TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES PARMI LE PERSONNEL SOIGNANT

TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES PARMI LE
PERSONNEL SOIGNANT

Atteintes nerveuses

Syndrome du canal carpien Le syndrome du canal carpien est un syndrome canalaire très fréquent. Le nerf médian est un nerf mixte assurant la sensibilité des 3 premiers doigts et une partie de la motricité du pouce. Il partage, au cours de son trajet, une zone de passage commune avec les tendons des muscles fléchisseurs des doigts, le 46 canal carpien. C’est un tunnel inextensible formé par des structures osseuses et ligamentaires rigides de la face interne du poignet. Pour des raisons mécaniques, l’inflammation gagne ces tendons et la tuméfaction des gaines qui en résulte occupe l’espace du canal et comprime le nerf médian à la manière d’un garrot. Le résultat est une gêne au passage des influx nerveux [16]. Sur le plan clinique, on observe: – des troubles moteurs : contrôle musculaire réduit, maladresses inhabituelles des mains, et atrophie de la base du pouce ; – des troubles sensitifs : engourdissements, fourmillements, picotements, impression de gonflement purement subjective, sensations de morsure, d’écrasement, de brûlure et plus généralement, des douleurs pouvant devenir insupportables. Ces troubles sont exacerbés au cours d’actes répétitifs, se déclenchent essentiellement la nuit, et sont souvent à l’origine d’insomnie [42]. Les engourdissements sont aussi présents au réveil et disparaissent au lever ou à la suite de mouvements de friction, d’agitation des mains et des membres supérieurs. L’inflammation des tendons des fléchisseurs est un facteur étiologique majeur de la compression du nerf (l’association des tendinopathies antérieures à un syndrome du canal carpien est d’ailleurs fréquente, près de 30%). Cependant la compression du nerf médian peut être directement induite par la flexion excessive du poignet. Cette compression est quasi-nulle en position neutre et est multipliée par 12 en flexion maximale [14]. On considère que la compression est dommageable à partir d’un niveau de 30 mm Hg et qu’à partir du moment où il 47 y a présence des symptômes du syndrome du canal carpien, ce niveau de compression est atteint même au repos. 

TMS des membres inférieurs

Les troubles musculosquelettiques les plus fréquents touchent le haut du corps (dos, cou, épaule, coude, poignet…), et sont représentés par les lombalgies et le syndrome du canal carpien. Toutefois, les TMS des membres inférieurs existent et ne doivent pas être occultés. Ils sont complexes, variés et les lésions sont au niveau des pieds, chevilles et genoux. – Les TMS du genou Ils sont représentés par : ● le syndrome de compression du nerf sciatique poplité externe (favorisé par les travaux imposant une position accroupie prolongée) ; ● l’hygroma des bourses séreuses (favorisé par les travaux imposant un appui prolongé sur le genou) ; ● la tendinite rotulienne ou sous-quadricipitale (favorisée par les travaux imposant des mouvements répétés d’extension ou de flexion du genou) ; ● la tendinite de la patte d’oie. Cette tendinite touche la face interne et postérieure du genou. – Les TMS du pied Il s’agit de : ● la fracture de fatigue (fracture incomplète ou fissure d’un os due à un stress répété ou inhabituel) ;  ● la tendinite du tendon d’Achille (favorisée par les travaux imposant des efforts en station prolongée sur la pointe des pieds) ; ● la rupture d’un tendon. 

Traitement

Les traitements sont médicamenteux, physiques, non chirurgicaux et chirurgicaux. L’ostéopathie et la kinésithérapie seront considérées comme des thérapeutiques propres et indépendantes. Les différents moyens de traitements sont les traitements par immobilisation de l’articulation et/ou du muscle atteint, les traitements médicamenteux symptomatiques de type antalgique, anti-inflammatoire, les traitements par infiltrations de corticoïdes et/ou d’anesthésiques locaux et les traitements chirurgicaux. 

Traitements physiques

Les traitements physiques vont du simple repos au lit à l’entretien physique du corps. Le repos au lit sur plan dur avec prescription d’AINS a longtemps été utilisé en première intention pour les traitements de lombalgies et sciatiques aiguës. Cependant, on observe plus d’effets péjoratifs que positifs sur les capacités de récupération et de guérison. Ces capacités sont souvent retardées par un enraidissement et une atrophie musculaire, assortis d’un seuil de tolérance de la douleur abaissé. Aujourd’hui il est reconnu que le maintien d’une activité physique est un facteur de guérison important. C’est pourquoi ce genre de traitement n’est conseillé que lorsque le patient souffre pour être debout et sur une période courte [38]. 49 Les traitements par maintien physique peuvent aussi utiliser des contentions vertébrales afin de limiter le mouvement douloureux et favoriser la cicatrisation d’une lésion. Ils regroupent : – les corsets rigides : tels des tuteurs, ils imposent à la colonne un véritable verrouillage lombaire. Leur efficacité passe par la conservation de ce verrouillage après dépose du dispositif par le patient. Cet abandon est progressif et s’effectue au bout de plusieurs semaines de port quasi-continu. Le corset apporte un soulagement au patient (si l’indication est bien posée), mais il ne s’agit pas d’effet antalgique fort. Ce type d’orthèse trouve son indication dans les cas de pathologie discale chronique rebelle aux traitements antiinflammatoires généraux et locaux. Les obstacles à leur observance sont leur encombrement et leur inadaptation à certaines positions les rendant inconfortables (Figure 5). Figure 5 : Corset rigide – les ceintures lombaires : leur fonctionnement est basé sur la proprioception associée à la compression abdominale dont l’effet se produit au niveau de la statique lombaire. Elles sont utilisées en prévention lors des tâches domestiques ou dans un but de soulagement lors des gestes douloureux (Figure 6). 50 Figure 6 : Ceinture lombaire – Les colliers cervicaux en mousse, moins utilisés que les contentions lombaires, sont indiqués dans les cas de pathologies cervicales aiguës hyperalgiques pour une durée brève de quelques jours (Figure 7). Figure 7 : Collier cervical Ces dispositifs sont sujets à débat dans le milieu médical quant à leur capacité d’immobilisation (partielle) de la colonne ou de mise au repos de la musculature(les muscles du dos et de la ceinture abdominale ne sont jamais mis au repos sauf en station allongée) .

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
1. RAPPELS SUR LES TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES
1.1. LES TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES
1.1.1. Historique
1.1.2. Taxonomie
1.1.3. Epidémiologie
1.1.4. Les modèles physiopathologiques
1.1.4.1. Le modèle biomécanique
1.1.4.2. Le modèle dual : biomécanique et stress
1.1.4.3. Le modèle de Bruxelles
1.1.5. Les Facteurs de risque
1.1.5.1. Facteurs de risque individuels
1.1.5.2. Facteurs de risque environnementaux
1.1.5.3. Facteurs organisationnels
1.2. CLASSIFICATION EN FONCTION DU SITE ANATOMIQUE LESE
1.2.1. TMS du cou et du dos
1.2.1.1. Les rachialgies
1.2.1.2. Causes musculo-tendineuses
1.2.1.2.1. Cordons myalgiques
1.2.1.2.2. Syndrome de tension cervicale
1.2.1.2.3. Zones gâchettes associées aux cordons myalgiques et douleurs myofasciales
1.2.1.3. Cause articulaire : l’arthrose
1.2.1.4. Causes d’origine discale
1.2.1.4.1. Dérangement intervertébral mineur (DIM)
1.2.1.4.2. Dégénérescence des disques cervicaux
1.2.1.4.3. Hernie discale
1.2.1.5. Complications neurologiques
1.2.1.5.1. Syndrome du scalène antérieur ou syndrome du défilé thoracique (SDT)
1.2.1.5.2. La Névralgie Cervico-Brachiale
1.2.2. TMS de l’épaule
1.2.2.1. Myalgies de la ceinture scapulaire
1.2.2.2. Atteintes tendineuses
1.2.2.2.1. Tendinopathies des muscles de la coiffe des rotateurs (cas du sus-épineux)
1.2.2.2.2. Tendinopathie de la longue portion bicipitale
1.2.2.2.3. Conflit sous-acromial ou syndrome d’accrochage
1.2.2.3. Atteintes articulaires
1.2.2.3.1. Capsulite rétractile
1.2.2.3.2. Bursite sous-acromio-deltoïdienne
1.2.2.3.3. Arthrose de l’articulation acromio-claviculaire.
1.2.3. TMS du coude
1.2.3.1. Physiologie du coude
1.2.3.2. Epicondyalgie
1.2.3.3. Causes tendineuses
1.2.3.3.1. Epicondylite latérale
1.2.3.3.2. Epicondylite médiale
1.2.3.4. Causes neurologiques
1.2.4. TMS du poignet et des mains
1.2.4.1. Atteintes articulaires
1.2.4.2. Atteintes tendineuses
1.2.4.2.1. Ténosynovite de De Quervain
1.2.4.2.2. Tendinopathies postérieures
1.2.4.2.3. Tendinopathies antérieures
1.2.4.3. Atteintes nerveuses
1.2.5. TMS des membres inférieurs
1.3. TRAITEMENT
1.3.1. Traitements physiques
1.3.2. Traitements médicamenteux
1.3.2.1. Les antalgiques
1.3.2.2. Les AINS (Anti-inflammatoires Non Stéroïdiens)
1.3.2.3. La corticothérapie en cure courte
1.3.2.4. Les myorelaxants
1.3.2.5. Les infiltrations
1.3.3. Traitements chirurgicaux
1.3.4. L’ostéopathie
1.3.5. La kinésithérapie
1.3.6. Prise en charge globale des TMS
1.4. PREVENTION DES TMS.
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
1. OBJECTIFS
1.1. OBJECTIF GENERAL
1.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES.
2. MATERIELS ET METHODOLOGIE
2.1. CADRE DE L’ETUDE
2.1.1. Situation
2.1.2. Création
2.1.3. Organisation
2.2. POPULATION DE L’ETUDE
2.3. METHODOLOGIE
2.3.1. Type d’étude
2.3.2. Instrument d’étude
2.3.3. Critères d’inclusion et de non inclusion
2.3.4. Saisie et analyse des données
2.3.5. Difficultés rencontrées
2.3.6. Considérations éthiques
3. RESULTATS.
3.1. EFFECTIF
3.2. DONNEES SOCIODEMOGRAPHIQUES
3.2.1. Age
3.2.2. Sexe
3.2.3. Statut matrimonial
3.2.4. Le nombre d’enfants en charge
3.2.5. Lieu de résidence
3.2.6. Moyen de transport utilisé pour aller travailler
3.3. DONNEES PROFESSIONNELLES
3.3.1. Catégorie professionnelle
3.3.2. Profession
3.3.3. Ancienneté dans la profession.
3.3.4. Service
3.3.5. Ancienneté dans le service
3.3.6. Horaire de travail
3.3.7. Garde et repos compensateur
3.4. DONNEES LIEES AUX TMS
3.4.1. Prévalence des TMS
3.4.2. Travail répétitif
3.4.3. Posture
3.4.4. Activité rémunérée extrahospitalière
3.4.5. Différentes localisations
3.4.5.1. Au cou
3.4.5.2. Au dos
3.4.5.3. Aux muscles
3.4.5.4. Aux articulations
3.4.5.5. Autres zones
3.4.6. Facteurs associés aux TMS
3.4.7. Aspects cliniques
3.4.7.1. Délai d’apparition
3.4.7.2. Médecin spécialiste consulté
3.4.7.3. Bilan paraclinique
3.4.7.4. Traitement
3.4.7.5. Evolution
3.4.8. Conséquences sur les activités professionnelles
3.4.8.1. Arrêt de travail
3.4.8.2. Limitation des activités professionnelles
3.5. DONNEES ANALYTIQUES
3.5.1. TMS et données sociodémographiques
3.5.2. TMS et données professionnelles
4. DISCUSSION
4.1. DONNEES SOCIODEMOGRAPHIQUES
4.2. DONNEES PROFESSIONNELLES
4.2.1. La profession
4.2.2. La posture adoptée au travail
4.2.3. Horaires de travail.
4.2.4. Travail répétitif
4.2.5. Ancienneté
4.3. DONNEES LIEES AUX TMS
4.3.1. Prévalence des TMS
4.3.2. Traitement
4.4. REPERCUSSION PROFESSIONNELLE
CONCLUSION.
REFERENCES
ANNEXES

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