REPONSE CELLULAIRE ANTI-HSV-2 PAR LA METHODE DE L’ELISPOT IFN-γ CHEZ LES COUPLES VIH SERODISCORDANTS

REPONSE CELLULAIRE ANTI-HSV-2 PAR LA METHODE DE L’ELISPOT IFN-γ CHEZ LES COUPLES VIH SERODISCORDANTS

 Caractères généraux 

Structure du virus de l’HSV

Le virus de l’herpès simplex HSV est une particule virale de 120 à 200 nm dont la structure, sensiblement identique à celle de tous les membres de la famille des Herpesviridae, est constituée : d’un génome d’ADN, d’une capside icosaédrique entourée d’une substance protéique amorphe (le tégument) et d’une enveloppe (Whitley et Roizman, 2001 ; Rozenberg, 1999 ; Control, 2006). 5 Figure 1 : Structure du HSV Le génome viral est un ADN bicaténaire linéaire, de très grande taille (120 à 240 kb) enroulé autour de protéines basiques, l’ensemble constituant le nucléoїde ou core (Huraux, 2003). Il est entouré par une capside icosaédrique à symétrie cubique de 100 nm de diamètre. Le tégument est une substance protéique amorphe située entre la capside et l’enveloppe. Il est composé de huit à quinze protéines parmi lesquelles la protéine transactivatrice VP16 ou Vmw 65 ou encore -TIF “Trans-Induction Factor” qui joue un rôle clé dans le déclanchement du cycle réplicatif viral et la protéine VHS (“Virion Host Shut-off”) responsable de l’arrêt des synthèses cellulaires. L’enveloppe, constituée d’une bicouche lipidique de type tri-lamellaire, dérive par bourgeonnement de la lamelle interne de la membrane nucléaire et des membranes cytosoliques de la cellule infectée. Elle est hérissée de plusieurs protéines virales non glycosylées, de 11 spicules glycoprotéiques d’enveloppe différentes de (gpB à gpM) et d’un douzième gpN (Whitley et Roizman, 2001 ; Whitley et Roizman, 2002). Chacune de ces protéines joue un rôle important et spécifique dans une étape bien déterminée de la réplication virale. A partir de la reconnaissance du virus à son (ou ses) récepteur (s) cellulaire (s) qui implique la glycoprotéine gpC ; à la fusion membranaire qui nécessite au moins la gpB, la gpL et la gpH et dans l’induction de la réponse immune cellulaire et humorale qui fait intervenir les glycoprotéines gpB et gpD. Ces glycoprotéines sont fortement inductrices d’anticorps neutralisants, faisant ainsi l’objet d’études approfondies pour l’élaboration de vaccins antiherpétiques. La gpG quant à elle permet de différencier les deux types HSV-1 et HSV-2 d’où son utilisation dans le sérotypage spécifique (Rozenberg, 2002 ; Huraux et Rozenberg, 2003). 

Organisation génétique

Le génome est constitué de deux segments désignés L “Long” et S “Short” liés de façon covalente et constitués chacun d’une séquence unique UL et US “Unique Long” et “Unique Short” avec des séquences répétitives inversées (SRI) terminales ou internes. Les SRI situées du coté du segment UL sont appelés ab et b’a’ alors que celles situées du coté du segment US sont nommées a’ c’ et ac (Whitley et Roizman, 2001 ; Rozenberg, 2002 ; Huraux, 2003). Figure 2 : Structure du génome du virus herpès simplex (Rosenberg, 2002) Les séquences « a » jouent un rôle dans la recirculation du génome viral lorsqu’il pénètre dans une cellule, et dans l’emballage de l’ADN viral dans les capsides néoformées (Roizman et Knipe, 2001). Les séquences « b » codent pour une protéine (ICP0 : Protéine cellulaire infectieuse), impliquée dans la régulation des gènes très précoces et qui contrecarrent l’action des interférons (Meurens et al., 2003). Les séquences « c » codent pour un activateur (ICP4) indispensable à la transcription des gènes très précoces. Le segment UL code pour plus de 60 protéines distinctes impliquées dans la réplication de l’ADN viral et dans la formation de la capside, alors que le segment US code pour quatorze protéines dont les glycoprotéines de surface de l’enveloppe virale (Roizman et Pellet, 2001). 

Réplication virale

L’infection productive d’une cellule par le virus HSV nécessite plusieurs étapes clés, parmi lesquelles la fixation et la pénétration du virus, la décapsidation et l’expression des gènes viraux, la synthèse de l’ADN viral, l’assemblage et le bourgeonnement des virions (Whitley et Roizman, 2002 ; Taylor et al., 2002). 7 Figure 3 : Cycle de réplication du HSV en culture cellulaire (Huraux et Rozenberg, 2003)

Fixation et pénétration du virus

L’attachement du virus à la cellule hôte est initié par des interactions spécifiques entre la glycoprotéine gC du virion et les glycosaminoglycanes (GAG) du sulfate d’héparine (HS) présents à la surface cellulaire (Rajcàni et al., 1998 ; Favoreel et al., 2000 ; Rozenberg, 2002). Cependant, des études ont montré que la gpC n’est pas absolument indispensable à cette étape car des cellules n’exprimant pas le sulfate d’héparine sont restées permissives à l’infection par HSV à de faibles niveaux (Pertel et al., 2001 ; Taylor et al., 2002). La gC faciliterait donc la fixation en améliorant l’adsorption du virion infectieux (Herold et al., 1991). Toutefois, cet attachement viral est labile jusqu’à ce que la gpB et la gpD interviennent dans le processus d’inscription. Bien que la gpB possède également un site d’interaction avec les GAG (Rajcàni et al., 1998), l’attachement est stabilisé par l’interaction entre la protéine gpD et l’un des nombreux corécepteurs cellulaires récemment identifiés (Spear, 1993 ; Campadelli et al., 2000). Ces récepteurs, collectivement appelés : protéines herpétiques de la pénétration virale Hve (“Herpes virus entry”), appartiennent à deux grandes familles de protéines :  La superfamille des récepteurs du facteur de nécrose tumoral alpha (TNF- ) dont fait partie la Hve A “herpesvirus entry protein A” (Rozenberg, 2002 ; Pradeau et al., 2004). 8  La superfamille des immunoglobulines où sont inclus Hve B (nectine-2) et Hve C (nectine-1 , servant de récepteur pour HSV-1 et HSV-2 (Taylor et al., 2002 ; Rozenberg, 2002 ; Koelle et Corey, 2003). L’enveloppe virale fusionne avec la membrane cellulaire par un mécanisme indéterminé, mais qui semble nécessiter la co-expression de la gpD, la gpB et de l’hétérodimère gpH-gpL (Rosenberg, 2002 ; Zhou et al., 2003). Dès l’entrée du virus, la nucléocapside et certaines protéines du tégument (VP16, VP1-2) sont libérées dans le cytoplasme de la cellule hôte, puis transportées dans le noyau via les microtubules. D’autres protéines comme la VHS demeurent dans le cytoplasme et dégradent les ARN messagers cellulaires, interrompant ainsi les synthèses protéiques de la cellule (Taylor et al., 2002 ; Huraux et Rozenberg, 2003). Au moins trois différentes protéines virales en l’occurrence la gpJ, la gpD et la protéine kinase Us3, bloquent la mort programmée de la cellule induite par des agents exogènes ou par des produits des gènes viraux (Whitley et Roizman, 2001). 

Décapsidation et expression des gènes

Après la fusion des deux membranes (cellulaire et virale), la nucléocapside, transportée par le cytosquelette, parvient à un pore de la membrane nucléaire où elle livre l’ADN au noyau avant d’être dégradée par les enzymes cellulaires (Huraux et Rozenberg, 2003). Tous les virus herpétiques expriment de façon séquentielle trois groupes de gènes : les gènes très précoces ( ), les gènes précoces ( et les gènes tardifs ( . Dans le noyau, l’ADN viral se circularise avant l’activation de la transcription de ces gènes qui se fait en cascade, car aussitôt qu’un groupe de gènes est activé il va à son tour activer le groupe suivant de façon coordonnée et avec un rétrocontrôle négatif sur le groupe précédant (Conseil, 2006). On distingue alors trois phases successives : la phase très précoce, la phase précoce, et la phase tardive

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE HSV-2 ET LE VIH
I. Généralités sur l’Herpès
I.1. Historique
I.2. Classification
I.3. Caractères généraux
I.3.1. Structure du virus
I.3.2. Organisation génétique
I.3.3. Réplication virale
I.3.3.1. Fixation et pénétration du virus
I.3.3.2. Décapsidation et expression des gènes
I.3.3.2.1. La phase très précoce
I.3.3.2.2. La phase précoce
I.3.3.2.3. La phase tardive
I.3.3.3. La réplication de l’ADN viral
I.3.3.4. Assemblage, encapsidation et bourgeonnement
I.4. Epidémiologie
I.4.1. Transmission
I.4.2. Prévalence
I.4.2.1. Situation mondiale
I.4.2.2. Situation en Afrique
I.4.2.3. Au Sénégal
I.5. Physiopathologie
I.6. Manifestations cliniques par HSV-2
I.6.1. L’herpès génital
I.6.1.1. La primo-infection
I.6.1.2. L a phase d’excrétion asymptomatique
Etude de la réponse cellulaire anti-HSV-2 par la méthode de l’Elispot-IFN-γ chez les couples VIH sérodiscordants
I.6.1.3. La phase de latence
I.6.1.4. La phase de réactivation
I.6.2. L’Herpès néonatal
I.6.3. L’infection herpétique chez l’immunodéprimé
I.7. La réponse immunitaire à l’herpès
II. Généralités sur le VIH
II.I. Historique.
II.2. Classificatio
II.3. Structure du VIH
II.4. Organisation génétique
II.5. Réplication virale
II.6. Epidémiologie
II.6.1. Transmission
II.6.2. Prévalence
II.7. Physiopathologie
II.7.1. Primo-infection
II.7.2. Phase asymptomatique ou de latence clinique
II.7.3. Manifestations cliniques
II.8. Immunité anti-VIH2
III. Co-infection VIH / HSV-2
III.1. Interaction entre VIH et HSV-2
CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODE
1. Cadre d’étude
2. Population d’étude
3. Matériels et réactifs
3.1. Matériels
Etude de la réponse cellulaire anti-HSV-2 par la méthode de l’Elispot-IFN-γ chez les couples VIH sérodiscordants
3.2. Réactifs
3.3. Peptides et pools de pptides de HSV
4. Méthodologie
4.1. Numération lymphocytaire au Facscount
4.2. La séparation cellulaire par gradient de ficoll
4.3. La technique ELISpot
4.4. La technique ELISA
5. Analyse statistique
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
I. Résultats
I.1. Caractéristiques de la population
I.2. Fréquence des réponses positives obtenues chez les patients HSV-2+ et HSV-2-
I.3. Sensibilité et spécificité de la technique ELISpot47
I.4. Nombre de peptides reconnus chez les sujets HSV-2+ et HSV-2-
I.5. Amplitude des réponses cellulaires anti-HSV-2 chez les sujets herpétiques et non herpétiques
I.6. Nombre de pools de peptides (épitopes immunodominants) reconnus par les CTL
I.7. Réponses cellulaires anti-HSV-2 chez les témoins (HSV-2-/VIH-), les monoinfectés
(HSV-2+ /VIH-) et les co-infectés (HSV-2+/VIH+) .51
I.8. Réponses cellulaires anti-HSV-2 chez les ESN et les sujets co-infectés HSV-2+/VIH+
I.9. Réponses cellulaires anti-HSV-2 chez les patients HSV-2-/VIH+ et les individus coinfectés (HSV2+/VIH+)
Etude de la réponse cellulaire anti-HSV-2 par la méthode de l’Elispot-IFN-γ chez les couples VIH sérodiscordants
I.10. Réponses cellulaires anti-HSV-2 chez les ESN des couples VIH sérodiscordants et les femmes des couples VIH séroconcordants
II. Discussions

projet fin d'etudeTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *