentation rapide du potentiel
III.3. Phase 3 : stabilité du potentiel
Conclusion
Conclusions et Perspectives
Références bibliographiques
Liste des figure
Liste des tableaux

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