URBANISATION ET GESTION DES RESSOURCES NATURELLES

URBANISATION ET GESTION DES
RESSOURCES NATURELLES

LES POLITIQUES ETATIQUES D’URBANISATION

Durant la colonisation et juste après les indépendances, des mesures de réajustement et de limitation de l’occupation du sol ont été menées pour une meilleure distribution de l’espace géographique par rapport à l’explosion démographique au Sénégal. Face à l’aspect fulgurant de l’urbanisation, qui s’est accompagné d’une occupation anarchique de l’espace, de la taudification des quartiers périphériques de la proche banlieue et de l’inflation des spéculations foncières, l’Etat sénégalais se trouve confronter à des problèmes de réaménagement de l’espace urbain et de la redistribution des ressources naturelles. Différentes mesures seront adoptées à partir des années. 

LES PLANS DIRECTEURS D’URBANISME

A l’image des pays en voie de développement, le Sénégal connaît bien avant l’indépendance, des problèmes de croissance urbaine, accentués à Dakar, par le croît naturel rapide et l’exode rural régulier. En effet, la macrocéphalie urbaine de Dakar découle de plusieurs facteurs à la fois historiques, physiques, sociaux, économiques et culturels. Sur le plan historique, Dakar a été créée dans la zone portuaire qui devait faciliter aux colons, un bon accès vers les zones de l’intérieur et surtout une bonne évacuation des matières premières destinées au fonctionnement des industries métropolitaines. La création du port, le développement de l’économie coloniale sur la base d’un commerce d’exportation massive des produits du Soudan, l’utilisation de Dakar comme escale des lignes maritimes et aériennes de l’Atlantique sud et comme centre de distribution de produits fabriqués s’accompagne d’un essor urbain rapide. Dakar a joué un rôle politique et économique très important pendant la colonisation. La ville a été la capitale de l’Afrique Occidentale Française en 1902 et celle du Sénégal à partir de 1957.Elle attirait ainsi la population de l’hinterland et celle des autres pays d’Afrique. • La planification urbaine et les PDU de 1946 à nos jours Les plans sont constitués d’un ensemble de directives, adoptées par les pouvoirs publics, concernant les orientations, les objectifs et les moyens d’une politique économique qui s’échelonne sur au moins 10 ans. Par conséquent les Plans Directeurs d’Urbanisme sont «des documents prévisionnels à long terme, permettant d’intégrer la politique d’urbanisme dans une politique générale de développement économique et social»23 (PDU, 2003). Le premier PDU fut celui de Pinet Laprade en 1862 qui portait sur 1km2 , mais c’est en 1946 qu’il prendra tout son sens avec l’arrêté 5485 du 20 Décembre 1946 (le plan d’urbanisme de Lopez GUTTON et LAMBERT) et revu en 1957. Ce plan avait pour objectif de faire de Dakar un Centre Economique et Militaire. Il a servi de base à un vaste programme d’équipements et a 23 D.A.U P.D.U, 2001, Horizons 2025 29 permis l’organisation et le développement du port de Dakar par la création de nouvelles infrastructures industrielles et commerciales. En 1961, on assiste à la révision du plan de 1946 qui sera approuvé par le décret 61050 du 3 Février 1961. Il définit le découpage des zones urbaines. Avec l’avènement de Dakar en capitale dés 1957 et sa modernisation, la ville devient un important pôle récepteur de flux migratoires nationaux et régionaux. Ce plan permettra de réorganiser la ville en fonction de ses particularités. Aussi assiste t on à une division de la ville en zones commerciale, résidentielle, administrative et industrielle. Il délimitait également un ensemble de terrains de réserve comprenant des zones non aedificandi, des espaces libres, des zones de culture et de boisement, des secteurs de carrières et de gisements et des zones d’emprise. Le PDU de 1967 plus connu sous le nom du plan Ecochard est approuvé par décret 67.864 du 19 Juillet 1967. Il a été élaboré pour une population de 1 130 000 habitants pour l’année 1980. Il préconisait de bloquer l’urbanisation à l’Est de Pikine afin d’organiser l’extension de l’agglomération à partir de Dakar et Pikine d’où la dotation d’infrastructures polarisant afin de lui créer une zone d’influence ; mais aussi l’élimination systématique des baraques et logements informels du centre ville. Le PDU de 1980, horizons 2001 avait pour objectif principal de créer une structure urbaine équilibrée et bien articulée avec la priorisation des transports de masse et la réponse aux besoins fondamentaux des populations. Il est une révision du précédent, avec une perspective de 2 800 000 habitants en 2001. Il se base essentiellement sur les superficies potentiellement urbanisables du département de Rufisque qui dispose de 84% des 22 657 ha de sols nus. Le dernier en date de 2001, horizons 2025 vise cinq objectifs: * assurer l’équilibre spatial sur l’ensemble régional *améliorer les liaisons physiques entre les différentes entités territoriales *assurer aux populations un meilleur accès aux services urbains de base *maîtriser le phénomène d’implosion démographique que connaît l’agglomération *préserver et améliorer l’environnement urbains et les sites naturels. Des besoins spatiaux de terrains ont été planifiés à l’horizon 2010 destinés à la ville de Dakar, selon un objectif de 1 093 051 habitants pour Dakar et pour Pikine 1 216 208 habitants. Cette projection tient compte des besoins non satisfaits en 2001 et des nouvelles demandes exprimées en 2001. Les lacunes des plans d’urbanisme résident dans la lenteur de leur exécution qui est toujours en déphasage sur les stratégies d’adaptation et d’urbanisation des populations et sur la nature et la quantité des besoins sociaux. Bien qu’étant approuvés de toutes les instances, leur application reste difficile. Pour assurer l’équilibre sur l’ensemble régional faudrait- il non seulement que les mairies soient dotées des mêmes moyens financiers, juridiques et logistiques, mais aussi que l’aire géographique d’implantation des communes revête une certaine importance économique aux yeux des décideurs et des pouvoirs politiques. Or Dakar accapare à lui seul pratiquement tous les grands projets et les investissements internationaux. Améliorer les liaisons physiques passe certainement par la création de routes (ce qui se fait de plus en plus) mais aussi à travers une distribution de même niveau de l’accessibilité téléphonique, 30 de la dotation d’électricité et d’eau à tous les pôles urbains. C’est également avoir droit aux infrastructures socio-sanitaires de base pour tous. La maîtrise de l’implosion démographique est aujourd’hui du domaine du ministère de la santé et gagnerait beaucoup si toute fois elle prenait en compte les sensibilités coutumières des populations pour en faire un fer de lance. Quant à la préservation de l’environnement urbains et des sites naturels, c’est le parent pauvre des politiques d’urbanisation car l’environnement urbain laisse à désirer et la plupart des sites classés en vue de la préservation des ressources naturelles ont été déclassés pour des besoins d’aménagements urbains.

LA DECENTRALISATION

La décentralisation est relativement ancienne au Sénégal. La création à côté de l’État central d’entités administratives compétentes dans les limites territoriales de leurs circonscriptions respectives était déjà de rigueur sous l’occupation coloniale. La commune de Dakar, qui n’est pourtant pas la plus ancienne du Sénégal est une institution centenaire. De 1887 – date d’érection de Dakar en commune de plein exercice après Gorée, Saint-Louis (1872) et Rufisque (1880) – jusqu’à 1964, le maire est élu. De 1964 à 1983, la commune de Dakar ressemble à une « commune étatique » dirigée par un administrateur gouverneur nommé par l’État central. Son autonomie financière et sa marge de manœuvre politique sont de ce fait limitées Depuis 1960, année d’adoption de statut de commune de plein exercice à toutes les communes du Sénégal, les pouvoirs publics ont opté pour un système administratif décentralisé. Des efforts considérables ont été consentis ces dernières années pour atténuer le déséquilibre spatial, maîtriser l’essor urbain et améliorer le cadre de vie. En effet en 1966 le Code de L’administration Communale est promulgué par la loi N° 66.64 du 30 juin 1966, réunissant en un texte de référence unique, les différentes lois qui régissent l’institution municipale. En 1996, le processus de décentralisation s’inscrit comme un élément essentiel du ixième Plan24. Ceci se traduit par les orientations suivantes : o renforcer le développement des régions et la capacité des entités décentralisées ; o développer l’initiative privée et accompagner les mutations dans le domaine de l’auto organisation ; o exprimer le désengagement de l’Etat par un cadre réglementaire favorisant la synergie entre le secteur moderne et le secteur informel. Sur le plan institutionnel la politique de décentralisation des compétences de l’Etat aux collectivités locales est une stratégie du pouvoir afin de mieux asseoir son emprise sur les différents espaces du pays, tout en favorisant la participation des populations à l’effort de développement. Six nouveaux textes en matière de décentralisation marquent cette période avec la loi sur les collectivités locales (n° 96.06), la loi portant transfert de compétences aux régions, aux 24 David Jones, 1993 : Décentralisation et Développement Municipal du secteur urbain au Sénégal. B.M 31 communes, et au communautés rurales (n°96.07), la loi modifiant le code électoral (96.08) à la limitation du cumul des mandats électoraux et de certaines fonctions, la loi fixant l’organisation administrative et financière de la Commune d’Arrondissement et ses rapports avec la ville (96.08) et enfin la loi 96.10 relative à l’organisation de l’administration territoriale. L’élément nouveau introduit par la loi 96-06 du 22 mars 1996 en matière de décentralisation est l’apparition de la région et de la commune d’arrondissement comme entités administratives financièrement autonomes et dotées de la personnalité juridique et morale. Désormais le Sénégal dispose de trois types de collectivités locales : les communautés rurales, les communes (communes d’arrondissement et communes de ville) et les régions administrées respectivement par un conseil rural, un conseil municipal et un conseil régional élus lors des élections locales du 24 novembre 1996. L’État n’intervient plus que pour exercer un contrôle a posteriori de légalité. La ville apparaît dans la terminologie administrative avec la décentralisation de 1996 ; la ville comme le « cœur » d’un espace géographique mais également comme « contenu »25. Actuellement, on distingue deux types de communes à Dakar : les communes-villes (Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque, Bargny et Sébikhotane) et les communes d’arrondissement. Les quatre communes-villes de Dakar sont divisées en 43 communes d’arrondissement dont 19 à Dakar, 16 à Pikine, 5 à Guédiawaye. La ville de Rufisque compte trois communes d’arrondissement qui épousent les limites des coordinations du Parti socialiste (voir carte III).

Table des matières

Introduction Générale
Problématique
PREMIERE PARTIE: Les politiques étatiques et la gestion urbaine dans la zone des Niayes de Pikine Guédiawaye
1 Chapitre 1: Les politiques étatiques
1.1.1: Les Plans Directeurs d’Urbanisme
1.1.2 La décentralisation
1.1.3 La politique sur le Domaine National
1 Chapitre 2: Les processus d’urbanisation des Niayes de Dakar
1.2.1 La configuration urbaine des Niayes de Dakar
1.2.2 Le processus d’occupation des Niayes de Dakar
1.2.3 Les politiques de planification de l’habitat
1.2.4 Les Tableaux de Changement de l’occupation des sols
1 Chapitre 3: Les nouvelles orientations de l’aménagement urbain
1.3.1 Les projets étatiques
1.3.1.1 Le Technopole
1.3.1.2 L’Autoroute à péage
1.3.1.3 La Gare Routière
1.3.2 Les contraintes à l’aménagement
1.3.3 La gestion des espaces verts
DEUXIEME PARTIE: Les caractéristiques physiques et le potentiel économique des Niayes de Dakar
2 Chapitre 1: Les caractéristiques physiques des Niayes
2.1.1 La structure géologique et les formes de reliefs
2.1.1.1 L’aride Ogolien (22 000 à 15 000 ans BP)
2.1.1.2 Le pluvial Tchadien (11 000 à 15 000 ans BP)
2.1.1.3 Le Nouakchottien (6800 à 3400 ans BP)
2.1.1.4 Les formes de relief
2.1.2 L’hydrogéologie
2.1.3 La pédologie
2.1.4 Les données du climat
2.1.4.1 Les précipitations
2.1.4.2 Les températures
2 Chapitre 2: Le potentiel naturel des Niayes
2.2.1 Le potentiel végétal et agricole
2.2.1.1 Les espèces végétales agricoles
2.2.1.2 Les espèces végétales naturelles
2.2.3 La biodiversité
2.2.4 Les Aires protégées
2.2.4.1 Le Parc de Hann
2.2.4.2 La Réserve de Noflaye
2 Chapitre 3: les spéculations dans les Niayes
2.3.1 Les activités maraîchères et l’agriculture
2.3.2 L’agropastoralisme et la floriculture
2.3.3 Les activités du tertiaire
2.3.3.1 Les petites et moyennes entreprises et industries
2.3.3.2 La circulation
TROISIEME PARTIE: Les conditions socioéconomiques et sanitaires des populations ciblées
3 Chapitre 1: Les conditions socioéconomiques des populations
3.1.1: Les données de population
3.1.2: L’accès à l’eau98
3.1.3: La gestion des déchets solides et liquides
3 Chapitre 2: Les pratiques sociétales
3.2.1 La domestification des animau
3.2.2 L’habitat
3.2.3 L’impact des inondations sur les populations
3 Chapitre 3: Le système de soins et le recours aux soins
3.3.1 Les Politiques de Santé
3.3.1.1 Le P.N.D.S.S (982007)
3.3.1.2 Le P.D.I.S (982002)
3.3.1.3 L’Impact des politiques de Santé
3.3.2 Le Système de Soins
3.3.2.1 Présentation de la Pyramide Sanitaire du Sénégal
3.3.2.2 Structuration des Districts Médicaux des Niayes de Dakar
3.3.3 La Morbidité Diagnostiquée
3.3.3.1 Le profil des affections les plus récurrentes
3.3.3.2 Les populations les plus touchées par tranche d’âge
3.3.3.4 La Consommation médicale
3.3.4 Les différents niveaux de lutte contre les problèmes de santé
3.3.4.1 La gestion des structures par les Comités de Santé
3.3.4.2 Les Actions des O.N.G et des Municipalités
3.3.4.3 La participation des populations à l’effort de santé

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