Système financier international et développement

Système financier international et développement

Le présent rapport, soumis en application de la résolution 72/203 de l’Assemblée générale, récapitule les efforts déployés pour mettre en œuvre les engagements et mesures figurant dans le Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, en ce qui concerne l’architecture financière et monétaire internationale, la réglementation financière, les institutions de financement du développement et la réforme de la gouvernance. Il se compose de deux sections. La première porte sur les tendances des flux internationaux de capitaux publics et privés en direction des pays en développement, et la seconde sur le renforcement de l’architecture financière internationale à l’appui du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

1. Dans sa résolution 72/203, l’Assemblée a considéré qu’il fallait poursuivre l’action menée en vue de renforcer la cohérence et la cohésion des systèmes monétaire, financier et commercial internationaux et qu’il importait de veiller à ce que ces systèmes soient ouverts, justes et inclusifs. Elle a également encouragé les institutions financières internationales à ajuster leurs programmes et leurs politiques en fonction du Programme de développement durable à l ’horizon 2030, et souligné qu’un environnement économique mondial stable revêt une importance critique pour la réalisation des objectifs de développement durable. 2. Il faut un système financier stable et efficace pour l’allocation de ressources si l’on veut répondre aux besoins liés au développement durable. Depuis la crise financière mondiale, la mise en œuvre des réformes du secteur financier a permis de réduire certains risques importants dans le système financier. Parallèlement, d ’autres risques systémiques ont augmenté, notamment en dehors du champ d ’application du cadre réglementaire; ils sont liés aux flux de capitaux internationaux, à certains types de systèmes bancaires parallèles et à la dette. Cette situation tient à plusieurs facteurs, dont le resserrement monétaire, la montée des tensions commerciales et les incertitudes qui entourent l’avenir de la coopération multilatérale. Selon le Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, les vides réglementaires et les incitations mal harmonisées constituent toujours un risque pour la stabilité financière, notamment le risque d’effets de contagion des crises financières dans les pays en développement, d’où la nécessité d’entreprendre des réformes supplémentaires du système financier et monétaire international. Trois ans après l’adoption du Programme d’Action d’Addis-Abeba, les difficultés persistent dans le système monétaire international1. À moyen et long termes, des changements dans le système monétaire international, notamment en ce qui concerne l’ajustement des comptes extérieurs et l’accumulation de la réserve globale, pourraient ajouter à l’instabilité financière, d’où l’importance qu’il convient d’accorder au renforcement de la coopération internationale, en particulier dans l’élaboration des politiques macroéconomiques.  3. Des avancées ont également été enregistrées face à certains risques environnementaux, sociaux ou liés à la gouvernance, notamment en ce qui concerne les changements climatiques. Toutefois, si l’investissement responsable suscite de plus en plus d’intérêt, il demeure que le système financier international n’est pas tout- à-fait en adéquation avec le développement durable, et il n’y a pas suffisamment d’investissements dans des secteurs clés comme les infrastructures, les petites et moyennes entreprises et les technologies non polluantes. À cet égard, le choix des politiques s’avère important si l’on sait que certaines politiques comme celles, par exemple, relatives à la réglementation des marchés financiers, aux impôts et aux subventions, peuvent avoir des effets pervers et inciter à des comportements qui ne sont pas nécessairement favorables à la réalisation des objectifs de développement durable.

4. Pour atteindre les objectifs de développement durable, le système financier mondial devra réussir à affecter à la réalisation desdits objectifs des ressources publiques et privées stables à long terme. En définitive, la stabilité et la durabilité se renforcent mutuellement : la viabilité sociale, environnementale et économique favorise la stabilité à long terme, et en l’absence d’un système financier stable, la réalisation de ces objectifs risque d’être compromise par les futures crises financières. 5. Dans son étude sur la situation et les perspectives de l’économie mondiale à la mi-2018 (E/2018/63), le Conseil économique et social prévoit une hausse de 3,2 % du produit intérieur brut mondial aussi bien en 2018 qu’en 2019. Toutefois, certains pays et régions ne profitent pas cette reprise cyclique. Par exemple, le produit par habitant devrait baisser en Afrique centrale et en Afrique australe. Alors que, pour 40 % des pays, les prévisions de croissance ont été révisées à la hausse dans cette étude, 25 % ont vu leur croissance révisée à la baisse.  6. Dans le même temps, on note un accroissement des risques par rapport aux perspectives économiques. Les tensions commerciales entre les principales économies et leurs incidences, l’ajustement des politiques monétaires dans les pays développés, les niveaux d’endettement élevés et la recrudescence des tensions géopolitiques sont autant de facteurs à même de faire avorter les avancées. Au cours de l’exercice écoulé, les marchés financiers mondiaux se sont caractérisés par une instabilité considérable, tandis que, dans de nombreux pays en développement, l’instabilité des cours de change s’est accentuée durant le deuxième trimestre de 2018, situation qui tient en partie à l’évolution des politiques monétaires dans des pays d’importance systémique, et aux risques propres aux pays.

  

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