Restauration d’un gué pour rétablir le franchissement piscicole

Restauration d’un gué pour rétablir le franchissement piscicole

Le projet de restauration lié à ce site tend à résoudre plusieurs problèmes liés à la nécessité de conserver le gué pour le passage de véhicules poids lourd. L’objectif primordial est de permettre le franchissement piscicole. Le maintien de la berge apparaît également comme crucial pour assurer longévité et sécurité à l’ouvrage. Dans un souci de continuité écologique, une recharge en granulat permettrait l’augmentation et la diversification des habitats pour la faune aquatique. Enfin, un tel site, proche d’une station d’épuration, et au cœur de la nature, inciterait les habitants à venir découvrir un patrimoine naturel et technique si le franchissement piéton est sécurisé. Franchissement piscicole Comme établi dans l’état des lieux, le seuil est actuellement infranchissable par les poissons présents dans le cours d’eau. Cependant le gué ne peut pas être complètement détruit étant donné les activités économiques qui lui sont lié. Il faut donc trouver un compromis entre usages humains et migration piscicole. La solution retenue est de construire un nouveau gué, à la fois solide et adapté à la remontée des poissons dans le cours d’eau. La pente longitudinale au niveau même du seuil doit être adaptée au passage transversal de camions poids lourd qui ne supporteraient pas une pente trop importante. Il faut donc calculer la pente en fonction de la zone et de la hauteur d’eau supportable par les engins à savoir au maximum 50 cm. La portion de cours d’eau a un régime d’écoulement de type laminaire en amont de l’ouvrage, de type transitoire en aval avec une zone de dissipation d’énergie mais sera à oscillations après travaux. Le calcul de pente peut donc se faire grâce à la formule suivante : i = Q² K2. Sm2. Rh4/3 Avec : – Q le débit = 0,3 m3 /s (valeur à la station de mesure de Sain Bel le 12 avril 2017) – K facteur de rugosité = 60 m1/3.s-1 car le substrat n’est pas lisse ni très rugueux (source: tableau de C. MINAUDO en annexe 1) – Sm correspond à la surface mouillée que l’on prendra rectangulaire et égale à la hauteur d’eau : 50 cm = 0,50 m – Rh est le rayon hydraulique et vaut Sm Pm Pm étant le périmètre mouillé et valant 2×0,50+9,20 (9,20 m est la largeur du lit au niveau du gué) ainsi Rh = 0,451 Ainsi en plaçant les valeurs dans l’équation la pente i vaut 0,0034%. Il est important de savoir que le débit utilisé est celui mesuré à la station hydrométrique de Sain Bel, mais des mesures de débits au niveau du microsite établiraient une pente plus juste. Par ailleurs, pour ne plus avoir de chute d’eau à l’aval de l’ouvrage, un radier avec une pente n’excédant pas 7% permettrait la remontée piscicole dans le cours supérieur. [15] Enfin, de manière transversale, le gué ne sera pas complètement plat. Il est indispensable d’avoir une légère pente de manière concentrique pour permettre le franchissement même en période d’étilage. Des calculs de pente transversale seraient à réaliser pour qu’elle soit adaptée à la fois à la traversée des camions et au passage des poissons. La hauteur de la lame d’eau a également son importance. En effet les espèces piscicoles n’ont pas toutes besoin de la même hauteur d’eau pour se déplacer. Le calcul de la lame d’eau minimum, notée hmin dans le schéma ci-contre, est à prendre en considération pour dimensionner le nouveau gué. 

Ripisylve

Pour limiter la prolifération de la renouée du Japon sur site, il est préférable de déblayer les berges 100 mètres en aval du gué et 500 mètres en amont ; la plante étant moins présente en aval. La terre récupérée peut, au lieu d’aller dans une décharge spécifique ce qui est très coûteux (150 euros le m3 ), être tamisée puis concassée très finement pour empêcher la plante de repousser. En effet il faut savoir qu’un seul gramme de pousse peut produire une nouvelle plante et donc une nouvelle dispersion dans le milieu. [17] La nouvelle ripisylve se composera de différentes espèces ayant des cycles de vie variables avec des individus de différents âges pour encore améliorer la robustesse des rives. De plus, les végétaux présents le long des berges piègeront les nitrates et phosphates des champs voisins lors des pluies ce qui ne peut qu’améliorer la qualité de l’eau et limiter l’eutrophisation du milieu. Par ailleurs, il ne faut pas planter des arbres trop grands pour que le cours d’eau reçoive assez de lumière et permette ainsi la production de biofilm et la pousse d’algues aquatiques. La faible profondeur (60 cm) en amont du seuil est en effet favorable à la vie végétale photosynthétique. Les espèces à favoriser sont donc des arbustes tels que l’aubépine, le sureau, le saule ou encore le fusain. [18] La présence d’hydrophytes, comme l’écuelle d’eau, offrira de nouveaux habitats appréciés pas les macroinvertébrés mais également par les espèces d’amphibien en période de ponte. Les espèces végétales citées sont illustrées en annexe 2 : les essences végétales. Recharge de granulats Comme établit dans l’état des lieux, une diversification des sédiments serait bénéfique à toute la faune aquatique. La zone qui nécessite un travail sédimentaire est le plat lentique, qui comporte principalement du sable. Un apport en gravier et galet conviendrait. Cependant il ne faut pas rehausser d’avantage le lit du cours d’eau de peur de voir la hauteur d’eau au niveau du seuil augmenter et ainsi ne plus garantir la traversée. Ainsi déblayer une certaine partie du sable et compenser la perte sédimentaire par une recharge en galets et cailloux de diamètre d’environ 15 cm permettrait la diversification sédimentaire recherchée et développerait les habitats aquatiques. Des mesures et calculs de profondeur de lit actuelle et prévisionnelle sur le site seraient à réaliser pour optimiser les travaux.

Sécurisation de la passerelle

Le franchissement de la passerelle n’est pas sûr : le passage est très étroit, moins d’un mètre de large, et il n’y a qu’un seul garde-corps. Pour remédier à ces problèmes, avec l’aide de Raphaël SOLY, responsable de l’atelier métallerie à l’école de production de la Giraudière (69), nous avons imaginé une passerelle plus élégante et plus sûre. Ainsi les promeneurs pourront traverser la rivière en toute sécurité et apprécier le travail du fer. Les garde-corps doivent répondre à la réglementation XP P98-405 de 1998 qui régit toute construction de garde-corps pour piéton le long des voiries. [19] Un garde-corps doit empêcher la chute par-dessous et le basculement par-dessus. Le modèle choisi répond à ces deux critères puisqu’il est suffisamment haut et que les barreaux entrecroisés empêchent tout passage par le bas. La hauteur du garde-corps dépend de la hauteur maximale ht de la passerelle par rapport au sol du cours d’eau. [20] La hauteur H des garde-corps répond à la formule suivante : H = 0,95 + 0,005xht ± 0,05 Vu que la passerelle est galvanisée, ht vaut au maximum 3,5 m. La hauteur des garde-corps doit donc au minimum être comprise entre 0,918 et 1,018 m pour répondre aux normes. La valeur retenue est donc 1,10 m, arrondie au décimètre supérieur. Figure 18 : modélisation de la future passerelle Photographie et réalisation : Elise FERLAY Logiciel : Sketchup 25 Ainsi la passerelle galvanisée, pour plus d’esthétisme, fera 1,50 m de largeur et les deux garde-corps 1,10 m de hauteur, pour plus de sécurité. Le plancher sera en caillebotis et le reste de la structure également en métal pour un entretien de l’ouvrage plus facile et une meilleure résistance aux intempéries. Les piles de départ et d’arrivée resteront en béton. Il faut également tenir compte de la composition du sol pour ajuster les piles de l’ouvrage au mieux. 

Table des matières

Abréviations
Glossaire
Table des figures et tableaux
Introduction
Description du site
Localisation
La Brévenne
Réglementation
Usages
Franchissement des véhicules
Franchissement piéton
Etat des lieux
Hydrologie et hydraulique du site
Franchissement piscicole
Les poissons présents
Etat de la ripisylve
Encoches dues à l’érosion
La renouée du japon
Substrat et faciès
Franchissement piéton
Projet
Franchissement piscicole
Ripisylve
Recharge de granulats
Sécurisation de la passerelle
Promenade pédagogique
Conclusion
Webographie
Bibliographie
Annexes
TABLEAU DES COEFFICIENTS DE STRICKLER, AUSSI APPELE FACTEUR DE RUGOSITE, ET DE MANNING
LES ESSENCES VEGETALES
FICHE DE LECTURE 1
FICHE DE LECTURE 2

projet fin d'etude

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